
Et voilà qu’une fois encore on nous tartine notre pain quotidien avec l’esclavage « noir » bien évidemment ! « Ils » réclament justice, repentance et, bien entendu, réparations et indemnisations à tous ces peuples qui les ont obligés à venir, pour travailler bien sûr, mais pour beaucoup cela leur a assuré leur pain quotidien, l’hygiène, la possibilité de fonder des familles et d’avoir des enfants, alors qu’en Afrique l’espérance de vie, à l’époque, n’atteignait pas trente ans.
Mais on ne les entend pas réclamer justice pour tous les noirs livrés à l’esclavage encore de nos jours.
L’esclavage n’a été supprimé (théoriquement) en Mauritanie qu’en 1986, mais rien n’a changé depuis et la traite des Noirs par les Noirs se poursuit sur la rive nord du fleuve Sénégal.
En 2010, à Khartoum (Soudan) l’esclavage existait toujours et un esclave mâle adulte coûtait cinquante dollars, selon un rapport de l’Association suisse « Slavery International » spécialisée dans le rachat et la libération des esclaves noirs.
Alors, parlons-en de l’esclavage, mais de tous les esclavages.
Et surtout de celui où il ne reste plus personne pour réclamer quoi que ce soit, c’est-à-dire de l’esclavage « blanc » ! Mais celui-là, personne ne le connait.
Ce n’est pas un hasard si les Turcs ont choisi ce point stratégique qui se situe en plein centre de leur principale zone d’activité, le bassin méditerranéen du détroit de Gibraltar jusqu’au bas de la botte italienne, la Sicile et les côtes tunisiennes. De ce port partent dorénavant les galères qui écument les mers et les villes côtières de la Méditerranée à l’Adriatique. Ils s’emparent des populations chrétiennes qu’ils revendent ensuite au plus offrant sur les marchés d’Alger, Tunis, Tripoli et Alexandrie. L’esclavage et le pillage sont les principales ressources des nouveaux maîtres de ce « pays », le facteur principal de prospérité des « roitelets » du Maghreb et la fortune des marchands spécialisés. Un bateau sur deux est arraisonné, les razzias se multiplient sur les côtes espagnoles, françaises et italiennes. Les vieux sont massacrés, les autres : femmes, enfants et jeunes hommes sont enlevés et vendus comme esclaves ou comme galériens, les marchandises sont dispersées auprès de commerçants patentés et soumis à un racket officiel. Des dizaines de milliers de marins, paysans, voyageurs, sont entassés et condamnés aux travaux forcés et donc à une mort lente dans les bagnes d’Alger. Les plus fortunés sont rendus contre forte rançon et ce sont les « Chevaliers de l’Ordre de Malte » enveloppés dans leur robe de religion, blanche et frappée d’une croix rouge sur le devant qui servent de négociateurs quelquefois au péril de leur vie, car leur flotte s’oppose constamment aux Barbaresques. Ils sont souvent épargnés, car ils apportent de riches présents pour plaire aux cheiks et, de plus, ils sont absolument nécessaires afin d’établir le contact avec les riches familles des « otages ».
En 1535 les raids barbaresques sur l’île de Minorque rapportent six mille captifs et en 1544 les galères de Barberousse s’emparent de douze mille Blancs à Lipari. Des razzias gigantesques enlèvent des captifs blancs dans les régions de Barcelone, Lisbonne, Rome, Gênes ainsi que sur tout le littoral Languedocien et même à l’intérieur des terres à partir du Massif des Maures et jusqu’au Kosovo, où les enfants deviendront des janissaires.
Les Africains sont les premiers trafiquants d’esclaves. Les rois du Mali et du Ghana possédaient des milliers d’esclaves et le Niger et le Dahomey vendaient leurs propres sujets au plus offrant.
Les ports d’embarquement appartenaient aux souverains noirs et non pas aux « négriers blancs ». Ces derniers recevaient une « marchandise » qu’ils convoyaient dans « les meilleures conditions possibles de l’époque ».
Après le XVIIe siècle, les Noirs sont devenus plus chers que les Européens à cause de la demande en augmentation vers l’Amérique du Nord et donc les razzias ou les achats à prix bas se développent à partir de Mogadiscio, Madagascar, les Comores, etc. Les centres de traite et les entrepôts de chair humaine détiennent plus de 200.000 esclaves, les principaux se trouvant à Zanzibar.
La femme blanche est considérée comme une denrée de luxe qui se monnaye au prix fort sur la célèbre place du Babistan à Alger pour être dirigée et revendue dans les harems orientaux.
Les Turcs ont besoin des caravanes arabes qui se sont ralliées pour traverser les territoires peu surs, car s’ils sont les maîtres des mers ils n’organisent pas le transport sur terre.
Je vais m’autoriser quelques commentaires sur l’esclavage et je sais que je ne vais pas me faire que des amis, mais c’est mon opinion et je la partage.
Du XVIe siècle au début du XIXe plus d’un million d’esclaves « blancs » ont disparu en Afrique du Nord. Je dis « disparu », car il n’existe nulle part au monde une descendance de ces esclaves susceptibles d’exiger une repentance des Arabes et des Turcs.
En revanche les descendants d’esclaves « noirs » ne cessent de l’exiger des nations qui ont participé à ce « commerce » entre l’Afrique et les Amériques.
A Nantes, un mémorial qui occupera un espace de sept mille mètres carrés, situé sur les quais de la cité des ducs, a été édifié aux frais des contribuables (sept millions d’euros). Il ne s’intéressera qu’à la traite des noirs. L’esclavage blanc sera totalement occulté, mais nous y sommes habitués. Nous conseillons tout de même aux responsables de ce « vaste » projet d’aller visiter, à l’aide d’un professeur d’histoire marocain, les « vastes » voûtes souterraines de Meknès où étaient parqués les esclaves blancs au Maroc, avant d’être empalés, écartelés, enchaînés et, dans le meilleur des cas, castrés avant d’être vendus sur les marchés. Peut-être que cette visite guidée leur permettra de comprendre qu’il serait souhaitable de réserver un « petit espace » à « l’esclavage blanc ».
Je me permets de conseiller aux édiles nantais la lecture du livre remarquable de l’historien Olivier Pétré-Grenouillezau « Les traites négrières* » (Gallimard) :
« L’esclavage n’a pas été seulement le fait des Occidentaux. La condition des esclaves était atroce, mais l’intérêt des négriers n’était pas de les laisser mourir puisqu’ils tiraient profit de leur vente. »
Examinons avec objectivité les circonstances et les responsabilités.
Tout d’abord ce sont les Arabes et les Noirs qui partaient à la « chasse à l’esclave », qui razziaient les territoires limitrophes du Sud Saharien et des Afriques Occidentale et Orientale, et ramenaient jusqu’aux différents ports d’embarquement leur « marchandise humaine » qui était acheminée, comme l’on peut s’en douter, dans des conditions abominables et livrée dans un état souvent déplorable.
Là, cette « marchandise » était prise en charge par ceux que l’on a surnommés « les négriers » et qui la transportaient jusqu’à destination.
Une abondante littérature et de nombreux films ont traité ce sujet d’une manière très caricaturale : le « négrier blanc bien entendu » était un tortionnaire dont le seul but était de malmener et de transporter cette « marchandise » avec une cruauté raffinée.
J’emploie le terme « marchandise » à bon escient, car une marchandise, ça s’achète et ça se vend, et si possible avec un important bénéfice. Il a certainement existé quelques rares « négriers blancs » ressemblant à ceux décrits dans ces films et cette littérature, mais la très grande majorité pratiquait ce « transport » pour gagner de l’argent et pour en gagner le plus possible il fallait que cette « marchandise » soit livrée dans le meilleur état possible pour être vendue le plus cher possible. CQFD !
Mais revenons au tout début. Il n’est nullement question de faire l’apologie de l’esclavage, de justifier les razzias, les enlèvements, les massacres des vieux et des handicapés, les viols, le déplacement d’importants groupes de femmes d’enfants et de jeunes hommes, mais de réaliser une analyse confirmée de son évolution dans notre société moderne et d’expliquer que sans cet esclavage le monde actuel ne serait pas ce qu’il est et qu’il a eu des conséquences bénéfiques pour la très importante population noire, aujourd’hui « libre » depuis des décennies et qui depuis le début du XX° siècle s’est fortement développée et vit aux Etats-Unis et dans les DOM-TOM.
A l’origine leurs ascendants, les esclaves, vivaient en Afrique si l’on peut dire libres, mais avec une espérance de vie qui ne dépassait pas les trente ans pour des tas de raisons que nous connaissons, car elles sont toujours d’actualité pour la plupart : faim, eau, hygiène, maladies, massacres entre ethnies, etc.
Ils ont été enlevés, transportés, mais ils sont arrivés dans des pays qui avaient besoin de leur main-d’œuvre. Bien sûr, ils étaient esclaves, bien sûr ils appartenaient à des « patrons », pas tous exemplaires sans doute, mais afin qu’ils soient le plus productifs possible il fallait les maintenir dans la meilleure condition physique possible, non pas pour des raisons humanitaires, mais uniquement financières, afin qu’ils soient plus rentables. Ils ont certainement connu une existence plus confortable dans les exploitations cotonnières du sud que celle qui aurait été la leur s’ils étaient restés en Afrique précoloniale.
Nourriture-logement-sanitaire-hygiène ! En les privant d’une liberté qui les aurait sans doute vus mourir à vingt ans, l’esclavage leur a permis de survivre et de se multiplier. Ils ont été nourris certainement mieux qu’ils ne l’auraient été en Afrique, ils ont été soignés et ont connu une hygiène inexistante chez eux, ils ont fondé des familles, eu de nombreux enfants qu’ils ont pu élever dans des conditions sans doute pas idylliques et dans l’objectif d’une nouvelle main-d’œuvre, mais leur population s’est développée et s’est multipliée. Bien sûr ils ont été exploités, bien sûr ils ont travaillé dur, bien sûr ils n’étaient pas « libres », mais le résultat de tous ces « bien sûr », c’est le peuple noir américain actuel, la place qu’il occupe dans tous les domaines et à tous les niveaux de la société, y compris à la présidence suprême des Etats-Unis (Obama n’aurait jamais été élu président sans les votes des Noirs américains.) Cet exemple est identique pour les descendants d’esclaves résidant dans les DOM-TOM et en Amérique du Sud.
Tout cela n’aurait pas vu le jour si à l’origine leurs ascendants n’avaient pas été des esclaves.
Tout comme il a existé une colonisation constructive et une colonisation destructrice, il a existé un esclavagisme destructeur et un esclavagisme constructeur, dont on perçoit le résultat démographique depuis la fin du XIXe siècle.
Esclavagisme destructeur, celui subi par des dizaines de milliers d’Européens dans le Maghreb entre le XVIe et le début du XIXe siècle, enlevés, enchaînés, torturés, vendus ou échangés comme du bétail dans tout l’empire islamique et voués à une destruction certaine, dont bien entendu il n’existe plus aucune trace de nos jours.
La traite musulmane a duré plus de mille deux cents ans et elle n’est pas éteinte aujourd’hui (alors que la traite des chrétiens n’a duré qu’un peu plus de deux cents ans), mais elle est totalement occultée des manuels scolaires.
En 1953 les marchands de Djedda allaient encore « racoler » des Noirs au Soudan et au Niger.
Le général Challe, dans un de ses rapports en 1959, indiquait que des caravanes d’esclaves partaient de Mauritanie et du Niger pour être vendues par les marchands arabes sur les bords de la Mer Rouge.
D’ailleurs cet esclavagisme s’est poursuivi en 1962, sous le regard indifférent des autorités françaises, par l’enlèvement de quelques milliers d’Européens en Oranie dont on n’a plus la moindre nouvelle. On ne peut qu’espérer qu’ils aient tous disparu et que leur âme repose en paix.
Déclaration de Houari Boumediene, Président de la République algérienne, dans le journal « L’Eclair » en date du 26 janvier 1971 :
« A Paris on semble ignorer que nous détenons un très grand nombre d’otages français. Quand il le faudra, nous en communiquerons la liste à toute la presse et cela provoquera une émotion considérable en France. Alors pour obtenir la libération de ces otages il faudra y mettre le prix. »
Cela fait 60 ans que ces otages, ces esclaves, sont aux mains de ces sauvages et tous les gouvernements français sont au courant. Jamais l’un d’eux, qu’il soit de droite ou de gauche, n’y a mis le prix. Des millions sont versés pour libérer les otages auxquels les médias s’intéressent, dont les photos font les premières pages des quotidiens, des magazines et des murs des hôtels de ville, mais les nôtres ont pu crever en toute tranquillité, dans l’anonymat le plus complet, sans que cela n’émeuve pas grand monde en métropole.
Alors je pose la question : qui devrait réclamer la repentance au nom de l’esclavagisme ? Les Africains qui aujourd’hui sont la composante d’une très importante partie de la population des Etats-Unis et ont permis l’élection d’un président noir, ceux vivant dans les DOM-TOM avec les avantages et l’assistanat de la France ? Ou les » blancs » dont il ne reste aucun rescapé susceptible de réclamer justice et repentance ?
Si l’on proposait aujourd’hui à ces populations noires d’Afrique d’être transportées vers les Amériques ou la France même au prix de leur liberté (n’est-ce pas ce qu’elles tentent de faire par tous les moyens même au prix de leur vie ?) afin de leur assurer une existence identique à celle qu’ont connue leurs ascendants, c’est-à-dire nourriture, logement, hygiène, etc. ils seraient des millions à être volontaires. L’existence des clandestins n’est-elle pas plus précaire que celle de leurs aïeux ? Et ces millions de noirs musulmans qui crèvent de soif, de faim et de toutes sortes de maladies, dans les régions de la « corne de l’Afrique », qui n’ont même plus la force de prier Allah et dont les enfants n’apprendront jamais le Coran, car ils meurent avant l’adolescence, ne seraient-ils pas volontaires pour être « razzié » et transportés comme esclaves ? Ils auraient au moins la chance de survivre.
Les envolées littéraires sur la liberté sont des plus romanesques, mais entre la liberté de mourir de faim, de soif, de maladies sans même atteindre sa majorité et la « non liberté de vivre » le choix n’est pas difficile. Mais ne le demandons pas à ceux confortablement installés dans les cités occidentales.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.
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« il n’existe nulle part au monde une descendance de ces esclaves susceptibles d’exiger une repentance des Arabes et des Turcs. » Pour la bonne raison qu’ils étaient castrés, souvent dans des centres spécialisés en Corse, avec un fort taux de mortalité.
Je dois le dire: je trouve cet article particulièrement abject.
Certes, des filières de Noirs et d’Arabes existaient pour capturer et déporter la main d’oeuvre d’Afrique mais c’était parce qu’il existait alors une demande: on n’exigeait pas des négriers qu’ils emportent ces gens sous la menace. Des trafiquants sans scrupules payaient ces pourvoyeurs locaux tout aussi dénués de scrupules, faits de la même boue.
Le pire est tout de même de justifier l’esclavage en prétendant que cela apportait à ces gens un confort et une espérance de vie inespérés là où ils vivaient.
C’est déjà en soi une monstruosité: qui accepterait de perdre sa liberté pour une espérance de vie en esclavage plus longue ? M Gomez, sans doute.
On pourrait ainsi justifier ces ventes d’enfants issus de familles très pauvres en Afghanistan: ne leur assure-t-on pas ainsi un meilleur avenir ?
D’autant plus que cela est factuellement faux: l’espérance de vie en esclavage ne dépassait pas 10 ans. Les enfants subissaient une véritable hécatombe.
« L’esclavage leur a permis de se multiplier » écrit M Gomez. Dois-je lui rappeler ceux-ci n’avaient pas le droit de se marier ou d’avoir des enfants sans le consentement de leur maître ? Pour ces derniers, il s’agissait d’un bétail à renouveler, rien d’autre.
Et pour le reste, rappelons que les esclaves étaient régulièrement victimes de viols, violences, humiliations, privations de nourriture, exécutions sommaires (en cas de fuite), etc…
Je ne comprends pas le but de cet article révisionniste. L’esclavage a toujours existé et dans toutes les civilisations. Aristote l’a justifié. Le christianisme le condamne mais n’est guère écouté et, à la fin du Moyen-Age, l’esclavage va se développer et devenir industriel. Pourtant Paul est clair: « Il n’y a ni hommes ni femmes, ni Juifs ni Grecs, ni hommes libres ni esclaves, vous êtes tous un en Jésus-Christ ».
L’esclavage est une atrocité humaine que rien ne justifie et qui a gangréné toutes les civilisations.
Effectivement, on a connu M Gomez mieux inspiré. Le seul point juste de cet article consiste dans le rappel de l’existence d’un esclavage de Blancs totalement passé sous silence par idéologie – esclavage qui remonte à l’Antiquité et n’a jamais cessé.
L’esclavage a toujours existé sous des degrés divers mais du XVIème au XIXème siècle, il a connu un développement industriel jamais atteint.
Il a fallu le christianisme pour remettre en cause l’esclavage antique et ce furent des hommes d’église comme Las Casas qui dénoncèrent l’esclavage atroce mis en place par les Espagnols en Amérique du Sud.
Que l’épître de Paul rejetant l’esclavage soit aujourd’hui l’éthique de l’occident est très bien mais il a fallu attendre 2000 ans pour cela.
2000 ans, je ne pense pas. A moins de considérer le servage comme de l’esclavage détourné.
L’esclavage a véritablement recommencé (par l’Europe, j’entends, il n’a jamais cessé dans le monde musulman) qu’avec la conquête espagnole.
Je ne confonds pas servage et esclavage qui sont deux institutions différentes (le serf appartient à la terre, non au seigneur), mais l’esclavage a perduré durant tout le Moyen-Age avec un intense commerce avec les pays musulmans (on leur vendait prisonniers de guerre et païens). Des esclaves étaient employés dans les grandes propriétés agricoles méditerranéennes, notamment en Espagne ou au Portugal durant tout le Moyen-Age.
Article qui décoiffe car bien à l’opposé de la pensée de groupe (group-think) des temps modernes…
« Les Africains qui aujourd’hui sont la composante d’une très importante partie de la population des Etats-Unis. » Pas tant que ça Mr Gomez. Entre 12-13% de la population americaine (suivant le dernier recensement-census de l’état fédéral).
Il est évident que vivre libre est pour moi, pour l’humanité, et dans notre compréhension moderne, plus précieux que la survie en tant qu’esclave. Mais il existe encore aujourd’hui–ainsi que MrGomez l’indique– de nombreux pays où l’esclavage existe à des degrés divers et est peu reconnu. Comme les enfants « restaveks » en Haïti, les ateliers de couture chinois, les camps de travail nord-coréens, les mariages d’enfants filles dans de nombreux pays musulmans, etc.
Ceux-ci ne comptent pas, car ils ne contribuent pas au programme gauchiste de victimisation des minorités et de redistribution socialiste des fonds publics.
Nous vivons des temps difficiles, où les mensonges sont vastement répandus à tous les niveaux de notre société, et il n’y a pas la moindre conscience spirituelle pour nous sauver.
Je suis d’accord avec vous, Annika, mais l’article de M Gomez entre dans la catégorie des « mensonges largement répandus » comme ceux que je souligne plus haut.
Il ne faut pas entrer dans ce piège intellectuel qui serait qu’il serait nécessaire, pour combattre un discours mensonger, de produire également des contre-vérités.
On sait que les Etats qui prétendent avoir droit à des indemnisations se fichent éperdument de l’histoire de leurs peuples et ne font valoir leurs revendications que pour passer à la caisse et nourrir leur corruption.
C’est cela qu’il faut dénoncer, sans nier l’horreur absolue que fut l’esclavage pour les populations qui, quelques soient leurs origines, eurent à en souffrir.
D’accord avec cela. Le biais choisi selon lequel l’esclavage a été une migration benefique est choquant. Personnellement, ça me choque. Rien que de penser au sort des gamins et aux femmes exhibées à demi nues lors des « ventes », j’ai la nausée.
« C’est déjà en soi une monstruosité : qui accepterait de perdre sa liberté pour une espérance de vie en esclavage plus longue ? »
Peut-être M. Gomez aurait-il pu s’exprimer avec plus de diplomatie, avec plus de retenue, de doighte, de delicatesse, surtout avec un sujet aussi triste. Mais il n’a pas tout faux. Il est invraisemblable de choisir l’esclavage à vie, neanmoins de nombreux individus ont choisi l’esclavage temporaire afin d’améliorer leur vie, ils ont meme contribué à bâtir l’Amérique, et ils etaient majoritairement–blancs.
L’Angleterre avait une longue histoire de servitude sous contrat, il était donc naturel pour les colonies et l’Angleterre de développer un nouveau plan pour les esclaves sous contrat de faire le travail laborieux dans les champs d’Amérique.
Il y avait les esclaves sous contrat qui venaient de leur plein gré. Ceux qui sont venus pour échapper à la pauvreté ou qui ont été enlevés pour des raisons religieuses. Ceux qui étaient bagnards en Angleterre (ils resteraient des esclaves sous contrat bien plus longtemps que tous les autres). Ils étaient tous traités comme des biens, achetés, vendus et échangés entre maîtres. Ils n’avaient pas le droit de se marier ou d’avoir des enfants. Leur période de servitude durait entre 4, 7, et 10 ans. Ils étaient traités durement et souvent avec une cruauté inutile. Beaucoup mouraient peu après leur arrivée de maladies ‘nouvelles’ ou inconnues. S’ils s’enfuyaient, ils étaient traqués comme des animaux. https://www.irishcentral.com/roots/history/hunting-down-irish-servant-runaways-america
Ce système était très répandu : près de la moitié de toute l’immigration blanche vers les treize colonies était soumise à la servitude sous contrat. Au XVIIIe siècle, les serviteurs sous contrat étaient plus nombreux que les esclaves africains dans les colonies d’Amérique du Nord.
For the sake of argument et en ce qui concerne votre commentaire « survie de dix ans en tant qu’esclave », la mort d’un esclave dans la fleur de l’âge était une perte matérielle pour son propriétaire ; il avait donc un intérêt financier à maintenir « son investissement » en vie, surtout après la fin du commerce transatlantique des esclaves (1803). Business as usual with human chattel 🙁
Si l’on compare, l’espérance de vie en 1850 d’une personne blanche aux États-Unis était de quarante ans ; pour un esclave, trente-six ans – ce qui était aussi long que l’espérance de vie d’un français en 1850.
Vous dites: « L’esclavage est une atrocité humaine que rien ne justifie et qui a gangréné toutes les civilisations. » Indeed.
SOURCE: Letters from America, Historical and Descriptive: Comprising Occurrences from 1769 to 1777 Inclusive. London: 1792.
https://www.encyclopedia.com/history/dictionaries-thesauruses-pictures-and-press-releases/indentured-white-slaves-colonies-1770-william-eddis
Deux remarques à propos de votre commentaire. Tout d’abord, sur la notion d’esclavage qui ne doit pas être confondue avec la servitude. Celle-ci était effectivement commune, notamment au Moyen-Age voire institutionnelle avec les serfs (qui faisaient partie de la terre au même titre que le gibier ou les forêts mais que le seigneur ne pouvait vendre individuellement).
L’esclavage retire définitivement toute forme d’humanité (sauf éventuel affranchissement à discrétion du maître): il est propriété du maître qui a sur lui pouvoir de vie et de mort. La notion de contrat est donc totalement contradictoire avec celle d’esclave.
En second lieu, on ne peut comparer l’espérance de vie des citoyens à la naissance et celle des esclaves qui arrivaient en pleine fleur de l’âge (15 à 25 ans). Ces derniers ne pouvaient plus espérer vivre que 10 années. Il faut d’ailleurs sur ce point être logique; comment un esclave qui travaillait entre 12 et 16 heures 6 jours sur 7, mal nourri, objet de violences ou de viols pouvait-il espérer vivre aussi longtemps que son maître ?
Pour vous en convaincre, je vous engage à vivre la vie d’un esclave d’alors quelques semaines. Vous évaluerez à l’issue votre espérance de vie après plusieurs années à ce rythme.
Ne vous trompez pas de procès.
La question que pose Manuel Gomez est légitime : faut-il s’incliner devant ceux qui « réclament justice, repentance et, bien entendu, réparations et indemnisations » ?
On peut s’indigner qu’il l’ait posée maladroitement en s’appuyant sur ce qu’il connait de l’Afrique du Nord, mais discuter des alibis n’est pas décider, et à l’issue, les jurés doivent se prononcer.
A la question « Au gouvernement algérien qui réclame réparation et indemnisation et aux mouvements afro-américains qui réclament réparation, que répondez-vous ?
Manuel Gomez répond, il les envoie paître. L’article ne parle pas d’autre chose.
Tout à fait d’accord
On peut défendre une idée juste à condition de ne pas l’appuyer de mensonges, ce qui nuit à cette idée. La gauche peut aisément se nourrir de telles allégations pour qualifier d’esclavagistes ceux qui, légitimement, nient aux Etats totalitaires le droit de revendiquer quelque indemnisation que ce soit.
Manuel Gomez ne « prétend » rien – ne lui faites pas dire ce qu’il ne dit pas – il fait un constat : les conditions de vie en Afrique subsaharienne sont aujourd’hui infiniment moins agréables que celles des américains et antillais de souche africaine.
Il en tire une conclusion : c’est vraisemblablement un effet collatéral de l’esclavage d’hier. Je ne vois pas où est la monstruosité. Manuel Gomez est responsable de ce qu’il dit, pas des extrapolations spécieuses que l’on peut en faire.
Quant à en appeler aux apôtres, que dire…
L’esclavage biblique est radicalement différent, personne n’est asservi en raison de sa couleur de peau. L’esclavage est ici un asservissement volontaire, un statut social. En Judée Samarie, une personne pouvait se vendre elle-même quand elle ne pouvait pas rembourser ses dettes ou pourvoir aux besoins de sa famille. Ce sont les serviteurs fidèles ou infidèles dont parlent Jésus et les apôtres.
Vous montrez une fois de plus que vous ne comprenez pas ce que vous lisez.
L’expression « esclavagisme bénéfique » est effectivement choquante, mais il ne faudrait pas qu’elle nous épargne de répondre à la question de fond, à laquelle seul Manuel Gomez répond pour l’instant.
Je crois que vous m’avez mal lu. Je ne parle absolument pas de « l’esclavage biblique » mais de l’épître de Paul qui affirme l’unité humaine en Jésus-Christ et donc l’illégitimité de l’esclavage qui nie l’humanité de celui qui en est victime. C’est un message considérable émis à une époque où l’esclavage était la norme.
Quant au discours de M Gomez, peu en importe la teneur. Le problème est qu’il l’agrémente de mensonges éhontés (voir mon précédent commentaires) qui le disqualifie.
Que les descendants d’esclaves en Occident vivent mieux que sub-sahariens est un fait mais dire que cela serait grâce à l’esclavage est un sophisme: les négriers n’ont pas importé cette population pour lui offrir un meilleur destin mais pour l’exploiter sans scrupules jusqu’à la mort.
Ce serait comme dire que les Ukrainiens de Crimée ont eu de la chance d’être annexé: cela leur permet de se chauffer et de ne pas subir les bombardements russes.
Décidément, vous n’entendez rien. Toujours à l’aise dans le monologue.
Ce n’est pas une question de monologue. Moi non plus je n’aime pas les raccourcis de cet article. Il y a des choses justes dedans, mais pas ceux-là. Marlowe a raison de parler de sophisme.
Oui, je le reconnais, le parallèle avec la colonisation est problématique, et l’expression « esclavage positif » choquante. À la lecture, j’avais personnellement corrigé ce défaut – comme je le fais instinctivement devant une mauvaise traduction – en le comprenant comme effet collatéral, ce qui m’avait semblé mieux correspondre à l’état d’esprit de l’auteur, et j’avais poursuivi.
Que la condition des Noirs d’aujourd’hui soit liée à la condition de ceux d’hier sont deux facettes d’une même réalité. On peut bien entendu le déplorer, il ne s’agit pas pour autant d’un mensonge délibéré. Ce serait prêter des intentions malveillantes à l’auteur.
Vous vous exprimez mieux que l’auteur (dont j’apprécie par ailleurs les articles sur la colonisation, sujet que je maîtrise mal).
« Parlons-en de l’esclavage, de tous les esclavages »…
C’est ce que fit Joseph Kessel, dans un reportage, dans les années 30, à une
époque où l’on allait sur place enquêter.
Voici un petit extrait de « Marchés d’esclaves » que je viens juste de commencer.
« Sachez d’abord, dit SaÏd, que dans ce pays, seuls les Arabes s’occupent de la vente des esclaves. Nous, ceux du Hedjaz, d’Assir, du Yémen, nous voyageons
voyageons . Nos pères ont été très loin, jusqu’en Europe, jusqu’aux Indes.
C’est notre sang.
« Il y eut un temps où le commerce était facile. Quand les Abyssins soumettaient les provinces proches du Soudan, c’était par foules qu’on pouvait trouver des hommes, des enfants, des femmes à acheter, à vendre…
Maintenant, ce n’est plus la même chose. Il faut faire attention, payer des tributs,
passer par les déserts, embarquer en cachette. Cela augmente bcp le prix de chaque
tête, mais que de risques! »
« …Non il n’ya a plus ici de marché d’esclaves. On vend de gré à gré, surtout entre
propriétaires. Puis il y a l’élevage, les enfants d’esclaves. En fait, je ne travaille
que pour l’Arabie ».
Dites-moi: qu’est-ce qui a changé aujourd’hui, sinon que les pays fournisseurs
sont plus variés?
Ben non, l’esclavage, c’est pas bien.
Nous n’avions pas besoin de ces commentaires définitifs pour en être convaincus. Ils ne font qu’embrouiller la question de fond soulevée par Manuel Gomez, qui reste celle-ci: comment faut-il répondre aux demandes de réparations et d’indemnisations ?
A quand la repentance des Arabes pour l’esclavage?