
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », affirmait avec justesse Albert Camus en 1944. Cette formule pourrait résumer à elle seule la rencontre entre le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Président français Emmanuel Macron.
Entre contre-vérités, mensonges et omissions, le leader palestinien ne s’est vu opposer aucun argument, ni reprocher aucune action comme si le vieux raïs, qui nourrit l’éducation à la haine et encourage le terrorisme, était exempt de tout reproche. Cette ubuesque conférence de presse a jeté un froid pour ne pas dire un discrédit sur la France qui aurait pu profiter de cet événement pour réaffirmer les valeurs qui doivent être portées dans la région : à savoir la justice et la vérité dont la paix est tributaire.
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Complaisance avec le narratif palestinien
Le Président français a d’emblée commis deux erreurs majeures en entamant sa déclaration à la presse : adopter le narratif palestinien et accepter sans contester la version des faits du chef de l’Autorité palestinienne.
Ainsi, en propos liminaires, il a affirmé que « le terrorisme perdure au Moyen-Orient », sans dire qu’il est exclusivement d’origine palestinienne, et ajoutant : « la situation à Jérusalem et dans les territoires est plus que préoccupante », comme si Israël en était responsable. Fort heureusement, « une escalade comme celle de 2021 a pu être évitée » a-t-il ajouté, laissant penser que les Palestiniens y étaient pour quelque chose alors qu’ils n’ont rien fait d’autre que souffler sur les braises et envenimer la situation.
Pour rappel, si chaque année les tensions s’accroissent à Jérusalem, c’est parce qu’Israël célèbre son indépendance au mois de mai, anniversaire insupportable pour les Palestiniens qui ne reconnaissent pas son droit d’exister et qui eux commémorent la « nakba » (catastrophe), terme qui en dit long sur l’état d’esprit qu’ils cultivent.
En mai 2021, les plus vastes émeutes depuis 1948 avaient eu lieu simultanément dans un grand nombre de villes symboles de la coexistence entre Juifs et Arabes, telles que Saint-Jean-d’Acre ou Lod, mais aussi en Galilée, dans le fameux triangle qui concentre des villages arabes et également dans les zones bédouines du Néguev, et dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est. Israël avait été ciblé par plus de 4000 roquettes et missiles tirés par le groupe terroriste Hamas depuis la bande de Gaza et avait dû déclencher le 11 mai l’opération « Gardien du Mur » pour protéger sa population civile qui était directement ciblée.
Depuis le 22 mars 2022, Israël, qui a été frappé de plein fouet par le terrorisme avec 6 attentats (Beer Sheva, Hadera, Bnei Brak, Tel Aviv, Elad) qui ont fait 19 morts et des dizaines de blessés, est sur le qui-vive et redoute d’être à nouveau ciblé par d’autres attaques. Emmanuel Macron n’a pas jugé utile de rappeler les faits et condamner l’incitation à la haine prônée par son homologue palestinien et les scènes de liesse qui se sont déroulées dans toutes les villes palestiniennes pour célébrer la mort de civils innocents.
Poursuivant son propos et s’enlisant dans les contre-vérités, le Président français a affirmé qu’il fallait « mettre fin aux mesures unilatérales sur le terrain, comme les évictions des familles palestiniennes, les démolitions et la colonisation contraire au droit international ». Ces « mesures » ne sont pas « unilatérales » et font suite à des décisions de justice prises dans un cadre démocratique (contrairement à l’Autorité palestinienne, Israël est un Etat de droit). Les propriétaires concernés sont en mesure de prouver que ces logements leur appartenaient avant 1948 et sont en droit d’en exiger une restitution. Un compromis a même été proposé aux familles palestiniennes concernées : rester dans le logement tout en payant un loyer aux propriétaires, ce qu’ils ont bien entendu refusé.
S’agissant des « démolitions », elles ne sont pas arbitraires et concernent les individus coupables d’actes terroristes. Là encore, elles sont conditionnées par des décisions de justice et la validation par la Cour Suprême de l’Etat d’Israël.
Quant à au terme de « colonisation », faut-il encore rappeler qu’Israël est depuis plus de 3000 ans la terre du peuple juif ? Leur retour en masse au 19e siècle s’est fait sur un territoire quasi désertique, marécageux, et peu peuplé. Ils n’ont pris la place de personne et aucun peuple organisé ne vivait alors en Palestine.
Enfin, Emmanuel Macron a évoqué le soutien politique de la France et de l’Union européenne à l’UNRWA, un des pires scandales sur lequel la communauté internationale et les bailleurs de fonds continuent de fermer les yeux.
L’UNRWA a été spécifiquement créé par l’Assemblée Générale de l’ONU, par la résolution 302 (IV) du 8 décembre 1949. Il s’agit du seul corps de l’ONU créé ad-hoc pour un groupe spécifique, tous les autres problèmes de réfugiés étant gérés par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
En réalité, seulement 1% de Palestiniens sont de « vrais » réfugiés, conformément à la définition de l’Office de secours: « les personnes dont le lieu de résidence habituel était la Palestine entre juin 1946 et mai 1948, qui ont perdu à la fois leur maison et leur gagne-pain (à la suite du conflit israélo-arabe de 1948 ». Les autres 99 % sont leurs descendants. N’est-ce pas absurde ? Sur les 600 000 réfugiés palestiniens comptabilisés par l’UNRWA il y a plus de 70 ans, le nombre est passé à plus de 5 millions, et chaque jour, à chaque naissance, il ne fait qu’augmenter. Sans contrôle, cette population de pseudo-réfugiés ne s’arrêtera jamais de croitre. Et l’UNRWA est entièrement responsable de cette situation. La France et l’UE cesseront-elles un jour de nourrir cette chimère ?
Entre posture victimaire et internationalisation du conflit
Nul doute que Mahmoud Abbas jubile lors des rendez-vous diplomatiques avec ses homologues européens, qui tombent systématiquement dans le piège de sa rhétorique antisioniste.
En Europe, le chef du Fatah sait qu’il peut déployer son éternel discours victimaire et tenter de porter toujours plus loin la question palestinienne dans les instances internationales. Il sait pertinemment qu’il ne sera jamais critiqué. Avec sa visite éclair, Mahmoud Abbas espère que l’UE assumera un rôle plus important pour faire bouger les choses en faveur des Palestiniens.
En premier lieu, il a « rendu hommage aux positions de la France qui soutient une paix juste et durable au Moyen-Orient sur la base de la solution à deux Etats » à laquelle il n’a lui-même jamais aspiré. Encourageant le Président français à lancer des initiatives, pour que « le peuple palestinien retrouve sa liberté et son indépendance », on peut s’interroger sur les notions de « liberté » et d’ « indépendance » qu’il revendique.
De quelle liberté parle-t-il quand il refuse lui-même de tenir des élections ? Lui qui en est à la 17ème année de son mandat de 4 ans, comment ose-t-il invoquer des principes démocratiques qu’il n’a jamais respectés ?
Les Palestiniens de Cisjordanie sont depuis bien longtemps privés de leurs libertés fondamentales car Mahmoud Abbas règne d’une main de fer et n’est pas prêt à céder sa place. Il a systématiquement démantelé les institutions démocratiques et a fait de l’Autorité palestinienne une véritable dictature. L’ensemble du système électoral des territoires palestiniens a été conçu pour limiter le débat et forcer les électeurs sur une voie prédéterminée.
Le chef du Fatah entretient un système mafieux et corrompu, avec la complicité de la communauté internationale qui, pour des raisons obscures, s’évertue à le considérer comme l’interlocuteur fiable qu’hélas il n’est pas. Jusqu’où cet aveuglement ira-t-il ?
Dans un rapport d’Amnesty international de 2021, ONG qu’on ne peut accuser de complaisance avec Israël, on peut lire que « les autorités palestiniennes de Cisjordanie et le gouvernement de facto du Hamas dans la bande de Gaza ont réprimé la dissidence, notamment en ayant recours à la détention arbitraire, à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements. » Plus loin, le document pointe l’inexistante liberté de la presse et la répression de manifestants : « Lors de manifestations qui se sont déroulées les 26 et 27 juin à Ramallah, dans le centre de la Cisjordanie, des membres des forces de sécurité en civil ont attaqué des manifestantes, brisé du matériel et saisi les téléphones de huit journalistes. »
Les Palestiniens sont donc pris en tenaille entre la dictature du Fatah en Cisjordanie et celle des islamistes du Hamas à Gaza. Sombre perspective…
Avant de revendiquer des droits, ne faudrait-il pas que Mahmoud Abbas, d’ailleurs largement discrédité par la population palestinienne et plus largement arabe, montre patte blanche et cesse d’inciter à la haine, d’encourager et glorifier le terrorisme, de détourner l’aide internationale pour financer les terroristes ou de renflouer les poches de sa famille et ses collaborateurs ?
Durant toute son intervention, Mahmoud Abbas a répété en boucle les termes de « colonisation », d’ « occupation », d’ « expulsions » faisant écho à Emmanuel Macron, bafouant la vérité, ignorant les droits légitimes des Israéliens qui ne sauraient être niés.
En effet, la légitimité des implantations israéliennes, qui ne peuvent être assimilées à des « colonies », découle des droits historiques autochtones et légaux du peuple juif à s’installer dans la région, accordés en vertu d’outils juridiques reconnus et acceptés par la communauté internationale. Ils comprennent la résolution adoptée par la Société des Nations, dont les principaux Etats européens furent signataires en 1920 à San Remo. Cette résolution confirme la création d’un Foyer national pour le peuple Juif, également dans des zones de Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Ceci a été confirmé par la suite en 1922 par la Société des Nations dans l’acte du mandat sur la Palestine et il reste validé à ce jour par l’article 80 de la Charte des Nations Unies qui détermine les droits accordés à tous les Etats et peuples, ou organismes internationaux déjà existants, dont ceux adoptés par la Société des Nations.
Si Mahmoud Abbas n’a bien évidemment pas manqué de rappeler les « plus de 700 résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies et les 87 résolutions du Conseil de Sécurité » condamnant Israël, il faut préciser que ces résolutions n’ont aucune valeur juridique car elles sont le fruit du double standard auquel Israël est en permanence confronté dans les instances internationales depuis des décennies où sévit une majorité automatique pour le condamner. Pour exemple, en 2014, alors que la guerre faisait rage en Syrie et que l’Etat islamique commettait les pires exactions, Israël a été condamné à 20 reprises par l’Assemblée générale des Nations Unies. La Syrie une seule fois. 38% des résolutions du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies ont été dirigées contre Israël.
De quelle légalité internationale parle-t-on ? Celle qui condamne les démocraties et exempt les régimes les plus sanguinaires ?
Rappelons enfin que si l’on s’en tient à la définition opérationnelle de l’IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance) pourtant adoptée par la France et votée par le parlement, Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne sont les plus grands pourvoyeurs de haine et d’antisémitisme dans le monde. Il est bien dommage qu’au lendemain des commémorations du 80ème anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv, le Président Macron n’ait pas jugé bon de s’en souvenir alors qu’il avait prononcé la veille un discours remarquable contre l’antisémitisme et la falsification de l’histoire.
La rencontre entre Mahmoud Abbas et Emmanuel Macron a été une douche froide pour tous les partisans de la paix entre Israéliens et Palestiniens, et dans la région moyen-orientale plus largement.
Si la France veut peser dans les négociations, elle doit impérativement tenir un discours plus équilibré, réaffirmer ses valeurs qui ne sont clairement pas celles qui sont aujourd’hui prônées par les Palestiniens.
La récente proposition de résolution 143 lancée par plusieurs membres de la Nupes à l’Assemblée nationale « condamnant l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien », ne fait que conforter les Palestiniens dans leur irrédentisme et la culture de la haine à laquelle la population est malheureusement biberonnée dès le plus jeune âge.
Quel espoir pour la paix et la stabilité tant que les chancelleries du monde et la communauté internationale maintiendront l’illusion que la dictature en faillite qu’est l’Autorité palestinienne et qui promeut la haine et le terrorisme, peut incarner une solution d’avenir pour la prospérité des Palestiniens et l’avenir de la paix au Moyen-Orient ?
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Source : Elnetwork
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La France est musulmane. Elle ne s’amendera pas. Je me souviens de la première fois que j’ai vu des femmes voilées lors d’une visite en Afrique du Nord, il y a bien longtemps. J’ai pensé que j’avais bien de la chance, d’être née dans un pays où ça n’existait pas. Car à l’époque, c’était vrai. Ça ne l’est plus. Nous avons choisi notre camp.
Excellente mise au point. Mais parler d’un « discours remarquable contre l’antisémitisme et la falsification de l’histoire » pour le Vel d’Hiv, c’est non seulement accepter l’nstrumentalisation de l’histoire de manière partisane mais aussi ne pas comprendre que Macron fait du « en même temps » pour poursuivre l’islamisation de la France.
Macron se croit historien et rappelle l’idéologie officielle, c’est tout. Il y croit tellement qu’il n’a aucun mal à se retrouver le lendemain aux côtés d’un terroriste qui a fait sa thèse sur la négation de la Shoah.
Les Français sont aveugles, juifs compris….
Abbas est discrédité et rejeté par la plupart des arabes, mais c’est parce qu’ils le trouvent trop modéré avec Israël et qu’ils préféreraient le Hamas !!!