Publié par Abbé Alain René Arbez le 4 octobre 2022

Pour comprendre l’agitation qui règne en Allemagne après la déclaration du Cardinal Kurt Koch, j’ai lu attentivement ses propos ainsi que les réactions outrées de certains politiciens allemands, sans oublier la réponse cinglante de Mgr Bätzing, vice-président de la conférence épiscopale allemande.

La première impression est qu’évoquer la période nazie en Allemagne est risqué, car les citoyens de ce pays ont mal à leur passé pour des raisons évidentes.

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Mais là s’entrecroisent d’autres paramètres autour de la démarche synodale allemande qui suscite de graves interrogations pour l’avenir de l’Eglise en Europe.

J’ai récemment vu à la tv Mgr Bätzing développer ses thèses de changements ecclésiaux, parmi lesquelles le mariage homo, l’affectation des laïcs aux tâches sacerdotales, l’ordination des femmes, etc, et il est difficile de ne pas ressentir un certain malaise face à ce déballage woke.

Le cardinal Koch a osé une comparaison qui peut se comprendre : il évoque la période du nazisme, lorsque le régime hitlérien, fort de ses 90% de pasteurs luthériens affiliés, se permettait de changer les références bibliques pour y introduire les perspectives millénaristes du Reich et la dévotion au Führer.

C’est un exemple réel de la mondanisation de l’Eglise et du christianisme qui perd l’originalité de la transcendance pour se laisser réduire aux idéologies du moment.

Le cardinal avait sans doute en tête la célèbre phrase de Jacques Maritain avertissant du danger d’une « Eglise qui s’agenouille devant le monde ».

L’Eglise allemande dans sa réflexion synodale n’a évidemment pas de lien avec le nazisme, ce n’est pas le thème évoqué par le cardinal, mais elle s’expose, par ses thèses théologiquement ultralibérales et liturgiquement aventureuses, à l’emprise funeste des idéologies du moment.

C’est sur ce point précis que le cardinal a voulu mettre l’accent.

Ce qui a exaspéré certains notables allemands, c’est de  voir Mgr Koch faire référence aux méthodes nazies de pression idéologiques.

Peut-être y a-t-il eu maladresse dans la formulation, mais il reste vrai qu’une Eglise mise sous tutelle court à sa perte, et c’est là le point essentiel du débat.

Le pape François avait lui-même souligné il y a quelque temps que l’Eglise catholique n’avait pas vocation à devenir une ONG.

La démarche synodale allemande peut-elle se passer du cadre référentiel de la tradition ecclésiale, véritable colonne vertébrale qui a permis à l’Eglise de traverser des crises périlleuses au cours des siècles, il est permis d’en douter.

La régulation par le Siège de Pierre sera rapidement nécessaire et ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais le bien commun – surtout sous ses aspects révélés – passe avant les « droits » de l’individu, aussi émancipé et moderne soit-il.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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