
« La grand-messe du foot »…C’est avec cette expression dévotionnelle que la plupart des médias ont évoqué la coupe du Monde à Doha.
Dans le contexte français de la laïcité militante, l’expression peut surprendre. Si notre société moderne a désacralisé la plupart des repères culturels judéo-chrétiens par la sécularisation, il semble que la religiosité se soit vite emparée d’autres secteurs tels que le sport, équivalent pour certains à une religion.
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Ces événements de masse ressemblent en effet à de grandes liturgies avec leurs rituels : les spectateurs avec leurs écharpes en forme d’étoles sont les officiants de ce qui se joue sur le terrain. La coupe attribuée à l’équipe gagnante lors de la finale en apothéose ressemble à la remise du saint graal et déchaîne l’enthousiasme (terme grec pour la possession par le divin). Les commentateurs des matches ont mis en valeur l’exemplarité de quelques joueurs pour les offrir à la vénération de leurs fidèles.
On nous dit que certains de ces demi-dieux du stade connaissent un « état de grâce » par leur « mental ». Avec cette vision d’auto-transcendance (« plus, vite, plus haut, plus fort », selon la devise olympique), les présentateurs peuvent aussi montrer d’un doigt accusateur les fautes de ceux qui, sur le terrain, ont osé affaiblir l’invincibilité prétendue de leur camp. (Etonnant, car dans la Bible, précisément, la faute – ou le péché – s’exprime par un mot qui signifie : rater le but…)
Certes le sport recèle de vraies valeurs, et on sait combien dans les associations sportives locales il peut faire acquérir aux jeunes l’esprit d’équipe et le goût du dépassement de soi, en illustration du célèbre « mens sana in corpore sano » de l’humanisme classique.
Mais c’est de nos jours bien autre chose qui s’affiche dans les méga-événements, avec tout l’arrière-plan opaque des sommes astronomiques investies sur les joueurs et dans les tractations en coulisses, sans oublier la promotion commerciale des produits dérivés. Cette marchandisation sacralisée ne peut éviter les questionnements d’ordre éthique.
Que dire des violences sanglantes entre camps de supporters qui s’affrontent régulièrement, avec les dérives alcooliques, les insultes outrancières, les agressions incontrôlables, etc ? Les ombres au tableau ne manquent pas et donnent des arguments à ceux qui, à l’instar du philosophe Luc Ferry, estiment que le sport ainsi sacralisé induit des effets pervers tel un opium du peuple.
Comment interpréter l’exaltation mystique des records, la divinisation des performances, la canonisation médiatique des vedettes, les effets spéciaux lors des grandes mises en scène de ces événements, sinon comme une forme d’exotérisme social qui rappelle les déclarations ambitieuses du fondateur des Olympiades modernes, Pierre de Coubertin : « Le sport est une religion avec une Eglise, des dogmes et un culte, mais avant tout avec un sentiment religieux. L’athlète est un ministre de la religion musculaire… » (1892).
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
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Monté en religion surtout avec l’effet levier des « médias girouettes » !
Ce médiats se gargarisent un jour d’un joueur ou d’un équipe pour mieux la déguiller le lendemain et ceci pas seulement dans le sport…
Le salut en Jésus reste une « très bonne option » pour ceux qui adorent un joueur ou une équipe.
L’apôtre Paul laisse entendre qu’un disciple devrait être au moins comme un sportif d’élite…
Le respect mondial qu’apportent les cartons jaunes et rouges est à relever.
Ils ont l’effet d’un agent de police à un carrefour qui lève le bras.