Publié par Magali Marc le 20 février 2022

Vladimir Poutine joue avec Joe Biden, le pigeon idéal, à un petit jeu dont il est sûr de sortir gagnant quoi qu’il arrive. Il est clair que M. Poutine souhaite redonner à la Russie son importance sur la scène internationale. Mais en plus, ses manœuvres à la frontière de l’Ukraine, qu’elles aboutissent ou non à une invasion, vont lui permettre de faire augmenter le prix du pétrole et/ou d’obtenir un accès convoité à la Mer Noire. Joe Biden compte bien profiter de ce «conflit» anticipé pour faire remonter sa cote, très en baisse ces jours-ci et aider les Démocrates à ne pas perdre trop de plumes lors des Midterms de novembre…

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Steve Feinstein, paru sur le site d’American Thinker, le 19 février.

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Pourquoi la Russie voudrait-elle envahir l’Ukraine ?

On essaie de comprendre ce qui se passe et on a tendance à perdre pied.

Cependant la situation n’est pas aussi compliquée qu’il y paraît.

Il existe plusieurs facteurs contributifs, dont aucun n’est à lui seul totalement convaincant, mais qui, pris dans leur ensemble, pourraient mener à un déclenchement des hostilités.

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1) Vladimir Poutine souhaite redonner à la Russie sa place d’importance et son influence sur la scène mondiale
Depuis la chute de l’Union soviétique en 1991, l’influence militaire et économique de la Russie a nettement diminué. Le monde n’a plus peur de ce que fait la Russie, alors qu’il réagissait à chaque action de l’Union soviétique.
L’Ukraine est une entité démographique et militaire importante. La contrôler contribuerait grandement à accroître l’influence et la puissance de la Russie.
C’est de l’égoïsme et de l’hégémonie de la part de M. Poutine, mais ce sont des choses réelles dont font preuve les dirigeants nationaux affligés de faiblesses humaines. Il faut le reconnaître.

2) La résistance de M. Poutine à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN
Les États-Unis ont déclaré qu’ils pourraient souhaiter que l’Ukraine devienne membre de l’OTAN.
Si l’on met de côté le caractère intrinsèquement ridicule d’une telle proposition (l’OTAN est-elle encore pertinente comme elle l’était dans les années 1950 ? L’Ukraine, tellement corrompue politiquement pourrait-elle être un partenaire militaire digne de confiance? Pourquoi voudrions-nous arbitrairement antagoniser les Russes en ajoutant à l’OTAN un pays qui est à la frontière de la Russie ? Ces questions et environ 1 000 autres viennent à l’esprit.), on peut comprendre que la Russie ne veuille pas d’une force militaire étrangère menaçante à ses frontières.
Rappelez-vous, lors de la crise des missiles de Cuba en 1962, l’une des conditions de l’entente était que le président Kennedy retire de Turquie ses missiles nucléaires à moyenne portée, qui visaient directement les Soviétiques. Tout le monde oublie cette partie. L’histoire, l’histoire, et encore l’histoire. Les Russes n’aiment pas les menaces à leur porte.

3) M. Poutine considère que Joe Biden est faible et inefficace.
Il est tout à fait possible (probable, même) que Vladimir Poutine considère le “président” Biden comme un leader faible et confus et quelqu’un avec qui il peut faire ce qu’il veut. Si M. Poutine veut l’Ukraine pour diverses raisons, Joe Biden n’est pas celui qui est capable de se mettre en travers de son chemin. M. Biden imposera probablement quelques sanctions économiques “pour la forme”, tiendra une conférence de presse pour déclarer combien il a été dur avec la Russie, puis laissera Poutine agir à sa guise. C’est probablement ce que pense Vladimir Poutine.

4) La prise de contrôle de l’Ukraine par la Russie présente des avantages économiques et géographiques indéniables

Qu’il s’agisse de terres agricoles et de ressources naturelles supplémentaires, d’un accès sans entrave à la mer Noire, de l’ajout d’une structure économique et d’une main-d’œuvre importantes ou de l’ajout d’une base manufacturière et technologique supplémentaire, l’ajout de l’Ukraine à la Russie augmenterait le PIB et la position économique générale de la Russie. C’est la raison habituelle pour laquelle un pays en envahit un autre, et elle s’applique ici aussi.

5) La Russie veut faire grimper le prix du pétrole brut
La Russie est l’un des trois premiers producteurs mondiaux de pétrole, avec les États-Unis et l’Arabie saoudite. Elle tire une énorme partie de ses recettes monétaires nationales de la vente de pétrole sur le marché mondial.

Sous l’Administration Trump, les États-Unis étaient indépendants sur le plan énergétique. Nous étions le premier producteur de pétrole au monde. Nous étions sur le point d’étendre cette avance grâce à l’exploration et la production de l’ANWR et l’oléoduc Keystone XL. Le pétrole serait tombé définitivement à $25-$40 dollars le baril ; l’essence aurait été bien en dessous de $2 dollars le gallon. Les ménages de tout le pays auraient, en fait, bénéficié d’une “augmentation” de 200 dollars par mois.

Mais l’Administration Biden a annulé Keystone, annulé ANWR, annulé les baux d’exploration sur les terres fédérales, etc., tout cela par déférence envers le lobby écolo.

Les gens peuvent être d’accord ou non avec ces décisions. C’est une autre question.

Si l’on observe simplement ce qui s’est passé, on constate que le résultat c’est que les décisions de Joe Biden ont montré clairement au marché mondial du pétrole que l’Amérique n’était plus intéressée par l’indépendance énergétique ou par le fait d’être le premier pays producteur de pétrole au monde.

Le marché du pétrole est un marché de produits de base, comme tout autre marché de produits de base, qu’il s’agisse de cuivre, de flancs de porc, d’oranges ou d’aluminium. Plus d’offre réelle ou anticipée amène des prix plus bas ; une offre plus restreinte amène une hausse des prix.

Le pétrole est passé d’environ $35 le baril en 2017 à environ $90 le baril aujourd’hui. Cela parce que le marché pétrolier “sait” que les États-Unis ne fourniront pas de nouveau pétrole supplémentaire significatif sur le marché dans un avenir proche. (Ce n’est pas à cause d’une “collusion” mythique entre des compagnies pétrolières indépendantes et compétitives. Apple et Samsung ne sont pas complices en ce qui a trait aux prix des smartphones, bien au contraire : ils cherchent à se couper la gorge dès qu’ils le peuvent. Sony et Panasonic ne sont pas complices concernant les prix des téléviseurs à écran plat. Ils essaient de se briser les rotules. C’est la même chose entre ExxonMobil et Shell).

La hausse des prix du pétrole brut est bonne – très bonne – pour la Russie.

Qu’est-ce qui affecte les prix internationaux du pétrole en dehors du bon vieux concept de l’offre et de la demande ?

L’instabilité géopolitique.

Si la Russie agite son sabre devant l’Ukraine, le marché mondial du pétrole s’inquiète de l’interruption de l’approvisionnement en pétrole et de l’interruption du transport sécurisé du pétrole par voies maritimes. Donc, plus Vladimir Poutine fait du bruit, plus les prix du pétrole augmentent.

C’est peut-être là son véritable objectif : garder le monde dans l’expectative et rendre les gens nerveux.

Le prix du pétrole monte. Les États-Unis sont impuissants à s’y opposer, car Keystone, ANWR* et l’exploration des terres fédérales ont tous été annulés par respect pour le lobby environnemental.

M. Poutine s’enrichit avec du pétrole à $100 le baril, tandis que les Américains doivent choisir entre payer l’épicerie ou le mazout.

Si de véritables fusillades éclatent en Ukraine, le pétrole pourrait grimper à $125 le baril et l’essence américaine dépasserait en moyenne $5 le gallon au niveau national.

Vladimir Poutine se joue de Joe Biden.

* En juin 2021, l’Administration Biden a décidé de suspendre les activités de forage des entreprises qui visent à trouver du pétrole et du gaz dans l’Arctic National Wildlife Refuge (ANWR) en Alaska.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Source : Americanthinker

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