Kari Lake affirme depuis des semaines que sa défaite dans la course au poste de gouverneur de l’Arizona était illégitime en raison de malversations dans le comté qui fait basculer tout l’Etat : Maricopa, avec 4,4 millions d’habitants sur 7,1 millions.
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La candidate Républicaine qui se présentait pour le poste de gouverneur, vient de remporter une victoire importante : un juge de l’Arizona ordonne un procès pour contester l’élection qu’elle a perdue contre la Démocrate Katie Hobbs, qui a gagné par un peu plus de 17 000 voix. Un juge vient de conclure que le procès intenté par Kari Lake, candidate au poste de gouverneur du Parti républicain lors de l’élection de novembre 2022, qui conteste le résultat des élections en Arizona, peut aller de l’avant.
Les avocats de la partie adverse vont devoir, d’une part, contrer des faits contestés comme le nombre de centres de vote affectés par des erreurs de machine le jour du scrutin, et de l’autre expliquer six faits clés qui eux, ne sont pas contestés :
- Au moins 70 centres de vote du comté de Maricopa ont rencontré des problèmes d’impression des bulletins le jour du scrutin, ce qui a entraîné des erreurs dans les machines à compilation des bulletins.
- Le comté a reconnu que 70 centres de vote ont eu des problèmes.
- Un rapport des observations faites le jour de l’élection par les avocats itinérants du GOP a révélé que 72 des 115 centres de vote qu’ils ont visités avaient des problèmes.
- Le comté de Maricopa comptait 223 centres de vote, pour ces élections de novembre, et l’action en justice de Lake allègue que 59% d’entre eux – environ 132 – ont connu des problèmes de machine le jour du scrutin.
- Deux jours après l’élection, il existait un écart de près de 16 000 bulletins entre le nombre de bulletins en circulation estimé par le comté de Maricopa et le bureau du secrétaire d’État de l’Arizona.
« Il est impossible de réconcilier actuellement cette liste avec nos estimations d’hier », a écrit Stephen Richer, l’archiviste du comté de Maricopa, dans un email du 10 novembre qui a fuité.
Le comté a estimé qu’il restait alors 392 000 bulletins à compter, alors que le site Web du secrétaire d’État indiquait qu’il restait 407 664 bulletins.
« Il y a donc une différence de 15 000 bulletins quelque part », a conclu M. Richer. - Les problèmes rencontrés par le comté de Maricopa le jour de l’élection ont incité le bureau du procureur général de l’Arizona, Mark Brnovich, à envoyer une lettre au comté pour s’enquérir des « témoignages de première main qui suscitent des inquiétudes quant à la conformité de Maricopa avec la loi électorale de l’Arizona ».
Le bureau du procureur a interrogé le comté sur les problèmes d’imprimantes à bulletins, les difficultés à faire sortir les électeurs pour qu’ils puissent voter dans un autre centre de vote lorsque des bureaux avaient des problèmes, et le mélange de bulletins non comptabilisés avec des bulletins comptabilisés dans le classeur 3 des machines de comptabilisation.
Le comté de Maricopa a répondu que si les problèmes liés à l’élection étaient « regrettables », le nombre de bulletins affectés par les problèmes d’imprimante était « inférieur à 1 % des bulletins déposés » et que « chaque électeur légitime a pu voter ». - Le bureau de Hobbs a menacé le conseil des superviseurs du comté de Mohave de déposer une plainte pénale s’il ne certifiait pas l’élection avant le 28 novembre. Deux des superviseurs du conseil ont voté pour certifier l’élection « sous la contrainte ».
- Le comté de Cochise n’a pas certifié l’élection avant le 28 novembre. Il a été poursuivi en justice par le bureau de Hobbs pour qu’il le fasse.
Le 1er décembre, un juge a ordonné au comté de certifier, ce qu’il a fait avant la fin de la journée.
Hobbs a alors demandé à Brnovich d’ouvrir une enquête sur Cochise pour savoir pourquoi il n’a pas certifié l’élection à la date limite fixée par l’État. - Le comté de Maricopa a utilisé les données de participation en personne des élections précédentes pour planifier l’emplacement des centres de vote pour les élections, mais le comté classe également les données par parti politique, ce qui soulève des problèmes quant au fait que les électeurs de différents partis pourraient avoir des expériences différentes le jour du scrutin en fonction de l’emplacement des bureaux de vote.
Que va-t-il se passer maintenant
Comme dans tout procès – et certains, parce ceux qui soutiennent que les élections présidentielles de 2020 ont été volées semblent l’oublier – il ne suffit pas d’accuser, mais il faut encore apporter les preuves de ce qu’on revendique. Et affronter les contre-arguments de la partie adverse. Les avocats de Lake sont donc confrontés à une situation difficile.
Le juge Peter Thompson, de la Cour supérieure du comté de Maricopa, l’a clairement rappelé lorsqu’il a déclaré, à l’issue du procès, que Kari Lake devait prouver non seulement que des fautes ont été commises, mais également que ces fautes étaient intentionnelles et qu’elles avaient pour but de la priver de la victoire, et qu’elles ont effectivement conduit à déclarer gagnante celle qui aurait dû perdre.
- Il n’y aura pas de jury. Le juge Thompson rendra une décision sur la base des preuves présentées.
- La partie perdante fera probablement appel devant la Cour suprême de l’Arizona.
- Les avocats de Lake demandent au juge de la déclarer gagnante, ou d’ordonner un nouveau vote dans le comté de Maricopa.
- La nouvelle gouverneure prend ses fonctions le 2 janvier.
Conclusion
« Nous avons une chance de montrer au monde que nos élections sont vraiment corrompues et nous ne le supporterons plus », a déclaré M. Lake mardi lors d’un événement pour Turning Point USA, un groupe de jeunes conservateurs.
Kari Lake a raison. Hélas, l’issue n’est pas certaine : elle peut très bien perdre son procès bien que les élections aient effectivement été intentionnellement truquées par les Démocrates.
Je note pour ma part, sans oublier que c’est seulement devant les tribunaux que cela se règle, un certain nombre de faits qui me dérangent profondément :
- Ce sont toujours les 6 ou 7 mêmes très gros comtés américains, qui pèsent le plus sur les élections du pays tout entier, car ils influent sur le vote de 6 ou 7 Etats qui peuvent basculer d’un côté ou de l’autre, et donner la victoire à un Républicain ou à un Démocrate.
- C’est seulement dans ces 6 ou 7 Etats que se produisent des choses pas claires le jour des élections, des choses pas claires que je n’ai jamais vues dans les gros comtés des Etats dont l’issue des élections est constante et certaine, car ils sont solidement Républicains ou Démocrates.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Cela va être dur et j’admire les Américains comme cette dame qui résiste. 🇺🇸
Si un parti politique étasunien triche comme trichent celles qu’on appellent « république bananière » et que ce vote tronqué fait jurisprudence, c’en est fini de la démocratie américaine. Gardons nous d’adopter cette méthode, les fake news sont déjà trop nombreuses en France. Qui peut avoir confiance dans nos médias?