
Un historien de l’art a découvert qu’un tableau de l’artiste abstrait néerlandais Piet Mondrian a été accroché à l’envers dans différents musées depuis qu’il a été exposé pour la première fois il y a 75 ans.
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A gauche sur la photo ci-dessus : l’œuvre de Mondrian telle qu’elle était accrochée de manière incorrecte ; à droite, telle que nous devrions la voir. Le tableau de 1941, un entrelacs de rubans adhésifs rouges, jaunes, noirs et bleus, intitulé New York City I, a été exposé pour la première fois au MoMA de New York en 1945. Mais lorsque la conservatrice Susanne Meyer-Büser a commencé à faire des recherches sur la nouvelle exposition du musée consacrée à l’artiste néerlandais d’avant-garde au début de l’année, elle s’est rendu compte que le tableau devrait être dans l’autre sens.
L’histoire a fait grand bruit parce qu’il s’agit d’un tableau abstrait, et que dans l’inconscient collectif, un tableau abstrait n’a ni queue ni tête, ne veut rien dire, n’a aucun sens, et que l’admiration qu’il suscite est considérée comme exagérée, voire feinte.
Bref.
Un second tableau accroché à l’envers
Il se trouve que j’ai connaissance d’un autre tableau accroché à l’envers. Il s’agit d’un tableau de Robert Rauschenberg, un peintre américain né en 1925, et qui est accroché au Musée d’art moderne de San Francisco.
Le voici :
Il s’agit du tableau White Painting en trois panneaux, qu’il a peint en 1951.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
J’en connais un autre, en un seul panneau, IKB 3 d’Yves Klein
https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/oeuvre/cAne9x5
Ils exagèrent quand même ces conservateurs de musée.
La réalité de cet art m’a été expliquée par mon ami Pierre Dunoyer, qui m’a presque forcé à lui acheter un de ses tableaux (ni lui ni moi ne savions à l’époque qu’il serait un jour accroché au musée Pompidou). Cette forme d’art abstrait avance dans la direction de la recherche, de l’évolution de l’art, et ne s’adresse pas aux sens ou à l’émotion, mais à l’analyse.
Phénomène absolument pas rare ! Rien que chez les journalistes de Dreuz, toutes les têtes qu’il faudrait remettre à l’endroit !
Maintenant, si on le faisait chez JPG, ce ne serait peut-être plus un artiste !
Je porte une barbe courte et les cheveux courts. Si vous me remettiez la tête à l’endroit (ma femme tente d’y parvenir), vous ne le verriez pas.
https://www.manomano.fr/p/peinture-sur-toile-cadre-dcoratif-dcoratif-cochon—piggy-43956036
Et là, c’est de l’art ou du cochon ?
Très drôle, votre histoire, Jean Patrick!
Cela montre à quel point l’engouement pour ledit « art contemporain » repose
bien souvent sur un triste conformisme.
J’ai d’abord cru qu’il s’agissait de torchons de cuisine.
Picasso a évoqué ces ‘amuseurs publics’ et des imbéciles qui les font vivre en quelques lignes révélatrices :
« Du moment que l’art n’est plus l’aliment qui nourrit les meilleurs, l’artiste peut exercer son talent en toutes les tentatives de nouvelles formules, en tous les caprices de la fantaisie, en tous les expédients du charlatanisme intellectuel. Dans l’art, le peuple ne cherche plus consolation et exaltation, mais les raffinés, les riches, les oisifs, les distillateurs de quintessence cherchent le nouveau, l’étrange, l’extravagant, le scandaleux. Et moi-même, depuis le cubisme et au-delà, j’ai contenté ces maîtres et ces critiques avec toutes les bizarreries changeantes qui me sont passées par la tête, et moins ils me comprenaient, et plus ils m’admiraient.
A force de m’amuser à tous ces jeux, à toutes ces fariboles, à tous ces casse-tête, rébus et arabesques, je suis devenu célèbre, et très rapidement. Et la célébrité pour un peintre signifie ventes, gains, fortune, richesse. Et aujourd’hui, comme vous le savez, je suis célèbre, je suis riche. Mais quand je suis seul à seul avec moi-même, je n’ai pas le courage de me considérer comme un artiste dans le sens grand et antique du mot. Ce furent de grands peintres que Giotto, Le Titien, Rembrandt et Goya : je suis seulement un amuseur public qui a compris son temps et a épuisé le mieux qu’il a pu l’imbécillité, la vanité, la cupidité de ses contemporains. C’est une amère confession que la mienne, plus douloureuse qu’elle ne semble. Mais elle a le mérite d’être sincère. »
(Pablo Picasso, lettre à Giovanni Papini, publiée en 1952).
Je me souviens d’avoir vu, dans un musée auvergnat, un empilage de cubes de différentes couleurs, en plastique. J’étais avec un groupe dont la plupart des membres se demandaient pourquoi la chose était réputée artistique. Les Béotiens ! De toute évidence, il s’agissait d’une sublime démonstration de l’art de savoir se vendre.
Lorsqu’un bâtiment du LACMA propose ce genre d’élucubrations, et que je suis sur place pour une exposition majeure, je fais l’effort d’aller voir. Je n’irais pas spécialement pour ça, mais si j’y suis pour une importante exposition, je vais regarder.
Serge Gainsbourg parlait de ses chansons dans les mêmes termes, et disait que ce n’est pas de l’art.
Oui, mais lui pouvait se le permettre. Allez voir les périodes précédentes, ses œuvres de jeunesse… impressionnantes de maitrise.
En regardant l’oeuvre de Pierre Mondrian, je me suis rendu compte que j’avai dans mon armoire un torchon qui etait fort ressemblant, et si je l’encadrais, est ce que vous croyez que ça vaudrait quelque chose, le probleme, c’est que je ne m’appelle pas Mondrian .
Je fais de la peinture pour me détendre. J’utilise le marteau, des cure dents, des morceaux de carte de crédit périmée, des pailles et d’autres objets tel qu’un chalumeau avec des résultats inattendus. Puis je tourne la toile de tous les cotées avant de décider du haut et du bas puis de les signer. Je les vends et ils sont achetés. A noter que je suis entouré chez moi de toiles de maitres impressionnistes et d’art antique chinois. Et le mélange de ces formes d’art est plaisant aux yeux. Bien entendu je ne me prends pas au sérieux mais je m’amuse. Je viens d’accepter une commande faite par un hôtel pour un triptyque.
Pour être un artiste aujourd’hui, c’est comme le genre, il suffit de se définir comme tel. Dans le fond, l’art contemporain, c’est de l’art Trans.
Il n’y a plus d’art en Occident depuis plusieurs décennies, pas plus qu’il n’y avait d’art pendant la longue période où l’URSS était au pouvoir. Cette éclipse prendra fin un jour, bien sûr, mais pour le moment c’est le blackout.