
Le nom de monseigneur Vincent Nichols, archevêque de Westminster, est peu connu hors de la petite communauté catholique du Royaume-Uni, qui compte dix fois moins d’adeptes que l’Église anglicane. Comme sa communauté, c’est au Saint-Siège que Vincent Nichols doit son allégeance.
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Le pape Francis l’a élevé à la dignité de cardinal. Et il est malheureusement évident que c’est à la demande du Vatican qu’il vient d’entreprendre une démarche pour le moins surprenante. N’a-t-il pas envoyé à Elisabeth Truss, nouvelle Première ministre, une lettre lui demandant expressément de ne pas mettre à exécution sa volonté de transférer l’ambassade de Grande-Bretagne à Jérusalem. Selon lui, «Une relocalisation de l’ambassade du Royaume-Uni nuirait gravement à toute possibilité de paix durable dans la région et à la réputation internationale du Royaume-Uni.»
Des affirmations pour le moins douteuses. En quoi cette «relocalisation» nuirait-elle à la possibilité d’une paix durable ? En 2021, l’Église catholique s’était élevée contre la relocalisation de l’ambassade américaine, soutenant que personne ne pouvait revendiquer la propriété de la ville trois fois sainte. Pourtant cette mesure n’avait pas remis en cause les Accords d’Abraham et leur élargissement. Quant à la réputation internationale du Royaume-Uni, le Vatican devrait plutôt se pencher sur les scandales qui le secouent.
Ce qui est plus surprenant encore c’est que Justin Welby, l’archevêque de Canterbury qui dirige la communauté anglicane, a appuyé cette demande – en termes plus modérés- à travers ce communiqué de son porte-parole : « L’archevêque est préoccupé par l’impact potentiel du transfert de l’ambassade britannique en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem avant qu’un règlement négocié entre Palestiniens et Israéliens n’ait été conclu. »
Pour mémoire, l’Église anglicane est née de la décision du bon roi Henri VIII de rejeter la tutelle de Rome, qui refusait d’annuler son mariage avec Catherine d’Aragon qui ne lui avait pas donné d’héritier mâle. Il s’est donc autoproclamé Chef suprême de l’église et du clergé d’Angleterre. Une décision qui s’est accompagnée d’une persécution féroce des catholiques du royaume qui ne l’acceptaient pas. Des persécutions qui se sont poursuivies pendant des siècles.
Un catholique ne peut toujours pas devenir roi d’Angleterre et ce n’est qu’en 2013 qu’un amendement a admis du bout des lèvres que « Une personne n’est pas déchue de ses droits à succéder à la Couronne, parce qu’elle a épousé une personne appartenant à la religion catholique romaine. » Le souverain britannique est toujours le chef de cette église devenue religion d’État et c’est la reine Elisabeth II qui a nommé l’actuel l’archevêque de Canterbury Justin Welby – sur proposition du Premier ministre d’alors. S’il est clair que cela ne limite en rien son autonomie pour tout ce qui touche la religion, on ne voit pas bien comment justifier une prise de position sur la question de Jérusalem. A moins de donner crédit à ceux qui prétendent qu’anglicans comme catholiques ne voient pas d’un bon œil une présence juive à Jérusalem pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la raison.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Michèle Mazel pour Dreuz.info.
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Mais cet acharnement de tous côtés sur Israël laisse sans voix !
Jérusalem est la capitale indivisible d’Israël et il est logique que les ambassades des différents pays soient localisées dans cette capitale. Les anglicans et les catholiques feraient bien de s’occuper du Royaume de Dieu et de conduire les âmes dans ce Royaume plutôt que de faire de la politique. Cependant, je pense qu’ils en sont incapables, malheureusement.
En décembre 2021, l’ « archevêque » arabe anglican de Jérusalem Hosam Naoum a affirmé (soutenu par le primat Wilby) qu’à Jérusalem les chrétiens étaient en diminution constante en raison d’actions de juifs orthodoxes. Ce qu’ont démenti aussitôt les autorités israéliennes, du fait qu’au contraire le nombre des chrétiens augmente (ce qui est unique dans la région!).