Publié par Gaia - Dreuz le 14 août 2022

Source : Mariane

Hadi Matar, le suspect dans l’attaque dont a été victime l’écrivain indien Salman Rushdie vendredi 12 août, dans l’État de New York, a été présenté devant un tribunal samedi 13 août. L’Américain d’origine libanaise a plaidé « non coupable » de « tentative de meurtre » et « agression ».

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Au lendemain de l’attaque contre l’écrivain Salman Rushdie, dans l’État de New York, Hadi Matar, le suspect, a été présenté devant le tribunal du comté de Chautauqua à Mayville (New York). Il a plaidé « non coupable » de la tentative de meurtre et l’agression dont il est accusé. Il devrait comparaître une nouvelle fois le vendredi 19 août.

Qui est Hadi Matar ?

Hadi Matar, âgé de 24 ans, est un Américain d’origine libanaise et d’obédience chiite. S’il est né et a grandi dans l’État du New Jersey, « sa mère et son père sont de Yaroun », une bourgade du sud du Liban, a assuré à l’AFP Ali Qassem Tahfa, le chef du village, sans commenter l’attaque.

Ses principales influences religieuses sont le régime iranien et le Hezbollah libanais. Sur Twitter, l’islamologue Romain Caillet observe que le suspect mettait en avant sur ses réseaux sociaux « l’Ayatollah Khomeyni, auteur de la fatwa contre Salman Rushdie » et qu’il avait même roulé avec un faux permis de conduire. Or, le nom indiqué sur le fameux permis était « éloquent », Hassan Mughniyah faisant de toute évidence référence à Imad Mughniyah, un des leaders du Hezbollah, éliminé en 2008 par Israël et les États-Unis.

Signe d’une simple allégeance ou d’un lien plus solide et concret avec cette mouvance islamiste libanaise ? C’est ce que devront encore déterminer les enquêteurs. En tout cas, ce commandant était accusé de nombreux attentats et meurtres dans le monde, y compris celui du sociologue français Michel Seurat, en 1986.

L’Iran en soutien

Si Salman Rushdie a unanimement reçu le soutien du monde occidental (dirigeants, artistes, journalistes), en Iran, la tentative d’assassinat par Hadi Matar a au contraire fait l’objet des louanges de la presse conservatrice. Le principal quotidien du pays, Kayhan, écrit ainsi : « Bravo à cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l’apostat et le vicieux Salman Rushdie […] Baisons la main de celui qui a déchiré le cou de l’ennemi de Dieu avec un couteau. »

Un avis partagé par des personnalités politiques, comme Mohammad Marandi, conseiller de l’équipe de négociateurs sur le dossier nucléaire iranien : « Je ne verserai pas de larmes pour un écrivain qui dénonce une haine et un mépris sans fin pour les musulmans et l’islam. »

Une traque de plus de 30 ans

Visé par une fatwa depuis 1989 à la suite de la publication de son ouvrage Les Versets sataniques, Salman Rushdie avait été contraint de vivre dans la clandestinité, sous protection policière, sous pseudonyme (Joseph Anton), et en changeant très souvent de lieu de vie,ce qui avait considérablement compliqué sa vie maritale.

En 1998, le gouvernement iranien avait annoncé renoncer à accomplir politiquement la fatwa, tout en précisant qu’il était impossible théologiquement de la lever. Après avoir été poignardé à plusieurs reprises au cou et au foie, l’écrivain a été hospitalisé et placé sous respirateur, vendredi. Pessimiste, son agent Andrew Wylie a expliqué au New York Times que l’auteur risquait de perdre un œil et que les nerfs de son bras avaient été sectionnés. Samedi soir, il a néanmoins affirmé à la presse américaine que Salman Rushdie avait recommencé à parler et qu’il n’avait plus besoin d’assistance respiratoire.

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