Indépendamment des reproches que l’on puisse faire à l’OTAN quant à ses manquements aux promesses qu’il a faites à la Russie de ne pas s’étendre à l’Est, la crise ukrainienne traduit les inquiétudes de Moscou de voir son rêve brisé de faire revenir l’Ukraine dans son giron.
Pour Poutine, l’Ukraine est russe, son destin est russe, et il ne peut admettre qu’elle puisse choisir d’autres alliances qui la coupent de ses racines russes. C’est la petite-soeur, ce qu’elle était dans l’ancien empire soviétique, à laquelle Khroutchev a offert la Crimée, qui doit un jour revenir à la maison.
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Il aimerait y installer un régime acquis à Moscou sur le modèle de celui de la Biélorussie.
Le projet d’adhésion à l’OTAN, qui est légitime et fondé du point de vue de droit international, a servi d’alibi à Moscou pour mettre en exécution son plan de vassalisation de l’Ukraine pour préserver l’unité de la nation russe.
Autant la Russie a gardé le silence sur l’adhésion à l’OTAN de ses anciens satellites, autant il lui est insupportable qu’un État qu’elle considère comme membre à part entière de la famille russe, puisse se jeter dans les bras d’un Occident responsable de la mise à mort du grand empire soviétique.
Qu’il y ait des bases de l’OTAN en Pologne, les pays baltes et bientôt en Géorgie, c’est moins problématique pour la Russie que de voir sa petite-soeur prendre le chemin de l’Occident, qui n’est pas sans danger à long terme sur son modèle politique, sociétal, économique, culturel.
Une Ukraine occidentalisée est une Russie condamnée. Le combat de Poutine est à la fois essentialiste et idéologique.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Salem Ben Ammar pour Dreuz.info.
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“Autant la Russie a gardé le silence sur l’adhésion à l’OTAN de ses anciens satellites”
La raison est que la Russie, après le démantèlement de l’URSS, était trop faible pour protester valablement, et qu’elle a en quelque sorte été mise devant le fait accompli.
La situation est différente aujourd’hui qu’elle a repris du poil de la bête.
Poutine a repris du poil de la bête que Biden a perdu 😆
Pas poil de la bête, mais entre 13 et 15.000 russophones, suivant sources, ”éliminés physiquement” sur huit ans. Situation existante en d’autres lieux et acteurs, desquelles des yeux se détournent ….. pas Poutine
Est-ce que “occidentalisée” veut dire “wokisée”, “LGBITOQ++ isée”, “écolo- extrêmegauchisée”?
Quand on voit leur président actuel qui ressemble comme une sœur au notre, on se dit que la réponse est OUI.
Alors désole mais les Russes ont raison de balayer.
Pas mal ce commentaire lol
Bon commentaire!
Merci!
C’est même plus que la petite soeur, c’est la mère:. La Rous de Kiev est le berceau historique des états modernes que sont la Russie, la Bielorussie et l’Ukraine: Ukraine signifie frontalier, Rous est à l’origine du mot “russe”:. Symboliquement ça veut tout dire:. Ca ne justifie pas l’invasion d’un état, mais ça ajoute une pierre à la compréhension de la situation
Tout ça est parfaitement vrai. Mais Poutine n’est pas éternel.
Et cela valait-il le coût, cet acharnement sourd et aveugle dans la mission messianique apostolique “démocratique” de l’Occident en Ukraine, la mission qui a déjà fait tant de preuves désastreuses de par le monde ?
Je me demande si Israel recuperera un jour la Judee Samarie. La tache a l’air encore d’etre encore plus compliquee que de recuperer l’Ukraine pour la Russie. Mais bon, la force d’un Etat moderne, ce n’est pas forcement le nombre de metres carres de territoire mais le capital humain.
Mais la Judée Samarie, c’est Israël, sauf peut-être pour les nuls. Et Israël, est une citadelle de démocratie, quoi que puisse en dire AI .
Il convient d’apporter quelques nuances aux convictions de l’article.
L’occasion a été ratée avec Gorbatchev d’intégrer la Russie à l’OTAN. C’est maintenant trop tard car la Russie a « repris du poil de la bête » et revient à son paradigme traditionnel : la Sainte Russie, l’Empire russe entouré d’une zone tampon de sécurité (peu importe si à un moment ou un autre il est soviétique, c’est secondaire dans ledit paradigme, chose que les occidentaux n’ont pas comprise).
Et justement Poutine a demandé la déotanisation des anciens satellites, pays baltes, Pologne, etc. Comme il annonce à l’avance ce qu’il va faire, il est à redouter qu’après l’Ukraine il se lance à la reconquête des anciens satellites (ce que ces derniers ont bien compris). La doctrine nucléaire russe a été conçue dans ce sens dans une guerre contre l’OTAN : utilisation d’armes nucléaires de faible puissance dites de champ de bataille, à neutrons par exemple, en gageant que l’OTAN ne réagira pas nucléairement, surtout avec Biden. Ce ne sont pas les paroles malheureuses de Le Drian qui l’en empêcheront car la dissuasion française n’est absolument pas adaptée à ce cas de figure de niveau intermédiaire (notre arme de dissuasion n’est utilisée que pour riposter en cas d’attaque massive, donc a priori elle ne sera jamais utilisée). Encore plus si on s’embarque dans une « défense européenne ». C’est tout le problème de notre dissuasion qui devrait être débattue démocratiquement en interne, puis avec nos alliés. Il est à craindre que Macron ne soit le benêt à côté de la plaque, ses déclarations s’éloignant totalement du vrai sujet : comment dissuader la Russie de reconquérir les pays d’Europe de l’Est sans déclencher la guerre nucléaire générale… ?
Si Poutine a demandé la déatomisation de certains anciens satellites, ce n’est pas du tout dans le but des les reconquérir, cela ne fait pas partie de son idéologie contrairement à l’Ukraine qui est considéré comme intrinsèquement russe. Et il n’existe pas de doctrine d’un “glacis de sécurité” autour de la sainte Russie.
La raison est bien plus simple : Ces dernières décennies la Russie a longtemps souhaité une normalisation de ses relations avec l’Occident, et par conséquent la fin ou la transformation de l’OTAN. Or l’Occident, et surtout les USA, ont continué malgré cela de considérer la Russie comme l’ennemie à abattre numéro 1 en encerclant la Russie de pays intégrant l’OTAN, une organisation qui reste aujourd’hui essentiellement tourné contre la Russie. C’est face à cette situation d’hostilité, pour le moins extrême perçue depuis la Russie, que cette dernière se sent évidement agressé dès qu’un pays voisin se approche toujours plus de l’OTAN et s’arme en conséquence. Il n’y a rien de plus normal.
C’est dans ce contexte très particulier, qu’une normalisation des relations avec la Russie ne peut se faire sans un “desserrage” de l’OTAN. C’est ainsi qu’a émergé en Occident la notion de “glacis” de sécurité” qui serait une exigence russe, alors que ce n’est en rien une doctrine en soit pour la Russie, mais juste un premier pas, incontournable, d’une éventuelle normalisation des relations avec l’Occident. La Russie étant actuellement encerclé par une organisation militaire tournée contre elle.
Mais Poutine, en envahissant l’Ukraine, montre que l’OTAN est nécessaire. La raison d’être de l’OTAN étant justement de dissuader la Russie de faire la guerre à ses voisins. Poutine joue donc contre son camp. En envahissant l’Ukraine, il renforce la raison d’être de l’OTAN, il renforce le projet de l’Europe de se doter d’une armée fédérale, il renforce l’unité européenne. Je croyais Poutine intelligent et soucieux du bien-être de son Peuple, je constate maintenant qu’il prend des décisions irrationnelles et qu’il n’apporte que souffrance et destruction.
Poutine n’aurai pas envahi l’Ukraine si l’Amérique et l’OTAN n’y avait pas développé une violente campagne de subversion anti-russe depuis dix ans, pour tenter d’en faire un pays anti-russe, ce qu’elle n’était pas il y a dix. C’est donc l’OTAN la cause du conflit. Poutine est très rationnel et agit dans le bien de son pays (et de l’Ukraine, car le peuple ukrainien n’est qu’une variante régional du peuple russe, historiquement, culturellement, ethnologiquement), avant qu’elle n’entre dans l’OTAN.
Lorsque l’URSS s’est auto détruite le pacte de Varsovie, pendant de l’OTAN, a logiquement été dissous. Il fallait que l’OTAN lui aussi fut dissous, ce qui aurait fait comprendre à la Russie que l’ouest était pacifique envers elle.
Les menaces pour la paix mondiale proviennent désormais de l’islam et de la Chine et c’est dans cette lecture qu’il eut fallu refaire une alliance, appelée OTAN ou autrement, excluant la Turquie d’Erdogan, ennemi potentiel de notre démocratie.
Il me semble qu’on a reculé pour mieux sauter.
Les pays de l’Est étaient vent debout contre une dissolution. Ils connaissent la valeur de la parole des russes.
Ouiiii, et tendre la main, unir l’Europe, sans oublier le continent Américain, l’Australie etc. . Tous issus de l’Europe, pourquoi faire simple lorsque l’on peut faire compliqué ….
Tout à fait et je trouve Fraxino bien compréhensif avec la Russie. Et avec lui beaucoup de gens trop jeunes pour appréhender la dureté du régime soviétique dont les Russes sont issus, Poutine en premier.
Il est évident que l’OTAN n’envahira jamais la Russie, surtout avec Obama, Trump et Biden qui n’ont qu’une idée: laisser se débrouiller l’Europe dans son coin pour faire face à la Chine.
Il n’y a qu’à voir les forces en présence dans les pays d’Europe de l’est otanisée, bien insuffisantes pour avancer en Russie…
dj86, vous traitez Poutine d’inintelligent. Il est au contraire très cohérent et rationnel dans son système de pensée (l’empire est assiégé, il faut repousser le risque au plus loin, la démocratie est secondaire et même une faiblesse…), ce qui n’a rien de réconfortant car il serait vain et naïf de croire qu’il peut être renversé par une opposition acquise aux « valeurs » occidentales, jusqu’à preuve du contraire largement minoritaire au demeurant.
J’expliquais seulement ici que la notion de “glacis de sécurité” est un leurre, une interprétation occidentale erronée des demandes russes, pas en soi la volonté des russes qui souhaitaient plus simplement la normalisation des relations avec l’Occident (et donc à terme la fin de l’OTAN dirigé contre la Russie). L’arret de l’expansion de l’OTAN n’aurait été qu’une étape. Mais tout cela est du passé maintenant, une occasion gravement manquée et dont la faute revient surtout à l’Occident. Maintenant la guerre froide est repartie pour un moment et risque de pousser la Russie dans une alliance forcée avec la Chine.
Et en plus, ce sont des européens …. !!!!
Des suppositions.
https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2022-03-04/mon-cher-vladimir.php
Texte percutant d’un ancien haut diplomate canadien , professeur de l’université d’Ottawa qui a eu déja à renvoyer Lavrov .
Ferry De Kerckove .
C’est un diplomate qui a écrit ça?
Je ne vois pas ce que signifie “idéologique et essentialiste” ici. Le mot qui convient est simplement celui de la conscience “patriotique”, “nationaliste” peut aussi fonctionner dans son sens modéré.
Il n’est pas plus idéologique que tout ses adversaires, et même plutôt moins. Il agit en fonction d’une conscience patriotique, tout simplement.
Le mot “essentialisme” est un marqueur assez récent des idéologies d’extrême gauche anti-scientifiques dans les universités occidentales. Ce mot est toujours utilisé à tort et à travers pour discréditer voire nier l’identité (associée à l'”essence”) des individus comme des peuples, qui ne doit surtout pas exister aux yeux des gauchistes ultra-relativistes. Le mot sert à discréditer toute rappel de la réalité biologique ou culturelle, que le gauchiste souhaite balayer. L’usage de ce terme est à la base de la théorie du genre par exemple.
Si vous voulez comprendre les raisons profondes qui ont poussé Poutine à faire la guerre à l’Ukraine, lisez sa lettre au monde, datée du 3 mars dernier :
https://nouvelledafrique.com/2022/03/03/voici-la-lettre-de-poutine-aux-citoyens-du-monde-pour-expliquer-la-situation/
Évidemment, on peut se demander si c’est bien lui qui l’a écrite.
Vu le ton, et la profondeur de l’analyse, et sa cohérence, il me semble qu’il n’y a pas de raison d’en douter.
Bien sûr, elle ne fera pas plaisir aux Américains ni aux Américanophiles.
En tout cas, elle pourrait peut-être les pousser à s’auto-analyser.
Une conclusion importante est que le danger que voit Poutine pour la Russie n’est pas seulement militaire (OTAN, intégration à l’UE), mais tout autant, civilisationnel.
J’en dirais autant pour la France, qui est envahie par l’idéologie woke, la théorie du genre, bientôt la GPA, l’immigration…
La France, vassale des US, comme toute l’Europe, n’a hélas aucun moyen d’y résister, surtout avec à sa tête Macron, un mondialiste immigrationniste et atlantiste.
Ce qui n’est peut-être pas le cas de la Russie, c’est en tout cas, semble-t-il, la prétention et l’ambition de Poutine.
Doit-on l’en blâmer ?
Encore une fois, le problème est que même si Poutine défend la famille traditionnelle, l’église et limite la propagande lgbt, il le fait dans un cadre autoritaire et de violences qui ne peut pas servir d’exemple à un démocrate.
Le nord de l’hémisphère est profonde malade. A l’ouest, il se détruit par le double assaut islam/gauchisme, à l’est, il est gangrèné par la violence et l’autoritarisme. Dans les deux cas, la censure gagne et la démocratie perd du terrain, à des degrés divers bien sûr.
La seule voie qui concilie les valeurs traditionnelles et civilisationnelles ET la démocratie libérale, c’est celle incarnée par Trump, ne l’oublions pas. Les deux modèles est/ouest actuels sont dépassés et moribonds, condamnés à dépérir, l’un remplacé par une autre civilisation, l’autre par le déclin économique et l’impossibilité de maintenir un état de guerre permanent.
Poutine voit aussi l’échec des démocraties en Occident. L’Occident est en train de s’autodétruire par des idéologies folles, comme l’a fait d’une autre manière l’URSS bolchévique autrefois (il fait souvent la comparaison). Il ne me parait pas foncièrement anti-démocratique dans son idéologie et sa nouvelle constitution est démocratique. Mais la démocratie n’est pas plus sa priorité. Il est avant tout pragmatique et cherche à résoudre certains problèmes du moment pour la Russie en priorité, alors il trouve des raisons de contourner la démocratie dans le contexte actuel où la Russie est encerclé par l’OTAN et profondément attaqué par la subversion occidentale. Ce qui contraint la Russie à se mettre dans une sorte de loi martiale permanente, non démocratique, pour s’en protéger.
La lettre explique bien une vision du conflit et pourrait être cohérente à la vision d’un dirigeant russe:. Il y a quelques tournures de phrase qui font écolier mais c’est peut-être un biais du traducteur
Ce qui m’ennuie c’est que le commentateur qui demande une source est renvoyé sur une page facebook:. Ajoutant à cela que jusqu’à présent je n’en avais jamais entendu parler (je ne suis pas non plus h24 sur les infos), je garde des doutes sur l’authenticité