
Dans cet article, j’explique pourquoi Poutine a dépassé son niveau d’incompétence : il a justifié son invasion de l’Ukraine par la nécessité de maintenir l’OTAN loin des frontières de la Russie, et l’invasion lui apporte l’effet inverse, la voilà sur le pas de sa porte. Pour moi, c’est un désastre stratégique, des milliers de morts pour rien, qui restera dans les archives comme une tache, l’échec majeur d’un règne criminel qui tue des milliers en prétendant défendre les valeurs chrétiennes.
Le chef de l’OTAN a déclaré dimanche que le bloc allait accorder une « adhésion accélérée » à la Suède et à la Finlande, qui la réclament d’urgence, et la Turquie a renversé son opposition, augmentant ainsi la pression sur Vladimir Poutine.
« Le président Poutine veut la défaite de l’Ukraine, la chute de l’OTAN, la division de l’Amérique du Nord et de l’Europe », a déclaré à Berlin le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, après avoir rencontré les ministres des Affaires étrangères des membres de l’alliance. « Mais l’Ukraine tient bon, l’OTAN est plus forte que jamais, l’Europe et l’Amérique du Nord sont solidement unies ».
- Le Parlement finlandais devrait ratifier une demande d’adhésion à l’OTAN lundi.
- Et le parti social-démocrate au pouvoir en Suède a déclaré dimanche qu’il voterait en faveur de l’adhésion à l’OTAN – la nation nordique mettra ainsi fin à 200 ans de neutralité à cause d’une seule erreur de Poutine, qui se prend un revers géopolitique humiliant.
Le déploiement de troupes de l’OTAN le long de la frontière russe de près de 1300 km avec la Finlande s’ajoute aux problèmes que rencontre Poutine, qui, lorsqu’on dégage le brouillard de la propagande ukrainienne et russe, et que l’on examine les chiffres les plus prudents, montrent qu’il est confronté à des revers notables dans la guerre qu’il a déclenchée en Ukraine le 24 février.
Poutine s’attendait à ce que le peuple ukrainien lui ouvre les bras
Une des préconditions de l’invasion était que Moscou a supposé que les Ukrainiens accueilleraient les troupes russes à bras ouverts. « Mais c’était une grosse erreur de calcul, si l’on se base sur ce qui s’est passé en 2014 », explique le Dr Hanna Shelest, rédactrice en chef d’Ukraine Analytica et responsable du département de politique de sécurité au sein du think tank ukrainien Ukrainian Prism.
Cette idée est clairement visible dans les nombreuses déclarations d’avant-guerre dans lesquelles le Kremlin supposait que les Ukrainiens ne se battraient pas, qu’ils accueilleraient les Russes, et qu’ils se sentiraient « libérés » et « protégés ».
L’erreur de Poutine aura été d’avoir confondu le désir de paix avec la volonté de se rendre, et le désir de stabilité avec la volonté de supprimer le choix démocratique et souverain du peuple. Après avoir mal calculé que les nations européennes et les Etats-Unis du faible Biden se mobiliseraient fortement en soutien d’un pays que tout le monde aurait de bonnes raisons d’ignorer, Poutine a vraiment dépassé son niveau d’incompétence et empilé les erreurs.
L’avenir proche dira si j’ai raison, mais pour l’instant, le bilan n’est pas brillant : l’ironie de la candidature des deux pays nordiques n’échappe à personne. Pour justifier son invasion de l’Ukraine, M. Poutine déclarait il n’y a pas si longtemps qu’il était préoccupé par l’élargissement de l’OTAN, et en particulier par le déploiement de nouveaux missiles près des frontières russes, et sa crainte est devenue une réalité par sa faute, et sa faute seule ! Cette inquiétude est d’ailleurs partagée par la majorité des citoyens russes, qui estiment que les États-Unis ont profité de la faiblesse de leur pays après l’effondrement de l’Union soviétique pour amener des missiles à ses frontières.
Poutine, il me fait penser à cette histoire folle d’une femme qui se fait écraser par un bus en sautant du trottoir parce qu’elle a vu une abeille s’approcher. Par peur de l’éventualité du déploiement de missiles, il a créé une réalité.
La Turquie revient sur son opposition
Une demande d’adhésion à l’OTAN doit être approuvée à l’unanimité par ses 30 membres. L’un de ces membres, la Turquie, a jusqu’à la semaine dernière rejeté une telle éventualité. Dimanche, elle a levé son opposition aux candidatures, et a laissé entendre qu’elle ne s’opposerait pas à l’admission, si ses propres préoccupations en matière de sécurité étaient traitées.
Mevlut Cavusoglu, ministre des Affaires étrangères de la Turquie, lors d’une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN à Berlin dimanche, a déclaré que la Turquie ne s’opposait plus aux demandes d’adhésion à l’OTAN de la Finlande et de la Suède, mais sous conditions. Il a annoncé une liste d’exigences auxquelles il souhaiterait que les deux pays répondent.
Il a demandé que ces pays lèvent les interdictions d’exportation de certains biens vers la Turquie, qu’ils fournissent des garanties de sécurité à la Turquie, et qu’ils empêchent le Parti des travailleurs du Kurdistan, ou P.K.K., d’opérer dans ces pays.
Le P.K.K., qui a lancé un violent mouvement séparatiste en Turquie au début des années 1980, est considéré par le gouvernement turc comme un groupe terroriste. La Suède a désigné le P.K.K. comme une organisation terroriste, tout comme l’Union européenne et les États-Unis.
Après la réunion informelle, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a confirmé que la Turquie n’avait pas exprimé d’opposition à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’alliance.
Le secrétaire d’État américain, Antony J. Blinken, a déclaré avoir rencontré M. Cavusoglu à Berlin dimanche et avoir discuté du point de vue de la Turquie. « Il s’agit d’un processus », a-t-il déclaré aux journalistes, ajoutant que « c’est un endroit où nous parlons de toutes les différences que nous pouvons avoir. »
Vendredi, M. Erdogan avait fait sensation en laissant entendre qu’il hésitait à accueillir ouvertement la Finlande et la Suède dans l’OTAN. Samedi, il laissait entendre qu’il ne bloquerait pas l’adhésion. Dimanche, il l’approuvait, sous conditions.
Selon des observateurs présents aux réunions, les préoccupations de M. Erdogan étaient essentiellement sur la tradition suédoise d’accueil des réfugiés kurdes, dont certains sont favorables à une nation kurde distincte.
« Malheureusement, les pays scandinaves sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroristes », a déclaré M. Erdogan, en nommant le P.K.K. Puis son proche assistant et porte-parole, Ibrahim Kalin, a ensuite indiqué que la Turquie ne bloquerait pas l’adhésion, déclarant samedi que la Turquie essayait seulement de s’assurer que les préoccupations de tous les membres de l’alliance en matière de sécurité étaient prises en compte.
Conclusion
Je connais le présent mais je ne prévois pas l’avenir. Je suis le seul, vu les certitudes de mes contradicteurs sur l’issue de cette guerre. Israël est devenu champion du monde d’échec – oui, tous ses joueurs sont russes ! La partie n’est pas terminée, et seuls les poutinistes connaissent son issue, mais jusque là, Poutine est un bien piètre joueur. Sans parler des milliers de morts et des vies déchirées qu’il a provoquées.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Bonjour, JPG. Est-ce que la déclaration des États-Unis selon laquelle ils allaient protéger ces deux pays même avant l’adhésion a contribué à convaincre Ankara que ce n’était pas la peine de bloquer et qu’ils n’avaient pas de moyen de pression ?
Aucune information en ce sens ne m’est parvenue.
Par contre celle du maître chanteur d’Ankara vous parviendra bientôt.
bonjour freddie,
c’est la grande-bretagne qui a signé des accords avec ces pays:
http://www.opex360.com/2022/05/11/le-royaume-uni-signe-des-accords-de-defense-mutuelle-avec-la-suede-et-la-finlande/
Bonjour Monsieur Grumberg,
Ils deviendront des vassaux des USA et seront entrainés eux aussi dans les nombreuses guerres nouvelles comme celles menées via l’OTAN: Afghanistan , Syrie, Serbie, Irak, Syrie etc. Poutine à raison: c’est une erreur.
Il en va de même pour la Suède dont la menace existentielle est constituée par 19,5% de personnes issues d’une autre civilisation (ils ne rêvent que de remplacer les suédois d’origine) et non d’un hypothétique envahisseur russe.
Je ne sais pas si Poutine a dépassé son niveau de compétence (le principe de Peter) mais par contre je sais que le Capitaine cornet de glace (étant donne ses facultés intellectuelles) n’a pu jamais l’avoir atteint.
Sans matières premières, restant toujours dépendante de la Russie, l’ « Union « européenne risque fort de renter dans une longue récession voir pire une déflation de laquelle il ne faudra surtout pas compter sur les américains pour s’en sortir. Quant on regarde à plus longue échéance et qu’on sort d’une pseudo analyse émotionnelle, le seul résultat sera celui de renforcer l’alliance de la Russie avec la Chine. L’européens sont et seront les grands perdant. Non pas les idiots utiles mais pire: les imbéciles complices.
Joe Bidon et les « démocrates » vont se faire une joie d’exploiter cette « victoire ». Mieux encore, toutes leurs décision imbéciles qui ont fait monter l’inflation à 8,3%, le prix de l’essence, le coût de la vie, appauvri la population américaine, encore plus laminé la classe moyenne ont trouvé et trouveront le même coupable idéal: la Russie.
Ainsi que le disent les chinois: « Puissiez-vos vivre des temps intéressants ».
PS: les redditions à Azovstal ont commencé. J’en profiterai pour montrer un autre aspect de l’envers du décor et il est lui aussi tout aussi sordide.
Cordialement
Lenardon
« Ils deviendront des vassaux des USA et seront entrainés eux aussi dans les nombreuses guerres nouvelles »
C’est votre opinion sur l’OTAN, sauf que l’OTAN est un groupe de 30 pays tous vassaux les uns des autres pour respecter le paragraphe 5.
« comme celles menées via l’OTAN: Afghanistan , Syrie, Serbie, Irak, Syrie etc. Poutine à raison: c’est une erreur. » Poutine se trompe, comme sur l’OTAN, comme sur la faiblesse de l’Ukraine. Ce n’est pas à Poutine de décider pour les autres pays, son opinion ne vaut rien, qu’il s’occupe de sauver la face.
Et l’OTAN n’est pas intervenue en Syrie.
« Il en va de même pour la Suède dont la menace existentielle est constituée par 19,5% de personnes issues d’une autre civilisation (ils ne rêvent que de remplacer les suédois d’origine) et non d’un hypothétique envahisseur russe. »
Oui pour les musulmans, non pour la Russie : s’ils sentent une menace, je crois respectueux de ne pas dire que ce sont des paranos et qu’ils ne risquent rien.
« Je ne sais pas si Poutine a dépassé son niveau de compétence (le principe de Peter) mais par contre je sais que le Capitaine cornet de glace (étant donne ses facultés intellectuelles) n’a pu jamais l’avoir atteint. »
Que vient faire le débile Biden dans cette conversation ?
« Sans matières premières, restant toujours dépendante de la Russie, l’ « Union « européenne risque fort de renter dans une longue récession voir pire une déflation de laquelle il ne faudra surtout pas compter sur les américains pour s’en sortir. Quant on regarde à plus longue échéance et qu’on sort d’une pseudo analyse émotionnelle, le seul résultat sera celui de renforcer l’alliance de la Russie avec la Chine. L’européens sont et seront les grands perdant. Non pas les idiots utiles mais pire: les imbéciles complices. »
Là encore, c’est votre opinion, et elle est loin d’être convaincante. Pour moi, elle ne vaut pas grand chose.
« Joe Bidon et les « démocrates » vont se faire une joie d’exploiter cette « victoire ». Mieux encore, toutes leurs décision imbéciles qui ont fait monter l’inflation à 8,3%, le prix de l’essence, le coût de la vie, appauvri la population américaine, encore plus laminé la classe moyenne ont trouvé et trouveront le même coupable idéal: la Russie. »
Là vous vous trompez : les différents sondages montrent que le conflit est regardé de très loin, aux Etats-Unis, et victoire ou échec, il n’aura aucun impact sur les élections de mi-mandat, que je me ferai un plaisir de couvrir en temps réel pour les lecteurs de Dreuz, comme aucun autre média français ne sait le faire.
« C’est votre opinion sur l’OTAN, sauf que l’OTAN est un groupe de 30 pays tous vassaux les uns des autres pour respecter le paragraphe 5. »
Sans blagues? En quoi, par exemple, la Serbie aurait-elle menacé un quelconque pays de l’OTAN?
» Oui pour les musulmans, non pour la Russie : s’ils sentent une menace, je crois respectueux de ne pas dire que ce sont des paranos et qu’ils ne risquent rien. »
Poutine aurait-il menacé la Suède d’invasion? Les faits Monsieur Grumberg, les faits…
Imaginons le scénario improbable mais non impossible suivant: la Chine décide d’envahir Taïwan. La Suède et la Finlande pourront-elles continuer, comme auparavant, prétendre rester neutres? Les USA vont-ils ne pas demander leur aide militaire?
PS: dans une vidéo, concernant le gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne, Dementia Joe avait déclaré « Si la Russie envahit (l’Ukraine), cela veut dire des chars et des troupes qui traversent la frontière de l’Ukraine, encore une fois. Alors il n’y aura plus de Nord Stream 2. Nous y mettrons fin »
Attention hein! L’Allemagne n’est pas un pays vassal. Disons plutôt un « allier » servile devenu un domestique obséquieux. Les faits Monsieur Grumberg, les faits…
« Poutine aurait-il menacé la Suède d’invasion? Les faits Monsieur Grumberg, les faits… » Regardez la réalité en face, et les faits tels qu’ils sont : pourquoi croyez vous que ce pays, jusqu’à récemment hostile à entrer dans l’OTAN, a décidé d’adhérer ? Parce qu’il ressent une menace, pardi !
Une sensation de menace n’en est pas une forcément. Ce qui est paradoxal c’est que c’est cette adhésion de la Finlande à l’OTAN qui pourrait précipiter l’invasion par la Russie de la Finlande car cette adhésion est ressentie par la Russie comme une déclaration de guerre. Eh oui quand les sensations gouvernent le monde ! Jusqu’ici personne a répondu à ma question : pourquoi le pacte de Varsovie a été dissous mais pas l’OTAN ???!!!
Les adhérents ne sont pas malheureux d’être dans l’OTAN. Par contre, êtes-vous allé en Pologne avant la chute du mur ?
@ Jean-Patrick Grumberg
Donc il s’agit d’un ressenti et non d’une menace d’invasion déclarée. L’invasion musulmane par contre c’est tout sauf du ressenti et ça se déroule aujourd’hui en Suède et non avec une Russie dans un futur imaginaire.
Vous voulez discuter de ce que pensent les Suédois ? Sans moi : je ne lis pas dans les pensées.
La Turquie voulant elle-même intégrer l’ue, il serait gênant pour elle d’interferer négativement.
Comparez. La moitié sud de la Finlande est un champ de lacs, donc des creux, zone montagneuse. Donc entre le soixantième et le soixante-quatrième //. Au-dessus du soixante-quatrième, le côté finlandais est un peu moins vallonné, mais reste une zone montagneuse. Regardez l’autre côté de cette frontière ….. croyez-vous vraiment que cette zone soit une une route d’invasion …. et comparez avec les champs de blé et de tournesol de part et d’autre de la frontière Russo /Ukrainienne …. ?
Zone d’invasion ? Si Poutine est inquiet, et qu’il a dit que si de l’armement était installé le long de la frontière, il « réagirait », j’ai tendance à lui faire confiance sur le fait que le danger ressenti est réel.
DIRECT – Guerre en Ukraine : la Turquie «ne cédera pas» sur l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan
https://www.lefigaro.fr/international/direct-guerre-en-ukraine-la-russie-se-concentre-sur-le-donbass-20220516
Le maître du coup de billard à cinq bandes, l’orfèvre des coups vicelards est à la manœuvre. Et ça sent mauvais.