La Semaine sainte a commencé par la fête des rameaux. Peu de gens pourtant attachés à ce bouquet végétal béni par le prêtre ont conscience de ce à quoi ils se retrouvent reliés, par-delà les siècles…
C’est un véritable concentré d’histoire sainte ! Chaque année à Jérusalem, le 10 du mois de tishri, commence pour nos prédécesseurs dans la foi une grande célébration pénitentielle afin de sortir de l’emprise du péché (Yom Kippourîm). La communauté vit pleinement le don de la miséricorde de Dieu, dans le jeûne, la prière et l’aveu des fautes. Lors de cette repentance, Dieu ne pardonnera que les péchés commis contre lui, car ceux qui concernent le prochain exigent une réconciliation personnelle. Jésus reprend cette même attitude dans le Notre Père : « pardonne-nous nos offenses, et pardonnons à ceux qui nous ont offensés ». Il ajoute même : « Si en présentant ton offrande tu te souviens que ton frère a quelque chose à te reprocher, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et viens ensuite présenter ton offrande à Dieu ».
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Entre le 15 et le 22 tishri, c’est la fête de Soukkôt, fête des cabanes. Tout se déroule alors sous le signe de la joie, car c’est la mémoire pascale de l’itinérance d’Israel au désert après la libération des servitudes d’Egypte. Passage de la mort à la vie qui se poursuit sous la guidance des 10 paroles du Sinaï. Soukkôt, c’est le rappel chaque année que nous sommes de passage sur terre et que nous nous dirigeons vers le Royaume des cieux, Olam haba.
Pour le célébrer, les membres de l’assemblée prennent en mains un bouquet de feuillages constitué d’une branche de palme(loulav), d’un rameau de myrte(hadas), d’un rameau de saule(arava) et d’un cédrat(etrog) : 4 sortes de feuillage qui symbolisent la réalité multiple du peuple de Dieu. Les rameaux parfumés évoquent les fidèles qui apportent l’odeur agréable de leurs bonnes actions. Les rameaux inodores signifient que d’autres, peu instruits de la Parole de Dieu, ne manifestent rien de méritoire. Or Dieu prend en compte l’ensemble du peuple dans son jugement bienveillant, car le parfum des uns se communique à tous les autres.
Ainsi, le peuple se trouve rassemblé dans la dynamique de la communion des saints. Dans la suite de la liturgie de Soukkôt, on chante le « hoshanna » (viens à notre aide !), et l’assemblée tourne 7 fois autour de l’autel du temple, en agitant les rameaux tenus à la main. Cela représente visuellement la présence enveloppante de Dieu pour ceux qu’il aime, il entoure son peuple et l’étreint dans sa miséricorde.
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Depuis la période apostolique, le jour des rameaux et de la passion de Jésus, les fidèles perpétuent les gestes de la liturgie juive, ils tournent autour du tombeau du Christ, les palmes à la main, pour exprimer dans la louange la relation de confiance avec le Sauveur et leur attachement au Dieu des pères qui poursuit son œuvre dans le monde des vivants.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, Commission judéo-catholique des évêques suisses, pour Dreuz.info.
Vous serait-il possible, Mr l’Abbé, de définir les Rameaux comme fête CHRETIENNE plutôt que Catholique. Comme si l’entrée de Jésus/Yeshua n’était réservée qu’à Rome.
MERCI
désolé, mais la réalité m’oblige à présenter les choses telles qu’elles sont: les protestants ne célèbrent pas les rameaux en évoquant l’entrée de Jésus à Jérusalem!
il n’y rien d’anti-œcuménique à préciser les traditions spécifiques de chaque dénomination chrétienne…
Ben voyons!!!
Je laisse aux « Protestants » (attestant de leur foi en Jésus) d’être juges d’une telle déclaration. Ceux qui « protestent » encore…il y en a, vont avoir les cheveux qui se dressent sur la tête!
Et pour ce qui est de l’oecuménisme, vous n’êtes point sans savoir qu’il est à sens unique. Direction… Rome. Sauf votre respect.
vous y allez au culot, mais passons: si vous connaissez des protestants qui organisent en début de semaine sainte une procession liturgique aux rameaux, les agitant pour rappeler l’entrée de Jésus à Jérusalem, faites-moi signe, ma longue expérience œcuménique en sera enrichie.
en plus, vous dites des choses ahurissantes sur l’œcuménisme: à Genève surtout, le « sens unique » auquel vous vous référez (en généralisant), cela n’existe pas!
Dans quelle contrée vivez-vous?
En quoi célébrer les rameaux est-il d’origine chrétienne? Peut-être peut-on faire des rapprochements avec des fêtes de l’Ancien Testament mais dans le Nouveau Testament, une seule commémoration nous est demandée, sous la forme du pain et du vin représentant le corps et le sang de Jésus, mort pour effacer nos péchés.
Bonjour,
Vous qui connaissez si bien le protestantisme et qui en parlez souvent, Monsieur l’Abbé, vous ne savez pas que nous les protestants nous fêtons les Rameaux comme l’entrée de Jésus à Jérusalem sur un ânon. Nous ne bénissons pas de rameaux d’olivier ou autre puisque nous ne bénissons rien. Mais ils nous arrivent même de mettre, quand nous en avons, des palmes devant la table de communion. Ce qui est déjà pour nous une décoration exceptionnelle puisque vous savez que nos temples, chez les calvinistes, sont exempts de tout ornrment.
Sans rancune car vos articles sont toujours très instructifs et très respectueux du protestantisme. Alors passez de bonnes Pâques.
merci, bonnes Pâques à vous aussi!
Une partie de ma famille est protestante, je connais la diversité des pratiques. A Genève, des pasteurs ont même placé des icônes orthodoxes dans leur temple.
Mais j’ai rarement vu des palmes ou des rameaux accompagnant l’évocation de l’entrée de Jésus à Jérusalem.
La grande fête protestante de la semaine sainte est le vendredi saint. Chez les catholique, le jeudi saint, commémoration de la sainte cène.
Bonjour,
Il est important d’être conscient que la façon d’espérer se connecter à Dieu a été radicalement modifiée …
Message originel véhiculé par la Torah :
Dieu -> homme : toujours Amour (malgré [souvent !] les apparences)
Homme -> Dieu : toujours Rigueur (de la Loi *)
Message du Catholicisme :
Dieu -> homme : toujours Amour
Homme -> Dieu : toujours Amour !
* Rien n’est gratuit, il n’y a plus de grâce à partir de la sortie d’Égypte ! Et ce malgré le fait que Dieu n’ayant pas de manques, Il n’a même pas BESOIN d’un culte !
PS : Je vous laisse trouver le message de l’Islam …
Cdlt
les sadducéens qui ont fait condamner Jésus ne reconnaissaient QUE la Torah (pentateuque) comme lien avec Dieu; ils refusaient l’apport de la tradition orale et excluaient les prophètes et les hagiographes.
le christianisme a poursuivi le fil conducteur juif orthodoxe de la Parole incluant les nevîm et les ketouvîm, plus la torah be alpe (sur la bouche).
Dieu a souhaité une relation d’alliance avec son peuple dans le but d’apporter la lumière de sa gloire partagée à toute l’humanité.
Bonjour,
Pas simple …
Les premiers chrétiens se sont démarqués des pharisiens en condamnant leurs défauts et ils s’en sont servi pour désinformer sur le judaïsme.
C’est certains, les pharisiens était la secte des « nobles » au pouvoir à cette époque donc mettre en exergue leurs graves défauts était justifiable.
Mais ce que les chrétiens n’ont pas mis aussi en avant – et c’est là la désinformation – c’est que les pharisiens étaient également très critiqués par les tanaïm, seuls représentant disons légitimes de la tradition depuis Moché rabénou !
Manitou, rav Léon Askenazi disait « un vrai mensonge c’est celui qui contient 95% de vérité ! ».
cdlt
les « premiers chrétiens » étaient des juifs qui se sont distanciés d’autres juifs.
l’opposition séparatrice que vous déplorez à juste titre ne s’est produite que bien plus tard.
le premier mouvement à la suite de Jésus (disciples de la voie) était essentiellement pharisien, et les pharisiens se critiquaient entre eux.
A ma connaissance , Monsieur l’Abbé , la Thora be al pé , c’est-à-dire la Michna se trouve totalement en dehors du christianisme , j’aimerais que vous me citiez un ( ou plusieurs )exemple de Thora be al pé faisant force de loi dans le christianisme ,
Avec respect
Le D.ieu des juifs demande à être craint.
Le Dieu des chrétiens demande à être aimé.
Il manque le dieu des musulmans :
Lui demande à haïr les autres, les non-musulmans.
Et le pire, c’est qu’en tant que musulman, c’est à moi que revient le droit de dire qui est un vrai musulman et qui ne l’est pas. La justice que JE ferai régner (et la sentence que j’appliquerai) sera celle qu’allah veut…
le mot craindre est un peu lourd je dirai respect le respecter et l aimer
La crainte de Dieu signifie qu’on l’aime tellement qu’on craint à tous moments de l’offenser.
Et qu’on essaie de conformer sa vie à ses préceptes. Un craignant Dieu c’est quelqu’un qui cherche à lui plaire, un futur saint.