Publié par Dreuz Info le 22 octobre 2022
Bring Back Boris

The Times ou The Daily Telegraph affirment qu’il réfléchit à se présenter à nouveau. « Boris Johnson dit aux Tories : je peux sauver le parti de l’effacement électoral », écrit The Daily Telegraph à la une.

D’autres quotidiens britanniques évoquent déjà un retour de Boris Johnson qui, souvenez-vous, avait annoncé sa démission du poste de chef du Parti Tory en juillet à la suite d’une cabale de députés conservateurs félons arguant de prétextes montés en épingles ; mais assuré l’intérim en tant que Premier ministre pendant l’été avant de laisser sa place à Liz Truss, au grand Dam de l’européiste John Major.

Devenez « lecteur premium », pour avoir accès à une navigation sans publicité, et nous soutenir financièrement pour continuer de défendre vos idées !

En tant que lecteur premium, vous pouvez également participer à la discussion et publier des commentaires.

Montant libre







Liz Truss a sacrifié son chancelier de l’Échiquier et ami personnel, Kwasi Kwarteng, en vain. Mais depuis qu’elle s’est à son tour résignée à démissionner, Boris Johnson fait partie des favoris pour le poste de premier ministre. Ainsi l’ancien Premier ministre de 2019 à 2022 pourrait, dans une situation politique extrêmement tendue outre-Manche, faire son grand retour à Downing Street. « Même si tout semble sombre maintenant, notre futur ensemble est glorieux. » Le 7 juillet dernier, lors du discours au cours duquel il annonçait sa démission, Boris Johnson donnait ainsi rendez-vous, en concluant son discours d’un tonitruant : Hasta la vista, baby !

En attendant, Breitbart London Europe titre : Comment l’establishment tory a récupéré le pouvoir de la révolution Milquetoast de Truss. Le problème c’est la traduction de Truss’s Milquetoast Revolution. En fait on retrouve Milk toast prononcé à la française, mais c’est une invention américaine dans le sens de Milk sop, nous raconte Merril Perlman dans Colombia Journalism Rewiew. Milquetoast, une révolution qui a la consistance d’un toast détrempé. Maintenant vous savez pourquoi j’adore la presse anglo-saxonne.

Les membres de la base du Parti conservateur ont été remis à leur place par l’élite parlementaire du parti, avec Liz Truss évincée et un premier ministre d’establishment susceptible de la remplacer, poursuit Jack Montgomery.

Truss n’était pas très conservatrice, compte tenu de son soutien acharné au Remain lors du référendum sur le Brexit, du report immédiat de toute action contre l’UE concernant son comportement en Irlande du Nord et de son désir d’accroître les niveaux d’immigration déjà records du pays, toujours selon Montgomery

Cependant, elle a été élue chef du Parti conservateur par des députés ordinaires et par les militants — contre la volonté des députés qui composent le parti parlementaire qui voulait Rishi Sunak — sur une plateforme de légères réductions d’impôt et de techniques de fracturation hydraulique pour l’indépendance énergétique, voilà ce qui était considérée comme radical. Même cet ordre du jour banal s’est avéré inacceptable pour les députés partisans de David Cameron, à peine discernable des députés blairistes qui contrôlaient la politique britannique à l’époque du New Labour.

« La question [du successeur de Truss] est épineuse. Le parti s’est engagé à l’élire sous une semaine, mais qui cela peut être ? Boris Johnson y faisait allusion lors de son discours d’adieu, mais quelle sera sa légitimité ? Il sera seulement élu par les membres du parti conservateur et pas par le public« , explique sans vergogne Catherine Heyrendt-Shermann, maître de conférence en Civilisation britannique à l’Université de Reims sur BFMTV. Quel contresens pour une universitaire si bien capée, elle oublie que le peuple britannique lui a donné dès décembre 2019, à lui personnellement Boris Johnson le héros du Brexit, une large majorité, une majorité historique, inédite depuis Margaret Thatcher dans les années 1980. Par conséquent il a plus de légitimité que n’importe quel autre député conservateur.

En vacances en République Dominicaine dans les iles caraïbes, Boris Johnson apparaît ainsi comme un recours évident pour le parti conservateur. « Certains députés Torries appelaient cette candidature de leurs vœux », assure Sky News. Mais ce serait reprendre les commandes du Parti à deux ans d’élections législatives où les sondages promettent – construits en l’absence de BoJo – une victoire écrasante de l’opposition travailliste, et en même temps, renoncer à une activité rémunératrice de conférencier à l’échelle mondiale.

Rishi Sunak, largement battu par Liz Truss lors de la phase finale du processus de désignation, par les adhérents à jour de cotisation, du chef du parti conservateur début septembre, attend son heure. Le richissime ex-banquier de 42 ans, candidat préféré de l’Establishment conservateurs, avait pour lui le fait d’incarner la figure rassurante de l’orthodoxie budgétaire. Mais les fidèles de Boris Johnson voient en lui un traître dont la démission au début de l’été a précipité la chute de l’ancien locataire de Downing Street.

Parmi les autres prétendant, Jeremy Hunt, ministre des Finances depuis vendredi dernier et nouveau chancelier de l’Échiquier, qui a récemment semblé être celui qui tenait les rênes du pouvoir, tant Liz Truss était affaiblie, et qui a annoncé lundi le spectaculaire revirement consistant à revenir sur la quasi-totalité des mesures fiscales du gouvernement Truss qui ont créé la panique sur les marchés. Néanmoins cet ancien ministre des Affaires étrangères de 55 ans, expérimenté mais jugé peu charismatique, a pourtant assuré récemment à la BBC qu’après deux échecs, en 2019 puis cet été, il ne souhaitait pas se lancer dans une course au pouvoir.

En ce qui concerne Penny Mordaunt, 49 ans, elle aussi candidate contre Liz Truss pour succéder à Boris Johnson cet été, la ministre chargée des relations avec le Parlement a été la coqueluche des militants conservateurs en début de campagne. Cette ancienne ministre de la Défense s’est illustrée au Parlement lundi où elle a remplacé Liz Truss face à l’opposition. Le Premier ministre « ne se cache pas sous un bureau » lança-t-elle, défendant sans faillir le changement de cap économique.

Cependant, le ministre britannique de la Défense Ben Wallace, poids lourd de la majorité conservatrice, a annoncé vendredi 21 octobre qu’il « penchait » pour l’ex-Premier ministre Boris Johnson pour remplacer l’ancienne Premier ministre à Downing Street. Ben Wallace, considéré comme le ministre le plus populaire au sein de la base, a rappelé les mesures qu’avait prises Boris Johnson pour la sécurité du pays.

Dès vendredi matin, le ministre des Entreprises Jacob Rees-Mogg était le premier membre du gouvernement actuel à soutenir Boris Johnson en lançant sur Twitter le mot d’ordre #BORISorBUST, (Boris ou la faillite).

Nous verrons bien le résultat des élections primaires du parti conservateur, le 28 octobre prochain.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Thierry Martin pour Dreuz

Thierry Martin est l’auteur de Bojo, un punk au 10 Downing Street Global Britain : Boris Johnson, le Brexit et l’après, 312 p. Exclusivité Amazon.fr

Mais aussi l’auteur de deux petits recueils de nouvelles et de libelles :

Abonnez-vous sans tarder à notre chaîne Telegram, pour le cas où Dreuz soit censuré, ou son accès coupé. Cliquez ici : Dreuz.Info.Telegram.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous