Publié par Gertrude Lamy le 2 mai 2022

Des activistes ont empêché la présentation d’un livre traitant des dangers de la médicalisation précoce des enfants trans, organisée par une société de psychanalystes et accueillie par l’Uni.

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C’est avec une banderole «la transphobie tue» et aux cris d’«assassins» qu’une quinzaine de militants trans et sympathisants ont interrompu vendredi soir une conférence organisée par le Centre de psychanalyse Suisse romande, à qui l’Université avait loué une salle d’Uni Bastions. Lors de leur irruption, quelque 150 personnes (un tiers sur place, le reste par zoom) assistaient à la présentation du livre «La fabrique de l’enfant transgenre – comment protéger les mineurs d’un scandale sanitaire ?» par ses auteurs, Céline Masson et Caroline Eliacheff. Le propos de cette dernière, exprimé notamment à Sud radio le 24 mars, est, de manière très résumée, le suivant :

“il faut écouter la souffrance parfois très grave des jeunes, mais aucune intervention médicale irréversible ne doit être menée avant la majorité.”

«Enjeu de santé publique»

Pour les militants, il s’agit d’un discours «ouvertement transphobe» qui n’a pas sa place à l’Université. «Nous jugeons qu’en l’accueillant, elle rend ce propos audible et tolérable.» Dans un communiqué, ils expliquent que dans le public se trouvaient des psychiatres «qui sont et seront en capacité effective de bloquer l’accès à la transition à des patient.es qui en ont un besoin vital. (…) Dans ce contexte, c’est pratiquement un enjeu de santé publique que de montrer une opposition à leur propagande.» 

Militants opposés au débat

Joint par téléphone et confronté au fait que le propos de la conférencière n’apparaît pas outrancier, un activiste juge que «dans les discours anti-trans, l’attaque vient toujours par les enfants. C’est un angle qui les place dans le camp du bien. Or, l’accès à une médicalisation améliore la qualité de vie. Empêcher une transition a un impact direct sur la santé mentale et peut mener au suicide.» Par conséquent, il explique que les militants sont opposés à tout débat («un instrument des dominants pour canaliser la colère des dominé.es», écrivent-ils), dès lors que «débattre d’un discours, c’est déjà le considérer audible». Mais l’opposition au débat révèle surtout qu’ils savent que des trous béants existent dans leur argumentation et la rendent caduque, et qu’ils veulent les cacher pour ne pas devoir reconnaître leur erreur, et surtout, leur agenda caché, qui est de transformer l’homme, de faire un homme nouveau – doctrine communiste qu’on retrouve chez les socialistes, et jadis chez Mao.

«Violent et pas constructif»

Cette posture et l’intrusion qui a conduit les conférenciers et l’assistance à quitter les lieux et à déménager pour poursuivre la conférence a heurté une femme qui la suivait par zoom.

«J’ai été choquée. Traiter les gens de transphobes, d’assassins, c’est violent, pas constructif. Je comprends qu’il puisse y avoir du militantisme, mais la manière de faire est contraire à la liberté d’expression.»

Contextualisant le débat, elle explique que deux courants de pensée traversent le monde scientifique.

«L’un préconise de suivre l’impulsion de l’enfant et de médicaliser très vite, l’autre défend le fait d’attendre. Ces deux positions sont légitimes. Traiter les tenants de l’une d’assassins est très violent. Se poser des questions à propos de la médicalisation précoce, ce n’est pas voter Trump ou Le Pen, et encore moins être transphobe.»

L’Uni ne cautionne pas

L’Université, via son porte-parole Marco Cattaneo, se déclare pour sa part

«profondément attachée à la liberté d’expression. Elle est un lieu de débats, d’échanges, de confrontation des idées. Le refus du dialogue exprimé hier par ce groupe de militant.es est totalement contraire à la démarche académique, nous ne pouvons en aucun cas la cautionner.»

L’alma mater précise par ailleurs être

«engagée dans la lutte contre la transphobie à travers son service égalité & diversité, grâce aux travaux menés par le Centre Maurice Chalumeau ou encore par le biais d’associations étudiantes. Elle est attachée à faire progresser les savoirs sur la question complexe du genre et sur les enjeux personnels et sociétaux qui l’accompagnent».  

Source : RTS et 20 minutes.

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