Ah cette longue poignée de main virile et pourtant chaleureuse sur le perron de l’Elysée ! Ce large sourire de bienvenue d’Emmanuel Macron au prince Mohammed Ben Salman !
C’est ainsi que la France accueille ce grand ami et illustre défenseur des droits de l’homme – pas de la femme bien sûr, et pas non plus des journalistes, qu’est le prince héritier saoudien que tout le monde appelle familièrement MBS.
D’ailleurs selon Le Figaro « la présidence française a affirmé qu’Emmanuel Macron aborderait la question des droits de l’homme comme il le fait chaque fois avec Mohammed Ben Salman. »
Devenez “lecteur premium”, pour avoir accès à une navigation sans publicité, et nous soutenir financièrement pour continuer de défendre vos idées !
En tant que lecteur premium, vous pouvez également participer à la discussion et publier des commentaires.
Il abordera « cette question de façon générale et en profitera pour parler des cas individuels. »
Sans doute les deux hommes, qui ont presque le même âge, à peine six ans d’écart et sont à la tête de deux grands pays sont faits pour s’entendre.
Pas question sans doute d’offenser le prince, qui venait de faire à Macron l’insigne honneur de choisir la capitale française pour sa première visite en Europe depuis une certaine affaire intervenue il y a un peu moins de quatre ans.
Une affaire dont il n’a évidemment pas été question au cours de ce dîner de travail jugé nécessaire par l’Elysée, nous dit encore Le Figaro au regard de l’envolée des prix de l’énergie, de la crise alimentaire au Moyen Orient et des inquiétudes liées au programme nucléaire iranien.
Il ne fallait à aucun prix incommoder celui qui peut d’un froncement de sourcils ouvrir ou refermer les robinets de cet or noir dont on ne peut décidemment plus de passer.
La raison d’état avant tout.
La première préoccupation de la France et de son gouvernement c’est de s’occuper de l’économie.
D’ailleurs, que sait-on au juste sur cette affaire ? A-telle vraiment été tirée au clair ?
Le fait est que le président turc Erdogan, sur le sol duquel elle se serait déroulée, et qui disposerait, avait-on dit à l’époque, d’enregistrements on ne peut plus compromettants, ne les a jamais rendus publics.
Non seulement il n’a pas cherché à élucider les faits mais encore il n’a pas hésité à se rendre en Arabie saoudite pour y rencontrer MBS.
Et il faut croire qu’on a expliqué au président américain, qui n’avait pas trouvé de mots trop durs pour fustiger le prince héritier, allant jusqu’à le traiter de « paria, » qu’il y avait eu erreur ; comment autrement expliquer la visite de Joe Biden, démocrate farouchement épris des droits de l’homme à Djedda et cette poignée de main cordiale entre les deux hommes ?
Bref, circulez il n’y a rien à voir : le temps est venu de jeter un voile aseptisé sur cette vieille histoire.
La Fontaine l’avait d’ailleurs bien dit : selon que vous serez puissants ou misérables, les jugements de cour vous rendront noir – ou blanc.
Ou bien encore comme le dit si joliment Don Diègue, « et l’on doit ce respect au pouvoir absolu, de n’examiner rien quand un roi l’a voulu. »
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Michèle Mazel pour Dreuz.info.
Abonnez-vous sans tarder à notre chaîne Telegram, pour le cas où Dreuz soit censuré, ou son accès coupé. Cliquez ici : Dreuz.Info.Telegram.
Je ne comprends pas l’ironie de cet article. On ne parle plus aux régimes sanguinaires désormais ? Il ne va plus rester grand monde. Les intérêts de la France doivent primer et comme l’a dit un jour Trump au monde arabe dans un de ses grands discours, si certains pays autocratiques sont dans une logique de cohabitation avec l’Occident, on en profite pour s’imposer efficacement (Cf Accords d’Abraham).
Si c’est au meurtre d’un “journaliste” auquel cet article fait allusion, il me semble sue Dreuz avait montré qu’il s’agissait d’un dangereux islamiste : en quoi cela nous concerne-t-il ?
D’accord avec vous. MBS est l’un des seuls chefs d’Etat musulman qui ait politiquement abandonné le 7ème siècle pour le 21ème. Il est en butte à l’hostilité des membres de sa famille pour cette raison et il faut souhaiter qu’il se maintiendra aux commandes de l’Arabie saoudite.
C’est effectivement l’impression que j’avais de MBS.
Oui, on discute avec de bien pires régimes et en effet, le journaliste en question avait été identifié comme un islamiste !
J’aimerais vivre assez longtemps pour voir l’épuisement des réserves de pétrole des pays arabes…