Publié par Gilles William Goldnadel le 15 mars 2022

Au sommet de Versailles, les 27 pays européens ont défendu la souveraineté européenne et la nécessité de réarmer l’Europe. L’avocat défend quant à lui une Europe des États-nations puissants et souverains.

Notre souverain républicain, qui ne craint ni les contradictions ni la pensée magique, a profité du drame ukrainien pour remettre sur le métier le mythe de la souveraineté européenne . Mythe auquel il est particulièrement attaché depuis son discours dit de la Sorbonne de septembre 2017 pour une «Europe souveraine, unie et démocratique».

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Il faut dire que la folle et terrible époque que nous traversons est tristement féconde en jactance, pavoisement, antinomie et irénisme.

Commençons par la jactance et le pavoisement. Que n’avait-on entendu il y a quinze jours, au lendemain de l’invasion d’un pays souverain européen par le dictateur post-soviétique.

L’Europe était enfin miraculeusement et définitivement unie ! Une Europe de la défense allait se mettre en place grâce à la métamorphose allemande. Une politique énergétique commune pourrait boycotter le gaz russe.

Certes, au lendemain de l’agression de la Russie poutinienne contre une nation européenne souveraine, l’Europe politique a pris, en liaison avec les États-Unis, des mesures économiques énergiques et salutaires et quelques projets militaires velléitaires.

Les nations européennes regroupées dans une structure vouée à la paix éternelle, au mondialisme heureux , aux « valeurs » humanistes ont soudainement découvert que notre histoire était soudainement « redevenue tragique » .

Gilles-William Goldnadel

Car ces nations regroupées dans une structure vouée à la paix éternelle, au mondialisme heureux, aux «valeurs» humanistes d’ouverture béate et béante de leurs frontières neutralisées ont soudainement découvert par la bouche de notre président prolixe et historien que notre histoire était soudainement «redevenue tragique». Comme si elle n’avait jamais cessé un seul jour de l’être.

Ces mêmes nations anesthésiées par le chloroforme de leur union désarmante de sa candeur ouatée ont, tout aussi soudainement, découvert la nécessité de protéger militairement la souveraineté d’un État-nation souverain européen contre la violation de ses frontières sacrées par une invasion étrangère.

Dommage qu’à l’intérieur de l’Europe politique, ses nations associées n’aient pas considéré leurs frontières comme tout aussi inviolables et sacrées et n’aient pas fait montre d’une égale préoccupation à l’égard d’autres formes invasives, qui, pour être moins militaires et meurtrières sont plus sournoises et à terme aussi mortifères.

Sur ce, quinze jours après l’agression, les représentants des nations banquetant parfois gaiement sous les ors de Versailles à l’invitation d’un président se disant pessimiste en français et en même temps optimiste en anglais, en ont beaucoup rabattu et sur leur union et sur leurs décisions.

Concrètement, elles se sont révélées incapables d’adopter une réponse commune sur la question énergétique.

L’Allemagne et l’Italie, principalement, sont dans l’incapacité de se passer du gaz russe.

On ne dénoncera jamais assez la responsabilité du gauchisme écologique dans la destruction de l’industrie nucléaire pourtant non polluante.

En Allemagne d’abord, retournée à l’âge du charbon ardemment carbonisant et même, quoique moindrement, en France dont il s’agissait du principal fleuron.

À une question posée sur France Inter quant à la pertinence d’avoir fermé la centrale de Fessenheim, notre Monsieur Europe, Clément Beaune, eut cette réponse laconique autant que définitive : «On ne regarde pas en arrière».

Dans ce cas, effectivement, inutile prochainement de faire le bilan.

Quant aux affaires militaires, notre Europe sans défense commune, jusqu’à présent émasculée par son pacifisme idéologique congénital autant qu’exalté, a été incapable de trouver les moyens de parvenir à définir les investissements communautaires nécessaires pour coordonner et bâtir des filières industrielles paneuropéennes.

Il paraîtrait que l’Allemagne a décidé d’augmenter pour demain son budget, en achetant made in USA.

Mais il est encore plus certain que la France avait réduit le sien, d’où la démission du chef d’état-major, le général Pierre de Villiers.

Faute de munitions, elle ne pourrait soutenir un conflit de haute intensité que durant une semaine et aligner, au pays de Dassault, qu’une flotte de 150 avions en état de marche.

Donc, l’insouciance douillette et la ouate communautaire déformante ont démobilisé la France.

Enfin, et contrairement aux imprudentes forfanteries d’Ursula von der Leyen et aux bons augures de Nathalie Loiseau, nos Européens ont évidemment remisé l’adhésion de l’Ukraine aux calendes grecques.

Bref, la montagne de jactance a accouché d’une inoffensive souris. Pas de quoi pavoiser avec un drapeau étoilé.

Finissons par la contradiction et l’irénisme.

On ne peut en même temps, même doté d’une grande capacité à la simultanéité, soutenir patriotiquement la souveraineté française en entonnant la Marseillaise et militer pour la souveraineté européenne en chantant Beethoven.

C’est l’une ou l’autre.

Mais en réalité, il est vain d’insister sur cette flagrante contradiction. Car comme je l’ai écrit cette souveraineté communautaire serait-elle possible, ne saurait être souhaitable.

Je ne crois pas que l’empire européen soit apte à me défendre. Voilà pourquoi je soutiens l’Europe des États-nations puissants et souverains.

Gilles-William Goldnadel

Elle est impossible, car il n’existe pas de peuple européen dans cet ensemble polyglotte et désarmé qui réunit pour le meilleur mais souvent pour le pire des nations amies mais différentes avec des intérêts divergents.

Elle est encore moins souhaitable. Pour le comprendre, je ne saurai trop recommander l’édifiante lecture de l’ouvrage de l’éminent philosophe Yoram Hazony intitulé audacieusement «Les vertus du nationalisme» (éditions Jean-Cyrille Godefroy, 2020) que j’ai eu l’honneur de préfacer. Il y est notamment expliqué, au-delà du sentiment patriotique et des affinités culturelles, que l’État-nation est la structure dimensionnelle idéale pour défendre un peuple. Entre la trop étroite tribu et le trop large empire.

Voilà pourquoi je ne crois pas que l’empire européen soit apte à me défendre.

Voilà pourquoi aussi je soutiens l’Europe des États-nations puissants et souverains.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel pour Dreuz.info

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