
Source : France 3 Régions
La crèche de Noël de Béziers (Hérault) a été inaugurée le vendredi 2 décembre. Installée dans la cour de la mairie de la commune, elle fait débat chaque année.
Chaque année depuis 2014, elle fait parler d’elle : la crèche de Noël de Béziers (34), crèche de la Nativité. Inaugurée le vendredi 2 décembre à 18 heures en présence de Robert Ménard et de centaines de personnes, c’est son emplacement qui fait mouche : elle prend à nouveau place dans l’enceinte de l’hôtel de ville, dans la cour.
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Loi sur la séparation des églises et de l’Etat
La crèche a été à plusieurs reprises poursuivie en justice ces dernières années, en vertu de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des églises et de l’Etat.
En 2018, la préfecture de l’Hérault avait saisi en référé le tribunal administratif de Montpellier, le sous-préfet dénonçant « une volonté délibérée du maire de Béziers de ne pas respecter les principes de la laïcité de la République », demandant le déménagement immédiat de la crèche dans un autre lieu que la mairie.
Il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions.Article 28 de la loi du 9 décembre 1905
L’année dernière, le sous-préfet n’a pas renouvelé cette attaque en justice malgré l’appel d’un collectif de vingt associations, partis politiques et syndicats, se conformant à la jurisprudence du Conseil d’Etat.
La plus haute juridiction administrative a par ailleurs annoncé le 16 novembre dernier l’interdiction d’installer la crèche au sein de la mairie de Beaucaire (Gard) cette année.
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Qu’en sera-t-il du sort de la crèche biterroise ? Pour l’heure, elle sera en place et visible jusqu’au 8 janvier 2023.
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Tout ça relève de l’enfantillage. Une mairie est un bâtiment administratif et je ne vois pas l’utilité d’y installer ces mises en scène. Celles-ci peuvent heurter les non-croyants qui peuvent y voir une atteinte à leur conscience, mais aussi les chrétiens protestants ou orthodoxes qui n’ont pas la crèches dans leurs traditions.
Mais surtout je crains que si des mairies affichent une croyance officielle locale, d’autres en fassent de même selon leur obédience politique. Un maire musulman s’octroiera-t-il le droit d’installer un coran géant dans son hôtel de ville ? Un maire communiste un « Manifeste du Parti Communiste » ?
Les chrétiens vont à l’église ou au temple pour communier et prier. Ils vont l’hôtel de ville pour refaire leur carte d’identité et inscrire leur enfant à la cantine.
Comme chrétien, je tiens à ce qu’on respecte ma conscience, pas à ce que l’on en impose aux autres une image folklorique. Si une crèche dans une mairie faisait avancer le message du Christ, je comprendrais, mais cela ne fait que créer d’inutiles conflits où chacun cherche à réunir ses troupes autour de lui comme les bonobos gesticulent et hurlent pour éloigner d’un point d’eau d’autres bonobos issus d’un autre groupe.
Vous sombrez dans le relativisme. Le catholicisme a fait la France. Toute cette hypocrisie qui consiste à mettre un sapin ou des guirlandes mais refuser la crèche n’a pas de sens. Ce sont le sapin et les guirlandes qui sont accessoires, pas la creche.
Dites-moi moi si vous êtes dérangé de compter notre ère à partir de JC, de voir vos enfants manger du poisson le vendredi, ou de vous voir imposer un congé le jour de l’Ascension.
Marlowe est à la France ce que le RINO est aux Etats Unis, un CINO, un Chrétien in Name Only.
Oui, sur ce coup de Trafalgar de Marlowe, je dois bien le reconnaître. 😉
Je crois que ce que vous dîtes illustre ce qui nous sépare: une religion n’est pas un parti politique et la foi n’est pas une opinion. On est chrétien quand on a foi en Dieu et que l’on est en accord avec le message du Christ. Celui qui serait CINO, selon votre appellation, serait une personne se déclarant chrétien et trahissant le message du Christ (Poutine, par exemple). Pouvez-vous me citer un exemple dans mes écrits qui serait contraire aux Ecritures ?
À quoi bon.
Donc vous ne pouvez pas. Dont acte.
C’est juste que 1 / vous ne comprenez pas ce que vous lisez, 2 / vous n’entendez pas de ce que l’on vous dit.
1/ Cette affirmation est purement arbitraire. Argumentez.
2/ J’ai « entendu » et même répondu. Mais je pense qu’il n’y a pas grand chose derrière vos commentaires qui se délitent aussitôt postés.
Ben voyons.
Les choses dont vous ignorez l’existence, ou que vous n’avez pas expérimentées, n’existent pas. Continuellement dans l’esquive, vous usez du mode digressif comme fin de non-recevoir. Ça lasse. Comme il semble important pour vous d’avoir le dernier mot, je vous le laisse.
Fleur de Lys,
Je ne vois pas où je serais relativiste. La France est un pays de culture chrétienne. Le fait que celle-ci soit plutôt catholique est une contingence de l’histoire: les cathares ont également marqué la France de leur culture. Ils ont disparu uniquement parce qu’ils ont été vaincus par le fer. Les protestants aussi ont fait la France en leur temps et leur culture développée à l’étranger nous a fortement impactés.
Si j’estime qu’une crèche n’est pas à sa place dans un bâtiment public, c’est que je suis un chrétien laïc. Il me semble d’ailleurs que la laïcité est dans le message du Christ. Il y a toujours eu une une crèche chez moi (ainsi qu’un sapin, « arbre de vie » pour les protestants) parce que j’ai pu en donner à mes enfants la signification symbolique et spirituelle. La crèche dans une église est un élément de communion entre fidèles. Quelle est la signification d’une crèche dans une mairie ? Je crains qu’elle ne soit qu’un marquage de territoire, comme ces tribunes dans les stades de foot où les couleurs du club s’affichent et repoussent les intrus. Il me déplait qu’un maire s’appuie sur ma religion à des fins politiques.
Quant aux éléments que vous citez, ils sont depuis longtemps sécularisés: pensez-vous que les Français pensent au Christ s’élevant au ciel le jeudi de l’Ascension ou au week-end prolongé dont ils vont profiter ? Noël même est devenu depuis longtemps une fête de la consommation.
Comprenons-nous: si une crèche dans une mairie faisait avancer le message du Christ, j’y souscrirais bien volontiers. C’est en fait contreproductif, générateur de procédures bien éloignées du débat sur la foi et les valeurs chrétiennes.
« chrétien laïc »
Tiens, Lisanthius est de retour.
« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Certains disent que la lecture laïque de cette sentence serait anachronique mais cela voudrait dire que les Evangiles ne sont liées qu’à leur contexte.
Tout est dit pourtant, comme souvent dans les Ecritures quand on se donne la peine de les penser: je vais à la mairie pour régler les problèmes administratifs, à l’église et chez moi je communie et interroge ma foi dans la prière.
Je n’ai pas besoin de quelques figurines made in China exposées dans un hall public pour me sentir chrétien.
C’est sûr que ce sera plus facile de se sentir chrétien entouré de femmes voilees, d’abayas, et d’un sabir pour langage national.
Mon intervention a pour but de souligner la porosité de la frontière entre le culturel et le cultuel. C’est le cas pour Noël où l’on veut le consumérisme sans le message d’origine. Un jour viendra où on vous tepondra (c’est d’ailleurs déjà le cas) que ce sue vous appelez « déjà secularisé » est à déconstruire.
Je ne mettrai jamais le catholicisme au même niveau que les autres religions. Il imprègne nos moeurs, nos habitudes, nos traditions. C’est pour cela qu’il est tant attaqué. Revendiquer l’héritage chrétien est une chose, le catholicisme en est une autre. Les deux sont nécessaires et ne s’annulent pas.
Le problème n’est pas de savoir si une creche fait avancer la foi. La question est celle de l’occupation de l’espace public. Pus vous effacez le catholicisme de nos vies « physiquement » (je ne parle donc pas du spirituel), plus vous faites de la place a la visibilité de l’islam.
Il faudrait comprendre ce que signifie « héritage chrétien ». Pour moi, ce sont avant tout les Ecritures, c’est à dire la teneur éthique et spirituelle du message du Christ. Au cours de l’histoire, ce message a été largement dévoyé: on a massacré les ariens, les cathares, les juifs puis on s’est massacré entre chrétiens en brandissant les Evangiles sachant qu’on les dévoyait.
Pour moi, tout héritage doit être pensé, pas seulement revendiqué. En ce sens, vous avez raison, le catholicisme nous imprègne majoritairement et l’interroger est donc d’autant plus nécessaire pour nous connaître.
Je ne mesure pas l’impact d’une religion à sa présence dans l’espace public. Une crèche devant un public indifférent n’est qu’une décoration vaine. Dans une église, elle prend une autre signification et participe à la communion. Je préfère que l’espace public soit préservé plutôt qu’une lutte s’y engage. N’oublions pas qu’en France plus d’un tiers de la population se dit sans religion.
La religion catholique fait partie de la culture française, que vous le vouliez ou non. Je ne suis pas catholique moi-même, mais la religion catholique fait partie de ma culture, que je refuse de voir diluée sous prétexte de « diversité ».
Quant à ceux qui seraient heurtés par nos traditions, je ne les retiens pas (restons polis).
C’est curieux, j’ai pourtant écrit que la France est un pays de culture chrétienne principalement catholique. Pourquoi lisez-vous quelque chose de différent ? Je nuance simplement en disant que la France n’est pas exclusivement catholique mais nourrie de sédiments divers dont ceux que j’ai cité (auxquels on pourrait ajouter les cultures juives, celtes,…). Ce que vous écrivez ensuite est étrange. Quoi ? Souhaitez-vous qu’en France on exclue tout ce qui n’est pas catholique pour éviter toute forme de « diversité » ?
Les traditions ne sont pas des dogmes. On a le droit de les discuter (c’est le cas de la corrida).
Surtout, je doute fort que l’installation de crèches dans certaines mairies soit liée à une volonté de préserver des traditions. J’y vois plus un coup politique bien éloigné des Ecritures.
Décidément, vous aimez pervertir le sens des mots ! Laïcité ne veut pas dire absence de religion, ou interdiction de la religion.
D’autre part, vous tenez à mettre toutes les religions sur un pied d’égalité, au nom de la sacro-sainte diversité. Je répète : le catholicisme fait partie intégrante de la culture française. Si vous êtes français, la culture catholique fait partie de vos gènes, même si vous êtes athée, protestant ou druide (pour vous faire plaisir). Sur ce dernier point, je vous rappelle que la Bretagne est très catholique.
Californienne, je suis d’accord avec tout ce que vous écrivez. Où ai-je écrit que la laïcité est l’absence de religion ? Je crois qu’en France existent toutes les religions (sauf la scientologie, considérée comme secte). La laïcité est la séparation du pouvoir politique et de la religion. C’est ce qui fait qu’ordinairement, aucune religion ne doit investir un service public comme une mairie, une école,…
Je ne mets pas toutes les religions sur un pied d’égalité mais la loi, oui. Il n’existe pas en France de religion légalement privilégiée. De fait, la religion catholique l’est pour des raisons historiques (45 000 lieux de cultes par exemple) mais elle n’a pas de subsides publics pour son fonctionnement (à quelque exceptions près comme les Instituts Catholiques).
Qui conteste que le catholicisme qui a dominé en France durant 2000 ans imprègne la France ? Je ne comprends pas où est le problème. Si vous estimez que pour cela il faut que cette religion bénéficie de privilèges, nous sortons de la laïcité et il faut changer la Constitution. Je ne crois pas que ce soit à l’ordre du jour.
Et je sais que l’on peut être catholique et breton comme on peut être catholique et coréen, arabe, camerounais,…
Il est intéressant de voir que des non catholiques ne sont pas gênés par les signes visibles du christianisme. Là où j’habite dans Paris, c’est encore catho mais aussi juif. Avant Noël, des Juifs defilent avec un chandelier geant et de la musique pour Hanoucka.
Certains sont contre au nom de la laïcité ou pour eviter que l’islam ne réclame les mêmes manifestations ostentatoires (par exemple, l’appel à la prière).
Or, je pense que c’est une erreur de tout lire sous forme de réciprocité. Il faut penser civilisation et compatibilité, donc forcément dissocier le judaïsme de l’islam. C’est pour cela que le prisme de la laïcité est une erreur et aboutit de facto à la preeminence de l’islam.
C’est une question de cohérence. Qui s’offusque d’un clocher, de croix dans un cimetière, de tableaux chrétiens dans un musée ?
Vous ne pouvez nier la laïcité qui est une loi sous laquelle tout le monde s’accorde. Vous souhaitez, je l’entends, une prééminence de la religion catholique (plus largement chrétienne) au nom de l’antériorité mais pour l’imposer, il faudrait que cette religion ait un impact bien plus important. Que voulez-vous imposer avec moins de 5 millions de pratiquants ?
Et encore, beaucoup parmi eux seraient contre toute coercition.
Ce que vous dites aurait du sens si on vivait en pleine persecution assomés par une croix en permanence. Mais ce n’est pas le cas. Bien sûr que cette histoire de crèche est politique et non spirituelle parce que nous sommes en guerre de civilisation et, à chaque fois que le christianisme s’efface, l’islam le remplace. Contrairement à ce que vous croyez, le débat n’est pas de savoir où une crèche a sa place, mais si elle a encore une place en France.
Et je vous le répète : ce qui est encore toléré aujourd’hui sera rejeté demain. Qui aurait pu penser qu’une statue de St Michel poserait problème ? Les croix en haut des cols de montagne ou des routes de Bretagne seront abattues, c’est inéluctable.
Le sens de ce que je dis est que la laïcité ne se fragmente pas. Soit vous n’autorisez aucune manifestation religieuse dans l’espace public, soit vous en autorisez certaines et vous n’êtes plus dans la laïcité. Il faut dès lors être clair et proclamer que vous souhaitez privilégier une religion, la vôtre, et donc la voir disposer de droits spécifiques à l’accès à l’espace public. La France ne serait plus laïque mais une république chrétienne (ou une monarchie selon votre souhait).
Outre que je doute que l’on vous suive dans cette voie, je pense que cela ne créerait pas un fidèle de plus.
Je ne sais pas s’il est inéluctable que des croix soient abattues mais vous ne pourrez empêcher en démocratie que les croyances et leurs manifestations soient discutées, critiquées, pensées. Vous n’imposerez pas la foi par la force. Essayez de vivre la vôtre normalement, dans un cadre laïc. Que vous importe ceux qui ne la partage pas tant qu’ils ne vous nuisent pas ?
La laïcité, c’est la neutralité de l’Etat (bafouée sous couvert de financements publics aux associations islamiques soit-disant culturelles) et la discrétion dans l’espace public.
Le problème est que nombre de manifestations visibles du christianisme sont liées à notre histoire. J’ai parlé de nos fêtes, de notre façon de compter les années, de nos croix et autres manifestations liées au lien culturel qui nous rattache au christianisme. Aujourd’hui, l’offensive vise à éradiquer ces manifestations-là. La question est de savoir si vous considerez qu’elles font partie prenante de notre identité et doivent être conservées ou, au contraire, elles sont des « oublis » de la laïcité et doivent être éradiquées. Nous sommes sur une pente glissante. Les creches ne dont su’un symbole. La statue de St Michel, un début vers une table rase généralisée pour permettre à une autre religion – et civilisation – de s’imposer. Je ne pense pas comme vous que les termes du débat soient de se demander si une religion doit s’imposer aux autres : mais si notre civilisation doit être conservée. Et si oui, il est normal que le christianisme conserve sa prééminence visuelle dans nos paysages.
Et ce n’est ni le bouddhisme ni le judaïsme qui pose problème.
La laïcité n’est jamais parfaite mais, globalement, elle est plutôt bien tenue en France.
Vous dîtes que la religion catholique doit avoir une prééminence visuelle mais c’est sans conteste possible le cas. Il existe en France 45 000 églises et cathédrales (pour, par exemple, 2500 mosquées, 2200 temples protestants, 450 synagogues,…), nos musées sont couverts d’oeuvres liées au culte chrétien, etc…
Toutes les religions bénéficient de subsides publiques: les associations paroissiales, les centres bouddhistes tibétains, les associations culturelles musulmanes, comme vous le précisez, etc,… Celles-ci sont très encadrées et peuvent être attaquées en cas d’abus.
On ne peut, par exemple, organiser un concert de noël payé par une mairie qui refuserait ensuite une subvention comparable à une autre association cultuelle.
On est loin de « la table rase généralisée ». Je pense que l’offensive islamiste est plus subtile que l’envahissement de l’espace public. Elle passe plus volontiers par l’école et le sport. Vous voulez lutter contre l’islamisme ? Aidez à remplir les églises. Convainquez de votre foi, ne serait-ce que votre famille. Les islamistes se nourrissent des capitulations et vouloir renoncer à la laïcité en imposant une religion par la force publique est une capitulation.