
La Maison-Blanche a revu à la baisse son optimisme initial concernant les élections de mi-mandat et craint désormais que les Démocrates ne perdent le contrôle des deux chambres du Congrès, selon des responsables de l’administration.
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Les sondages récents ont montré que les Démocrates, qui disposaient autrefois d’une avance confortable dans certaines courses au Sénat, sont désormais sur la mauvaise pente, et que des élections sénatoriales qui étaient considérées comme incertaines entre les deux partis penchent désormais du côté des Républicains, en raison de la persistance d’une forte inflation que Joe Biden a non seulement provoquée (elle était nulle quand Donald Trump était président), mais qu’il est incapable de contrer, selon les derniers chiffres.
La Chambre des représentants, que M. Biden et certains de ses alliés et conseillers avaient prédit que les Démocrates allaient conserver, est en train de basculer de manière décisive en faveur des Républicains, selon les analystes de sondages, dont le Démocrate FiveThirtyEight qui ne donne plus jamais de résultats qui déçoivent la gauche, après une mauvaise expérience en 2016 lorsqu’il avait annoncé que les chances d’élection de Trump étaient supérieures à ce qu’annonçaient ses confrères.
La perte du contrôle de l’une ou des deux chambres du Congrès influencera profondément les deux prochaines années de la présidence de Joe Biden. Les Républicains, s’ils s’arment de courage, ce qui n’est pas garanti, pourraient bloquer la loi socialiste sur le congé familial ; celle, progressiste, sur l’avortement ; celle voulue par BLM et les Antifa pour diminuer le maintien de l’ordre, et d’autres priorités de Joe Biden comme l’immigration illégale, tout en poussant de nouvelles lois pour limiter l’immigration et les dépenses. Les Républicains auraient alors un levier important : le plafond de la dette, mais ils sont traditionnellement trop lâches pour l’utiliser, contrairement à Donald Trump, qui n’a pas hésité, deux fois.
Les Républicains pourraient également lancer des enquêtes sur les transactions suspectes et les aspects illégaux de la vie privée du fils du président, Hunter. Ils l’ont promis, il n’est pas certain qu’ils le fassent, mais il est absolument certain que s’ils le font, les sanctions pénales seront inexistantes ou très très light. Certains législateurs disent espérer mettre en accusation Biden, les membres de son cabinet ou la vice-présidente Kamala Harris. Cela non plus n’arrivera pas : il faut le vice et le courage politique des Démocrates, et les Républicains n’ont ni l’un ni l’autre. Ils sont encore au stade de vouloir montrer aux Démocrates à quel point ils sont nobles quand ils ont le pouvoir, pour se faire ensuite massacrer avec encore plus de force lorsqu’ils sont en minorité. Mitch McConnell vient précisément de le déclarer, et a dit que les Républicains ne s’abaisseraient pas à engager de mesure d’impeachment, ils sont bien au-dessus de ça.
En mai, M. Biden avait prédit que les Démocrates gagneraient à la fois à la Chambre et au Sénat, mais il a reconnu la semaine dernière que la course s’était « resserrée ».
« La course va et vient : ils sont en tête, nous sommes en tête, ils sont en tête », a déclaré M. Biden, ajoutant que les sondages étaient « tous azimuts » et qu’il pensait qu’ils pencheraient en faveur des Démocrates une fois de plus avant les élections du 8 novembre.
La Maison-Blanche, tout en étant réaliste, s’en tient publiquement à ce message
« Le président et ses conseillers estiment que nous avons de bonnes chances de conserver les deux chambres et ils s’efforcent de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour tirer parti du fait que les Républicains vont aggraver l’inflation en accordant des cadeaux fiscaux aux riches », a déclaré un conseiller de M. Biden en réponse aux questions de Reuters.
D’anciens et d’actuels conseillers affirment que la Maison-Blanche se prépare cependant à toute obstruction ou enquête qui pourrait se produire.
« La Maison-Blanche est lucide sur ce à quoi pourrait ressembler le contrôle Républicain », a déclaré Eric Schultz, un stratège Démocrate proche de la Maison-Blanche. « Ce n’est pas un mystère de savoir où les Républicains iront avec ça si on leur donne le marteau ».
Au début de l’année, la Maison-Blanche a engagé l’avocat Richard Sauber, spécialisé dans la défense des cols blancs, comme conseiller spécial pour se préparer à toute enquête, mais d’autres recrutements et des changements de personnel sont en attente jusqu’à ce que les résultats de l’élection soient connus. Les divisions internes au sein du parti Républicain signifient que ces législateurs pourraient avoir du mal à savoir sur quoi se concentrer, a ajouté cette source.
Avortement, inflation et criminalité
Les Démocrates ont une grande difficulté à combattre le message des Républicains, selon lequel le soutien des Démocrates à la réforme de la justice pénale et du maintien de l’ordre signifie qu’ils sont mous en matière de criminalité, ont déclaré les responsables de l’administration.
L’immigration illégale est également une grosse épine dans le pied, tout comme le prix de l’essence et des produits courants – une minorité d’Américains, même chez les Démocrates, croient que Poutine en est la cause, les prix ayant commencé à flamber avant l’invasion de février.
Le rappel par la Cour suprême que la constitution ne protège pas l’avortement a amené les Démocrates à croire que les électeurs rejetaient les priorités politiques des Républicains. Ils étaient dans l’erreur, tous les sondages le leur ont montré.
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