Publié par Christian Larnet le 9 octobre 2022

Des écolières ont scandé des slogans, des travailleurs se sont mis en grève et des affrontements ont éclaté dans les rues d’Iran samedi, alors que les manifestations liées à la mort de Mahsa Amini sont entrées dans leur quatrième semaine, malgré une répression sanglante.

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La colère du peuple, qui couve en permanence, s’est déchaînée après la mort de cette Kurde iranienne de 22 ans le 16 septembre, trois jours après son arrestation à Téhéran par la terrible police des mœurs, pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes.

On a entendu des filles scander “Femme, vie, liberté” dans une école de Saqez, la ville natale d’Amini, dans la province du Kurdistan. On a vu un groupe de filles balancer leur foulard au-dessus de leur tête dans une rue, dans des vidéos enregistrées samedi, selon le groupe de défense des droits Hengaw.

Dans une autre vidéo, on peut entendre un groupe de filles chanter le slogan des manifestations alors qu’elles entrent dans une école de Sanandaj, la capitale de la province du Kurdistan.

Les nouvelles manifestations ont fait suite à des appels à descendre à nouveau dans la rue pendant la nuit de samedi à dimanche.

“Nous n’avons plus peur. Nous allons nous battre”, disait une grande bannière placée sur un viaduc de l’autoroute Modares qui traverse le centre de Téhéran, selon des images en ligne vérifiées par l’AFP.

Dans une autre vidéo largement partagée, on voit un homme modifier le libellé d’un grand panneau d’affichage gouvernemental, qui passe de “La police est le serviteur du peuple” à “La police est le meurtrier du peuple.”

Hengaw, un groupe de défense des droits des Kurdes basé en Norvège, a déclaré que des “grèves généralisées” avaient lieu à Saqez, Sanandaj et Divandarreh, dans la province du Kurdistan, ainsi qu’à Mahabad, dans la province d’Azerbaïdjan occidental.

Des coups de feu ont été entendus lorsque des manifestants ont affronté les forces de sécurité dans une rue de Sanandaj, dans une vidéo partagée par la chaîne de médias sociaux 1500tasvir qui surveille les violations dans la République islamique.

La même source a indiqué que des manifestations avaient eu lieu dans la ville de Shiraz, dans le sud du pays.

Elle a également partagé des vidéos de manifestants à Karaj, une ville située à l’ouest de Téhéran, et dans la ville méridionale de Kerman, où les conducteurs klaxonnent alors que des dizaines de personnes se rassemblent sur le bord de la route.

Le groupe Iran Human Rights, basé à Oslo, affirme qu’au moins 92 manifestants ont été tués par les forces de sécurité.

Le président extrémiste de droite, négationniste et sympathisant des thèses hitlériennes Ebrahim Raisi, qui a participé samedi à une cérémonie dans une université de Téhéran marquant le début de l’année universitaire, a imputé les troubles à des forces extérieures – américaines et israéliennes : il va jusqu’à nier au peuple toute autonomie de pensée, les considérant comme des troupeaux sans cerveau, sans émotion, sans pensée.

“Malgré tous les efforts des malveillants, le peuple fort et travailleur de l’Iran islamique surmontera les problèmes à venir avec unité et cohésion”, a-t-il déclaré sur le site Internet de la présidence.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Christian Larnet pour Dreuz.info.

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