Source : Lesalonbeige
[…] Il est significatif que parmi les cinq mille Français assistant à cette cérémonie il y ait eu pas moins de 130 élèves officiers de l’école de Saint Cyr Coëtquidan présents sur les 157 de la promotion Caillaud (tous ne pouvant être dégagés des obligations de service de l’école). Et avec eux, plusieurs commandants d’écoles militaires ou chefs de corps et notamment celui du 4ème régiment de chasseurs d’Afrique qui fut celui du capitaine Charles de Foucauld.
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De nombreux écrits on été consacrés à la vie et à la mort (en 1916) du nouveau saint.
L’œuvre de référence demeure la biographie passionnante, riche d’abondantes citations de Foucauld lui-même, que livra dès 1921 le grand écrivain catholique, membre de l’Académie française, René Bazin. Il en tira par la suite une « Petite vie de Charles de Foucauld » allant certes à l’essentiel mais dans laquelle il ne put notamment s’étendre sur les années passées en Orient par le futur saint.
Charles de Foucauld, alors frère Marie-Albéric, fut en effet envoyé en juin 1980 de la Trappe de Notre-Dame des-Neiges dans l’Ardèche au monastère de Notre-Dame du Sacré-Cœur (Trappe de cheïkhlé) dans le Vilayet d’Adana (actuelle Turquie).
La France était alors sous la IIIe République dans la conjoncture des persécutions maçonniques anti-catholiques et de l’expulsion des congrégations.
Les trappistes de Notre-Dame-des-Neiges avaient donc établi en cette région de l’Empire Ottoman entre actuelles Turquie et Syrie, un monastère pouvant être un refuge s’ils devaient, eux aussi, devoir quitter la France.
Ce monastère, comme les autres œuvres chrétiennes occidentales dans l’empire bénéficiait alors, de par les traités, d’une relative protection.
En revanche, dès cette époque, sur ordre du sultan Abdul-Hamid, déjà étaient perpétrés en cette région de Cilicie des massacres d’Arméniens par les Turcs et les Kurdes.
Le frère Marie-Albéric écrivait alors
« Autour de nous, il y a eu des horreurs, une foule de massacres, d’incendies, de pillages. Beaucoup de chrétiens ont été réellement martyrs car ils sont morts volontairement, sans se défendre, plutôt que de renier leur foi…Par ordre du sultan, on a massacré près de 14 000 chrétiens (Arméniens) depuis quelques mois…Dans la ville la plus proche d’ici, à Marache, la garnison a tué 4500 chrétiens en deux jours…Nous aurions dû périr, je n’en ai pas été digne…Les Européens sont protégés par le gouvernement Turc, de sorte que nous sommes en sureté…C’est douloureux d’être si bien avec ceux qui égorgent nos frères, il vaudrait mieux souffrir avec eux que d’être protégés par les persécuteurs…
C’est honteux pour l’Europe : d’un mot, elle aurait pu empêcher ces horreurs et elle ne l’a pas fait. Il est vrai que le monde a si peu connu ce qui se passait ici, le gouvernement turc ayant acheté la presse… »
Si, après sa conversion, le père de Foucauld fut toujours un apôtre de la paix du Christ, contrairement à des détournements caricaturaux de sa personnalité, il ne fut jamais un pacifiste. Il n’est que de lire ses lettres pour le vérifier.
Jusqu’à son assassinat il ne se départit d’ailleurs jamais de sa fraternelle sollicitude pour les défenseurs de la paix française dans les immensités sahariennes.
Il partageait avec un Lyautey et avec un Laperrine la même conception du rôle civilisateur de la France.
Il fut lié à ce dernier, ancien élève de l’école de Sorèze, devenu le légendaire général de l’épopée méhariste, par une indestructible amitié, durant quarante ans. Le souvenir en fut marqué le 20 avril 1929 par la cérémonie du placement du coffret renfermant le cœur du père de Foucauld dans le monument érigé en mémoire du général Laperrine à Tamanrasset.
Saint Charles de Foucauld entièrement consacré à Dieu n’en était pas moins resté à sa manière un fidèle compagnon d’arme du général. N’écrivait-il pas le 1erseptembre 1916 au général Mazet, soit trois mois avant son martyre :
« Nous pourrions être attaqués par les Tripolitains. J’ai transformé mon ermitage en fortin, il n’y a rien de nouveau sous le soleil : je pense en voyant mes créneaux aux couvents fortifiés et aux églises fortifiées du dixième siècle. Comme les choses anciennes reviennent, et comme ce qu’on croyait à jamais disparu reparaît ! On m’a confié six caisses de cartouches et trente carabines gras qui me rappellent notre jeunesse… »
Le 15 septembre suivant, le père écrivait à Laperrine son inquiétude en raison de mauvaises nouvelles venant de la frontière tripolitaine. Il regrettait le retrait des troupes françaises devant des fellaghas senoussistes :
« cette reculade devant quelques centaines de fusils est lamentable. Il y a là (à quel degré de la hiérarchie, je l’ignore) une faute grave de commandement. Il est clair que si, sans même les combattre, on recule, les senoussistes avanceront. Si on ne change pas promptement de méthode, ils arriveront ici dans quelques temps. Je regrette de vous inquiéter encore, mais la chère vérité veut que je vous le dise ».
Quelques semaines plus tard un rezzou de vingt fellaghas senoussistes surprenait le saint homme dans son fortin et s’efforçait en vain dans la torture de le faire abjurer.
Comme tout le manifeste dans sa vie d’ermite mais aussi dans sa correspondance, saint Charles de Foucauld est sans aucun doute un « frère universel » mais parce que d’abord un saint de France, un saint de Chrétienté !
Longtemps encore sans doute on devra méditer ses prophétiques propos qu’il réitéra quelques fois avec variante :
« Si nous n’avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu’ils deviennent Français est qu’ils deviennent chrétiens. »
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Saint-Cyr a donné à la France deux Présidents de la république, … (l’autre étant le Maréchal de Mac-Mahon), … et un Saint.
Il ne faut pas pour autant oublier toutes les autres grandes figures dont cette École fut prolifique. Je pense non seulement à Philippe Leclerc de Hautecloque, à Jean de Lattre de Tassigny, à Hubert Lyautey, à Louis-Gaston de Sonis, mais aussi et surtout à une figure qui s’associe selon moi à celle de Charles de Foucauld, … : Édouard de Castelnau, … auquel je voue une grande admiration !
Vainqueur de la bataille décisive de la trouée de Charmes dès fin août 1914, … (après l’hécatombe de Morhange), … et surtout, dans la foulée, de la bataille du Grand-Couronné de Nancy, … sans la victoire desquelles Joffre n’aurait jamais pu se voir offrir le Maréchalat que lui valut la première bataille de la Marne gagnée de justesse, … la république fit preuve d’une ingratitude sans borne envers le général de Castelnau.
Il eut, plus que les huit Maréchaux, … (à part peut-être Hubert Lyautey), … promus à l’issue du premier conflit mondial, … largement mérité son Bâton aux sept Étoiles.
Même son ennemi d’alors, le général Von Kluck, a dit de lui : « L’adversaire français vers lequel sont allées instinctivement nos sympathies, à cause de son grand talent militaire et de sa chevalerie, c’est le général de Castelnau. Et j’aimerais qu’il le sache. »
Mais le sectaire « Perd la victoire », le qualifiant de capucin botté, lui vouant une haine aveugle pour son royalisme et son catholicisme, … (alors qu’à aucun moment il ne manqua à ses devoirs envers la république), … s’opposa toujours fermement à cette nomination, … préférant promouvoir à titre posthume un certain Michel Maunoury dont la notoriété militaire ne laissa pas dans nos mémoires un souvenir impérissable !
Pour ce qui est de Saint Charles de Foucauld, dont j’ai « apprécié » la présentation résumée de sa biographie par une bécasse de plateau de télévision, le jour de sa canonisation : … « un ancien débauché », … pouvant laisser entendre par là que, dans l’ambiance actuelle, même un DSK a ses chances de devenir un jour un autre saint Dominique, … j’espère que ce sera l’occasion d’exhumer et de faire circuler sa fameuse lettre à René Bazin.
Cette lettre du Père de Foucauld nous est connue de longue date. Son contenu a circulé sur de nombreux réseaux, dans son intégralité.
Il était donc aisé à qui voulait s’informer d’en prendre connaissance et de se « convertir » à la Réalité.
Mais il est plus facile de garder ses volets fermés, par peur de la lumière du jour, afin de continuer à prolonger sa nuit pour « rêver » à sa guise d’un monde que l’on modèle à sa convenance : … un vivrensemblisme de façade qui excuse la paresse intellectuelle et la lâcheté morale en se faisant croire que l’on est la bonté et la tolérance incarnées !
Le Père de Foucauld a poussé l’enseignement de l’Évangile jusqu’à la Sainteté en démontrant, … par l’exemple, … que seul le grain de blé tombant dans une terre qui l’accueille favorablement donne du fruit, … et que celui qui tombe sur la pierre d’un cœur obstinément hostile, dans un désert desséché, ne donne rien !
C’est ce qu’on peut appeler, la pédagogie de l’exemple ! … En cela, sa vie a servi.
Que Dieu le bénisse et le charge, Là-Haut, de continuer à nous inspirer, et à nous encourager à ne pas nous écarter de la voie que, plus nombreux que ne le disent les médias, nous suivons depuis si longtemps.
Il suffit d’une poignée de Patriotes Chrétiens résolus pour que, avec l’aide de Dieu, de Marie et de Saint Charles de Foucauld, la France redevienne un jour la Fille Aînée de l’Église.
Prions le Seigneur.
sursum corda
Habemus ad Dominum.
Gratias agamus Domino Deo nostro!