Publié par Jean-Patrick Grumberg le 5 septembre 2022
James Comey, le directeur discrédité, viré du FBI, qui fit espionner la campagne de Donald Trump, échappe encore à la justice

Mentir devant le Congrès est punissable de prison. Pas pour James Comey, qui a lui-même reconnu avoir menti devant une commission d’enquête. Faire passer des informations du FBI aux médias : prison. Sauf pour Comey, qui s’en est même vanté.

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Un juge vient de rejeter la plainte de Carter Page, ancien membre de l’équipe de campagne du candidat Donald Trump, contre James Comey et le FBI pour espionnage abusif et falsification de documents auprès de la cour FISA, le tribunal secret de surveillance du renseignement étranger.

Un juge fédéral a rejeté le procès intenté par Carter Page en novembre 2020 contre le FBI et l’ancien directeur James Comey, qui l’ont surveillé de manière inappropriée en vertu d’un mandat FISA trafiqué.

La plainte déposée par Page accusait le FBI, le Département de la Justice (DOJ), James Comey et un certain nombre de responsables du FBI impliqués dans l’enquête sur le faux dossier fabriqué par Hillary Clinton et le Comité national Démocrate pour accuser Donald Trump de collusion avec la Russie, d’avoir violé les droits constitutionnels de Page « et d’autres droits légaux en relation avec la surveillance illégale et l’enquête sur lui par le gouvernement des États-Unis. »

  • En 2016, le FBI a surveillé M. Page en vertu d’un mandat obtenu auprès d’une Cour FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act).
  • Pour obtenir le mandat, le FBI a dissimulé les preuves qui disculpaient Page, a constaté l’inspecteur général du DOJ Michael Horowitz dans son rapport de 2019.
  • Le 5 février 2020, le nouveau directeur du FBI, Christopher Wray, a reconnu, lors d’un témoignage devant la commission judiciaire de la Chambre des représentants dirigée par les Démocrates, que le ministère de la Justice et le FBI avaient illégalement surveillé Carter Page lorsqu’ils ont utilisé le dossier non vérifié de l’ex-espion britannique Christopher Steele pour obtenir quatre mandats en vertu de la Foreign Intelligence Surveillance Act contre l’associé de la campagne Trump, Carter Page.
  • Kevin Clinesmith, alors avocat du FBI, a admis avoir falsifié la demande initiale de mandat FISA en mentant sur le travail antérieur de Page en tant que source pour la CIA.
  • Stephen Somma, alors enquêteur du contre-espionnage au FBI et agent chargé de l’enquête sur l’affaire Page, « a trompé les avocats du département de la Justice et leur a caché des informations concernant le statut de Page en tant que contact opérationnel de la CIA » et les a tenus dans l’ignorance des « partis pris politiques et de la source de financement » de Christopher Steele qui a rédigé le dossier russe accusant Trump.

Malgré tout cela, le juge Dabney Friedrich, nommé par le président Trump, dans une décision rendue jeudi 1er septembre, a rejeté la plainte de Carter Page. Et cela, tout en rappelant et confirmant qu’il y a « peu de doutes que l’agence ait commis des actes répréhensibles ».

Dans son raisonnement, il reproche à Page de ne pas avoir apporté la preuve que Comey, directeur du FBI, a approuvé et facilité la demande de mandat faite par le FBI auprès de la Cour FISA…

Voici les contorsions auxquelles s’est livré le juge pour protéger le marécage de Washington :

« Page allègue que les défendeurs individuels ont violé les §§ 1809(a) et 1810 à la fois en s’engageant illégalement dans une surveillance électronique et en utilisant ou en divulguant les fruits de cette surveillance. … Chaque défendeur prétend que Page n’allègue pas suffisamment qu’il a violé la loi », écrit Friedrich. « La Cour estime que les réclamations ne sont pas prescrites, mais que Page ne formule aucune réclamation contre l’un des défendeurs individuels. »

« Certains des défendeurs, tels que Comey, McCabe, Strzok et Lisa Page, auraient approuvé, encouragé et facilité l’enquête de Page et les demandes de mandat », poursuit le juge, ajoutant : « Est absente de la plainte toute allégation selon laquelle ces quatre défendeurs auraient participé à la rédaction ou à l’examen de fond des demandes défectueuses elles-mêmes, et encore moins qu’ils auraient effectué la surveillance FISA et acquis les communications de Page. »

« Si elles sont prouvées, ces allégations démontrent clairement des actes répréhensibles… mais Page n’allègue pas que l’un des défendeurs individuels, y compris les défendeurs inconnus John Doe et ceux qui sont les plus responsables des erreurs critiques des applications, a pris part à l’obtention des informations de surveillance, soit en installant les dispositifs, soit en recueillant ou en écoutant les communications de Page », a écrit le juge.

« Ainsi, la Cour ne peut pas déduire de manière plausible de cette plainte que l’un des défendeurs individuels, connu ou inconnu, s’est livré à une surveillance électronique, en violation des §§ 1809(a) et 1810 », écrit Friedrich.

https://www.documentcloud.org/documents/22273850-page-v-comey-et-al-mo

Au moment de rédiger cet article, on ne sait pas si Carter Page fera appel de la décision.

Conclusion

Je l’ai écrit, en 2017, en 2018 et en 2019, que Donald Trump avait fait une promesse de campagne qu’il ne tiendrait pas, celle de « nettoyer le marécage puant de Washington ». J’ai dit que le marécage est bien plus grand et plus profond que ce que s’imagine Donald Trump. J’avais raison, j’aurais préféré avoir tort.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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