
Ils se disent nationalistes, patriotes et souverainistes, et ils contestent le droit à l’Ukraine d’être ce qu’ils revendiquent. Ils veulent voir les Ukrainiens se coucher devant les Russes comme autrefois les Parisiens devant les nazis.
Voilà un peuple victime d’une agression caractérisée, qui est jugé coupable pour résistance à l’ennemi. Et qui l’accuse ? Les nationalistes ! Ils font un procès en inquisition en reprochant l’Ukraine de dynamiter le processus de paix ! De quelle paix parle-t-on ? De celle d’abdiquer devant les Russes pour avoir la paix, la paix « ruskova ».
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A part Israël, aucun peuple et ses dirigeants, dont le courage et la bravoure sont un exemple pour tous les peuples en butte à l’impérialisme et à l’hégémonie, n’a été autant honni, discrédité et accusé de crimes de guerre. Bien qu’on ne déplore aucune victime civile, ni bombardements d’écoles ou d’hôpitaux en Russie, peu importe : les faits n’ont plus d’importance, et cela ne les gêne pas pour accuser les victimes des crimes de l’agresseur.
C’est la victime qui est coupable de ne pas céder au diktat de son puissant voisin.
Pour les bouffons populo-nationalistes atteints de poutinocratie aiguë, c’est la faute à l’Ukraine si la Russie a sorti l’artillerie lourde !
Comme ce sont de vrais nationalistes, ils refusent à l’Ukraine le statut d’Etat souverain, et ne lui reconnaissent pas le droit de conclure les alliances qui conviennent à son destin politico-sécuritaire. L’Ukraine candidate à l’OTAN ? De quel droit, demandent les patriotes scandalisés ? Une candidature ne fait pas de l’Ukraine un membre de droit, puisque la candidature doit être approuvée à l’unanimité des membres, mais le simple fait de demander est un crime. Oui parce que les patriotes, ils ont le droit de décider pour les pays souverains : ils se conduisent comme leurs ennemis à gauche, qui plaident pour la disparition des Etats.
Quant aux soi-disant missiles qui menaceraient la Russie à partir de l’Ukraine, non seulement c’est un mensonge aussi grotesque que les « brigades nazies » qui pullulent, mais ces missiles, ils sont déjà aux portes de la Russie : en Pologne, dans les pays Baltes et en Roumanie.
L’Ukraine est un pays libre de ses choix géopolitiques et géostratégiques que nul ne saurait lui contester.
Elle agit dans le cadre du droit international.
Si ses choix représentent un danger pour ses voisins, il existe des voies de recours fixées par la charte des Nations-Unies.
Mais la Russie n’a jamais accepté que l’Ukraine s’ouvre sur l’Occident et ne fasse plus partie de la Grande Russie. Apparemment, les patriotes non plus.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Salem Ben Ammar pour Dreuz.info.
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Après la désillusion qu’est devenue l’UE, ces nationalistes d’Europe de l’Ouest rêvaient depuis des années d’un homme fort qui remettrait leur maison à l’endroit – un peu comme les Français dix ans après la révolution de 1789. Et de fait, le remarquable chef d’Etat Poutine maintient une Russie stable dans sa poigne de fer depuis plus de 20 ans et lui a apparemment épargné les fléaux dont se plaignent les nationalistes – donc pourquoi ne pas le charger de faire la même chose en Europe de l’Ouest?
Ces messieurs n’ont oublié qu’une chose : c’est que la déstablisation de l’Occident fut imaginée et organisée par ce même Poutine & Cie, et que si le bon apôtre ne demanderait pas mieux que de venir à leur secours en employant la manière forte, son rêve, à lui, est de reconstituer l’ancien empire de Matushka Ruskia en y ajoutant l’Europe de l’Ouest dont elle avait commencé à s’emparer après WWII – et en l’étendant jusqu’à Constantinople.
Quand ces rêveurs de tous bords accepteront-ils un jour d’ouvrir les yeux à la réalité et de mettre fin aux flots de sang qu’ils font couler, de siècle en siècle ?
Poutine n’en veut pas. Plus précisément la Russie n’en veut pas. Personne n’a envie d’annexer un quelconque état capable de s’autodétruire
L’Ukraine n’est plus un état souverain.