
Bien des spéculations ont entouré la visite de Nancy Pelosi en République de Chine à Taïwan. La réalité est que Nancy Pelosi est Speaker of the House (chef de la majorité démocrate à la Chambre des représentants) pour quelques mois encore, et va bientôt disparaitre de la vie politique américaine.
Elle incarne une gauche radicale, mais elle est anti-communiste et n’a cessé d’être hostile au totalitarisme chinois. Elle a voulu le souligner une fois de plus, avant de partir. Elle n’a pas été le seul personnage politique américain à se rendre à Taïwan depuis le début de l’année. Une dizaine de sénateurs américains l’ont fait. Il n’y avait aucune dimension de provocation dans sa visite à Taïwan, et aucune volonté de mettre le feu aux poudres.
La visite de Nancy Pelosi entrait, par contre, en contradiction avec la position de l’administration Biden, car cette dernière est d’une très grande faiblesse vis-à-vis de la Chine communiste, et ce pour des raisons précises : la famille Biden est une famille criminelle et a des liens de corruption avec la Chine communiste (les détails sont dans le livre Red Handed de Peter Schweizer et ils sont en langue française dans mon livre Après la démocratie ? qui sort en septembre). Les très grandes entreprises américaines qui soutiennent l’administration Biden sont, en outre, largement vendues à la Chine communiste. L’administration Biden a voulu dissuader Nancy Pelosi de se rendre à Taïwan, sans y parvenir, et cela a montré la pusillanimité de l’administration Biden.
La Chine communiste voyant la pusillanimité de l’administration Biden et sachant pourquoi l’administration Biden est pusillanime a saisi l’opportunité pour pousser son avantage et pour inciter l’administration Biden à se coucher, et l’administration Biden l’a fait. Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison Blanche, et John Kirby, porte-parole du conseil national de Sécurité, ont dit que l’administration Biden désapprouvait la visite de Nancy Pelosi, et ont souligné à gros traits que l’administration Biden reconnaissait une seule Chine et ne reconnaitrait jamais l’indépendance de Taïwan. Ce qui est une forme de reddition sans condition devant la Chine communiste, et exactement ce que la Chine communiste souhaitait.
Il n’y aura pas de guerre mondiale militaire, et ceux qui ont parlé de guerre mondiale militaire déclenchée par la Chine ont montré leur incompétence en matière de géopolitique. La Chine communiste ne va pas même déclencher une guerre militaire locale. Xi jinping sait qu’il n’a quasiment aucun allié et qu’il n’a pas, dans l’immédiat, les moyens militaires d’envahir Taïwan. Il sait aussi que le Japon a menacé d’agir militairement si la Chine envahissait Taïwan. Il ne peut se permettre en outre de prendre des décisions qui interrompraient le commerce de la Chine avec le reste du monde : la Chine connait actuellement des difficultés économiques et est dans une phase de croissance négative.
La Chine communiste n’envahira pas Taïwan dans les semaines à venir : elle n’a pas les moyens militaires de le faire, non.
Elle sait néanmoins que l’administration Biden ne fera rien si elle, Chine communiste, agit pour soumettre Taïwan. Elle le savait déjà. Elle a obtenu confirmation, et c’est très grave.
Les manœuvres militaires chinoises autour de Taïwan qui sont en cours sont destinées à intimider le gouvernement de Taïwan, à montrer que l’administration Biden ne ferait rien si la Chine communiste envahissait Taïwan, et à montrer aussi à la population chinoise que Xi Jinping est un dirigeant fort, ce qui est indispensable à celui-ci dans un contexte où il ne peut pas dire que le dynamisme économique chinois est au beau fixe.
L’invasion de Taïwan par la Chine communiste n’aura pas lieu, non.
Cela ne signifie pas pour autant que la Chine communiste n’entend pas obtenir la soumission de Taïwan, et on peut s’attendre à des actions chinoises contre Taïwan dans les mois à venir. Un blocus de Taïwan peut se produire. Une interruption du commerce maritime entre l’Asie orientale, le Moyen-Orient et l’Europe peut se produire aussi : les manœuvres militaires autour de Taïwan qui ont lieu en ce moment interrompent déjà temporairement le commerce maritime entre l’Asie orientale, le Moyen-Orient et l’Europe.
On peut voir une fois de plus ce que la présence d’un Président sénile, faible et corrompu entouré de gens de gauche anti-américains à la Maison Blanche a pour conséquences.
Je le redis : un Président faible a la Maison Blanche donne toujours l’opportunité aux régimes autoritaires et totalitaires de montrer leurs appétits de prédateurs. Un Président tel que Joe Biden donne aux régimes autoritaires et totalitaires des opportunités extraordinaires.
Si Donald Trump était à la Maison Blanche, la Russie n’aurait pas envahi l’Ukraine et la Chine communiste ne se conduirait pas comme elle se comporte. La Corée du Nord tient à nouveau un discours provocateur, l’Iran des mollahs aussi. Les années Biden ne s’achèveront pas, je le crains, sans que des cataclysmes supplémentaires prennent place.
Dans les commentaires que je lis dans les médias français, la volonté d’épargner Joe Biden reste très présente, et Donald Trump reste décrit comme un homme dangereux. Consternant. Inquiétant. Lamentable.
Le discours de la Chine devrait scandaliser, car c’est un discours falsificateur. Il ne scandalise pas.
Et ce doit être rappelé : la Chine est soumise à un régime communiste totalitaire né du renversement violent du gouvernement de la république de Chine. Le gouvernement de la république de Chine s’est réfugié sur l’ile de Taïwan, et la république de Chine à Taïwan est régie selon les institutions de la république de Chine fondée par Sun Yat-sen en 1912. La république de Chine est démocratique et, tout comme le peuple ukrainien, son peuple a le droit de disposer de lui-même. Taïwan n’est pas une “province rebelle”, comme j’ai pu le lire ici ou là. Les communistes ont pris le pouvoir par la force en Chine continentale et le régime communiste chinois n’a aucune légitimité. Son discours disant que Taïwan devrait être sous la souveraineté de la Chine communiste est absolument inadmissible. De nombreux Taïwanais souhaitent que la république de Chine à Taïwan déclare son indépendance : cela n’a pas été fait jusqu’à présent, car la Chine communiste a dit qu’en pareil cas elle écraserait Taïwan et ses habitants.
Le monde occidental doit impérativement défendre la souveraineté de la république de Chine à Taïwan et devrait le faire bien plus fermement.
Outre les dimensions éthiques qui devraient conduire à défendre une démocratie et un peuple menacés, les dimensions économiques et géopolitiques de la situation ne doivent pas être ignorées. L’économie Taïwanaise est indispensable à l’économie mondiale : Taïwan produit 92 pour cent des semi-conducteurs utilisés dans le monde. Si la Chine communiste s’emparait de Taïwan, un régime totalitaire aurait le droit de vie et de mort sur toute l’électronique mondiale. Si les eaux territoriales chinoises se trouvaient étendues à tout le détroit de Taïwan, un régime totalitaire aurait le droit de vie et de mort sur tout le commerce maritime entre l’Asie orientale, le Moyen-Orient et l’Europe.
Le slogan des réunions publiques de Donald Trump est Save America, sauver l’Amérique. C’est de cela qu’il s’agit en ce moment. Sauver l’Amérique serait aussi sauver la liberté et la démocratie.
Seuls les Etats-Unis ont la puissance requise pour contre l’avancée de l’axe autoritaire-totalitaire sur la planète. C’est un fait. La présidence Biden crée les conditions d’une catastrophe planétaire. J’ai pensé dès l’installation frauduleuse de Joe Biden à la Maison Blanche qu’une période catastrophique allait s’ouvrir pour le monde. Nous sommes dans une période catastrophique pour le monde. Et elle n’est pas achevée.
© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
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Merci pour ce point, professeur. Malheureusement, on en a encore pour un moment avec l’administration Biden. Que peut faire Taïwan ?
Taiwan doit continuer à se doter d’armes et de moyens militaires qui rendraient une invasion chinoise tres couteuse. Taiwan doit rappeler a ses allies ce que leur couterait une invasion de Taiwan en matière de fourniture de semi-conducteurs et de routes commerciales maritimes. Le gouvernement de Taiwan le fait.
👏
Pensez vous que les républicains (une fois les mi mandats remportés) pourront destituer l’imposteur et toute sa bande de corrompus?
Et surtout arrêter les dégâts que ça soit sur place et surtout calmer la Chine et l’Iran?
Il sera possible de lancer une procédure de destitution à la Chambre des représentants, mais elle ne pourra pas aboutir: la destitution implique un vote approuvant la destitution à une majorité des deux-tiers au Sénat. Le Congres peut voter des lois, mais le Président a un droit de veto. L’administration Biden ne pourra faire voter des lois supplémentaires, mais une majorité républicaine dans les deux chambres du Congres ne pourra pas adopter des lois dont l’administration Biden ne veut pas. Le pouvoir de nuisance de l’administration Biden sera très amoindri, pas aboli. Et Biden gardera la possibilité de signer des décrets (executive orders).
Compte-tenu du caractère particulier de Taïwan – indépendant mais pas officiellement proclamé ; souverain mais pas à l’ONU – est-ce que les USA ont une ambassade, consulat…à Taïwan ? Qui d’autre en Occident ?
A tous points de vue, Taïwan représente un condensé des valeurs occidentales. C’est un test important pour les Occidentaux.
La République de Chine à Taiwan était la Chine reconnue par le monde jusqu’en. 1971, année où les Etats-Unis ont décidé de reconnaitre la Chine communiste. Les autres pays occidentaux ont suivi. La République de Chine à Taiwan a été chassée de l’ONU cette année là, et remplacée par la Chine communiste. Au vu de l’importance économique de Taiwan, tous les pays occidentaux ont des ambassadeurs de la République de Chine à Taiwan, mais ils sont appelés « délégués » ou « représentants », pour ne pas froisser la Chine communiste.
J’ajouterai que de Gaulle au nom de la France a reconnu la Chine communiste et rompu avec Taiwan dès 1964, sept ans avant le reste du monde.