Source : Marianne
Dans une interview au journal « Libération », le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a déploré les difficultés rencontrées par le comité de suivi de son parti pour trancher des cas comme celui de Taha Bouhafs, visé par une enquête interne pour des accusations de violences sexuelles. Le leader insoumis n’a toutefois déroulé aucune piste d’amélioration de cette instance.
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Alors que Taha Bouhafs et Éric Coquerel ont été signalés au comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise (LFI), le parti se retrouve au cœur de critiques sur la gestion en interne des accusations de violences sexuelles. Dans une interview accordée à Libération ce jeudi 7 juillet, Jean-Luc Mélenchon a reconnu que cette instance confidentielle connaissait pour l’heure des limites. « On pensait avoir trouvé la solution en mettant en place ce comité. Mais dans la pratique, on voit bien que ce n’est pas encore satisfaisant (…) Décider de croire la parole des femmes est un choix arbitraire mais nous l’assumons. Mais ça ne peut suffire » a-t-il déploré auprès de nos confrères.
Face à ce constat, le leader de la Nupes n’a pas été en mesure d’apporter des solutions aux difficultés rencontrées par les Insoumis pour gérer ces accusations… et a renvoyé la patate chaude aux femmes de son parti. « Je ne sais pas ce qu’il faudrait faire pour que ça soit bien. Je fais confiance aux femmes qui animent ce travail ». Citant le cas de Taha Bouhafs, visé par une enquête interne pour des faits de violences sexuelles, Jean-Luc Mélenchon, assume « se heurter à une contradiction », affirmant qu’« on doit pouvoir dire à la personne qui s’est plainte “je te crois” et prendre les mesures nécessaires. Et tenir compte, à l’autre bout, d’un jeune homme de 25 ans qui demande de pouvoir présenter sa défense quand il est condamné à vie à l’infamie ».
Soutien à Coquerel
Interrogé par Libération sur la plainte déposée contre Éric Coquerel, l’ex-député des Bouches-du-Rhône a ardemment défendu son camarade, affirmant que « les premières enquêtes journalistiques l’ont innocenté ». Une affirmation qui semble inexacte. Rien n’indique à ce stade que les témoignages reçus ces dernières années, notamment par Mediapart, dédouanent le député des Hauts-de-Seine. Dans la version de l’article parue dans l’édition papier de Libération, il était écrit que le « comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise avait innocenté » Éric Coquerel.
La militante de gauche Sophie Tissier a porté plainte le 4 juillet pour harcèlement sexuel contre le député LFI Éric Coquerel, élu président de la commission des Finances de l’Assemblée. Cette plainte, révélée par Europe 1 et dont l’AFP a pu confirmer le dépôt au commissariat de Vanves (Hauts-de-Seine), dénonce des faits « pouvant s’apparenter à une agression sexuelle » datant du 23 août 2014 à Grenoble.
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Le problème est que l’on est passé du mépris de la parole des femmes à la présomption de sincérité. Or, les deux sont aussi éloignées de la justice. Il faut être attentif à la parole des femmes, se donner les moyens d’une réelle écoute ainsi que d’une enquête sérieuse. Mais il ne faut pas oublier que la femme est un homme comme tout le monde, c’est à dire également encline à la vengeance, au mensonge, à la cabale.
On trouve ainsi des aigris des deux côtés: des hommes qui doivent patienter de longues années avant qu’un non-lieu soit prononcé, des femmes qui, parfois de bonne foi, jugent ne pas avoir été à l’époque consentantes, ce qu’il est impossible de prouver à terme.
Il ne faut cependant pas oublier que derrière ces affaires sordides, se cachent de réels cas de violences qui ne font pas la une car ils concernent des familles modestes, des femmes en situation précaire qui peinent à faire reconnaître leur souffrance.
Contente de vous retrouver Marlowe…
J’ai tendance à penser qu’il y a un problème général que j’appellerai de civilité. Prendre le temps de se connaître et de se comprendre évite bien des ambiguïtés. Mais cela nécessite aussi d’être dans une construction de soi et de sa relation à l’autre qui donne toute sa place à la vulnérabilité, l’intimité, l’ouverture à l’autre. Or, notre époque maximise l’immédiateté et le désir sans entrave et surtout, ringardise l’attachement patient au point d’en faire un paravent de la soumission à l’autre. L’heterosexualité est devenue forcément suspecte.
Bref, si on ajoute à cela l’importation de cultures très rétrogrades sur la femme, on n’est vraiment mal barrés.
Bonjour Fleur de Lys,
Vous décrivez la construction idéale d’une relation mais la réalité en est bien éloignée. Ce n’est pas forcément lié à l’immédiateté: les violents ne sont pas forcément des prédateurs. On voit dans nombre de cas des hommes qui refusent l’échec, la rupture. D’autres qui pensent que le pouvoir leur donne des droits d’emprise.
Et ce ne sont pas là des comportements importés.