Publié par Dreuz Info le 27 juin 2022

Sommet du Commonwealth à Kigali au Rwanda. Un seul mantra pour BoJo l’Africain : conclure des accords de libre-échange, libérer les tarifs et atténuer les pressions sur le coût de la vie. Les Anglais savent-il la chance qu’ils ont ?

L’Angleterre de BoJo a définitivement opté pour le grand large. A la barre de la Global Britain, cheveux blonds en bataille, Captain Britannica vient de renforcer sa législation afin de mettre un terme au chantage permanent des associations sans-frontiéristes, juste avant de participer au sommet du Commonwealth à Kigali au Rwanda, où il déclare : « En concluant des accords de libre-échange et en libéralisant les tarifs, nous stimulons la croissance et la prospérité, créons des emplois et atténuons les pressions auxquelles nous sommes tous confrontés sur le coût de la vie – au profit de tout notre peuple. »

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Ce que les Français ont du mal à comprendre, c’est que quitter l’Union Européenne est le contraire du repli sur soi. C’est le régime de Bruxelles qui est un grand renfermement bureaucratique et constructiviste.

Grâce à la Cour Européenne des Droits de l’Homme l’ONG Care4Calais avait réussi à clouer sur le tarmac britannique un charter de clandestins et de demandeur d’asile en partance pour le Rwanda en vertu du programme signé entre Londres et Kigali.

Bien que le Royaume-Uni ait officiellement quitté l’Union européenne en 2020, le pays fait toujours partie du Conseil de l’Europe et de sa filiale CEDH, car il s’agit d’une institution techniquement distincte de l’UE, bien qu’elle soit si étroitement alignée qu’elle partage le même drapeau, les deux sont situés sur le même campus du « Quartier européen » à Strasbourg.

Le vice-premier ministre et secrétaire à la Justice, Dominic Raab, qui présentera le projet de loi, a déclaré ce qui suit dans le Times : « Nous indiquerons très clairement que le Parlement a le dernier mot en ce qui concerne la fonction législative et que la Cour suprême de Londres a le dernier mot en ce qui concerne la fonction judiciaire.

« Nous indiquerons très clairement que les tribunaux britanniques n’auront pas à tenir compte de la jurisprudence de Strasbourg et qu’ils sont explicitement libres de s’en écarter. »

Le gouvernement britannique sera désormais en mesure de renverser les juges européens sur le déplacement des migrants illégaux dans le cadre des réformes des règles britanniques en matière de droits de l’homme présentées à la Chambre des communes.

Sur le front du Brexit le premier ministre britannique défie l’UE sur la question de l’impossible protocole douanier nord-irlandais qui menace l’intégrité du territoire britannique. Ce bras de fer avec Bruxelles mené vaillamment par Liz Truss : « La doctrine de la nécessité fournit un fondement clair en droit international pour justifier l’inexécution d’obligations internationales dans certaines conditions exceptionnelles et limitées ».

Paradoxalement Boris Johnson est pour l’instant sorti renforcé après avoir senti passer le vent du boulet la semaine dernière, suite au vote de défiance d’une minorité de députés du parti conservateur – en raison du Partygate l’affaire des fêtes arrosées à Downing Street pendant les confinements pour lesquels il s’est acquitté d’une amende.

Le scrutin de Wakefield avait été déclenché par la démission du conservateur Imran Khan, condamné à 18 mois de prison pour l’agression sexuelle d’un adolescent. À Tiverton et Honiton, le député conservateur de 65 ans Neil Parish avait présenté sa démission après avoir reconnu avoir regardé de la pornographie sur son téléphone au Parlement.

Lors des deux élections partielles de jeudi, le Parti travailliste a récupéré Wakefield, dans le nord de l’Angleterre. Autrefois plus connu pour le textile que pour l’exploitation minière qui se résume aujourd’hui au musée national des mines de charbon, Wakefield, bastion rouge ravi par les Tories lors de leur triomphe de décembre 2019, se distingue aussi par son nombre élevé de logements sociaux.

Le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer, qui vise le poste de Premier ministre après les prochaines élections générales prévues en 2024, a clamé que Wakefield « pourrait être le lieu de naissance du prochain gouvernement travailliste ».

Néanmoins plus significative est la victoire du centriste Libéral Démocrate. Nous sommes dans le Devon, avec ses deux côtes, populaires pour leurs plages, connu pour ses « Devonshire cream tea », des scones avec de la crème et de la confiture de fraises ; la côte nord qui attire les surfeurs et la côte sud, lieu de villégiature, « Riviera britannique ». La circonscription de Tiverton et Honiton dans le sud-ouest de l’Angleterre était conservatrice depuis sa création en 1997.

« Les habitants de Tiverton et Honiton ont parlé au nom du pays », a lancé Richard Foord le député LibDem fraichement élu. « Le public en a assez des mensonges et des violations de la loi de Boris Johnson et il est temps que les députés conservateurs fassent enfin ce qu’il faut et le renvoient ».

Ces deux défaites ont provoqué vendredi 24 juin 2022 la démission du président du parti Oliver Dowden au motif que « quelqu’un doit prendre ses responsabilités ».

Boris Johnson a déjà perdu deux sièges autrefois sûrs lors d’élections partielles l’année dernière. Il a ensuite sans surprise obtenu un faible score lors des élections locales de mai. Le contexte s’avère peu favorable pour son gouvernement, avec une inflation au plus haut depuis 40 ans – dépassant les 9 % – à l’origine d’une grève massive des cheminots.
En début de semaine, le Premier ministre Boris Johnson avait jugé la grève “mauvaise et inutile” et appelé les “barons syndicaux” à s’assoir à la table des négociations et le secteur à accepter de se moderniser pour éviter des faillites.

Face à cette mobilisation historique, le gouvernement ne reste pas l’arme au pied. Il a annoncé jeudi son intention de modifier la loi pour permettre le recours à des travailleurs intérimaires pour remplacer les grévistes et réduire l’impact qu’il juge “disproportionné” des grèves. Il ne faudrait pas oublier que le gouvernement britannique a soutenu le secteur pendant la pandémie à hauteur de 16 milliards de livres.

« Je dois écouter ce que les gens disent », a déclaré Boris Johnson dans une interview à la télévision britannique depuis le Rwanda tout en ajoutant : « nous continuerons, en répondant aux préoccupations des gens ».

Cherry on the cake, le Gabon et le Togo, nations francophones ont rejoint samedi le Commonwealth, devenant ainsi les dernières nations sans liens historiques avec le Royaume-Uni à entrer dans le club anglophone dirigé par la reine Elizabeth II.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Thierry Martin pour Dreuz

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