Publié par Gilles William Goldnadel le 22 février 2022

Alors que Yannick Jadot qualifiait Éric Zemmour de «juif de service» sur Radio J, les exemples ne manquent pas pour illustrer la manière dont la gauche s’affranchit de toutes les règles de bienséance morale, sans en être inquiétée, argumente l’avocat.

Trois exemples déconcertants démontrent que la gauche, hors sol en ce qu’elle s’est coupée du peuple, s’estime en droit de s’affranchir de toute contrainte morale.

Premier exemple : il n’existe pas pour elle, ce cordon sanitaire qu’elle impose à la droite. C’est ainsi que Ségolène Royal a considéré tranquillement que «le vote utile» était incarné par Jean-Luc Mélenchon. Peu importe que le lider maximo doive être rangé à l’extrême-gauche du spectre politique au regard de son soutien en politique étrangère au castrisme, au chavezisme ou à l’antisémite Jeremy Corbyn.

Peu importe également que son islamo-gauchisme invétéré l’ait conduit à participer à une manifestation contre «l’islamophobie» en compagnie des Frères Musulmans.

Pour expliquer cet affranchissement sanitaire, on remarquera son impunité totale. Ségolène Royal n’a fait l’objet d’aucune critique médiatique sur le plan de la morale politique.

Une raison à cela : l’extrême-gauche n’existe pas dans le champ lexical médiatique. Jean-Luc Mélenchon, tout comme le candidat du PCF, ne sont pas géolocalisés à l’extrême-gauche. Tout au plus « à gauche de la gauche ».

Marine Le Pen et Éric Zemmour sont bien situés médiatiquement à l’extrême-droite. On se trouve dans une situation asymétrique où seule la droite est extrémisée.

Gilles-William Goldnadel

En revanche, Marine Le Pen et Éric Zemmour sont bien situés médiatiquement à l’extrême-droite. On se trouve donc dans une situation asymétrique où seule la droite est extrémisée. Cette décérébration des esprits est tellement ancrée que la droite elle-même ne s’en offusque pas et accepte sans mot dire de porter, elle seule, autour du cou un cordon sanitaire qui l’enserre et la dessert par l’absence de toute réciprocité ou de parallélisme des formes. Voilà pourquoi Ségolène Royal n’a pas eu à redouter une quelconque réprobation morale.

Second exemple : le racisme. La semaine dernière, Yannick Jadot a pu tranquillement s’affranchir de tout scrupule dans l’utilisation d’un langage révélant dans la forme un vocabulaire choquant et sur le fond un racialisme obsessionnel et récidivant. Le premier acte s’est déroulé dans les studios de Radio J. Interrogé sur Éric Zemmour, le responsable du parti écologiste de gauche s’est cru autorisé à le qualifier de «juif de service». On rappellera que pour avoir qualifié la syndicaliste policière Linda Kebbab d’«Arabe de service», le prétendu journaliste Taha Bouhaf a été condamné judiciairement pour injure raciale. Au-delà de la vulgarité de l’expression, l’essentialisation comme juif du candidat Éric Zemmour est d’autant plus contestable que quand bien même Yannick Jadot peut parfaitement considérer comme détestables les idées de son compétiteur de droite, on ne saurait reprocher à ce dernier de porter sa judéité avec une ostentation particulière.

On est en droit de se demander ce qui a pu autoriser le candidat Yannick Jadot à utiliser une telle insolence à l’égard d’un Juif, ès qualités. Si par hasard, il pensait que son appartenance à la gauche lui confère un brevet philosémite d’insoupçonnabilité en matière d’antisémitisme, il aura présomptueusement présumé de son efficacité. Voilà bien longtemps que la gauche a abandonné en rase campagne les juifs français au couteau de l’islamisme. Sous le regard bienveillant, sinon complice, de l’extrême-gauche. Le seul antisémitisme vivant qui fasse des morts.

Cette comptabilité compulsive des blancs est d’autant plus étonnante que, bien que nous ayons un esprit comptable moins regardant, nous n’avions pas remarqué que le parti EELV était particulièrement bigarré.

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Second acte : le candidat écologiste, ordinairement plus modéré, a encore eu une rechute de racialisme obsessionnel dans le studio de Beur FM, cette fois. Éric Zemmour était ciblé non plus en tant que Juif, mais par ce que trop entouré de blancs. J’ai écrit dans une précédente chronique comment Juifs et blancs étaient aujourd’hui visés ensemble ou séparément et comment le Juif moderne était vécu négativement comme un super blanc. Voilà pourquoi la gauche moderne et racialiste ne s’embarrasse plus de précautions excessives à l’égard de ces deux catégories confondues. Cette comptabilité compulsive des blancs est d’autant plus étonnante que, bien que nous ayons un esprit comptable moins regardant, nous n’avions pas remarqué que le parti EELV était particulièrement bigarré.

Enfin , Yannick Jadot a considérablement aggravé son cas en considérant que la personne de couleur qui, paraît-il, accompagnait Éric Zemmour ne pouvait être qu’une caution, un faire-valoir, autrement mal dit, un noir de service.

Il n’était pourtant pas interdit de penser que cet être de chair pouvait apporter ses qualités intellectuelles ou organisationnelles intrinsèques au parti Reconquête.

Mais ici encore, on peut se demander si ce n’est pas l’impunité que pouvait escompter le candidat de gauche qui l’a encouragé à déroger à la morale et au bon goût. Ou à lui ôter tout surmoi. Effectivement, on ne peut que lui donner cyniquement raison a posteriori, puisqu’on remarquera les silences pesants du CRIF comme de SOS Racisme, en d’autres circonstances plus bruyants.

Enfin, troisième et dernier exemple, le refus systémique du pluralisme médiatique.

La gauche n’arrivant pas à se faire à l’idée de perdre une partie – limitée – de son monopole médiatique, perd également son sang-froid et tout sens de l’équité.

Gilles-William Goldnadel

Un groupement s’est constitué dénommé «Stop Bolloré» composé paraît-il de journalistes, d’artistes et d’intellectuels qui s’offusquent qu’une sorte d’ORTF privée se soit créée qui fasse la part belle à la droite et à la critique systématique de l’immigration. Le Monde a vendredi vanté cette initiative avec amabilité.

Un candide ou un Huron fraîchement débarqué à Paris, se pincerait en apprenant qu’il existe parallèlement un audiovisuel de service public, subventionné par une redevance fiscale obligatoire, qui impose sans partage les idées de gauche. Il comprendrait rapidement – le Huron est intelligent – qu’en réalité la gauche n’arrivant pas à se faire à l’idée de perdre une partie – limitée – de son monopole médiatique, perd également son sang-froid et tout sens de l’équité.

Mais ici encore, il convient d’expliquer ce manquement à la dignité, par un sentiment légitimé d’impunité.

Mais si la gauche est hors sol, pour cause d’impunité médiatique et politique, le peuple abandonné par elle, l’observe et la juge avec moins d’aménité.

Gilles-William Goldnadel

Voici en effet des années que je reproche à la droite politique de n’avoir pas mené le combat culturel pour dénoncer les manquements de l’audiovisuel de service public à son devoir réglementaire de respect du pluralisme et de l’objectivité minimale. Raison pourquoi la gauche s’est habituée à croire que cet audiovisuel public était sa chose et que les idées convenues qui y étaient diffusées à jets continus, les seules légitimes et convenables.

Voilà pourquoi la passivité des uns a autorisé les autres à s’affranchir de toutes les règles de la bienséance morale en toute tranquillité.

Mais si la gauche est hors sol, pour cause d’impunité médiatique et politique, le peuple abandonné par elle, l’observe et la juge avec moins d’aménité.

Une gauche hors sol n’a plus les pieds sur terre.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel pour Dreuz.info

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