Source : Ouest-France
Inefficace, contre-productif », inacceptable… Trois rapports dénoncent la manière dont les demandeurs d’asile sont traités à leur arrivée par bateau au Royaume-Uni.
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Le ministère de l’Intérieur britannique, le Home office, n’a pas bonne presse ces derniers jours. Trois rapports nationaux – de la commission des affaires intérieures de la chambre des Communes, de l’agence responsable des contrôles frontaliers et d’une inspection indépendante – épinglent la gestion des migrants arrivant par bateau. «Inefficace
», « inefficiente
», « contre-productive
», «une réponse du gouvernement, caractérisée d’abord par l’inattention et ensuite par une mauvaise prise de décision
»…
Le gouvernement britannique n’arrive pas à faire face à l’explosion, depuis 2018, des arrivées de demandeurs d’asile par la Manche, dans des circonstances terribles
. Le rapport – Channel Crossings, Migration and Asylum – estime que d’ici la fin de l’année 2022, environ 60 000 migrants pourraient débarquer, soit plus du double des 28 500 arrivées en 2021. Les migrants se détournent des autres voies de passage, comme le tunnel sous la Manche, dont le contrôle a été renforcé par la France et le Royaume-Uni.
Ceux qui ont eu la chance d’arriver en vie sur la côte sud de l’Angleterre – 30 personnes sont mortes en traversant la Manche en 2021, dont 27 âgées de 7 à 46 ans, le 24 novembre 2021 lorsque leur bateau pneumatique a coulé – ont été traités d’une façon inacceptable
.
Une procédure lacunaire
En cause : un manque de personnel, des équipements de contrôle peu fiables, une prise des empreintes digitales et des photographies aléatoires empêchant la tenue d’un registre précis. Et une police des frontières mal équipée. Ses bateaux n’étant pas conçus pour mener des opérations de recherche et de sauvetage, elle devrait être remplacée par la Royal Navy (la Marine britannique).
Le tout met en danger les migrants vulnérables, mais aussi la sécurité du pays. Si nous n’avons pas de registre des personnes qui entrent dans le pays, alors nous ne savons pas qui est menacé ou qui est menaçant
, déplore David Neal, l’inspecteur en chef indépendant des frontières et de l’immigration (ICIBI) qui dirigeait l’inspection.
Le ministère de l’Intérieur, en apportant une réponse de crise »,
n’a pas réussi à mettre en place un système viable à long terme et « s’est axé sur les effets stratégiques au détriment de la sécurité et de la gestion humain
e de la situation
». Le gouvernement jure avoir revu ses méthodes. Le sort réservé aux migrants pose toutefois question… Le projet de Boris Johnson – sur le départ – d’expédier des demandeurs d’asiles au Rwanda est toujours dans les bacs. Les deux candidats à sa succession, Rishi Sunak et Liz Truss, n’y voient rien à redire.
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