Publié par Jean-Patrick Grumberg le 2 mai 2022

1984 n’était pas supposé devenir un mode d’emploi.

Les critiques s’agitent après que le ministère de la Sécurité intérieure a annoncé la création d’un nouveau conseil fédéral chargé de surveiller et de combattre les discours qu’il considère comme de la “désinformation”. A gauche, on se réjouit de cette intensification de la censure. Les médias en tête, ce qui est vraiment un signe des temps.

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Le secrétaire du DHS, Alejandro Mayorkas, a parlé du “Conseil de gouvernance de la désinformation” lors de son témoignage devant le Congrès cette semaine. M. Mayorkas a qualifié la désinformation de “menace” à laquelle il convient de s’attaquer en faisant appel aux forces de l’ordre fédérales. Il n’a jamais parlé de menaces avant le rachat par Elon Musk de Twitter, parce qu’à gauche, on considère que tout ce qui vient de la gauche est fondamentalement bon, et de la droite, fondamentalement mauvais.

“L’objectif est de rassembler les ressources du DHS pour faire face à cette menace”, a-t-il déclaré, s’asseyant avec aise sur la Constitution américaine, qui protège la désinformation.

Ce qui ou qui constitue une menace sera déterminé par le gouvernement fédéral. C’est un gros problème, car le gouvernement fédéral est politique, ce n’est pas son rôle, et son jugement sera toujours teinté par la défense des idées progressistes et la répression des propos de l’extrême droite.

Le sénateur américain Marco Rubio (R-Fla) a publié une vidéo sur Twitter – qui n’a pas été encore censurée au moment d’écrire ces lignes – dans laquelle il affirme que cette “agence de censure de style soviétique” est la preuve que “la gauche marxiste s’en prend à vos droits constitutionnels les plus fondamentaux”.

“Beaucoup de gens ne le savent pas, mais le ministère de la Sécurité intérieure vient de créer un nouveau bureau qui sera une police de la parole”, a déclaré M. Rubio. “Ils vont essentiellement se concentrer sur la désinformation… Ainsi, au lieu que le département de la Sécurité intérieure se concentre sur l’arrêt de l’entrée de la drogue en Amérique ou sur la sécurisation de la frontière, sur l’arrêt de l’immigration illégale, ils ne vont pas se concentrer sur cela. Ils vont se concentrer sur le contrôle des discours, sur la garantie que les gens ne pourront pas partager des informations ou dire des choses qu’ils considèrent comme de la désinformation.

“Les gars, il est temps de se réveiller”, a-t-il ajouté. “Si vous ne pensez pas que ces gens s’en prennent à la liberté d’expression. Si vous ne pensez pas qu’ils s’en prennent à la liberté, réveillez-vous, vous feriez mieux de le croire.”

Ces préoccupations ont été renforcées lorsque la nouvelle est tombée que Nina Jankowicz a annoncé en ligne qu’elle allait “servir dans l’administration Biden [DHS] et aider à façonner nos efforts de contre-désinformation”. Mme Jankowicz était chargée de recherche au Wilson Center, où ses travaux portaient sur la désinformation. Sauf qu’elle se servait de la lutte contre la désinformation de la même manière que les médias et organismes spécialisés dans la vérification des faits : ils passent au peigne fin tout ce qu’écrit la droite et ne regarde pas la gauche.

Les critiques ont rapidement relevé les remarques de Mme Jankowicz sur l’histoire vraie de l’ordinateur portable de Hunter Biden et la désinformation. L’histoire de l’ordinateur portable est devenue un point intéressant dans le débat sur la censure, en particulier sur les médias sociaux, car le récit, qui était simple été factuel, a été immédiatement qualifié par les médias de “hoax russe” sans la plus petite preuve. Depuis, les preuves ont de plus en plus vérifié la réalité de cette histoire, alors qu’elle a été qualifiée de désinformation par cette femme, et a été censurée par les médias grand public et sociaux. Pourquoi ? C’était juste avant l’élection présidentielle de 2020.

Hunter Biden, le fils du président, a fait l’objet d’un examen minutieux sur la façon dont il a gagné d’importantes sommes d’argent à l’étranger et sur la question de savoir si le président Joe Biden avait connaissance de ces transactions, y était impliqué ou pouvait être compromis de quelque façon que ce soit.

Le ministère américain de la Justice de Biden enquête actuellement sur Hunter Biden…

“Retour sur le ‘portable de l’enfer’, apparemment – Biden note 50 anciens responsables du natsec et 5 anciens chefs de la CIA qui pensent que le portable est une opération d’influence russe”, avait écrit Jankowicz sur Twitter pendant la campagne présidentielle de 2020. Tout était faux, elle faisait de la désinformation comme les officines de Fact checking aujourd’hui.

Le plan du DHS intervient quelques jours seulement après que le milliardaire Elon Musk ait pratiquement assuré l’achat de Twitter pour que la plateforme de liberté d’opinion autorise la liberté d’opinion.

Musk a insisté sur la nécessité de restaurer la liberté d’expression sur la plateforme, la qualifiant de “place publique” moderne pour notre démocratie.

Twitter avait censuré l’histoire de Hunter Biden pendant la dernière élection présidentielle, il avait fermé le compte du New York Post, un des plus ancien journal des Etats-Unis, qui avait publié le premier ce scandale, et avait interdit tout utilisateur d’en parler ou de relayer l’enquête.

Avec humour acide, je dirai que toute critique du conseil de surveillance de la “désinformation” est déjà considéré comme désinformation par le conseil de surveillance de la “désinformation” .

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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