Les images sont atroces et révulsent. Les prises de position, évidentes pour toute personne ayant un minimum de sensibilité et d’humanité. Les médias en rajoutent. Les candidats à la présidentielle tentent de tirer la couverture à eux ou de rassurer leurs bases.
Il ressort qu’un pays est envahi par un autre et qu’un dictateur a frappé d’un poing d’acier sur la fragile table européenne, entrainant désastre et malheur, victimes innocentes et paralysie du monde libre face à un paysage apocalyptique en noir et blanc. Mais il convient, parfois, de dépassionner le débat pour comprendre les mobiles. Et, surtout, de l’inscrire dans son déroulé historique naturel. C’est l’une des bases de la froide géopolitique.
La guerre est de retour en Europe. Elle est sur nos écrans, dépeignant une situation quasiment absente du continent pendant toute une vie, avec des nouvelles et des médias sociaux montrant la brutalité brute de tout cela.
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D’habitude c’était moins grave. Cela se passait loin, au Moyen Orient ou en Asie. Trois soupirs mouillés à l’heure des actualités de TF1 ou de France 2, vilains Juifs, vilains Américains, gentils musulmans. Ou alors non, le contraire. Enfin, on ne sait pas trop. Tout dépend de son média favori et du temps que l’on passe sur Facebook et Twitter. Et puis, il y a la pandémie. Qu’est ce qu’ils nous cassent les pieds avec leurs bombes quand on est déjà privé de restau, de cinéma, et obligés de porter des masques ! Tout ça c’est loin. Cela se passerait à Hollywood que l’on ne serait pas plus surpris que ça. “Chérie, passe-moi le sel”.
Mais voilà, cette fois la guerre est là. De même que lorsque Clinton et le parti démocrate américain ont bombardé la Serbie au profit de la mafia albanaise financée par l’Arabie saoudite, car le Président voulait faire oublier ses prouesses sexuelles dans le bureau ovale, il suffit d’un coup de volant ou presque, pour se rendre sur les lieux du drame à partir de Marseille ou Lyon.
Alors que l’avenir de l’Ukraine est en train de se jouer, le monde entier se demande pourquoi la Russie a choisi d’envahir le pays. Qu’est-ce qui a changé par rapport au statu quo établi par l’accord de Minsk et l’annexion de la Crimée en 2014 ? Alors que de nombreux experts se concentrent sur la justification et la psychologie personnelles de Vladimir Poutine, le contexte historique brosse un tableau plus large.
Avant tout, il y a le précédent historique de la géographie, qui a façonné la politique militaire et étrangère russe pendant des siècles. Plus des trois quarts des 144 millions de Russes sont concentrés à l’ouest de la chaîne de montagnes de l’Oural, qui sert de frontière naturelle à l’Europe, et se trouvent principalement dans la Grande plaine européenne. Cette caractéristique naturelle, une longue plaine plate continue en forme d’entonnoir, est concentrée en Pologne, à partir de 200 miles, en raison des Carpates, qui s’étendent de façon exponentielle vers la Russie. Essentiellement, cela crée une position russe indéfendable contre l’invasion occidentale là où il est le plus facile d’envahir.
Les dirigeants russes ont appris de l’histoire que les frontières naturelles sont leurs meilleures amies, et que leur absence se solde par un désastre. Historiquement, les armées européennes, de Napoléon à Hitler, ont utilisé cette autoroute pour envahir la Russie, car elle devient plus indéfendable lorsque la plaine rencontre les centres de population situés sous les montagnes de l’Oural.
De plus, en tant que puissance mondiale, la Russie est limitée dans sa capacité à projeter sa puissance via sa marine. En outre, lorsqu’on analyse la géographie russe, on constate que la plupart de ses ports sont gelés pendant l’hiver ou situés loin des positions stratégiques. C’est ce qui a motivé l’annexion de la Crimée en 2014, alors que le bail du port ukrainien de Sébastopol, le seul port d’eau chaude stratégiquement placé de la Russie, prenait fin.
Enfin, à l’extrémité sud de la plaine, avant la barrière des Carpates, se trouve l’Ukraine, qui partage avec la Russie occidentale la plus grande frontière de plus de 1 900 km. Pour la Russie, l’Ukraine se trouve le long des artères corrodées de l’État russe et doit donc servir d’État tampon afin que l’OTAN n’ait pas la capacité militaire de perturber la zone riche en pétrole et en industries de la Volga, à l’extrémité sud de la grande plaine européenne.
L’influence occidentale en Ukraine place la Russie dans une situation stratégique désavantageuse, élargissant le front défensif possible au-delà d’une position défendable, assurant pratiquement une victoire occidentale dans le cas théorique d’une guerre.
Indépendamment de ce que dit ou fait le gouvernement ukrainien, l’histoire de la Russie a été faite et défaite par cette géographie et le Kremlin sera motivé pour renforcer ces vulnérabilités, sans tenir compte du degré actuel des menaces qui pèsent sur lui.
MAIS POURQUOI cette urgence ?
Tout d’abord, l’importance de l’énergie russe. Actuellement, la Russie jouit d’un quasi-monopole sur le marché européen de l’énergie, puisque l’UE reçoit collectivement 40 % de son énergie de Russie. Cette part de marché permet à Gazprom, une entreprise d’État, d’augmenter artificiellement les prix et donne au Kremlin la possibilité d’utiliser les exportations comme une arme pour obtenir des concessions.
Il s’agit toutefois d’une arme à double tranchant, car Gazprom et Rosneft, l’autre grande compagnie pétrolière russe, représenteraient plus de 25 % des recettes budgétaires, ce qui rend la Russie dépendante de l’UE.
Les récentes découvertes en Ukraine révèlent des réserves de gaz naturel de 39 trillions de pieds cubes, ce qui les place au 23e rang mondial. Ces réserves sont principalement concentrées dans la zone économique exclusive de la Crimée et le long du Donbas, des zones contestées par la Russie.
Cependant, 19,5 milliards de dollars seraient nécessaires pour faire de ce secteur un concurrent. Si, à court terme, cela ne menacera pas un secteur qui représente plus de 40 % de l’économie russe, la dépendance européenne au pétrole est, aux yeux du Kremlin, vitale pour la sécurité nationale.
Par conséquent, les fronts actuels de l’invasion et les demandes de négociations démontrent une insistance du Kremlin à durcir leurs possessions sur des zones clés pour aujourd’hui, afin de prévenir les menaces à la sécurité nationale à l’avenir.
La dernière pièce de ce puzzle est la démographie russe. Actuellement, il y a une double crise qui aura un impact aigu sur leur armée. Tout d’abord, le taux de fécondité russe est inférieur à 1,2 naissance par femme, ce qui représente la plus forte baisse en temps de paix de l’histoire du pays, et ne suffit pas à maintenir la taille actuelle de la population, une statistique obsédante dont les dirigeants sont conscients.
En outre, en raison de la médiocrité des infrastructures de santé, l’espérance de vie des hommes russes se classe au 113e rang mondial, à 67 ans. Il en résulte un graphique démographique à l’allure bizarre, avec deux tendances exceptionnellement inquiétantes. Premièrement, la taille de la population disponible pour le service militaire se réduit rapidement.
Deuxièmement, la dernière génération soviétique arrive à la fin de sa vie. Si Poutine ne fait pas un geste maintenant, l’armée russe sera trop petite pour défendre ses frontières actuelles ou les transformer en quelque chose de défendable. Si l’armée russe se dirige audacieusement vers Kiev pour briser le moral de l’Ukraine, c’est parce que c’est sa dernière chance.
La raison pour laquelle Poutine a décidé d’envahir le pays sera débattue dans les médias aujourd’hui et par les historiens demain. Toutefois, les détails de l’invasion ne feront que brouiller les pistes quant à la motivation personnelle de Poutine, puisque la justification était mince, l’armée mal préparée et la logistique défaillante à une échelle embarrassante.
Les cartes et les tendances démographiques racontent une autre histoire, celle d’une vulnérabilité géographique qui dicte les stratégies russes depuis des siècles et d’une fenêtre d’opportunité qui se referme. Plutôt que de regarder le baril de ce destin, le Kremlin démontre son urgence à redessiner la carte en envahissant l’Ukraine au risque que cela se retourne contre lui, à juste titre.
Néanmoins, ils utiliseront toutes leurs cartes, de la Biélorussie à la menace d’une guerre nucléaire, en passant par des exigences exceptionnelles pour un règlement. À leurs yeux, l’horloge a sonné minuit et Poutine est prêt à défier les normes géopolitiques ; le son a été assourdissant et il n’y a pas de retour en arrière possible.
Il y a donc de bonnes raisons derrière cette invasion. Mais si l’on se contente d’observer les faits sans y mettre un peu de moralité, Hitler avait aussi ses raisons de vouloir agrandir l’Allemagne.
Il est donc temps de se retrancher derrière sa propre humanité et de juger ce qui se passe : c’est mal !
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Pierre Rehov pour Dreuz.info.
Certaines sources : https://www.jpost.com/opinion/article-701839
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Bonne appréciation du rapport entre faits et moralité.
Sauf que rien n’est dit des provocations ethniques du gouvernement de Kiev et son incroyable exigence d’adhésion à l’OTAN (empire américain) et à l’UE (empire allemand vu de Moscou).
Tout ce que dit cet article n’implique nullement que Moscou aurait envahi si Zelinski avait accepté cet autre fait, que son pays est multi-ethnique.
Pour d’autres causes, sur Gatestone :
Pourquoi Vladimir Poutine a-t-il envahi l’Ukraine ?
Très intéressant et complémentaire à l’article:. Toutes ces théories peuvent être prises l’une après l’autre ou s’imbriquer dans un grand tout:. A creuser encore
Pour Poutine l’Ukraine n’est pas multiethnique puisqu’il juge que “Les Russes et Ukrainiens forment un seul peuple”.
Un autre article tout aussi intéressant, qui apporte un éclairage supplémentaire.
https://desk-russie.eu/2022/03/18/poutine-ou-lhistoire-alternative.html
Intéressante analyse à plus long terme. Merci, M.Rehov. Et vous avez raison, c’est mal : il y a une dimension de destruction et même d’annihilation dans cette invasion qui dépasse largement toute explication. Si Poutine agit ainsi maintenant, c’est aussi parce que maintenant, il le peut, comme la réaction tétanisée des pays démocratiques le montre. C’est pourquoi aucune analyse n’est suffisante et aucune ne donne de clé pour comprendre ce que nous pourrions faire pour l’arrêter : donner des ports tempérés aux Russes ? Leur construire des fortifications ? On voit bien que l’énoncé des problèmes manque de fécondité pour inventer des solutions. Enfin, il y a peut-être des gens qui ont des idées opérationnelles mais j’imagine qu’ils ne vont pas les exposer sur internet.
Excellente analyse qui s’appuie sur des faits, contrairement aux élucubrations le plus souvent lues/entendues. Ce n’ets ni de la folie, ni une nécessaire “dénazification”…Ce sont des calculs motivés.
Ce qui n’excuse en rien, en effet, la brutalité.les morts, les gens qui fuient, les villes détruites..
Il y a une grossière erreur et des non-dits. Les raisons principales de l’invasion russe ne sont pas évoquées.
L’erreur d’abord, sur la démographie :
1,2 enfant pas femme ?! Non vous avez vingt ans de retard sur l’actualité ! Ces chiffre remontent au pire de la période de crise post-soviétique. Depuis que Poutine est au pouvoir la démographie russe à connu une remonté assez spectaculaire, assez unique en Europe, grâce aux mesures pro-natalistes mises en place par Poutine. La fécondité est progressivement remontée entre l’an 2000 et 2015 jusqu’à 1, 78 enfants par femme, un taux qui ferait rêver la plupart des pays d’Europe en cette période, puis a légèrement rebaisser pour se stabiliser depuis quelques années à 1,5 enfants par femme. Ce taux reste aujourd’hui supérieur à celui de beaucoup de pays européens, même s’il n’est pas encore suffisant. La pyramide des âges d’élargie à nouveau à sa base.
source :
https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mographie_de_la_Russie
Pour les non-dits, pourtant essentiels pour comprendre l’origine du conflit :
L’article oublie de dire que l’Ukraine est une terre de civilisation russe, l’identité ethnoculturelle ukrainienne n’étant qu’une variation régionale de l’identité ethnoculturelle russe. L’Ukraine est russe depuis plus d’un millénaire alors que l’indépendance qui ne date de 1991 est vécue par les Russes que comme une grave erreur de l’histoire. Idem pour la Biélorussie. L’Ukrainien n’est qu’un dialecte régional campagnard de la langue russe, inter-compréhensible avec le russe, alors que la langue russe est parlée dans les grandes villes comme Kiev en premier chef depuis fort longtemps. De tous temps les Ukrainiens ont participé à la culture et à la civilisation russe de manière indistinctes vis à vis des autres Russes, ce qui a continué après l’indépendance. Les deux pays restent profondément liés et mêlés. Beaucoup de Russes, dans toute la Russie ont de la famille ukrainienne et vis-versa. Les Russes considèrent les Ukrainiens comme une partie inséparable d’eux-mêmes.
Le sentiment anti-russe en Ukraine a explosé depuis dix ans seulement. Avant cela il était plutôt marginal. Il est le fruit des intenses opérations de subversion (guerre psychologique) menées par la CIA et l’OTAN en Ukraine dans le but semer la division au sein de la grande Russie historique, pour affaiblir la Russie. Cette subversion est la cause de deux révolutions et a plongé l’Ukraine dans une misère extrême, faisant de l’Ukraine le pays de loin le plus pauvre d’Europe (PIB par habitant en Ukraine trois fois inférieur à celui de la Russie). A cela s’est ajoutée la tentative d’installation de l’OTAN en Ukraine. Et enfin les russophones d’Ukraine ont été persécutés par le pouvoir central ukrainien qui a voulu imposer un nationalisme ukrainien anti-russe pour tenter de fabriquer une nouvelle nation de toute pièce. Tout cela est bien évidement totalement impossible à accepter pour les Russes.
Dans de telles conditions, la guerre était inévitable, quelque soit le chef d’état en place en Russie.
Cette guerre est civilisationnelle bien avant d’être géostratégique, même si les deux se mêlent évidemment.
Super article de P. Rehov et super commentaire de Fraxino, merci a vous deux
Pas crédible cette histoire de frontières défendables. D’abord, plus la Russie est grande et moins elle est défendable par sa population. En plus, la Russie a plus de 6000 bombes nucléaires donc personne ne va les envahir
La vraie raison de l’invasion est que Poutine pensait atteindre facilement ses objectifs et ne faire face à aucune opposition du fait des idiots woke au pouvoir aux EU et en Europe. Il avait partiellement raison sur le 2ème point puisque Biden n’a réagit que sous la pression de l’opinion alors que sa première intention était d’ignorer
“Pas crédible cette histoire de frontières défendables. D’abord, plus la Russie est grande et moins elle est défendable par sa population.”
Euh… Une frontière est un périmètre pas une aire. Il est possible de réduire un périmètre de frontières terrestres, ou de le maintenir égal, tout en augmentant l’aire contrôlée. Il suffit d’aller chercher le goulet d’étranglement. Ou encore de renforcer un périmètre en l’appuyant sur un obstacle naturel.
Quant au rapport espace contrôlé/population, la densité de population dans l’Est de l’Ukraine étant très supérieur à celui de la Russie, cette dernière en sortira gagnante de ce côté là aussi.
“En plus, la Russie a plus de 6000 bombes nucléaires donc personne ne va les envahir”
Une affirmation bien hasardeuse. Qui sait où sera demain la technologie des systèmes offensifs et défensifs?
Avec, par exemple, la possibilité d’opérer à une frappe décapitante de l’adversaire, le privant de sa capacité à commander une contre-frappe nucléaire.
Une frappe décapitante d’autant plus décisive que vos bases de missiles hypersoniques sont proches de sa capitale.
Merci, une excellente analyse complémentaire à celles déjà proposées. On est gâté, quand même, sur Dreuz 😄
Merci Monsieur Rehov que d’avoir mis les points sur les ,. i ,.
Mais tout un chacun ne veut voir ou entrevoir que ce qu’il veut, aux dépens de la dure réalité et du correct.
Les Mémoires en Histoire sont très courtes et pas remises à niveau.
Les aveugles pensent mieux voir que les Borgnes.
Alors que c’est le Contraire.
C’est du niveau du primaire pourtant.
Merci Monsieur Rehov ,
toujours le même plaisir de vous lire.
Intéressant mais il faudrait maintenant nous expliquer pourquoi Poutine croit que les Occidentaux pourraient envahir la Russie, puisque c’est le postulat de départ pour expliquer le renforcement des frontières.
Je pense que la réponse est malheureusement d’une terrible simplicité; parce que c’est ce que démontre l’histoire.
La Russie a été envahie quatre fois par l’Ouest; d’abord par la Suède, puis la France et enfin l’Allemagne par deux fois.
PS: cinq fois en fait, j’ai oublié le prise de Moscou par la République des Deux Nations au XVIIIème siècle.
Et la Guerre de Crimée. Pour faire bonne mesure, il faudrait mettre sur la balance le nombre de fois où la Russie-URSS a agressé ses voisins. L’histoire de la Russie est une histoire de colonisation-expansion-prédation-domination.
Comme l’ensemble des empires. Aucun ne s’est constitué pacifiquement. Et tous ont tenté d’habiller leur expansionnisme d’une forme de légitimité, arrivant même parfois à s’en convaincre eux-mêmes. C’est humain.
Ce qui singularise la Russie c’est sa géographie qui a voulu que son expansion vers l’Est ne rencontre pas d’opposition sérieuse avant de tomber sur le Pacifique et la Chine, essentiellement parce qu’il s’agissait, et s’agit toujours, de territoires vides de population.
Vers l’Ouest elle n’a finalement pas fait de progrès durables si on excepte la zone Ukraine/Caucase qui par son histoire et sa géographie lui est relativement favorable.
“C’est humain.”
Résister à un prédateur est encore plus humain. Mieux, c’est ici le petit détail qui distingue le résistant d’un commun des mortels tout aussi humain. Parole d’un Balte, Tchèque ’68, Hongrois’56, Israélien et koziolek-le-Polak à de multiples reprises. Toutes les considérations géostratégiques que vous multipliez ne sauraient se résumer en une raison de la volonté de dominer. Dominer est humain. Résister à la domination est la raison d’exister. C’est humain++.
La preuve ? Les Russes se prennent une branlée. Vous m’avez interpellé il n’y a pas si longtemps ici. Je vous pose une question : est-ce que le terme convenu et retenu : “Opération spéciale” renvoie plus vers un acte ciblé-mesuré-dynamique-bref dépourvu de la notion de “s’installer dans la durée” ou est-ce l’inverse ?
Oui la mécanique de conquête lorsqu’une société humaine se trouve, ou se pense, en position de force est aussi humain que la volonté d’y résister.
Bien ou Mal ce n’est pas la question qui se pose dans le cadre d’une analyse géopolitique. Ca se produit, il faut comprendre pourquoi. Juger à ce moment-là est hors sujet.
Quant à nos analyses réciproques de l’invasion russe, il est à mes yeux clair et net qu’on ne peut pas parler de branlée militaire pour une armée qui bombarde à sa guise et se ballade sur le territoire ennemi.
La réalisation des objectifs politiques c’est encore un autre sujet, comme les USA en ont récemment encore fait l’expérience en Irak ou en Afghanistan.
“Opération spéciale” est là pour une raison simple: indiquer au peuples russophone (y compris ukrainien) qu’il ne s’agit pas d’une guerre étrangère aux yeux du Kremlin.
Je vous propose de faire les comptes dans un an autour de cette invasion. Aujourd’hui il est impossible de faire la part entre le vrai et le faux.
Poutine ne le croit pas. C’est juste de la propagande paranoïaque pour légitimer l’invasion. Dans les faits, si l’Ukraine est dans l’OTAN, alors il ne peut plus l’envahir
Je me permets de vous suggérer de jeter un oeil au lien posté par Valp:. C’est une bonne synthèse des différents analystes, zone tampon, OTAN, peur des révolutions colorées:… Jusqu’au problème d’approvisionnement en eau:. En plus c’est très abordable
enfin un autre article (celui de jpg la semaine dernière) d’un honnête homme, un vrai journaliste
Un autre article tout aussi intéressant qui apporte un éclairage complémentaire
https://desk-russie.eu/2022/03/18/poutine-ou-lhistoire-alternative.html
Eclairage complémentaire peut-être le plus optimiste pour les occidentaux que j’ai lu
Un peu abusif non ? Ce n’est pas parce que Poutine est un autocrate qu’il faut penser qu’il va reproduire tous les désastres causés par les tsars et autres dictateurs soviétiques des 150 dernières années. Dans la Russie d’aujourd’hui il y a des contre-pouvoirs et Poutine ne peut agir que s’il est soutenu (voir ce qu’en dit Jacques Sapir).
En outre on ne peut pas nier que Poutine est patient, endurant, prudent, et qu’il ne s’engage jamais à la légère.
De la même façon on peut se demander si attaquer la Russie serait la même erreur qu’entre autres Hitler et Bonaparte
“1er Média chrétien américain en langue française. Conservateur et pro-israélien.” Pourquoi pas, cela annonce la couleur et c’est non seulement respectable, mais nécessaire au débat démocratique.
“Nous faisons du journalisme à l’ancienne : les faits rien que les faits.” Là, ça me posait déjà un petit problème (trouvant cette expression présomptueuse) avant de lire cet article, mais maintenant que je l’ai lu, le problème est plus profond. Si votre analyse se veut guidée par la probité, sans remettre en cause la sincérité, elle me laisse toutefois perplexe, la percevant comme orientée et partiale.
Je lis votre article en tant que chercheur de vérité, donc j’en ai lu des centaines avant celui-ci et peut apprécier un point de vue différent, tout n’est pas faux et il apporte des éléments de réflexion.
Mais pour qui ne forme son opinion que par confiance, soit parce qu’il n’a pas le temps de chercher pour peser les discours, ou par paresse intellectuelle, il y a pour moi déformation des réalités.
Je reconnais toutefois qu’il n’est pas une bête copie du narratif généralisé et apprécie cette forme d’indépendance d’opinion. Merci.
Mon commentaire n’est qu’un appel à la prudence des lecteurs. Je ne suis pas en accord en totalité avec cet article, seulement partiellement, et les invite à ne pas s’arrêter sur ce dernier pour se forger une opinion. A mon avis, les choses sont bien plus complexes qu’exprimé ici, et que la responsabilité de cette guerre est à chercher plutôt chez ceux qui la sèment que celui qui l’exécute.
Il est possible de mieux comprendre les événements en faisant une expérience avec un chat. Si on essaye de l’attraper, il fuit. En général il n’attaque pas, ni jamais pour rien.
Essayer de l’attraper et de le mettre dans une cage. Ce n’est que quand on le cerne et le bloque dans un coin, qu’il n’a aucune possibilité de fuir qu’il attaque…
Si on comprend cela, on comprend beaucoup de chose et on peut mettre de côté les passions pour commencer à réfléchir…