Publié par Drieu Godefridi le 29 août 2022
« Elle ment tout le temps » mais elle est ministre de l’Énergie !

Tandis que le monde se tourne résolument et massivement vers le nucléaire, seule source d’énergie non intermittente qui n’émet pas de CO2, la Belgique comme l’Allemagne restent entravées par des écologistes aussi extrêmes que religieux dans leur perception du nucléaire.

La ministre fédérale belge de l’Énergie Christinne — « Tinne » — Van der Straeten déclarait ainsi le week-end dernier (image) qu’il est hors de question de prolonger les réacteurs nucléaires Doel 3 et Tihange 2 parce qu’il s’agit de « scheurtjescentrales » (sic).

Comme l’a pourtant souligné à maintes reprises l’Agence fédéral de contrôle nucléaire (AFCN), les réacteurs de Doel 3 en Tihange 2 n’ont jamais été fissurés. Jamais. Voici ce que constatait l’AFCN en 2012 :

Il s’est rapidement avéré que les défauts détectés étaient des microbulles d’hydrogène. Il se peut que, lors de la fabrication de pièces en acier, la concentration d’hydrogène soit trop importante dans la pièce usinée au moment de son refroidissement et de son durcissement. Cela peut mener à la formation de fines bulles dans l’acier. Dans ce cas, ces fines bulles sont alors aplaties lors du forgeage des anneaux composant la cuve. (…) L’apparition de microbulles d’hydrogène dans des constructions métalliques est un phénomène bien connu et largement étudié en métallurgie.

Des microbulles d’hydrogène aplaties lors du forage des anneaux ne deviennent des « fissures » que dans la vulgate écologiste radicale visant à exciter les peurs et instincts les plus bas d’une fraction de la population. Une microbulle n’est tout simplement pas une fissure. De plus, l’idée de fissure possède une connotation dynamique, comme la façade d’un immeuble qui se lézarde progressivement : on voit la lézarde qui monte et s’élargit, avant l’effondrement final. S’agissant d’un réacteur nucléaire, comment ne pas s’en effrayer ?

Ce que comprenant parfaitement, les écologistes belges — bénéficiant de la complaisance de la presse — ont soigneusement veillé à gommer l’idée de ‘microbulle’ pour privilégier celle de « fissure ».

Face à la campagne de presse internationale qui se mit en place pour dénoncer les réacteurs nucléaires fissurés de la Belgique (sic), l’AFCN demanda à ENGIE une évaluation factuelle serrée des microbulles et de leur dangerosité éventuelle. Ce que fit ENGIE et, après une demande complémentaire, l’AFCN de conclure :

Après avoir minutieusement analysé le dossier et consulté de nombreux experts nationaux et internationaux, l’AFCN a conclu en mai 2013 qu’ENGIE Electrabel avait démontré de manière convaincante que l’exploitation des réacteurs de Doel 3 et Tihange 2 pouvait se poursuivre en toute sûreté. L’AFCN a dès lors donné son feu vert au redémarrage le 17 mai 2013.

Attention ! N’allez pas croire que ces tests ont été réalisés à la sauvette, à la va-vite, pour calmer les ardeurs des écologistes. Les tests menés sur Doel 3 et Tihange 2 sont parmi les plus rigoureux (et permanents) jamais menés sur des réacteurs nucléaires en activité. Un ‘International Review Board’ fut mis en place, qui se pencha sur la teneur des tests à mettre en œuvre (la méthodologie, qui ne fut donc pas laissée à l’appréciation d’ENGIE). L’objectif était de s’assurer réellement, factuellement, scientifiquement de la parfaite innocence des microbulles d’hydrogène et de leur caractère non évolutif. Une analyse des résultats des inspections par ultrasons de 2012 et 2014, indiquait ainsi que le nombre de microbulles d’hydrogène n’avait pas augmenté et que leur taille n’avait pas évolué entre 2012 et 2014.

Le 17 juillet 2015, ENGIE Electrabel remettait à l’AFCN ses nouveaux dossiers de justification de la sûreté de Doel 3 et Tihange 2. Ces dossiers était aussitôt soumis à des experts et organismes belges et internationaux — AIB-Vinçotte et Oak Ridge National Laboratory (USA) — ainsi qu’aux experts internes de l’AFCN.

Sur la foi de l’intégralité de ces rapports, l’AFCN donnait le 17 novembre 2015 son feu vert au redémarrage de Doel 3 et Tihange 2, et de conclure : « L’intégrité structurelle des cuves de Doel 3 et Tihange 2 est conforme aux normes de sûreté imposées et la présence de microbulles d’hydrogène n’a pas d’impact négatif sur la sûreté des centrales. » Subséquemment, l’AFCN concluait une nouvelle fois à « l’absence d’apparition de nouveaux flocons d’hydrogène ainsi qu’à l’absence d’évolution en taille des flocons d’hydrogène déjà détectés. » Much ado about nothing.

La science la plus pointue, la plus exigeante, la plus indépendante et internationale conclut donc invariablement depuis 2013 que les réacteurs Doel 3 et Tihange 2 ne sont en rien fissurés. Parler de « scheurtjescentrales », comme l’ose en 2022 (sic) la ministre Vander Straeten, est donc un mensonge, une négation de la science, une posture religieuse et fanatisante.

« Elle ment sans cesse ! » réagissait ce weekend la très pugnace Marie-Christine Marghem (MR) — qui fut ministre de l’Énergie avant « Tinne » Van der Straeten — aux propos de sa collègue : « Elle ment sans cesse. Il n’y a pas de fissures. Aujourd’hui sur @dimancheRTL, elle prétend que l’AFCN a limité la vie de Doel 3 et Tihange 2 à 40 ans à cause des fissures et T1 et D1 2 ne sont pas prolongeables à cause des normes internationales. Ces mensonges doivent cesser! »

Marie-Christine Marghem a raison : Tinne Van der Straeten, diplômée en droit en cours du soir puis associée d’un cabinet d’avocats BLIXT grassement rétribué par GAZPROM, ment tout le temps. En février 2022, Madame Van der Straeten déclarait « le gaz russe joue un rôle mineur dans notre approvisionnement », ce qui est faux parce que les prix du gaz sont européens, puis en août 2022 : « Les 5 à 10 prochains hivers seront terribles si on ne fait rien. Il faut agir à la source, au niveau européen et travailler sur un blocage des prix pour le gaz. »

Ce qui rend possible l’existence d’une personnalité finalement aussi clownesque, incompétente, menteuse et fourrée de conflits d’intérêts que Madame Tinne Van der Straeten au Ministère de l’Énergie, est l’amour pur que portent aux écologistes et à l’idéologie écologiste un grand nombre de journalistes. EN 2012, une étude jamais contestée montrait que 46% des journalistes francophones votent ECOLO. Quarante-six pourcents ! Probablement ce pourcentage s’est-il encore accru dans l’intervalle.

Certes, le Roi est nu et le caractère proprement religieux de la posture anti-nucléaire des écologistes apparaît aujourd’hui nettement aux yeux de chacun. La prolongation massive du nucléaire belge est désormais une évidente nécessité. Mais que de temps perdu, que de mensonges, et quelle faillite de la presse à dénoncer ces mensonges.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Drieu Godefridi pour Dreuz.info.

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