
Source : Rfi
Trois jours après avoir tiré et tué un automobiliste mercredi 7 septembre à Nice, après un refus d’obtempérer, un policier a été mis en examen pour « violences volontaires ».
Devenez “lecteur premium”, pour avoir accès à une navigation sans publicité, et nous soutenir financièrement pour continuer de défendre vos idées !
En tant que lecteur premium, vous pouvez également participer à la discussion et publier des commentaires.
Il s’agit du neuvième incident de la sorte en France en 2022, soit un record qui illustre une tendance en hausse depuis cinq ans. Cela après l’adoption d’une loi en 2017 modifiant les conditions de la légitime défense des policiers.
À Nice, le 7 septembre, puis à Rennes le même jour, deux personnes mortes à la suite de refus d’obtempérer : avec neuf décès dans des conditions similaires, 2022 marque déjà un triste record.
Une preuve de la tendance, clairement à la hausse ces dernières années. Selon le ministère de l’intérieur, cela s’explique par une hausse des refus d’obtempérer : il en dénombre plus de 26 000
Si chaque cas a ses particularités, on observe cependant un point de rupture en 2017. Le 28 février de cette année-là, une loi élargissant le droit des policiers à faire feu, notamment sur les véhicules en fuite, lorsqu’ils estiment que les passagers peuvent attenter à leur vie ou celle du public.
Depuis son adoption, il y a eu 31 affaires similaires. Soit près du double que lors des quinze années précédentes.
Dans le cas de Nice, le policier auteur des coups de feu a été mis en examen pour « violences volontaires ».
Au centre des débats se trouve désormais la question de la légitime défense. Elle n’avait par exemple pas été retenue après la mort de deux hommes à Paris en avril dernier. Une décision alors jugée inadmissible par les syndicats policiers qui réclament une présomption de légitime défense.
Abonnez-vous sans tarder à notre chaîne Telegram, pour le cas où Dreuz soit censuré, ou son accès coupé. Cliquez ici : Dreuz.Info.Telegram.
Ces faits nous interrogent effectivement et mettent a mal certaines idées reçues. Ceux qui disent que les voyous ne craignent ni la Justice ni la prison devraient nous expliquer dès lors pourquoi les délinquants ne s’arrêtent pas tranquillement, sûrs qu’ils seraient de profiter de l’indulgence des juges ou, au pire, d’un séjour tous frais payés dans un parc d’attractions avec karting à volonté.
D’autant qu’il est vrai que désormais, la police n’hésite plus à tirer pour se préserver.
Il faut croire que pour certains, la vie en général et la leur en particulier n’a guère de valeur. Un policier racontait qu’un jeune lui avait dit en garde à vue qu’il préférait sa vie de trafiquant de drogue, avec les risques d’être emprisonné ou abattu par un concurrent , à celle de celui qui l’interrogeait.
Aux Etats-Unis, malgré la règle des 3 coups, on en voit qui récidivent, parfois pour un délit anodin, sachant qu’ils risquent la prison à vie.
La présomption de légitime défense est une fausse protection car elle n’empêche en rien les investigations (comme la présomption d’innocence) lesquelles peuvent amener à une condamnation.
La peur doit changer de camp … les délinquants doivent savoir que dorénavant ne pas obéir aux injonctions peut leur coûter la vie
Le problème, justement, c’est que beaucoup d’entre-eux se fichent même de mourir.
100% des personnes qui ont accepté d’obtempérer sont toujours en vie.