
Quoique la plupart des journaux au Québec rendent hommage à la reine Élisabeth II, décédée hier, dans son éditorial du journal Le Devoir, Marie-Andrée Chouinard souligne l’ambivalence des Québécois à son égard :
« Le Québec rechigne sur cette monarchie (…) — en mai, (les Québécois) souligne la fête des Patriotes, alors que le reste du Canada célèbre la fête de la Reine. Quoi qu’on en dise, la cheffe de l’État au Canada était la reine Élisabeth II, et c’est désormais Charles III qui occupera cette fonction. (…)Les Québécois rendent hommage au personnage, mais honnissent le fait d’être encore légalement soumis à la Couronne. »
Ledevoir
Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit la page éditoriale du Toronto Sun, du 8 septembre.
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ÉDITORIAL : La monarchie durable d’une reine remarquable
Pour les Canadiens, son titre officiel de monarque britannique le plus ancien de l’histoire était « Elizabeth II, par la grâce de Dieu, reine du Royaume-Uni, du Canada et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la foi ».
Son règne de 70 ans a comporté de nombreuses visites au Canada, la plus historique étant le Rapatriement de la constitution du Canada lorsque, le 17 avril 1982, elle a signé la Loi constitutionnelle – contenant la Charte des droits et libertés – avec le premier ministre Pierre Trudeau, à Ottawa.
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Son décès à l’âge de 96 ans marque la fin d’une époque, d’une vie consacrée à un service loyal au Royaume-Uni et aux 53 autres nations du Commonwealth.
Après avoir été témoin des dommages causés à la monarchie et à sa propre famille par son oncle, Édouard VIII, qui a abdiqué de façon inattendue pour épouser Wallis Simpson, une Américaine divorcée, Elizabeth est restée fidèle à sa promesse de rester reine jusqu’à sa mort.
Si sa perte sera surtout ressentie au Royaume-Uni, où la grande majorité des gens n’ont jamais connu d’autre monarque qu’elle, elle aura également des répercussions dans le monde entier.
Cela s’explique par l’affection largement répandue pour la défunte reine, même parmi ceux qui ne sont pas en faveur du maintien de la monarchie, compte tenu de sa conduite impeccable en public et en privé, exempte des scandales qui ont frappé de nombreux autres membres de la famille royale.
Elizabeth II n’était pas une simple figure de proue.
Elle s’est intéressée activement aux affaires mondiales dès qu’elle est devenue reine en 1952, à l’âge de 25 ans, à la suite du décès de son père, le roi George VI.
Il y a quelques jours, le 6 septembre, elle a rencontré la nouvelle première ministre britannique Liz Truss à Balmoral, où elle a passé ses derniers jours, pour lui demander de former un gouvernement après la démission de Boris Johnson.
Elle a conseillé 14 premiers ministres britanniques en tout, à commencer par Winston Churchill en 1952.
Même si elle a côtoyé la royauté toute sa vie, Élisabeth II n’a jamais perdu sons sens commun, sa capacité à mettre les gens ordinaires à l’aise.
Elle était toujours présente, qu’il s’agisse de deuils avec sa nation en périodes de tragédie nationale, de ses messages annuels de Noël, de sa vie de fille, d’épouse, de mère, de grand-mère et d’arrière-grand-mère dévouées, ou encore de son affection pour ses chiens de compagnie souvent incorrigibles.
Qu’elle repose en paix.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
Source : Torontosun
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Cet article souligne bien l’ambivalence ressentie par beaucoup et l’incertitude autour de la personne de Charles III. Elizabeth II était respectée, et avec elle l’institution monarchique, parce qu’elle avait trouvé l’équilibre entre la transcendance ou la dignité inhérentes à la fonction et l’humanité dans la proximité. Charles, trop sensible et émotif, et qui a besoin de plaire, a sauté à pieds joints dans le 2ème volet en oubliant l’aura mystérieuse du premier. A partir de là, la porte est ouverte pour que les sentiments pour l’institution dépendent des sentiments pour la personne de façon assez exclusive. A moins que Charles arrête de donner son opinion politique, je ne vois pas comment les turbulences pourraient stopper (plusieurs pays veulent quitter le Commonwealth). Il est déjà encensé comme de gauche progressiste écolo. Les gens ont besoin d’une stature hors du temps, intemporelle, qui soit un repère stable, pas d’un bobo qui épouse les modes.
Sans oublier que Charles a fait des déclarations islamophiles très inquiétantes…
Exact. Il faut voir s’il va changer et apprendre à se dominer.
Le pauvre a 74 ans, il est trop tard ! Un autre vieillard sur le trône, et si la santé de fer apparemment léguée à la famille par sa grand-maman Bowes-Lyon continue à favoriser les héritiers de la couronne, celle-ci devra se poser sur une succession de têtes grisonnantes aux cheveux clairsemés (s’il en reste!). Pas très réjouissant.
Dommage à mon humble avis que la couronne anglaise n’ait pas eu la sagesse d’imiter Su Majestad El Rey Don Juan Carlos I, qui transmit la couronne à un couple de jeunes gens plus proches du peuple espagnol et plus aptes à en supporter le poids.
Mais bon, si les Anglais sont satisfaits avec Charles III, c’est l’essentiel.
J’aurais préféré William et Kate, qui ressemblent beaucoup à Elizabeth II, qui savent garder cette saine distance tout en incarnant des valeurs simples (et non politisées) dans lesquelles se reconnaissent les citoyens de tous bords. Mais le protocole est ainsi… ! Espérons que Camilla (que j’apprécie bien plus Diana – je sais ce n’est pas populaire) aidera Charles III à conserver en vue les enjeux essentiels qui ne sont pas le climat mais le Commonwealth, la monarchie, la tradition.
Oui, je pensais que Charles abdiquerait car il est trop vieux pour commencer à régner, mais ça finira par arriver, William sera roi.
Désolée si je choque certains mais cette femme n’a jamais eu de responsabilité politique, elle n’a jamais dû travailler pour gagner sa vie, elle avait un rôle de potiche milliardaire et tout le monde se pâme devant ses 6000 robes et le fait qu’elle choisisse astucieusement entre ses rubis et ses diamants ou entre telle ou telle couleur de tenue pour faire passer des messages aux gens qu’elle recevait, ça me débecte.
Quand on voit ce que sont devenus la plupart de ses enfants, franchement côté éducation ce n’est pas une réussite non plus!
Je ne dis pas que c’était une mauvaise personne, mais cela ne vaut pas tout ce cinéma qui me fatigue.
Quand j’entends les journalistes faire leur midinette et se demander si son corps va être ramené à Londres en train ou en avion, j’ai envie de leur proposer le char à voile.
Impossible de ne pas penser à Luc 6, 26 Malheur à vous lorsque tous les hommes diront du bien de vous, car c’est ainsi qu’agissaient leurs pères à l’égard des faux prophètes!
En fait, alors qu’elle n’avait que 18 ans en 1944, elle s’est portée volontaire et s’est jointe à la branche féminine de l’armée britannique. Après une une formation elle a servi comme mécanicienne puis conductrice d’ambulances et de camions militaires.
Une fois, devenue reine, elle a du se conformer aux exigences protocolaires de la fonction ….
En effet, si vous ne vous êtes pas encore débarrassée de votre TV, vous n’avez pas fini de souffrir : il y a encore 9 jours jusqu’aux obsèques de SM Elizabeth II et les ‘journalistes’ (qui n’en savent d’ailleurs pas plus que vous sur la défunte souveraine) vont se contenter de copier-coller les informations reçues de la ‘perfide Albion’, de sorte qu’ils consacreront bien moins de temps à endoctriner le public sur les bienfaits dont les inonde la clique islamo-gauchiste.
Entre parenthèses, loin d’adoucir les mœurs, la lecture de la Bible vous rend bien aggressive et bien amère – oops, pardon, c’est la musique qui est censée avoir cet effet !
Malheureusement, ils profitent de l’événement pour distiller la propagande gauchiste. Sur C news, pourtant plus conservatrice que ses consœurs, une intervenante a expliqué que Charles III était plus jeune d’esprit que la PM Liz Truss, pourtant plus jeune que lui en âge, parce qu’il épousait des idées de progrès : ne pas virer les clandestins rwandais, mettre des gardes noirs à Buckingham Palace, donner son empreinte carbone. Ça ne s’invente pas…
« elle n’a jamais dû travailler pour gagner sa vie, elle avait un rôle de potiche milliardaire »
Elle n’avait certes pas de pouvoir politique, mais elle avait un pouvoir de relations publiques important. Et elle incarnait cette stabilité qui se pose au dessus des politiques, qui au fil du temps, se révèlent être des vauriens. A part Margaret Tatcher, Ronald Reagan, Donald Trump et Benjamin Netanyahou, combien de dirigeants politiques se sont élevés au dessus de la médiocrité, de l’hypocrisie et de la corruption ? La reine incarnait cette élévation. Et je suis d’accord avec vous, les médias vont vous rebattre les oreilles pendant des jours et des jours. Mais à qui la faute, si ce n’est à ceux qui allument le poste ?
J’ai vu un sondage sur je ne sais plus quelle publication web, qui demandait aux lecteurs s’ils pensaient que la France serait mieux lotie avec une monarchie. Réponse : un oui écrasant. Comme je suppose que cela ne vient pas d’une nostalgie envers les Bourbon, c’est bien que les gens en ont assez des gesticulations des politiciens.
Le RU est en train de sombrer comme la France par un grand remplacement et une islamisation conquérante tandis que le wokisme détruit les repères et l’idée même de révolte. Mais il y a une chose que les Brtish ont de plus que nous, c’est la stabilité institutionnelle qui leur donne l’efficacité exécutive et législative que nous n’avons plus. Leur monarchie constitutionnelle fonctionne mieux que notre République.
Une autre perception, celle de Philippe Bilger, qui fait la part des choses, entre la fonction et la personne :
https://www.philippebilger.com/blog/2022/09/elizabeth-ii-une-reine-de-dignit%C3%A9.html
Marie, le but d’un monarque dans une monarchie constitutionnelle est d’effectuer le travail le plus difficile qui soit : avoir de l’autorité sans aucun pouvoir. Observez n’importe quel chefaillon en entreprise ou dans la politique, il se gargarise de la moindre parcelle de pouvoir qu’on lui donne pour en abuser. Elle obeissait à un protocole strict qui lui disait quoi lire, quoi dire (ne rien dire en fait), où se déplacer. Et elle était payée en retour pour cela. Mais ce qu’on attendait d’elle aussi et surtout, c’est d’incarner 1000 ans d’histoire dans ses veines, depuis Guillaume Le Connquerant, en représentant la permanence, la tradition, le socle qui ne vacille pas quand tout vacille (et de travers en plus). A l’heure où le pathos est partout, où le tactile remplace les actes, oû les étreintes infantilisantes de Méghan ou les yeux embués du nouveau roi font se pâmer les journalistes, j’ai personnellement la nostalgie de cette dame qui ne traitait pas ses sujets comme tout dirigeant aime le faire aujourd’hui : dans la peur, la soumission, la fragilité, l’irresponsabilité.