Publié par Gilles William Goldnadel le 13 septembre 2022

L’avocat loue ce système qui garantit, selon lui, la souveraineté de son peuple par un compromis avec le parlement et dresse un parallèle avec la France qu’il juge « soumise à la corrosive décadence ».

J’assume ma jalousie sans honte ni vanité. Ce sentiment humain partagé avec équité. Dans ce cadre sentimental, j’assume ma jalousie pour ces Anglais que j’ai toujours enviés.

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J’envie leur salutaire insularité qui a les protégés des Germains en même temps que leur courage patriotique et particulier.

Je jalouse rageusement l’anglais, cette langue coloniale alors que moi, l’avocat du français, j’ai presque perdu la mienne…

Nos jeunes anticolonialistes sont les premiers à utiliser le franglais sans barguigner. Nous allons sur le Net, sur le Web, partons en week-end, faisons des after, et quand nous n’avons pas le spleen, nous dissertons du woke. La bataille linguistique aura, elle aussi, été perdue sans combattre. Et pas seulement en rase campagne française.

Ursula Von der Leyen, pour se faire entendre en Europe de Babel, ne s’exprime ni en allemand ni en français ni en italien, espagnol ou magyar, mais dans la langue de ceux qui ont décidé de la quitter à grands frais pour rester maîtres de leur destinée et qu’elle critique: en anglais.

Mais le républicain et laïc qui signe jalousement cette chronique envieuse assume principalement ce qu’il a cru devoir toujours jalouser chez le grand breton anglican.

Je veux parler de sa monarchie parlementaire et transcendante.

Et d’abord comment la royauté anglaise a cessé d’être absolue sans massacrer absolument.

Je sais bien que le premier Charles a été haché par Cromwell, ce qui prouve que le troisième – qui pouvait royalement changer de prénom – n’est point ancré dans la superstition.

Moi le laïc mécréant, je me surprends à envier l’esprit de transcendance de l’Anglo-Saxon prosaïque qui chante God Save the King dans ses stades ou écrit In God We Trust sur ses billets.

Gilles-William Goldnadel

Surtout nos voisins de l’autre côté de la Manche n’ont pas connu la terrible et inutile cruauté de notre Révolution française toujours religieusement célébrée.

Ils n’ont pas massacré des innocents dans leurs prisons, enfermés rien que pour leurs noms.

Étrange d’ailleurs comment la gauche extrême, farouche opposante à la peine de mort pour certains criminels du 9.3 ou d’ailleurs, assume les massacres des innocents de 93 avec ferveur.

Les Britanniques n’ont pas assassiné leur reine ni maltraité son malheureux fils prisonnier.

Moi le laïc mécréant, je me surprends à envier l’esprit de transcendance de l’Anglo-Saxon prosaïque qui chante God Save the King dans ses stades ou écrit In God We Trust sur ses billets.

Il est vrai que ma laïcité est un calvaire depuis que les mêmes qui traquent sans merci les crèches et les crucifix sont ceux qui défendent les voiles et les burkinis.

Ce n’est pas tant que je jalouse la monarchie parlementaire anglaise. Et je me garderai bien d’idéaliser la monarchie républicaine française d’hier, que je me prends à regretter.

Cette dernière était taillée sur mesure et par un général de haute stature à qui une troublante destinée avait offert jusqu’au nom de la France ancestrale et tribale.

En France, de Charybde en Scylla, de référendum piétiné en migrations invasives imposées, ni son peuple abusé ni son pays effrayé ne sont plus souverains dans une Europe sans frontières.

Gilles-William Goldnadel

Cette monarchie parlementaire française offrait à ce monarque républicain, oint par son peuple souverain, la quasi-certitude de disposer d’un parlement qui lui ressemblerait et lui permettrait de gouverner démocratiquement mais efficacement.

Mais dans une France sans transcendance et donc davantage encore soumise à la corrosive décadence, le temps de la médiocrité idéologique a accompli lentement sa basse besogne.

De Charybde en Scylla, de référendum piétiné en migrations invasives imposées, ni son peuple abusé ni son pays effrayé ne sont plus souverains dans une Europe sans frontières, aux cent langues mais sans âme.

Et voilà que le dernier suzerain qui, hier encore se tenait pour Jupiter, n’ayant ni l’humilité souveraine de la reine d’Angleterre ni la grandeur hautaine de Charles de France, a perdu en route son sceptre parlementaire.

Voilà pourquoi, sans mésestimer ses tourments à venir, j’envie un peuple qui a reconquis à grand prix sa souveraineté tandis que le nôtre aura perdu la sienne, trahi par un empire, un régime, ses suzerains, son système.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel pour Dreuz.info

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