Publié par Drieu Godefridi le 16 octobre 2022

Comme les Américains, les Russes estiment, depuis l’époque de la guerre froide qu’il est parfaitement légitime et souhaitable d’agir sur l’information en Europe.

Selon un rapport des renseignements américains diffusé, de façon très parcellaire, en septembre dernier, le régime russe aurait dépensé, depuis 2014, trois cent millions de US$ pour soutenir des candidats et partis politiques dans le monde.

Toutefois, ce rapport paraît, à tout le moins, incomplet. D’abord parce que les infos ne sont diffusées qu’au compte-goutte, et via les gouvernements concernés. Ensuite, parce que le montant — mondial, depuis 2014 — paraît, en réalité, plutôt dérisoire. Enfin, parce que ce même rapport fait très ‘opportunément’ l’impasse sur les soutiens et interférences russes aux États-Unis !

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Tellement plus significatif, le financement avéré, détaillé et public, par le régime russe, de deux fondations ‘écologistes’ allemandes, l’une à concurrence de 10 millions€, l’autre à concurrence 192 millions€. Ces données ne sont pas contestées. Elles révèlent aussi, en contrepoints, la maigreur du rapport américain: on parle ici de 200 millions, en deux versements, pour la seule Allemagne.

Ainsi, l’Allemagne collaborationniste du régime russe est incontestablement l’Allemagne verte. La propagande russe est sans opinion; elle sert, bien entendu, les seuls intérêts russes. Qui se conjuguaient à merveille, depuis 15 ans, avec les revendications écologistes (destruction du nucléaire civil, interdiction du gaz de schiste) et qui se marient, aujourd’hui, avec la révolte des citoyens contre l’énergie impayable.

L’intervention directe du régime russe dans les affaires intérieures des pays occidentaux est un fait massif avéré, qui s’amplifiera probablement dans les prochains mois. En l’état actuel des sommes et montants disponibles, cette intervention se fait davantage auprès de fondations et mouvements à l’extrême gauche du spectre politique, qu’à la droite d’icelui.

Stratégiquement parlant, les mouvements de révolte en Europe contre la cherté de l’énergie sont du pain béni pour le régime russe, selon lequel les livraisons de gaz vers l’Europe peuvent reprendre immédiatement et qu’il suffit, à cet égard, que les Allemands ‘ouvrent le robinet’ de Nord-Stream 2.

Nous entrons dans un hiver qui s’annonce effroyable pour nombre d’Européens — le suivant le sera probablement davantage encore — qui devront choisir, littéralement, entre se nourrir et se chauffer. Quand les réserves nationales de gaz seront épuisées — ce n’est qu’une question de temps, même si elles sont à près de 100% actuellement — le seul gaz réellement disponible et payable sera le gaz russe. Le seul : il ne faut pas se mentir. Substituer au gaz russe des solutions structurelles (LNG américain, exploitation du gaz de schiste en Europe, relance nucléaire massive) prendra du temps.

Dans l’intervalle, se contenter d’importer du gaz par méthaniers depuis l’Inde, la Chine — qui n’ont jamais acheté autant de gaz… russe — mènera, au creux de l’hiver, le prix du gaz européen au-delà des ‘records’ déjà grotesques d’août 2022. Tout ceci, les Russes le savent. La révolte est certaine. La favoriser, pour les propagandistes russes, qui sont des professionnels aguerris, sera facile.

La grève des raffineries de France, dans le contexte actuel, est du pain béni, la providence des propagandistes qui s’évertuent à montrer le ‘désespoir des Européens’. Bon Dieu, les Français se cassent la gueule devant les stations-service !

D’un strict point de vue militaire, le régime russe est en position de faiblesse. Il joue donc une partition délicate et je le vois renforcer ses actions de propagande, particulièrement à destination du ‘ventre mou’ de l’alliance occidentale, qui est l’Europe. Attendons-nous à la stratégie que la RAND Corporation décrivait dans un rapport de 2016 sur la propagande russe comme celle du ‘Firehose of Falsehood’: ‘La propagande russe contemporaine est continue et très réactive aux événements. En raison de leur manque d’engagement envers la réalité objective (…) les propagandistes russes n’ont pas besoin d’attendre pour vérifier les faits ou les affirmations ; ils se contentent de diffuser une interprétation des événements émergents qui semble favoriser au mieux leurs thèmes et leurs objectifs. Cela leur permet d’être remarquablement réactifs et agiles, diffusant souvent les premières “nouvelles” des événements (et, avec une fréquence similaire, les premières nouvelles de non-événements, ou de choses qui ne se sont pas réellement produites).’

La misère énergétique que les Européens, intoxiqués par l’idéologie verte, se sont infligée à eux-mêmes, suscitera mécaniquement la révolte d’hommes et de femmes aux abois. Les propagandistes du régime russe n’auront qu’à se baisser pour en récolter les fruits.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Drieu Godefridi pour Dreuz.info.

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