L’automne arrive, et le froid va venir bientôt. Une angoisse s’empare des populations européennes, à juste titre. L’hiver en Europe sera rude. Les prix du gaz, et de l’électricité explosent.
Certains gouvernements ont mis en place des boucliers tarifaires aux fins de protéger partiellement leurs populations en prenant en charge une large part des hausses de prix, mais comme le répétait souvent Milton Friedman, il n’y a pas de repas gratuit, autrement dit, tout a un coût, et ce qui ne sera pas payé directement par les personnes sera payé par elles indirectement, : les gouvernements vont devoir creuser leurs déficits budgétaires, emprunter, s’endetter plus encore, et les populations paieront plus tard ce qui découle de déficits, emprunts, endettement.
Les entreprises ne bénéficient, elles, pour l’heure d’aucun bouclier, ce qui signifie que, sauf changement majeur et rapide, leurs coûts de production vont s’accroitre démesurément, et fera que ce qu’elles produisent ou les services qu’elles offrent vont connaitre de très fortes hausses, et pour certaines, faire faillite.
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L’inflation revient (elle découle), et elle pourrait s’emballer. Le niveau de vie baisse et va baisser encore. Des coupures tournantes d’électricité auront sans doute lieu. Le charbon fait son retour, ainsi que le bois de chauffage, qui lui-même voit son prix augmenter (nombre de forêts européens subissent des coupes importantes et reculent, dès lors).
La terrible situation qui s’annonce sera attribuée aux sanctions européennes contre la Russie et aux décisions prises par Poutine de ne plus fournir de gaz à l’Europe, et les discours disant qu’il faut lever les sanctions et adopter une attitude plus conciliante vis-à-vis de la Russie et de Poutine vont se faire entendre.
Ils se font d’ores et déjà entendre, et ce n’est sans doute qu’un début.
Les gouvernements rappelant que céder à la Russie et à Poutine impliquerait d’abandonner l’Ukraine et d’adopter une attitude plus soumise face au dictateur russe, et signifierait un abandon des valeurs essentielles de la civilisation occidentale pourraient devenir très impopulaires (et c’est d’ailleurs ce qu’espère Poutine : comme le disait récemment un commentateur, les officiers russes sont nuls, l’armée russe est tout au bord de la débâcle, mais il peut rester à Poutine le Général Hiver).
Aucun dirigeant européen ne dira qu’il aurait mieux valu que les pays européens ne se placent pas un seul instant en dépendance d’une puissance potentiellement ennemie, et aucun ne le dira parce que lorsque le Président Trump a dit qu’il était dangereux que les pays européens se placent en dépendance de la Russie, aucun dirigeant européen n’a prêté attention aux mots du Président Trump, qu’il était de bon ton en Europe de toujours critiquer, fustiger et trainer dans la boue.
Aucun dirigeant européen vraisemblablement ne dira non plus qu’en cédant aux discours écologistes, ils ont tous fait fausse route, et placé l’Europe dans une impasse tragique.
Au nom d’un réchauffement climatique anthropique qui n’existe pas, une chasse au dioxyde de carbone a été menée, les énergies fossiles ont été diabolisées et conduites vers l’obsolescence de manière accélérée. L’énergie nucléaire a elle-même été définie, de manière irrationnelle et infondée, comme très dangereuse, et à abandonner.
L’avenir devait être les énergies renouvelables, panneaux solaires et éoliennes.
Ce qui n’a pas été dit, ou très insuffisamment, est que ces énergies sont intermittentes, doivent aller de pair avec d’autres sources d’énergie quand le soleil et le vent font défaut, et ne peuvent en aucun cas être suffisantes pour approvisionner en énergie des pays entiers.
Le fait que l’écologisme constituait une impasse tragique était évident dès que l’impasse a commencé à prendre forme, mais ceux qui le disaient étaient réduits au silence: je le sais, j’ai fait partie de ceux qui le disaient, et j’ai publié en 1992 avec Max Falque un livre appelé Ecologie et liberté*.
Faire demi-tour serait indispensable, et au point où en sont les choses, ne pourrait éviter des années douloureuses, mais hélas, nul dirigeant européen n’envisage un seul instant de faire demi-tour.
L’écologisme règne et c’est un dogme méta-religieux unanimement partagé par ceux qui gouvernent ou aspirent à gouverner, mais aussi par les grands médias et les intellectuels qui ont la parole.
L’impasse tragique va dès lors persister, et la douleur s’accentuer.
J’ai publié il y a quelques années un petit livre appelé Comment meurt une civilisation*. J’y traite de tout ce qui mutile les sociétés europeennes et les conduit vers le crepuscule.
Je pense avec tristesse que le livre est, comme je le prévoyais quand je l’ai écrit, plus que jamais d’actualité.
© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
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M Millière,
Je suis d’accord sur un point essentiel de votre article: conformément au discours de D. Trump, l’Europe n’aurait jamais dû être dépendante de la Russie pour son énergie. La France, à ce titre est plutôt une bonne élève puisque ses importations de gaz en provenance de Russie étaient déjà limitées.
Cependant, dépendre de dictatures islamiques n’est pas une meilleure politique. C’est pourquoi l’Europe doit tendre à devenir autosuffisante en énergie. Cependant, elle ne produit elle-même ni gaz ni pétrole et revenir au charbon, énergie polluante au rendement médiocre, n’est guère envisageable.
C’est là que nous avons une divergence car, même si je crois que nous devons nous appuyer sur une production nucléaire de l’électricité, je suis plus ouvert que vous aux autres productions.
Ainsi, je tiens à corriger une erreur: l’utilisation du bois pour le chauffage ne nuit en rien aux forêts. Bien au contraire ! L’exploitation rationnelle en est un des moyens de leur entretien, d’ailleurs, la surface forestière est en constante augmentation depuis 1850 (elle a augmenté de 3 millions d’hectares depuis 1985). Les nouvelles techniques des granulés permettent d’exploiter la sciure des scieries et ce mode de chauffage est très économique (2,5 fois moins cher que le gaz ou l’électricité). De fait, plus de 7 millions de foyers ont adopté les chaudières au bois et en 2023, nous aurons dépassé les 9 millions, soit plus que le nombre de foyers recourant à l’électricité.
Le bois est une richesse de la France et nous aurions dû l’exploiter bien plus tôt que sous l’actuelle contrainte.
Je pense aussi que les éoliennes, notamment offshore, bien moins intermittentes, seront peu à peu un élément important de notre production d’énergie auprès du nucléaire (on peut atteindre 30GW en 2035, soit 50% de la production nucléaire).
Il convient pour l’Europe de s’émanciper des énergies fossiles, non pour de douteuses raisons écologiques (quoique la pollution urbaine n’est bonne pour personne) mais pour être enfin indépendants des tyrans du monde.
Les USA ne veulent surtout pas qu’ils ait une quelconque union entre l’Europe et al Russie.
La Russie de Poutine est une puissance ennemie du monde occidental et aucune alliance avec elle ne serait possible sans un changement de regime en Russie. Une union avec elle est encore moins envisageable. Poutine doit être vaincu. Il restera à voir la situation ensuite.
L’Europe n’a aucune envie de s’allier avec Poutine. Certains pays ont cru qu’en commerçant avec la Russie elle rentrerait dans la communauté des nations démocratiques mais ce fut une erreur.
L’Europe doit trouver sa propre voie vers l’indépendance énergétique.
Ce que vous appelez “la communauté destinations” ne concerne que les USA et l’Europe. Le reste de la planète s’en fout d’une guerre qui ne concerne que des blancs.
Ni les éoliennes ni le bois ne sont une issue. Le charbon reste abondant et est tres utilisable. Des technologies recentes le rendent bien moins polluant. Les ressouces de la terre restent tres abondante si on ne saborde pas leur utilisation. Les Etats-Unis étaient exportateurs d’énergie et autosuffisants en janvier 2021. Ils peuvent le redéfinir. La France avait un immense atout avec le nucleaire. Elle l’a largement sabordé. Cordialement
Je ne comprends pas pourquoi vous maintenez ce discours. Quand le bois satisfairt déjà un tiers des besoins en chauffage des Français et que ce mode est en augmentation constante, pourquoi le dénigrer ainsi ? J’ai une chaudière au bois depuis 3 ans et je m’en félicite chaque hiver.
L’éolien c’est plus de 25% de la production d’électricité britannique grâce au offshore. Nous avons largement la capacité d’égaler cela.
Il ne faut pas tenir un discours écologique inversé et affirmer que parce que les écolos diraient qu’il faut se passer du nucléaire il nous faudrait affirmer que seul le nucléaire fonctionne. C’est factuellement faux.
Si nous voulons, européens, nous émanciper des tyrannies, il nous faudra à terme passer au tout électrique pour les transports et donc augmenter en la diversifiant notre production.
Je ne dis pas que seul le nucléaire fonctionne. Je dis que les autres solutions dont vous parlez sont des solutions d’appoint. Les éoliennes fonctionnent de manière intermittentes et doivent être couplées à des centrales thermiques où qu’elles soient. Elles massacrent les oiseaux. Je vis à coté d’un Etat, la Californie, qui a mise sur les éoliennes et il y en a partout. J’ai publié quand j’étais président de l’institut Turgot à Paris un livre de Paul Driessen qui donné sur le sujet tous les détails requis. Je n’ai pas les données pour la France, mais à l’échelle européenne, les forêts reculent et sont sacrifiées de manière inutile. Le nucléaire couplé aux barrages et à quelques centrales thermiques permettrait à la France une autonomie énergétique. Je fais installer des panneaux solaires sur ma maison parce que je vis à Las Vegas où le soleil brille intensément 360 jours par an. Si je vivais à Chicago, je ne ferais pas ce choix du tout. Les technologies actuelles ne permettent pas de passer au tout électrique, et Elon Musk, qui a connu les Tesla, le dit lui-même. Il reste du pétrole, du gaz, du charbon, etc. Il y a le nucléaire, le phovoltaique la ou les conditions. le permettent. Les choix faits en Europe sont ineptes et destructeurs. L’administration Biden fait les mêmes choix. Ne croyez pas que je ne me documente pas. Je travaille ici pour plusieurs think tanks et je connais les meilleurs spécialistes.
Je pense que chaque pays doit exploiter au mieux ses propres ressources. Pour ce qui concerne la France, les 16 millions d’hectares de forêts peuvent être judicieusement mises à contribution. Je le répète, la forêt rationnellement exploitée ne recule pas, au contraire ! Une énergie qui satisfait aux besoins de chauffage d’un tiers de la population avec un fort développement n’est pas un “appoint” mais une opportunité.
Par ailleurs, vous vous trompez: l’Europe a gagné en superficie de forêts depuis 50 ans dont 90 000km2 depuis 1990. Et ceci malgré, grâce, à une exploitation qui a augmenté de 50%.
Certes, il reste du gaz et du pétrole mais ailleurs, et dans des contrées peu fréquentables. Le tout électrique n’est pas pour demain mais plus nous nous en rapprocherons, moins nous donnerons aux dictatures qui nous fournissent. Et l’hydrogène viendra sans doute prendre le relai.
Vous avez raison d’installer des panneaux photovoltaïques chez vous Tous les foyers du sud de la France devraient posséder un chauffe-eau solaire (40% de la consommation domestique).
Ce ne sont pas les éoliennes qui nuisent aux oiseaux mais la baisse de la masse de vivant. La population d’oiseaux baisse partout, même où il n’y a pas d’éoliennes car la nourriture se fait rare.
Pour ce qui concerne les éoliennes, le offshore est une solution à l’intermittence (25% de la production au R.U, on est loin d’un simple appoint) laquelle touche également les réacteurs nucléaires qui doivent s’arrêter régulièrement pour maintenance. Chaque ressource est complémentaire pour nous rendre énergétiquement autonome.
Vous ne pouvez accuser l’Europe de se rendre dépendante des dictatures et lui reprocher de chercher à exploiter au mieux ses ressources.
C’est la seconde fois que vous qualifiez l’énergie nucléaire de source intermittente en raison des arrêts de maintenance. Cela relève de votre liberté d’expression.
Votre voiture nécessite des révisions régulières, la qualifiez-vous également de moyen de locomotion intermittent ?
Ma voiture a c’est vrai besoin de révisions régulières et est susceptible de tomber en panne. Ces temps d’indisponibilité, ses risques de pannes s’étendent quand mon véhicule prend de l’âge, si bien qu’au bout d’un moment il est plus rentable de le changer.
Une centrale neuve ne nécessite que quelques semaines par an de maintenance (notamment pour les contrôles, le chargement du combustible,…) mais au fur et à mesure que la centrale vieillit, les contrôles sont plus nombreux, plus lents et plus coûteux. Un contrôle décennal peut ainsi durer plusieurs mois. Idem pour un grand carénage (prolongation de la durée de vie d’un réacteur).
Vous ne répondez pas à la question.
J’ai répondu mais pour en être convaincu il faut connaître la signification des mots. Intermittent: “qui s’arrête et reprend par intervalles” (Petit Robert).
On voit que le nucléaire est une énergie intermittente dont les moments d’inactivité s’accroissent au fur et à mesure que l’installation vieillit.
Vous êtes d’une mauvaise foi ahurissante.
Comme vous dîtes, cela relève de votre liberté d’expression.
Puisque Monsieur Millière a parlé de la Californie, quelques précisions supplémentaires.
Depuis quelques années, chaque fois qu’il y a une vague de chaleur, nous avons des coupures d’électricité. La raison en est très simple : 20 % de l’électricité produite en Californie vient de sources renouvelables, qui ne peuvent pas assurer quand la demande augmente fortement.
Je suis tout à fait pour les énergies dites propres, mais je pense qu’elles ne sont pas (encore ?) en mesure d’assurer une alimentation fiable. La Californie a fait l’erreur de se lancer trop vite dans le renouvelable (le Texas aussi, souvenez-vous), et nous en voyons les conséquences aussi en-dehors des vagues de chaleur puisque tous les foyers ont une coupure d’électricité une heure par semaine, justement parce que la compagnie d’électricité ne peut pas répondre à la demande.
La solution, à mon humble avis ? Diversifier, rester lucide, et choisir la meilleure solution au cas par cas. Les panneaux solaires sont une bonne solution à Las Vegas, mais pas partout.
Californienne, je ne dis pas autre chose. Je pense effectivement qu’il faut diversifier. Les éoliennes sont efficaces là où il y a du vent, surtout offshore comme le solaire est efficace sur les territoires ensoleillés.
Tout miser sur une seule production est une erreur. Pour information, en période de vagues de chaleur, le nucléaire doit également freiner sa production en raison de la température de l’eau servant au refroidissement des réacteurs.
Ce que je dis est, justement, que les pays doivent s’appuyer sur leurs propres possibilités de production pour s’affranchir de leur dépendance aux pays producteurs d’énergie fossile, pour la plupart des tyrannies hostiles.
En France, nous avons une capacité nucléaire à préserver mais également des forêts à exploiter (mode en plein développement, bien au-delà d’un simple “appoint”), des régions très ensoleillées qui doivent s’équiper, des possibilités importantes d’éoliennes offshore, la production de biogaz augmente de 50% par an, …
Tout sera bon pour forger notre indépendance énergétique dès que possible.
Cher Monsieur,
concernant la “crise “énergétique en Europe, je n’ai pu trouver que deux explications:
1) L’ irrationnelle:
On peut la résumer en une seule phrase:” L’étrange suicide de l’Europe”.
2) La rationnelle:
L’anomie, l’anarcho-tyrannie, la paupérisation, l’effacement des valeurs fondamentales (famille, foi, patrie) sont délibérément imposés aux populations par des gouvernements majoritairement socialistes ou socio-démocrates , l’ “Union” Européenne et des individus tels que, par exemple, Soros ou Schwab. Par exemple, Schwab a ouvertement déclaré lors du dernier Forum de Davos: ” Nous sommes la nouvelle élite mondiale.”
A moins d’arrêter les sanctions des pays européens contre la Russie, la guerre en Ukraine ne ferra qu’accroître la pauvreté pour tout de contient européens. Cela adviendra en quelques décennies ou plus probablement en quelques années.
PS: Pourquoi la moitié des centrales nucléaires en France sont-elles en entretient? L’explication est venue de l’ancien directeur d’EDF. Pour des raisons d’économie EDF ne peut pas investir trop d’argent dans des centrales qui font fermer d’ici cinq ou dix ans. Seront- elles”remplacées” par des moulins à vent et des lanternes magiques? “Merci” Choupinet, alias Le poudré, alias Micron (pardon je voulais dire le “président” Macron).
Lenardon
Il y a un glissement de l’Europe vers la destruction, c’est exact, et le projet Néo-communiste formule à Davos vise cette destruction et la mise en place d’une nomenklatura mondiale censée régir le monde: l’élite dont parle Schwab. L’issue n’est en aucun cas un rapprochement avec la Russie, et avec les ennemis du monde occidental, mais dans un retour à l’affirmation des valeurs essentielles de la civilisation occidentale. J’aimerais penser que ce retour sera possible, j’en doute, hélas. La France a saborde son secteur nucleaire au nom de l’écologisme soutenu à Davos, et c’est un désastre absolu.