Publié par Guy Millière le 13 septembre 2022

J’ai beaucoup critiqué Emmanuel Macron.

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J’ai beaucoup critiqué Emmanuel Macron, et je continuerai à le faire. J’ai beaucoup à lui reprocher. Son mépris affiché pour les pauvres il y a quelques années a été indigne. Son comportement vis-à-vis des gilets jaunes a été ignoble. Ses obsessions écologiques sont ineptes et délétères. Sa gestion de la pandémie a suscité maintes fois ma colère et cela fait plus de trois ans que je ne suis pas venu en France pour éviter des formalités absurdes auxquelles je ne me suis jamais plié. Son récent voyage en Algérie ne peut que susciter la consternation. Qu’il ait accusé la colonisation française de crime contre l’humanité est ignoble et impardonnable. Mais je dois le dire, son attitude face à la Russie et à l’Ukraine font partie de ce qui peut se trouver de moins indigne sur le lamentable horizon politique français d’aujourd’hui.

Quand il a parlé de la résistance héroïque du peuple ukrainien, ses mots ont été critiqués, ces mots étaient pourtant justes. Le peuple ukrainien résiste héroïquement face à un agresseur abject. Et quand Macron a dit que le peuple ukrainien mérite le soutien de la France et des Français, ses mots étaient justes aussi : le peuple ukrainien mérite le soutien de la France et des Français, et quand il a dit que la liberté avait un prix et a demandé aux Français de le comprendre, il avait raison, la liberté a un prix, et il faut parfois le payer.

 Il y a chez Macron une volonté malsaine de justifier par la guerre russe contre l’Ukraine ce qui relève de décisions ineptes et catastrophiques des gouvernements français successifs, et cette volonté est malsaine, mais il n’empêche : la guerre russe contre l’Ukraine est criminelle, les sanctions prises contre la Russie sont pleinement légitimes. Elles devraient se trouver accentuées, et elles commencent à porter leurs fruits. 

Les dirigeants européens (tout particulièrement les dirigeants allemands) ont eu très gravement tort lorsqu’ils ont noué des liens commerciaux avec la Russie et se sont placés en dépendance énergétique vis-à-vis d’elle. Se placer en dépendance d’un dictateur ennemi est se rendre vulnérable. La stupidité et l’aveuglement ont toujours des conséquences tragiques. Les dirigeants européens auraient plus gravement tort encore s’ils cédaient au chantage du dictateur russe, et ils montreraient qu’ils ont la dignité d’un paillasson. 

Je dois le dire : je ressens de l’horreur et du dégoût face aux propos d’un certain nombre de responsables politiques français qui trouvent des excuses au dictateur criminel russe, qui disent que «la guerre en Ukraine n’est pas notre guerre» et que «la France n’est pas en guerre». Et j’ai cessé de pouvoir soutenir Eric Zemmour (que je n’ai soutenu, de toute façon, qu’avec réticence) lorsqu’il a émis des propos très positifs concernant Vladimir Poutine, et c’était avant que Vladimir Poutine lance sa guerre contre l’Ukraine ! J’ai toujours regardé avec une absolue circonspection les dirigeants du Rassemblement National, la plupart de ceux des républicains, et je ne vois pas grand-chose à sauver au sein de la droite française. Je ne vois rien à sauver, cela va de soi, dans l’essentiel de la gauche française, et Ségolène Royal récemment s’est déshonorée, et ses discours parlant de «paix» et de «négociations» n’ont pas effacé ses déclarations falsificatrices et odieuses sur les crimes commis en Ukraine. C’est terrible à dire, mais il n’y a aucun dirigeant politique français susceptible d’accéder au pouvoir que je puisse soutenir en France aujourd’hui. Il n’y a quasiment aucun dirigeant politique européen au pouvoir que je puisse soutenir, hors des dirigeants des pays baltes, de la Pologne et des pays d’Europe centrale, à l’exception de la Hongrie (Viktor Orban est descendu si bas dans mon estime que je n’ai plus aucune estime pour lui). Je peux ajouter pour partie Boris Johnson, qui s’est révélé très décevant au gouvernement du Royaume-Uni, mais s’est comporté dignement vis-à-vis de l’Ukraine.

Oui, la France est en guerre, et au-delà d’elle tout le monde occidental est en guerre. Oui, l’Ukraine est une démocratie et ceux qui me disent que c’est une démocratie imparfaite seraient bien en peine de trouver où que ce soit sur terre une démocratie parfaite, et les imperfections de l’Ukraine ne changent rien au fait que la Russie est une dictature de type fasciste. L’Ukraine est un pays où il y a des oligarques très riches qui sont des hommes qui ont accaparé des richesses au moment de l’effondrement de l’empire soviétique. C’est un pays où, dès lors, il y a de la corruption, mais il y en a au moins autant en Russie, et le gouvernement ukrainien combat la corruption, Poutine ne le combat pas puisqu’il en vit. L’Ukraine est un pays où les élections ont lieu au suffrage universel, où la liberté de parole, jusqu’à l’agression russe, était pleine et entière (présentement l’Ukraine est en état d’urgence pour des raisons qu’il n’est nul besoin d’expliquer). C’est un pays où le désir d’appartenir au monde occidental et de se détacher de la sphère d’influence post soviétique russe était évident et flagrant avant l’agression russe, et n’a pas fléchi depuis, bien au contraire. C’est un pays dont le peuple a élu Président en 2019 un homme qui avait conçu une série télévisée dans laquelle il présentait un personnage qui entendait balayer la corruption, faire du pays une démocratie libérale exemplaire, et prendre pour modèle les Etats-Unis d’Amérique, et quand on a demandé à cet homme qui était son modèle politique, cet homme, Volodymyr Zelensky, a cité immédiatement le nom de Ronald Reagan. Poutine, lui, a réhabilité Joseph Staline, l’un des pires criminels contre l’humanité de l’histoire. Entre l’un et l’autre, le choix est vite fait, et on sait quel est le choix des admirateurs de Joseph Staline. 

Oui, Vladimir Poutine mène une guerre d’agression contre l’Ukraine et a en fait enclenché cette guerre en 2014 en annexant par la force armée la Crimée, et en créant et armant des milices sécessionnistes qui ont créé deux pseudo républiques dans le Donbass ukrainien, et y ont pris les populations civiles en otage, en violation totale de l’accord de Budapest, signé par la Russie en 1994. La guerre actuelle est la continuation, et faute d’être parvenu à renverser le gouvernement ukrainien, Poutine s’est replié dans le Donbass et dans le sud du pays pour y mener une guerre de destruction et y commettre d’innombrables crimes de guerre constitutifs d’un crime contre l’humanité. Poutine ne respecte aucune règle de droit, aucune convention, et n’a aucun respect pour les prisonniers de guerre. Les propagandistes à sa solde tiennent à la télévision russe des discours dignes de ceux de Joseph Goebbels dans les années 1940-45. 

Oui, Vladimir Poutine utilise abondamment les idées d’Alexandre Douguine, idéologue immonde et sans grand intérêt intellectuel (ses écrits mêlent confusément emprunts au slavophile Alexeï Khomiakov et à Halford Mackinder et relents marxistes teintés de national-socialisme et de léninisme façon что делать). Douguine traite les Ukrainiens de « sous-hommes » (untermenschen en version originale) et pense que la Russie alliée à la Chine et à l’Iran doit dominer l’ensemble eurasien et le soumettre à un régime autoritaire par la force et par l’écrasement des Ukrainiens, et d’autres peuples de pays d’Europe centrale (pays baltes, Pologne). 

Oui, il y a un nouvel axe du mal, Russie-Chine-Iran, et cet axe a des projets de domination du monde totalement incompatibles avec la démocratie, le droit et la liberté. 

Oui, les dirigeants d’Europe occidentale aujourd’hui sont de piètres dirigeants, et, souvent, de mauvais dirigeants, et l’Europe se porte très mal en raison de leurs très mauvaises décisions, mais il y a eu chez eux un sursaut de dignité que je dois constater. 

Oui, une large partie de la droite en Europe occidentale et particulièrement en France est nauséabonde, choisit résolument le camp de la dictature, des crimes de guerre et du crime contre l’humanité, et montre à quel point elle est infréquentable. Cette droite se dit parfois gaulliste : je dis qu’elle est pétainiste et qu’elle parle avec des accents dignes de Philippe Henriot, de Marcel Déat et de Jacques Doriot. Trois personnages venus de la gauche qui ont très mal fini.

Et oui, Joe Biden est un homme sénile et corrompu et l’administration Biden est nocive pour les Etats-Unis et pour le monde, et elle s’efforce d’ailleurs de trouver un moyen de signer un accord avec le régime iranien dont les intentions génocidaires envers Israël ne sont un secret pour personne. Elle pensait que Poutine renverserait le régime de Kiev. Poutine ayant raté son coup, et Volodymyr Zelensky s’étant conduit en homme d’Etat, les opinions occidentales ayant soutenu l’Ukraine, l’administration Biden a décidé de soutenir l’Ukraine. Le soutien à l’Ukraine aux Etats-Unis est quasiment unanime, car les Etats-Unis sont un pays où les valeurs éthiques occidentales sont moins érodées qu’en Europe occidentale, et les Etats-Unis soutiennent dès lors l’Ukraine. L’article que j’ai écrit fin juin pour le Gatestone Institute, « Why Putin must be defeated » a été très largement lu (il a été republié par le magazine américain Newsmax, qui tire à un million d’exemplaires et qui est aujourd’hui le principal magazine conservateur aux Etats-Unis) et ce que j’y écris correspond à la vision presque hégémonique des choses aux Etats-Unis. (cf. https://www.newsmax.com/world/globaltalk/putin-ukraine-russia/2022/07/24/id/1080133/

Oui, il y a des projets néfastes qui s’élaborent à Davos, et ils font courir un danger pour la liberté sur terre, mais le danger principal, immédiat, brûlant est incarné par le nouvel axe du mal, et les dirigeants du nouvel axe du mal ne sont pas du tout des ennemis de ce qui s’élabore à Davos. Ce n’est pas un hasard si Klaus Schwab a un buste de Lénine dans son bureau. 

Dans l’immédiat, Poutine doit être vaincu. C’est impératif. Il le sera, et sa défaite est en route. Au stade où en sont les choses, le danger chinois et iranien devra être vaincu aussi ou, pour le moins, endigué. L’administration Biden devra être balayée, mais ceux qui imagineraient qu’une administration Républicaine aurait un comportement différent vis-à-vis de l’Ukraine et de Poutine n’écoutent à l’évidence par les propos de Donald Trump. Ils n’écoutent pas non plus les propos de Ron DeSantis.  

Ce qui est en jeu dépasse de beaucoup l’Ukraine : ce qui est en jeu est la survie de ce qui s’appelait autrefois le monde libre. Le monde libre l’emportera. La liberté l’emporte toujours sur le crime et l’oppression. 

La contre-offensive menée par l’Ukraine avance. Chaque village ukrainien libéré permet de découvrir de nouveaux crimes de guerre. J’y reviendrai dans un prochain article. Je souhaite à l’armée de libération ukrainienne un plein succès. Plus vite Poutine sera vaincu, plus vite la guerre sera terminée.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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