« Le publicain était devenu un homme juste, plutôt que l’autre »
En ce temps-là, à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici : « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts). Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : “Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.” Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !” Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »
Luc (18, 9-14)
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L’évangile du pharisien et du publicain n’a pas pour but d’épingler le premier et de glorifier le second ! C’est seulement une réflexion pleine de sagesse que Jésus nous propose au sujet de la manière de prier. Mais il y a un premier piège dans cette histoire…Si nous nous identifions spontanément au publicain, nous nous disons : merci Seigneur de ce que je ne suis pas comme ce pharisien ! Et c’est justement là le point focal de la parabole, c’est exactement ce que Jésus nous demande de ne pas faire ! Dans la prière, nous devons être capables de nous en remettre totalement à la miséricorde de Dieu sans avoir besoin de nous comparer aux autres. Pour une raison simple : nous n’existons pas dans le regard des autres, mais dans celui de Dieu.
Mais qui sont en réalité les deux personnages que Jésus met en scène dans la parabole ? Les pharisiens sont nés de la résistance à l’envahisseur Antiochus Epiphane vers 130 avant Jésus Christ. Ce tyran voulait détourner la jeunesse de la foi des pères en imposant le paganisme en Israël. Le mouvement spirituel des Pharisiens a remis au centre la puissance de la Parole de Dieu en lien avec la vie quotidienne. Il a diffusé la foi en la résurrection des morts, conviction que Jésus partageait ainsi que le souci de l’éthique dans la vie sociale. Les publicains, quant à eux, sont des collecteurs d’impôt au service des Romains, ils sont détestés par le peuple. Ils ponctionnent une part non négligeable de l’argent qu’ils perçoivent. Mais comme beaucoup de personnages dans l’évangile, tout pécheur peut prendre conscience de sa faute et se laisser convertir au bien par la grâce venant de Dieu. (On pense à Zachée, à la femme adultère et aux pécheresses entre autres). Ce que Jésus enseigne à ses disciples, c’est la confiance en Dieu. Les bonnes actions que nous réalisons sont comme un cadeau de Dieu dans nos vies, ce n’est pas une performance personnelle comme si nous avions quelque chose à prouver afin d’obtenir de bons points. Même faire le bien peut rendre aveugle si l’on s’en glorifie par orgueil. En revanche, reconnaître ses erreurs et ses fautes, accepter ses limites et demander le pardon de Dieu rapproche de son coeur aimant. La bienveillance de Dieu peut nous rendre bienveillants envers les autres. Ce n’est pas autre chose que ce que nous disons dans la prière du Notre Père.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
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Les collecteurs d’impôts devaient faire l’avance des sommes à collecter. Ils n’étaient pas rémunérés pour cette tache mais ils se remboursaient et ajoutaient ce qu’ils estimaient être leur rémunération à la somme exigée, qui variait selon la conception qu’ils avaient de l’équité !
Je n’ai pas trouvé de sources indiquant que les collecteurs devaient faire l’avance des taxes à collecter. Comment pourraient-ils le faire, sans savoir combien va être finalement rassemblé?
De plus, parler d’équité dans ce genre de prélèvement sur la taxation pour un occupant païen et idolâtre n’est pas vraiment approprié.
C’est juste, il faudrait une confirmation…
Cela dit, c ‘est possible à partir d’un recensement. Il ne s’agirait pas d’un prélèvement mais d’une “surtaxe” tolérée par l’occupant…
Les publicains, sur Wikipedia :
“Ils doivent faire l’avance des sommes à collecter et recouvrer leur fonds et leur commission qui, selon les auteurs antiques, pouvaient être substantiels. Ils étaient organisés en “collèges” et constituaient, en raison du montant des sommes collectées, un ordre puissant.”
https://fr.wikipedia.org/wiki/Publicain
ce wikipedia ne cite pas sa source.
Personnellement, je ne crois pas à ce fonctionnement.
Hérode qui règne sur le pays des juifs a été mis en place par les Romains. Il organise les choses en leur faveur (et la sienne). Les sadduccéens (juifs non orthodoxes) maîtres du Temple sont aussi des supplétifs. Ce qui explique que Iohanan Ha matbil (Jean le Baptiste) théoriquement officiant au temple comme son père Zakarie, a préféré proclamer la Parole en direct au bord du Jourdain, et cela donne sens au également au renversement des tables des changeurs par Jésus.
Un avis israélite serait bienvenu !
L’avis historique sur cette période par des spécialistes juifs existe déjà.
Geza Vermes, Gerard Israel, Daniel Boyarin, Mimouni, etc
Indépendamment des érudits juifs, il y a aussi Luc 3 : 12-13
« Il vint aussi des publicains pour être baptisés, et ils lui dirent : Maître, que devons-nous faire ? Il leur répondit : N’exigez rien au delà de ce qui vous a été ordonné. »
Ce qui signifie que la surtaxe était une pratique habituelle chez les collecteurs. On peut comprendre que Jésus leur demande de ne pas se rémunérer pour cette tâche indigne…