Publié par Daniel Pipes le 26 avril 2022

Un nouveau petit livre plaide pour que les femmes aient la possibilité de porter dans les lieux publics des vêtements couvrant le corps intégralement à la manière d’une tente et que l’on considère parfois, mais à tort, comme un voile.

Raphael Cohen-Almagor, professeur à l’Université de Hull qui se présente comme « poète, militant des droits de l’homme et de la paix », propose diverses raisons à l’appui de cette conclusion surprenante, notamment :

L’interdiction de la burqa et du niqab est une erreur de principe contre-productive et illibérale. Elle ne respecte pas la liberté de religion qui est un droit humain fondamental. Elle porte atteinte à la liberté d’action des femmes qu’elle prétend émanciper. … et porte atteinte à la dignité des femmes qui choisissent volontairement de porter ce vêtement pour des raisons religieuses. … Elle porte atteinte à la liberté d’action des femmes qu’elle prétend émanciper. … L’interdiction qui visait à libérer les femmes accroît en fait leur isolement.

Cohen-Almagor consacre une grande partie de son ouvrage, The Republic, Secularism and Security: France versus the Burqa and the Niqab [République, laïcité et sécurité : la France contre la burqa et le niqab] (Cham, Suisse : Springer, 2022) à réfuter les arguments entendus en France en faveur de l’interdiction de la burqa et du niqab dans l’espace public : ces vêtements oppriment les femmes et portent atteinte à leur dignité, ils remettent en cause l’identité et l’unité françaises, et sont offensants ; ils provoquent une privation sensorielle et une carence en vitamine D, et constituent une atteinte à la sécurité et à l’ordre publics.

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Sur ce dernier sujet, Cohen-Almagor m’utilise comme repoussoir :

Daniel Pipes (2018) a compilé une série d’incidents dans lesquels niqabs et burqas ont été utilisés pour commettre des actes terroristes. Il soutient que les deux tenues vestimentaires devraient être interdites pour des raisons de sécurité. Cependant, il y a beaucoup de choses dont on use et abuse mais qui ne sont pas interdites dans les démocraties. Les livres de chimie sont souvent utilisés à des fins louables et productives mais ils sont parfois exploités par des terroristes pour la fabrication de bombes. Les casques de moto sont utilisés pour protéger des vies humaines mais ils sont parfois utilisés pour cambrioler des banques et servir à des fins antisociales. Les couteaux jouent un rôle essentiel dans la cuisine et à table, mais ils sont également utilisés pour commettre des meurtres. Internet contient les meilleurs produits de l’humanité mais il est également exploité par des terroristes, des criminels et des semeurs de haine. Le téléphone relie les familles et les amis mais il est aussi utilisé pour fomenter des crimes. Le fait qu’une robe soit utilisée de différentes façons, à bon ou mauvais escient, n’en justifie pas l’interdiction.

Ma réponse. Bien entendu, les livres de chimie, les casques de moto, les couteaux, Internet et le téléphone peuvent être utilisés à mauvais escient. On peut effectivement utiliser de manière abusive tous les aliments et boissons, tous les types de vêtements, tous les moyens de communication et de transport, toutes les structures, toutes les avancées technologiques, et on pourrait continuer ainsi ad nauseam. De plus, on peut marcher ou dormir avant de s’engager dans de bonnes ou de mauvaises actions. En fin de compte, chaque chose et chaque action est à double usage, c’est-à-dire qu’on peut y recourir à des fins bienveillantes ou malveillantes. La logique apparemment intelligente de Cohen-Almagor ne débouche que sur des banalités.

D’ailleurs, même les burqas et les niqabs peuvent être utilisés à des fins bienveillantes : permettre à un mannequin de se faufiler parmi les paparazzi, rencontrer un amant, récupérer un enfant enlevé, éviter la persécution, ne pas attraper un virus, capturer un suspect recherché, fuir un pays oppressif, ou échapper à des meurtriers.

Or, ces rares utilisations positives font pâle figure face au nombre massif d’utilisations négatives. Pour ne prendre que la ville où je vis, Philadelphie, des criminels y ont, en l’espace de 9 ans, utilisé burqas et niqabs comme accessoires dans au moins 34 incidents, soit presque un tous les trois mois. Parmi ces incidents, on compte des vols avec violence commis dans plusieurs banques, une bijouterie, une agence immobilière, un spa, une pharmacie, une épicerie, une solderie et même une armurerie ainsi que l’enlèvement et le viol d’une fillette de 5 ans et le meurtre d’un policier.

Un homme vêtu d’une tenue de type niqab commettant un vol à la Audubon Savings Bank dans le New Jersey, le 23 septembre 2014.

De plus, ces vêtements entièrement couvrants sont utilisés par les familles pour opprimer les femmes, et par les djihadistes pour se livrer à des actes violents. Enfin, ils nuisent à la santé car « un ensoleillement insuffisant entraîne une carence en vitamine D qui peut à son tour provoquer des jambes arquées, des chevilles et des poignets enflés, des douleurs musculaires et osseuses, des fractures pelviennes pendant l’accouchement, la démence, le rachitisme, l’ostéomalacie et peut-être la sclérose en plaques. Par ailleurs, ces tenues entraînent parfois des éruptions cutanées, des maux de tête et des maladies respiratoires voire l’étranglement. Les bébés souffrent de convulsions, de retard de croissance, de faiblesse musculaire et de fractures. »

Il convient de noter que les burqas et les niqabs sont une option et non une exigence de l’islam, comme l’indique le nombre réduit de femmes musulmanes qui les portent volontairement.

La burqa et le niqab ne sont peut-être pas comparables aux drogues dures, aux mitrailleuses ou aux explosifs mais comme eux, ils mettent en danger le bien public en dissimulant l’identité de ceux qui les portent. Le bon sens exige que ces vêtements soient bannis des lieux publics.

Daniel Pipes

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