Publié par H16 le 6 juin 2022

Très peu évoqué dans la presse américaine (et encore moins dans la presse francophone), un documentaire sorti le 20 mai dernier s’essaye à démontrer l’existence d’une fraude massive lors des élections américaines de 2020 qui ont vu Joe Biden l’emporter sur Donald Trump et accéder ainsi à la Maison-Blanche.

Ce documentaire, baptisé « 2000 Mules » et réalisé par Dinesh D’Souza affirme que des individus alignés sur les Démocrates, ou « mules », ont été payés par des organisations non gouvernementales pour collecter et déposer illégalement des bulletins de vote dans des urnes électorales de dépôt en Arizona, en Géorgie, au Michigan, en Pennsylvanie et au Wisconsin pendant l’Élection présidentielle de 2020.

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L’affirmation que des fraudes puissent exister n’est pas, en elle-même, extraordinaire. En revanche, celle qui consiste à dire que cette fraude aurait été massive et organisée à cette échelle nécessite des preuves solides. Pour tenter de l’apporter, le documentaire (qu’on pourra à l’occasion regarder ici ou  en français) se base sur les données collectées par True The Vote, une association citoyenne, non partisane et financée par dons.

Cette association enquête régulièrement sur la probité des votes d’élections depuis plusieurs années et elle a montré que la fraude électorale est en réalité assez régulière et, du reste, organisée par les deux côtés du spectre politique américain (Démocrates comme Républicains), comme en atteste d’ailleurs le cas récent de l’élection de Mark Harris, candidat républicain en Caroline du Nord en 2018 qui a vu son élection annulée pour fraude.

Pour étayer ces affirmations de fraudes massives organisées pour la présidentielle 2020, l’association a acheté des données mobiles anonymisées (données de géolocalisation émises par les téléphones portables) du premier octobre 2020 jusqu’après les élections de novembre de la même année (et même jusqu’en janvier 2021 pour certains États américains). Ces données ont permis de filtrer les individus (ou plus exactement leur téléphone portable, disons) qui se sont retrouvés à proximité directe d’une urne électorale de dépôt (« ballot box ») et ce, plus de 10 fois de suite, en éliminant les personnes qui passaient déjà par ces urnes avant et après les élections ce qui permet de ne prendre en compte que les comportements liés à l’opération électorale, et pas les déplacements réguliers à proximité. En outre, les enquêteurs se sont concentrés sur les individus qui, en plus de ces critères, se sont rendus d’une urne à une autre, plus de dix fois de suite, pendant toute cette période (et plus du tout après cette période).

Dans ce contexte, difficile de ne pas trouver un comportement étrange à celui qui se déplace dans cinq ou six comtés différents et visite dix ou douze urnes électorales… en plein milieu de la même nuit.

Ce sont donc sur ces derniers cas que le documentaire est bâti et aboutit à la conclusion que le nombre de votes ainsi collectés, frauduleux, seraient suffisants à modifier le résultat de l’élection.

Sans surprise, à sa sortie, une partie de la presse (Reuters, Associated Press, Washington Post, New York Times pour ne citer que les plus prompts) s’est jeté dans la tâche de démonter les allégations et d’enfiler des arguments afin de montrer à quel point tout ceci ne tenait pas debout, tant il est maintenant connu, établi et certain que les élections en question furent « les plus sûres » de l’Histoire américaine.

Essentiellement, leurs arguments tiennent en quelques mots.

D’une part, il n’est pas illégal de voter pour un tiers (un membre de la famille) en utilisant des urnes de dépôt. Cet argument ne tient pas du tout compte des sélections opérées qui éliminent les dépôts occasionnels réalisés par des membres de famille ou ceux des professionnels de maison de retraite.

D’autre part et quelque soit l’État, il est toujours illégal de se faire payer pour déposer des bulletins dans une urnes. Le documentaire précise que des paiements ont été enregistrés pour les individus qui ont effectué les dépôts, ce qui ajoute à l’aspect pour le moins curieux (et probablement illégal) des opérations observées.

Enfin, l’argument principal est que la géolocalisation via les téléphones portables ne dispose pas d’une précision suffisante pour déterminer s’il s’agit bien d’un dépôt de vote ou de n’importe quoi d’autre à proximité. Cependant, le documentaire précise assez bien que les données de géolocalisation des visites ont été recoupées avec les données vidéos des caméras de surveillance qui sont placées (et sont obligatoires) autour de ces urnes électorales, ce qui permet d’éliminer beaucoup de doutes.

En outre, Uber, Amazon, Google, et tant d’autres applications utilisent quotidiennement cette géolocalisation avec une précision de l’ordre du mètre… Et cela marche suffisamment bien. Si l’on doit admettre un taux d’erreur non nul, on ne peut pas non plus éliminer l’intégralité des données, surtout couplées aux vidéos et aux conditions de filtrage précédemment évoquées. Du reste et si l’on s’en tient aux arguments des fact-checkers, ces données ne seraient pas assez précises pour traquer une fraude électorale, mais suffisante pour traquer les activistes aux abords des cliniques d’avortementl’immigration clandestine,… ou n’importe quoi d’autre comme l’expliquait en détail le New-York Times en 2019.

Apparemment, à croire ces fact-checkers, la technologie a fait un bond en arrière un an après, en 2020, et juste pendant la période électorale. Ce n’est pas de chance.

Malgré tout et comme d’habitude dans ce genre de cas où des éléments viennent remettre en question une thèse défendue par les autorités, la presse fait assaut d’inventivité pour éviter de faire son travail avec neutralité.

Soyons clairs : ce qui est décrit dans le documentaire est peut-être vrai ou peut-être faux et comme à chaque fois, la prudence est de toute façon de mise. Néanmoins, il apparaît que les affirmations faites sont potentiellement lourdes de conséquences, et si de tels soupçons sont levés, si des éléments de preuves existent, alors c’est bien à la Justice de faire son travail. Travail qui semble considérablement moins facile lorsque la presse utilise en parallèle le tribunal populaire de l’opinion publique afin d’empêcher toute remise en question des résultats obtenus : quel juge, quel procureur se lancera dans une enquête si, comme la presse l’a systématiquement fait jusqu’à présent, le simple fait d’ouvrir une enquête est l’occasion pour les médias d’utiliser de l’anathème « conspirationniste » ?

Il est d’ailleurs difficile de ne pas faire un parallèle dans ces efforts médiatiques de classifier systématiquement toute question au sujet des élections comme complotiste avec les efforts précédemment déployés pour montrer que le coronavirus ne pouvait provenir du laboratoire P4 de Wuhan, ou que le vaccin permettait d’endiguer efficacement les contaminations. Les mêmes mécanismes de la presse sont à l’œuvre, la même absence de scrupules, de neutralité et d’excuses pour chacun de ces sujets.

De surcroît, aucun des fact-checkers qui se veulent sérieux ne peut se permettre d’attaquer directement les données que True The Vote a utilisées et dont le documentaire fait son sujet : elles ne sont pas publiques. Or, l’association a clairement précisé qu’elle rendrait l’intégralité de ces données disponibles dans les semaines qui viennent (courant Juillet apparemment). Alors seulement, il sera temps d’analyser et de vérifier les affirmations faites. Affirmer, actuellement, que le documentaire ne tient pas ou que True The Vote n’a aucune preuve est pour le moment prématuré.

En tout état de cause, il n’appartient pas (et ne devrait jamais appartenir) à la presse le rôle de juger de ce qui est un sujet valable ou non, de ce qui est conspirationniste ou pas.

Le sujet de la fraude électorale n’est pas issu du questionnement d’une bande d’imbécile et de citoyens idiots mais bien une question légitime à laquelle il doit être répondu de la façon la plus transparente possible, précisément par définition même de la démocratie qui réclame, pour fonctionner, un processus électoral sain, auditable et transparent. Ce n’est pas ce qu’on fait les médias jusqu’à présent : leur titraille et le contenu de leurs articles ne laisse aucun doute à ce sujet, à moins de faire preuve d’une mauvaise foi maintenant grotesque.

Depuis plusieurs années, la presse s’est arrogé le droit de former des jurys populaires et de dicter sa version du droit (qui est coupable ou non, qui est conspirationniste ou non, quel sujet doit être porté aux yeux de tous ou non). Ce comportement explique sans doute pourquoi son audience et sa crédibilité ne cessent de diminuer et pourquoi, au fur et à mesure qu’elle affirme au lieu d’informer, les individus tendent à prendre son contre-pied ; pour le cas du documentaire en question, un récent sondage indique par exemple que ceux qui le voient sortent renforcés de leur conviction qu’une fraude massive a eu lieu…

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © H16. Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur (son site)

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