Publié par Guy Millière le 23 mars 2022

Je ne donnerai pas de détails sur la situation en Ukraine aujourd’hui. J’y reviendrai très vite. Je ne parlerai pas de Volodymyr Zelensky, ou assez peu. Je reparlerai de lui très vite aussi. Je parlerai de mon infini dégoût. Je tenais à le faire avant de passer à autre chose.

En lisant un grand nombre des commentaires à mes récents articles, j’ai vu revenir toute la France que je déteste. Cette France là est ignorante. Elle croit connaitre en ne sachant rien. Elle se contente de slogans simplistes et souvent immondes. Elle existe depuis longtemps.  Et en lisant plus particulièrement certains commentaires, j’ai eu le sentiment d’avoir affaire à des lecteurs de Robert Brasillach lorsqu’il écrivait dans Je suis partout, voire à des lecteurs de Louis-Ferdinand Céline lorsqu’il se laissait aller à publier Bagatelles pour un massacre et Les beaux draps. Certains doivent avoir aussi dans leur bibliothèques Les décombres de Lucien Rebatet. La France dont émanent ces commentaires là est haineuse et abjecte. Elle fait partie des raisons pour lesquelles j’ai pris mes distances avec la France, et même en étant à dix mille kilomètres d’elle, loin, très loin, j’ai la nausée quand je pense qu’elle existe.

Devenez “lecteur premium”, pour avoir accès à une navigation sans publicité, et nous soutenir financièrement pour continuer de défendre vos idées !

En tant que lecteur premium, vous pouvez également participer à la discussion et publier des commentaires.

Montant libre






On me dira, je sais, que les Ukrainiens ne sont pas les Juifs en 1940, et qu’on ne les envoie pas en camps d’extermination, c’est exact, mais la haine et le mépris des membres de cette France là pour les Ukrainiens sont identiques à la haine et au mépris que tant de Français avaient envers les Juifs en 1940, et l’indifférence totale qui est la leur face au malheur et à la mort de pauvres gens est exactement la même. J’ai écrit des livres sur le sujet, et j’ai lu beaucoup avant d’écrire, et je peux le dire : l’engrenage répugnant qui a mené aux décisions abominables prises à Wannsee s’est enclenché par la haine et le mépris. Il a suffi ensuite aux propagandistes formés par Joseph Goebbels d’augmenter l’intensité de la haine et du mépris pour que le passage à l’extermination se fasse.  

Il n’y aura pas, là, passage à l’extermination, mais je comprends le russe (я понимаю русский), et, en Russie, dans des médias officiels, des propagandistes poutiniens, dont les poutinistes occidentaux sont les thuriféraires, ont parlé d’en finir une fois pour toute avec le peuple ukrainien. Sympathique !

C’est parce que je rejette toujours et partout la haine et le mépris que j’ai consacré une large part de mon temps et de ma vie à combattre la haine et le mépris. Voir la haine et le mépris envers les Ukrainiens que certains profèrent est immonde.

Et ceux qui profèrent la haine et le mépris me disent que je suis imprégné de “sensiblerie” ! Oui, je considère toute vie humaine comme infiniment précieuse (et dès lors tout assassin comme s’excluant du genre humain), et oui encore, le massacre d’innocents m’est insupportable.   

Je continue en mettant une fois de plus les points sur les I et les barres sur les T.

On me dit, en citant des falsifications de l’histoire, que les Ukrainiens sont très nazis, très antisémites, qu’ils ont contribué à la Shoah par balles il y a quatre-vingt ans. Je le dis : il y a sans aucun doute des nostalgiques du nazisme et des antisémites en Ukraine. Ils sont une petite minorité aujourd’hui (le Pew Institute, qui a étudié l’antisémitisme mondial en 2018, a trouvé que 11 pour cent des Ukrainiens ont des idées antisémites, le chiffre est  nettement plus élevé en Russie et en France, et pour la Grèce le chiffre monte à 38 pour cent : pour tout dire, les chiffres montrent que l’Ukraine est le pays le moins antisémite d’Europe), et le seul pays d’Europe où des Juifs ont été assassinés parce qu’ils sont juifs au cours des deux dernières décennies est la France. Je ne suis pas allé en Ukraine depuis plus de deux décennies, mais j’avais constaté à l’époque qu’à la différence des lieux juifs français, les lieux juifs ukrainiens n’étaient pas protégés par des escouades de policiers et ne semblaient pas avoir à l’être.

Des Ukrainiens ont participé à la shoah par balles, c’était effectivement il y a quatre-vingt ans. A l’époque, l’Allemagne construisait les camps d’extermination. Si l’on pense que les Ukrainiens doivent être massacrés aujourd’hui et voir leur pays détruit en raison de ce qui s’est passé en Ukraine il y a quatre-vingt ans, il faut être conséquent, et dire que les Allemands doivent être massacrés et voir leur pays détruit. Quelqu’un osera-t-il me le dire ? J’attends qu’on me le dise explicitement. Que des criminels soient condamnes est légitime. Que les petits enfants ou les arrières petits-enfants de criminels le soient n’a clairement, nettement et absolument aucune légitimité.

***

On me dit en reprenant la propagande russe, sous-produit direct de la propagande soviétique, que le bataillon Azov est nazi et que les Ukrainiens honorent le nazi Stepan Bandera. J’ai beau expliquer qu’il y a des nazis dans le bataillon Azov, sans doute, oui, mais qu’ils y sont une poignée, et que cela n’en fait pas un bataillon nazi (je pense qu’il y a des nazis dans l’armée française, et le bataillon Azov représente exactement 1 pour cent de l’armée ukrainienne: un énorme pourcentage!) et j’ai beau expliquer que Stepan Bandera n’est pas l’équivalent ukrainien d’Adolf Hitler, et ajouter que l’histoire de l’Ukraine est bien plus complexe, et que je la connais très précisément, cela ne sert à rien. Disons en deux mots : les Ukrainiens qui ont survécu à l’Holodomor ont vu, un temps, les nazis comme des libérateurs, ce qu’ils n’étaient pas du tout, et l’Holodomor a fait un minimum de trois millions de morts, et si je précisais qui étaient les commissaires politiques envoyés par Staline pour superviser l’Holodomor, on me prendrait pour ce que je ne suis pas, donc je m’abstiens de le dire : je renvoie au livre de Robert Conquest, The Harvest of Sorrow. Je précise que Stepan Bandera a été envoyé en Janvier 1942 par les nazis au camp de concentration de Sachsenhausen, parce qu’il était très très nazi (c’est bien connu les nazis envoyaient les nazis en camp de concentration), et s’est battu pour l’indépendance de l’Ukraine, avec le soutien des Etats-Unis, ce grand pays nazi, jusqu’à son assassinat par les Soviétiques en 1959). Les adeptes du simplisme qui pensent qu’on peut écrire l’histoire entière d’un pays sur un confetti usagé ne lisent pas et n’écoutent pas. Et puis, diaboliser l’Ukraine, cela permet de se dire que les Ukrainiens peuvent crever et qu’ils le méritent ! Que c’est satisfaisant ! Rien de tel que diaboliser quelqu’un pour être satisfait qu’on le tue et jouir d’un intense confort intellectuel.

***

Certains me disent qu’Igor Kolomoïsky (le fondateur du bataillon Azov, et l’homme qui a financé la campagne électorale de Zelensky), Petro Porochenko (le prédécesseur de Zelensky), et Volodymyr Zelensky lui-même, sont des nazis antisémites : ces trois hommes sont Juifs, mais c’est sans doute une preuve que ce sont des antisémites ! Bon sang, mais c’est bien sûr ! Certains penseurs profonds me disent en outre que Kolomoïsky, Porochenko et Zelensky ne sont pas tout à fait juifs, et essaient de tordre les arbres généalogiques pour se donner raison.

Dois-je l’affirmer ? La preuve indubitable que le peuple ukrainien est un ramassis infect d’antisémites à exterminer existe : les Ukrainiens votent obstinément depuis 2014 pour des dirigeants juifs. Si ce n’est pas une preuve d’antisémitisme, ça, je ne m’y connais pas ! L’Ukraine est le seul pays au monde, avec Israël, à avoir un Président et un Premier ministre juif. Encore une preuve de l’antisémitisme ukrainien ! Le candidat du parti Svoboda, qu’on décrit comme le grand parti nazi ukrainien, a obtenu en 2019 1,6 pour cent des voix. Un vrai triomphe ! 

On me dit que Zelensky a été humoriste. Et c’est la preuve pour certains que c’est un abruti et qu’il ne peut pas être un homme d’Etat ! A ce titre, Ronald Reagan était un acteur ringard de série B et n’a jamais été un homme d’Etat. Strictement jamais ! Les gauchistes américains que j’ai rencontré aux Etats-Unis dans les années 1980 (on fait parfois de mauvaises rencontres) comparaient Reagan au singe du film Bed Time for Bonzo. Ils ont des disciples en France aujourd’hui. Ils en ont aux Etats-Unis, jusque parmi les “conservateurs” en papier maché : la journaliste Lara Logan, récemment licenciée par FoxNews, a fait voici peu une démonstration imparable : Zelensky a fait un sketch dans lequel il portait des talons aiguilles, il ne peut donc pas avoir été élu, il est indigne d’être Président, et Poutine, vrai défenseur des valeurs conservatrices, a pu avoir raison d’envahir l’Ukraine. Impressionnant de lucidité !

Zelensky a fait autrefois un sketch ridiculisant les Ukrainiens tentés par le nazisme, un génie qui a diffusé la vidéo de Lara Logan en a déduit avec une clairvoyance fulgurante que Zelinsky était nazi ! C’est avec des démonstrations comme celle-là que tout est dans tout et que rien n’est dans rien et vice versa.

D’autres font circuler une vidéo dans laquelle Zelinsky joue du piano sans les mains. Ceux qui font circuler la vidéo ne disent pas que Zelinsky a inséré cela dans le cadre d’un sketch dénonçant la vulgarité croissante des programmes télévisés. Pour ce qui me concerne, ce n’est pas ce que Zelinsky a fait autrefois qui m’importe, mais ce qu’il fait maintenant, et sur le sujet, ceux qui critiquent Zelinsky n’ont rien à dire d’intelligent, et se contentent de proférer des insultes.

***

On me dit aussi, en reprenant la propagande russe, qu’il y a eu un “coup d’Etat” en Ukraine en 2014. Et il est inutile que je donne des détails montrant que c’est absolument inexact. Lire l’histoire falsifiée écrite sur un quart de confetti convient mieux aux adeptes du simplisme. On me parle très exactement d’un “complot américain” ayant abouti au “coup d’Etat de 2014″. Je le dis : il n’y a eu aucun complot, mais une aide à une transition démocratique, ce qui est le but du National Endowment for Democracy, créé par Ronald Reagan en 1983. J’ai donné dans un précédent article les détails sur ce qui s’est passé, et l’article est disponible. Aider à la transition démocratique dans un pays venu du totalitarisme aux fins que ce pays avance vers la liberté ? Le faire parce qu’une population sortie du totalitarisme ne veut pas se retrouver sous un joug totalitaire ? Quelle horreur, diront les ennemis de la démocratie et de la liberté, et ils le disent ! Et puis des Américains sont impliqués ! Vous imaginez ? Des Américains ! L’incarnation collective de Satan pour l’extrême droite, l’extrême gauche, les adeptes du chiisme duodécimain, les disciples de Lénine et ceux d’Oussama ben Laden. La transition vers la dictature plait davantage aux ennemis de la démocratie et de la liberté, je sais. Ceux qui veulent comprendre ce qui s’est passe en 2014 à Kiev peuvent lire le livre de. Sean Lukas, Maidan-Revolution of Dignity. Ceux qui préfèrent la propagande post-soviétique et qui ont pleuré quand le mur de Berlin est tombé peuvent regarder le film de propagande léniniste Ukraine on Fire.

L’un des traits nauséabonds qui ont rendu mon dégoût plus infini encore quand j’ai lu les commentaires sous mes articles, est la haine et le mépris des Etats-Unis. Depuis des années, quand je vois et entend un anti américain, je sais immédiatement ce qui va suivre dans son discours.  Je passe mon chemin et je m’écarte en changeant de trottoir. Je connais l’histoire de l’anti américanisme de manière précise et détaillée. Et je sais exactement ce qu’il charrie.

Je pourrais évoquer ceux qui prennent leurs références chez des idiots utiles tels Anne-Laure Bonnel, dont des vidéos mensongères circulent et sont reprises par des colporteurs de mensonges et d’autres idiots utiles (souvent de bonne foi, mais cela ne change rien) ; et si son documentaire sur le Donbass (je l’ai regardé) était très biaisé et permettait immédiatement de comprendre pourquoi elle ne pouvait pas mettre un pied en Ukraine mais était la bienvenue en Russie poutinienne, ses propos sur la maternité de Marioupol bombardée par l’armée russe, lui ont fait atteindre un degré d’infamie absolu.  Reprendre la propagande russe sur d’autres sujets est une chose, la reprendre pour exonérer l’armée russe d’un crime de guerre abject est autre chose.

Je parlerai d’une vidéo récente, qui a largement circulé, montrait un entretien avec Scott Ritter, présenté comme un militaire américain spécialiste du renseignement: ceux qui diffusaient la vidéo oubliaient soigneusement de dire que Scott Ritter, après avoir été un US Marine et avoir travaillé pour les Nations Unies, était, en 2003, devenu propagandiste au service de Saddam Hussein, puis s’était mis au service de Bachar al Assad et de Vladimir Poutine, et avait dû interrompre son travail pour faire un séjour en prison après avoir été condamné pour crimes pédophiles.  J’ai remarqué que certains me disent que plusieurs regards peuvent être portés sur les faits, y compris sur ce qu’on appelle crimes de guerre. Et certains ont pratiqué le négationnisme et le relativisme vis-à-vis de faits établis. Si on commence à pratiquer le négationnisme et le relativisme vis-à-vis de faits établis, cela peut mener très loin. Prenons un exemple extrême. Louis Darquier de Pellepoix disait qu’à Auschzwitz on n’avait gazé que les poux. Était-ce un autre regard sur l’extermination des Juifs d’Europe ou était-ce une abjection ?   J’attends les réponses.

Je pourrais évoquer ceux qui me disent que Poutine est chrétien : quel beau chrétien que voilà ! Se confesse-t-il après chaque meurtre de masse et après chaque assassinat pour recommencer dans l’allégresse ? Le patriarche Cyrille, chef de l’Église orthodoxe russe, a, à l’évidence bien plus souvent des conversations avec l’ex membre du KGB Vladimir Poutine qu’avec le Dieu qu’il prétend honorer, et si je me trompe, c’est sans doute que le Dieu qu’il prétend honorer est lui-même un ex-membre du KGB.

Je pourrais parler de ceux qui me trouvent manichéen parce que je distingue le bien du mal : oui, je pense qu’il y a le bien et le mal (j’ai eu une éducation chrétienne, que voulez-vous…), et je pense que rien, strictement rien, absolument, nulle part sur terre, rien ne justifie le massacre d’un peuple par un criminel de guerre ! Si c’est être manichéen, je le suis, effectivement !

***

Je pourrais parler de ceux qui sans rien savoir de ce qui s’est passé dans le Donbass depuis 2014, sinon des chiffres de l’ONU, la propagande russe, et les images d’Anne-Laure Bonnel (tout cela se ressemble), et sont certains de tout savoir de source sûre alors qu’ils ne savent strictement rien. J’ai aussi dans un article récent expliqué précisément la situation dans le Donbass depuis 2014, et elle est très différente de ce que ceux qui savent tout de source sûre en disent :  si cela ne suffit pas je ferai une vidéo sur le sujet. Je pourrais évoquer ceux qui me disent que les Occidentaux sont en train de “pousser la Russie vers la Chine” et qui semblent ne pas savoir que la Russie poutinienne est déjà dans les bras de la Chine, depuis longtemps.

Certains me répètent encore (oui, encore…) que la Russie est le “vrai vainqueur” de la Seconde Guerre Mondiale. Je leur réponds que l’ignorance est une grande qualité mais qu’il ne faut pas en abuser. Je peux leur donner les moyens de sortir de l’ignorance, et leur indiquer des livres à lire pour qu’ils s’instruisent (j’ai recommandé récemment sur le sujet American Betrayal, de Diana West), et je le ferai très gentiment, mais si l’ignorance leur plait et qu’ils choisissent de rester en elle, je ne peux rien pour eux.

Certains citent Jacques Baud, qui a un passé à même de montrer qu’il est digne de confiance : il a publié des textes exonérant Hafez al Assad et Bachar al Assad de tous leurs crimes et d’autres textes disant que Poutine n’avait aucune responsabilité dans l’élimination par Poutine d’opposants politiques et de journalistes. Aucune ! Si cela ne le rend pas digne de confiance, je ne m’y connais pas ! Jacques Baud continue à publier des textes qu’on pourrait croire rédigés par un agent du FSB (Федеральная служба безопасности Российской Федерации), l’ancien KGB. Lors d’un entretien sur Sud Radio, il vient de dire que Ronald Reagan ne savait pas que l’Union Soviétique allait s’effondrer et qu’au moment de la chute du Mur Ronald Reagan a été très surpris. Ou bien Jacques Baud est un imbécile ou il a concernant les années Reagan une ignorance atteignant le niveau de l’analphabétisme. Je travaillais à la Hoover Institution à l’époque. L’un de mes plus proches amis était le principal conseiller de Reagan à la Maison. Blanche, Martin Anderson, et il a publié un livre très détaillé sur le sujet, Revolution. Je suis certain que si le livre avait été édité aux éditions de Moscou et préfacé par Vladimir Poutine, Jacques Baud l’aurait lu. Ce n’était malheureusement pas le cas. Jacques Baud a repris le même mensonge qu’Anne-Laure Bonnel sur la maternité de Marioupol, et il a cité ses sources : la presse russe ! C’est indubitablement une source très fiable sur le sujet. Au temps de l’Union Soviétique le grand journal unique s’appelait правда, la vérité, et soyez en assuré, il disait toujours la vérité. Toujours. Ceux qui pensaient que le journal ne disait pas la vérité étaient envoyés dans ce lieu charmant appelé ГУЛАГ. Jacques Baud a dit que Бурісма (Burisma), l’entreprise qui avait des liens de corruption avec la famille Biden, avait pour propriétaire Igor Kolomoïsky, et que Biden et Zelensky avaient le même patron, laissant entendre que c’est pour cela que Biden soutient Zelensky. Quelle précision ! On sent le connaisseur ! Burisma appartient à Mykola Vladislavovich Zlochevsky, qui fut ministre pro-russe dans le gouvernement de Viktor Yanukovytch jusqu’en 2014. Sous Porochenko et sous Zelensky, Zlochevsky n’a plus eu aucun pouvoir, et c’est un ennemi de Kolomoïsky et de Zelensky. Il ne verse plus d’argent aux Biden depuis qu’il a été évincé du pouvoir. Biden était hostile à Zelensky. Il le soutient en ce moment parce qu’il est contraint et forcé. Jacques Baud est vraiment un expert !

Certains citent également John Mearsheimer, qui dit que ce qui arrive à l’Ukraine est de la faute des Etats-Unis. Pour John Mearsheimer, tout est toujours de la faute des Etats-Unis, sauf quand il peut trouver le moyen de dire que c’est la faute d’Israël : c’est l’un des universitaires les plus anti-américains des Etats-Unis où les universités comptent pourtant nombre d’anti-américains et c’est le co-auteur avec Stephen Walt de The Israel Lobby and US Foreign Policy un livre qui est l’un des livres les plus hostiles à Israël et les plus antisémites à avoir été publiés aux Etats-Unis. Comment ne pas faire confiance à un antisémite, me dira-t-on peut-être…. Je conseille sur le sujet le livre d’Abraham Foxman The Deadliest Lies.

J’ai lu des milliers de livres, et je sais que j’ai encore à apprendre. La seule fois où j’ai pu rencontrer l’un de mes maitres, Friedrich Hayek, deux ans avant sa mort, il m’avait dit qu’il lui restait beaucoup à apprendre. Il avait quatre-vingt-dix ans. Il a été l’un des plus importants penseurs du vingtième siècle. C’est cela, le respect de la connaissance. J’ai un infini respect pour la connaissance, et je ne parle jamais de ce que je ne connais pas. Parler de ce qu’on ne connait pas est un art chez ceux qui commentent ce que j’écris et qui ne lisent pas même mes articles avant de déverser leur bile. 

Certains pensent connaitre précisément tous les détails de l’histoire du monde et prétendent me donner des leçons ! Je connais tout ce dont ils parlent infiniment mieux qu’eux, et ils ajoutent à l’ignorance l’arrogance la plus grotesque. J’ai eu des étudiants comme eux dans l’université française. Des cancres que je devais virer de mes cours…. Nous sommes dans un temps d’ignorance triomphante, je sais. Et quand je vois le niveau moyen des débats intellectuels en France, je ne suis pas surpris que la France soit au crépuscule.

Un de mes amis me disait récemment qu’il est regrettable que je ne puisse participer aux débats français car j’en relèverais le niveau. Je lui ai répondu que c’était impossible. Je dirais la vérité sans circonlocutions. Ceux qui pourraient m’inviter le savent et je suis sur leur liste noire. Si je parlais d’Israël, je dirais ce que j’ai écrit dans mes livres, et je dirais entre autres que l’Autorité palestinienne est une entité terroriste à traiter comme telle. Je l’ai fait. J’ai vu la fureur dans les yeux des journalistes. Si je parlais des Etats-Unis, je dirais ce qui doit l’être sur Donald Trump et sur l’administration Biden. Ce serait la même chose sur tous les sujets. On m’a conseillé de mettre de l’eau dans mon vin pour continuer à passer à la télévision. J’ai répondu que si je mêlais des mensonges à la vérité la plus vérifiable, la vérité dans mes propos s’estompera et finira par disparaitre. C’est manichéen, là encore. Je sais. Je fais une différence entre la vérité et le mensonge ! Un vrai scandale !

Nous sommes dans un âge de relativisme. On me parle d’autres points de vue que le mien. Je réponds que je n’ai pas de point de vue et pas d’opinion et que j’ai seulement des valeurs éthiques : entre la liberté et l’oppression, je choisis la liberté. Je sais que c’est un choix étrange pour des amis de l’oppression et pour ceux qui ont de la bouillie à la place du cerveau, mais ce n’est pas un point de vue à mes yeux. Entre la démocratie et le totalitarisme, je choisis la démocratie. Je sais que c’est un choix étrange pour des amis du totalitarisme et pour ceux qui ont de la bouillie à la place du cerveau, mais ce n’est pas un point de vue à mes yeux. Entre l’ignorance et la connaissance, je choisis la connaissance, oui, sans hésiter. Cela peut paraitre idiot, très idiot à ceux qui pratiquent l’ignorance et la prennent pour la connaissance.

***

Mon ami Jean François Revel a écrit un livre appelé La connaissance inutile et à la fin de sa vie, il désespérait de voir que la connaissance devenait effectivement inutile. Pour effacer le désespoir, il lui arrivait de boire et prenait plaisir aux arts de la table. Nous avons partagé des repas dans les plus grands restaurants de Paris. Le dernier fut chez Pierre Gagnaire, et je ne savais pas que ce serait le dernier.

Pour ne pas désespérer, j’ai choisi de vivre dans l’Ouest américain. Libre. Mais toute ma vie j’ai été libre. Je n’ai jamais eu de patron ou de supérieur hiérarchique.  Certains jours, j’envisage de cesser d’écrire en langue française, puis j’y renonce, car le français est ma langue maternelle. Ceux qui trouvent matière à connaitre et comprendre dans ce que j’écris m‘incitent à continuer. Ceux qui déposent des pestilences sous mes articles m’inciteraient à arrêter, Quand j’écris en anglais, j’ai bien plus de lecteurs, et je ne trouve jamais de pestilences sous mes articles, et l’anglais est lu dans le monde entier.

Qu’on ne compte pas sur moi, en tout cas, pour cesser de défendre le bien et de condamner le mal, pour renoncer à mes valeurs éthiques, pour devenir insensible au malheur humain, pour trouver des qualités aux dictateurs et aux criminels, pour m’éloigner de la connaissance, et pour mettre de l’eau dans mon vin.

***

Je réponds avec respect à ceux qui me parlent avec respect. Je me trouve souvent trop poli avec ceux qui manquent de politesse et de respect et qui abusent intempestivement de leur ignorance.  Je m’efforce de ne pas tomber à leur niveau.

Je continuerai à défendre Israël parce que c’est une démocratie attaquée et diabolisée. Je continuerai à défendre les Israéliens et à dire que les dirigeants “palestiniens” sont des criminels. Parce que je n’ai pas des valeurs à géométrie variable, je continuerai à défendre l’Ukraine parce que c’est une démocratie attaquée et diabolisée. Je continuerai à défendre les Ukrainiens parce que c’est un peuple qu’un criminel ignoble veut effacer de la surface de la terre et qu’aucun peuple ne mérite d’être traité ainsi. Non, aucun ! Je continuerai à dire que Vladimir Poutine est un criminel de guerre, car c’est un criminel de guerre, et sans doute un criminel contre l’humanité. Je continuerai à dire qu’il n’y a rien à négocier avec lui (il ne veut rien négocier, de toute façon). Il y a à le vaincre et à le mettre hors d’état de nuire.

Je continuerai à défendre les Etats-Unis, parce que c’est une démocratie attaquée et diabolisée, parce que, même si elle est en de mauvais mains aujourd’hui, c’est néanmoins depuis des décennies la puissance qui assure la survie de la liberté sur terre. De nombreux crétins d’extrême gauche et d’extrême droite n’ont pas même la minime lueur d’intelligence qui leur permettrait de discerner que sans les Etats-Unis le monde entier serait depuis longtemps aux mains de criminels tels que Vladimir Poutine. Je continuerai à combattre l’antisémitisme, le racisme, l’intolérance, l’arbitraire, la bêtise.

Je continuerai à dire que je n’identifie pas les Russes à Vladimir Poutine (imaginer qu’on attaque le peuple russe parce qu’on définit Vladimir Poutine comme ce qu’il est, un criminel, est d’un simplisme grotesque et consternant). Je n’ai jamais identifié les Allemands à Hitler, Himmler et Goebbels, les Italiens à Mussolini et les Cambodgiens à Pol Pot.  La Russie aurait pu devenir une démocratie quand Iegor Gaidar, que j’ai bien connu, était Premier ministre : quand celui qui a assassiné Iegor Gaidar a pris le pouvoir (un dénommé Vladimir Poutine) c’est devenu impossible, et ceux qui rêvent d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural ou à Vladivostok rêvent sans s’en rendre compte de démocraties chancelantes soumises à une dictature (s’ils se rendent compte de ce dont ils rêvent, c’est infiniment plus grave).

Nous sommes dans une guerre mondiale. Volodymyr Zelensky l’a dit en s’adressant au Congrès des Etats-Unis. Il a raison. Personne ne l’a relevé, sinon pour dire qu’il exagérait. Il n’exagérait pas du tout. Je reviendrai sur le sujet.

 J’ai, oui, de l’admiration pour Volodymyr Zelensky. J’ai de l’admiration pour son courage, pour sa détermination, pour sa fidélité indéfectible à son pays et à son peuple, et je dis à ceux à qui cela déplait : j’ai l’habitude de réactions comme les vôtres. Elles m’indiffèrent totalement. Et si Volodymyr Zelensky a de l’argent dans des paradis fiscaux, j’en suis heureux pour lui, et qu’il reste malgré tout se battre en Ukraine le rend plus admirable encore. Je paie beaucoup moins d’impôts aux Etats-Unis qu’en France, et j’en suis très satisfait. Moins je paie d’impôts, mieux je me porte. Les paradis fiscaux existent parce qu’il y a des enfers fiscaux. Je le dis pour ceux qui l’ignoreraient : Je n’ai pas en moi un milligramme de socialisme.

Quand je disais du bien de Ronald Reagan dans les années 1980, on me disait ce qu’on me dit de Zelinsky aujourd’hui.  

Il est des gens qui fonctionnent comme des boussoles inversées. Quand ils indiquent une route à suivre, il faut emprunter la route inverse pour arriver à bon port.   

 Je continuerai à répondre avec respect à ceux qui me parleront avec respect. Je n’ai rien à dire aux autres. Strictement rien.   J’ai juste à les assurer de mon profond mépris. Nous vivons de plus au plus au temps des imposteurs. Effroyable époque.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

Abonnez-vous sans tarder à notre chaîne Telegram, pour le cas où Dreuz soit censuré, ou son accès coupé. Cliquez ici : Dreuz.Info.Telegram.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading