
La visite d’Emmanuel Macron aux Etats-Unis a été essentiellement inutile. Elle a été très peu commentée aux Etats-Unis. Elle l’a été bien davantage en France et certains Français ont pu en tirer l’impression que la France est encore une puissance qui compte, ce qui est largement inexact.
Macron a réaffirmé son soutien à l’Ukraine, tout en disant que des négociations viendront, mais ne pourront avoir lieu que quand l’Ukraine les acceptera, ce qui est un discours ambigu : un discours clair et net devrait dénoncer les crimes du régime de Poutine, et exiger de la Russie qu’elle quitte le territoire ukrainien. Un discours clair et net devrait ajouter que l’armée russe a commis des crimes de guerre et devra répondre de ses crimes. Macron semble incapable de tenir un discours clair et net. Il ressemble en cela à l’administration Biden qui tient elle aussi un discours ambigu.
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Macron s’est défini comme “allié non aligné des Etats-Unis”, ce qui est une marque de l’arrogance française et une formule destinée à plaire à la gauche et à la droite anti-américaine française. La réalité est que la France, comme le reste de l’Europe, dépend pour sa défense des Etats-Unis d’Amérique, et que les dirigeants européens ont redécouvert avec l’invasion de l’Ukraine que leurs illusions de paix perpétuelle n’étaient précisément que des illusions et que lorsqu’une dictature menaçante se faisait belliqueuse et passait à la guerre, l’alliance avec les Etats-Unis servait à quelque chose et que la force de défense de l’Europe était l’OTAN, donc essentiellement l’armée américaine. Macron ne peut se permettre de critiquer l’OTAN et d’être “non aligné” en ce moment, et il le sait. Biden l’a reçu pour qu’il montre qu’il est allié des Etats-Unis et qu’il a les mêmes positions que l’administration Biden sur la guerre en Ukraine. Macron a fait ce que l’administration Biden attendait de lui. Il a tenté de se situer sur un pied d’égalité avec l’administration Biden : nul au sein de l’administration Biden ne le considère comme un égal, sinon dans des formules de politesse. Et Macron le sait, là encore. Tout comme la force de défense de l’Europe est l’OTAN, donc essentiellement l’armée américaine, le soutien à l’Ukraine est essentiellement américain. Macron ne redira pas de sitôt que l’OTAN est en état de mort cérébrale.
Macron a voulu obtenir des concessions économiques américaines. Il ne les a pas obtenues. Ce qu’il incriminait est la loi appelée de manière trompeuse l’Inflation Reduction Act, une loi qui ne permet aucunement de réduire l’inflation, mais qui, par contre, conduit à des hausses d’impôts pour les classes moyennes et les petites entreprises américaines, et qui promet des subventions massives pour la production et l’achat de véhicules électriques fabriqués aux Etats-Unis. Macron aurait voulu que des véhicules électriques européens puissent se vendre aux Etats-Unis et ne soient pas pénalisés par la distorsion de concurrence résultant des subventions massives susdites. Biden l’a écouté de manière distraite et est passé à autre chose.
Macron a écouté Biden rendre hommage à Marcus Lafayette et aux Franks. Il a vu plusieurs fois Biden marcher au hasard, égaré, et a dû le rattraper par le bras et lui indiquer où il devait aller. Et il a fait semblant de ne pas s’apercevoir que Biden est dans un état de sénilité très avancée et a maintenant moins de mémoire immédiate qu’un poisson rouge vieillissant, ce qui fait que tout le voyage a été une pitrerie coûteuse. Macron ne pouvait que faire semblant de ne s’apercevoir de rien.
Pendant son passage à l’ambassade de France, Macron a fait l’éloge de la baguette de pain, incarnation selon lui du génie français et de fait, la baguette vient d’être inscrite au patrimoine culturel de l’humanité par l’UNESCO : la France n’a pas de pétrole mais elle a la baguette ! Macron a brandi une baguette et l’auditoire l’a trouvé ridicule.
Pour terminer, Macron s’est rendu à New Orleans, qui fut française il y a plus de deux-cents ans, mais où personne aujourd’hui ne parle français, et il a rencontré Elon Musk, pour tenter de lui expliquer les règles françaises et européennes sur la liberté de parole. Elon Musk lui a très vraisemblablement rappelé ce que dit le Premier amendement à la Constitution des Etats-Unis qui garantit pleinement et entièrement la liberté de parole. Comme les autres dirigeants européens, Macron est inquiet du rachat de Twitter par Elon Musk et du fait qu’Elon Musk fasse de Twitter un lieu virtuel de parole libre. Les dirigeants européens préfèrent une liberté de parole restreinte et très surveillée par des autorités étatiques. Je ne doute pas qu’Elon Musk a écouté Macron poliment, en se disant qu’il perdait son temps avec un socialiste européen.
Les journalistes français n’ont, bien sûr, pas dit que le voyage avait été essentiellement inutile. Ils ont, pour nombre d’entre eux, tenté de dire que la France est encore une puissance qui compte et que Macron avait obtenu quelque chose, ce qui montre qu’ils ont de l’imagination. Ils n’ont rien dit de la sénilité de Biden : dès lors que Biden est démocrate, il est, pour eux, incritiquable. Ils n’ont pas dit ce qu’est véritablement l’Inflation Reduction Act et que les projets écologistes radicaux de l’administration Biden mènent l’économie américaine vers d’extrêmes difficultés : ils savent que Macron et l’Union Européenne ont les mêmes projets écologistes radicaux et ne veulent pas savoir que ces projets sont en train de mener les économies européennes vers le déclin accéléré. Pour la quasi-totalité d’entre eux, ils considèrent que la libération de la parole sur Twitter née du rachat de l’entreprise par Elon Musk est très dangereuse. Pour la quasi-totalité d’entre eux, la liberté de parole doit être restreinte et très surveillée par des autorités étatiques.
Macron est rentré en France, et les difficultés vont commencer.
La France va vraisemblablement bientôt manquer d’électricité : parce qu’elle a sabordé ses centrales nucléaires et a préféré les éoliennes, qui tournent seulement quand il y a du vent, et les panneaux solaires, qui ne produisent que lorsqu’il fait beau. Des coupures de courant auront vraisemblablement lieu en Janvier. Les prix de l’énergie vont bientôt exploser. Des milliers de petites entreprises françaises seront condamnées à la faillite à brève échéance.
La France s’est considérablement endettée pendant la pandémie en raison de décisions absolument ineptes, liberticides et économiquement destructrices (le grand enfermement de la population a été utile en termes de suppression de la liberté d’aller et venir et de manifester, mais ruineux, et n’a en aucun cas freiné la pandémie). Elle ne peut guère s’endetter davantage.
Le système de retraite français est en faillite, et dès lors que les Français sont en leur immense majorité analphabètes en matière d’économie, et dès lors que les dirigeants français sont lâches, il ne peut être efficacement réformé : il est de toute façon trop tard pour éviter qu’il aille à la catastrophe.
Macron est le Président d’un pays en faillite, et les décisions qu’il prend depuis plus de cinq ans ajoutent de la faillite à la faillite.
Tandis que des gens à haut capital humain quittent la France, des gens sans aucun capital humain entrent en France. Mais le grand remplacement n’existe pas, vous dit-on. Pendant la faillite, l’obsession du gouvernement Macron est la “transition énergétique”, autrement dit l’avancée vers la pénurie et le rationnement.
J’ai passé voici peu quelques jours à Paris et à Marseille. Cela a été pour moi un séjour épuisant : un gouvernement devrait tout faire pour faciliter la vie de ses concitoyens, le gouvernement français semble tout faire pour pourrir la vie de la population. J’ai pris quelques taxis : pas un seul des chauffeurs avec qui j’ai conversé ne m’a parlé d’autre chose que de la dureté extrême de leur existence. Une jeune femme qui conduit un G7 a même éclaté en sanglots en m’expliquant son quotidien dans les embouteillages parisiens et le harcèlement que les gens qui exercent sa profession subissent de la part de la police. J’ai même connu une journée de grève des transports en commun. J’ai dit à tous les chauffeurs de taxi avec qui j’ai conversé que j’avais quitté la France et que je vivais aux Etats Unis. Tous m’ont dit que j’avais bien fait de partir, et qu’ils voudraient partir eux aussi. Tous, sans aucune exception.
Dois-je le dire ? La faillite de la France m’attriste. Je ne peux m’empêcher d’avoir de l’aversion pour Macron. Son comportement face aux gilets jaunes est, à mes yeux, impardonnable, et le reste est à l’avenant. Je lui trouve deux qualités seulement : il n’est pas anti-américain, et il soutient l’Ukraine. C’est peu. Une minorité de Français l’a réélu. Des millions d’autres sont résignés.
Macron est médiocre et cynique, comme tous ceux qui se sont succédés à l’Elysée depuis des décennies. Rencontrer un Président des Etats-Unis sénile, corrompu, crapuleux et servant de marionnette à des gauchistes destructeurs lui a peut-être permis de se dire qu’il y avait pire que lui.
Les Démocrates américains tentent de conduire les Etats-Unis vers une faillite à la française, et si les Républicains continuent à s’entredéchirer, ils pourraient rester au pouvoir après 2024, mais il faudra du temps pour qu’ils y parviennent, et pour l’heure, il est encore possible de vivre libre aux Etats-Unis.
© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
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Les fondateurs de la constitution américaine avaient raison de séparer les pouvoirs. Le pouvoir est une drogue dure. Presque inévitablement, les élus finissent par vouloir tout régenter et à pencher du côté du collectivisme qui assure leur suprématie. Malheureusement, être habile à se faire élire ne veut pas dire qu’on l’est pour diriger un pays. Ce sont deux métiers très différents. Bien que Macron soit pénible, il n’est que la résultante de cette tendance de fond qui aboutit à l’étranglement d’un pays par ses dirigeants.
M Millière,
Je partage globalement votre analyse sur la visite de Macron aux Etats-Unis. Ce voyage n’avait qu’une motivation intérieure (et européenne), le président savait qu’il n’obtiendrait rien de Biden. Ce dernier n’a été qu’un faire-valoir médiatique.
Par contre, je pense que votre animosité envers la France vous conduit à une analyse faussée par des contre-vérités.
Tout d’abord dire que « la France a préféré les éoliennes et le photovoltaïque » au nucléaire est très infondé. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: investissement de l’Etat dans l’éolien: 1,3 M/an. Pour le nucléaire, il est de 100 M en 2021. Le coût de l’éolien est d’1€ par mois et par foyer. Le problème de la France est dû à la conjonction du vieillissement de son parc (qui demande une maintenance plus étroite) et de la crise énergétique globale qui limite les possibilités alternatives et les importations.
Le reproche que je ferais est d’avoir négligé la filière bois: 7,5 millions de foyers se chauffent au bois (25%) on pourrait en être au double.
En second lieu, il est faux de dire que le système de retraite est « en faillite ». La caisse de retraite a effectivement un déficit de 10M mais sur un montant de 328M. On est bien loin d’une faillite ( à ce compte toutes les entreprises seraient en faillite au moins une fois dans leur existence). Ce déficit serait aisément comblé par un allongement de la durée de cotisation jusqu’à atteindre la moyenne européenne (65 ans). On peut au moins rendre grâce à Macron d’engager cette réforme que repousse la majorité des Français. Ma critique irait plutôt à l’organisation générale de la retraite en France mais c’est un autre débat.
Enfin, il est sûr que si vous demandez à un chauffeur de taxi quel est l’état de la France, je doute qu’il s’affiche heureux et optimiste. Depuis 45 ans que je prends des taxis je ne me souviens pas d’une fois où le chauffeur ne m’ait tenu des propos semblables à ceux que vous rapportez (d’ailleurs la majorité des chauffeurs est aujourd’hui d’origine étrangère. Le discours n’a pas changé pour autant). Je doute simplement que beaucoup aient tenté leur chance aux Etats-Unis.
La prochaine fois que vous viendrez en France, je vous invite plutôt à rencontrer des entrepreneurs, plus ou moins jeunes . On peut s’accomplir dans ce pays si on se donne un peu de peine. Le problème est plutôt dans le rapport qu’ont beaucoup de Français au travail, conçu comme un purgatoire plutôt que comme un moyen d’émancipation. Bien heureusement, tous n’ont pas cette mentalité et ceux qui s’en affranchissent ont les cartes en main pour réussir.
J’aimerais que vous ne veniez pas en France chercher uniquement à nourrir votre animosité à son égard. Certes, il y a des problèmes en France (n’y en a-t-il pas ailleurs ?). Certains sont spécifiques, irritants et méritent qu’on lutte contre avec pugnacité.
Cela ne m’empêche en rien de me réjouir de vivre en France.
Je n’ai aucune animosité envers la France. Je suis consterne par les décisions politiques prises par les dirigeants français, car elles sont essentiellement destructrices, depuis longtemps. Pour ce qui concerne l’énergie, le gouvernement ne cesse de parler de « transition énergétique » et met en avant les éoliennes et le photovoltaïque. Les sites web des ministères concernés vous le montreront rapidement si vous ne vous en êtes pas aperçu. Il fallait jusque voici peu « sortir du nucléaire » et plus de la moitié des centrales françaises sont hors d’état de fonctionner, deux d’entre elles ont été fermées arbitrairement. Macron a fait un virage a 180 degrés sur le sujet récemment. sans les lubies écologistes, la France n’aurait aucun problème d’énergie. Quand le système par répartition a été mis en place, il y avait cinq actifs par retraite, il y en a aujourd’hui 1,7. La pyramide de Ponzi ne peut que s’écrouler. Libre à vous de penser le contraire. Il faut être aveugle pour ne pas voir que les grandes villes françaises sont devenues un enfer pour les automobilistes, donc pour les Uber et les taxis, pour ne pas voir la souffrance croissante de nombre de familles françaises qui ne peuvent pas boucler les fins de mois (je suis très sensible au malheur des plus pauvres), et pour ne pas voir qu’entreprendre et mener des recherches est bien plus facile hors de France qu’en France aujourd’hui. Désolé. Cordialement.
Je parle d’animosité car on croirait à vous lire qu’il n’existe personne en France qui réalise ses projets, s’accomplisse, crée, vive. Chaque fois que vous parlez de la France c’est pour décrire un pays en ruines et qui s’embarque vers encore bien pire.
Quand on en veut à quelqu’un, on n’en voit plus que les défauts.
Pour ma part, je ne confonds pas mon pays et ses gouvernants. J’espère qu’il en est de même pour vous avec Biden ou, il y a quelques années avec Obama.
La France se porterait probablement mieux avec un gouvernement plus libéral et conservateur mais il existerait encore des problèmes comme Trump a eu lui-même à en gérer.
Encore une fois, vous n’avez pas une idée exacte de la situation en France. Certes, le parc nucléaire est en difficulté mais la France est le pays d’Europe le plus équipé en centrales, même avec deux réacteurs de moins. Plus de la moitié des réacteurs européens sont en France. On ne peut donc pas dire que le renouvelable y soit privilégié.
Comme vous dîtes, en économie il faut être précis. Un Ponzi c’est quand on distribue des dividendes avec l’argent des nouveaux investisseurs. Un système par répartition est très différent: c’est un système d’assurance où les cotisations servent à payer les pensions. Si les cotisations sont insuffisantes, il suffit d’augmenter les rentrées en augmentant l’âge de départ ou les cotisations (les assurance augmentent chaque année leurs tarifs), ce qui est impossible sur un Ponzi (sauf à obliger les gens à acheter des actions). Là où nous pourrions nous rejoindre c’est sur la nécessité d’augmenter l’âge de départ et de baisser la part du pilier des cotisations obligatoires vers plus d’épargne orientée vers les entreprises.
J’habite pour moitié à Paris et pour moitié en Dordogne. Chaque lieu a ses avantages et ses inconvénients. A Paris je n’utilise quasiment pas ma voiture. J’ai un peu voyagé et je puis vous dire que la circulation est difficile un peu partout dans les grandes villes (Miami ? Une catastrophe !). Sauf au centre de Londres où circuler est payant, donc interdit aux familles pauvres auxquelles vous pensez, ce qui est à votre honneur.
Après, que réaliser ceci ou cela soit plus facile ailleurs qu’en France, c’est sans doute vrai et c’est pourquoi 2 millions de Français vivent ailleurs et ne souhaitent pas revenir. Il faut cependant relativiser: la moitié de cette population est mineure ou retraitée et les autres pays d’Europe ont bien plus de ressortissants à l’étranger. Sans même parler de la Pologne ou de la Hongrie qui essaiment, les britanniques s’expatrient plus volontiers que les Français et les Italiens sont 2,5 fois plus nombreux que les Français à partir.
Vous même, pour des raisons qui vous regardent, n’avez rejoint les USA qu’à la retraite. S’expatrier n’est pas si facile, même pour l’élite.
Pour ma part, je l’ai déjà écrit ici, j’ai monté 3 sociétés que j’ai transmises à mes enfants qui ont été formés pour les faire fructifier. Sans doute aurais-je connu moins de problèmes (notamment bureaucratiques !) aux Pays-Bas, par exemple. Mais vivre aux Pays-Bas, non, vraiment…
Je vois dans la génération de mes filles des jeunes qui s’investissent avec ardeur et qui, dans leur spécialité, réussissent avec les honneurs. C’est cela qui me fait voir la France plus favorablement, ce qui ne nuit pas à la lucidité.
Cordialement.
Ah, l’invective, la preuve par 9 de l’absence d’arguments solides. Vous me rappelez un peu votre collègue qui a insulté copieusement Guy Millière sous un autre article. La ficelle est un peu grosse, tovarich.
La retraite par répartition est une pyramide de Ponzi, et elle ne peut que s’écrouler un jour ou l’autre. Quand j’ai commencé mon activité libérale en France, je savais déjà que les caisses seraient vides le jour où je prendrais ma retraite et que mes cotisations, très élevées, serviraient à d’autres qu’à moi.
Si mes souvernirs sont bons, la France a créé ce système catastrophique (je le dis sans animosité aucune) lorsqu’elle a dû payer des réparations de guerre à l’Allemagne, et les seuls fonds disponibles étaient précisément les fonds de retraite, car ce n’était pas un système par répartition à l’époque.
Je suis ravie d’apprendre que vous êtes bien là où vous êtes. Moi aussi.
Californienne, je conçois que vous ne partagiez pas mes idées mais vous ne pouvez dire que j’insulte ou invective quiconque sur cet espace de débat. Sauf évidemment si, pour vous, exprimer un désaccord avec un éditorialiste revient à l’injurier.
C’est d’autant plus déplacé que je suis en accord avec M Millière sur de nombreux points (notamment la guerre en Ukraine).
J’espère que vous ne prendrez pas mal la mise au point qui suit car je crois que vous commettez une erreur.
Comme je l’ai dit, un Ponzi c’est verser des dividendes avec l’argent des nouveaux investisseurs. Il s’agit d’une escroquerie car les actionnaires pensent qu’ils sont rémunérés par leurs placements.
Le système par répartition (qui existe partout en Europe à des échelles divers) est une assurance: les cotisants payent pour les retraités comme, pour une assurance santé, les cotisants payent pour les malades ou, par ailleurs, les automobilistes payent pour les accidentés, les salariés pour les chômeurs, etc… L’idée étant que chacun peut s’imaginer lui-même un jour retraité, malade, chômeur, etc… Il existe des assurances obligatoires (retraite, automobile, responsabilité civile,…) ou facultatives (Assurance vie, complémentaire santé,…).
Comme toute assurance ajuste ses tarifs en fonction des risques à assumer, la caisse de retraite peut ajuster ses cotisations en fonction des prévisions démographiques. C’est pourquoi je pense qu’augmenter l’âge de départ en retraite est une bonne mesure qui comblera le déficit (à ne pas confondre avec faillite) et permettra d’améliorer le sort des retraités plus démunis, notamment des agriculteurs.
On peut critiquer notre système de retraite. Je souhaiterais personnellement que la part obligatoire soit moindre à partir d’un certain salaire pour que les prélèvements obligatoires baissent et que cet argent soit réinjecté dans l’économie.
On ne peut cependant pour cela utiliser des arguments erronés.
Enfin, pleinement d’accord avec votre conclusion: chacun est à sa place là où il se sent bien.
Marlowe, ne soyez pas de mauvaise foi. Toute votre intervention (un vrai roman-fleuve) tourne autour d’un terme : animosité.
Votre mise au point, désolée de vous le dire, est très confuse.
Je sais qu’une pyramide de Ponzi est une escroquerie, ce n’est pas la peine de me prendre de haut. Retazder l’âge de la retraite reviendrait à prolonger l’escroquerie. Ou la cavalerie, si vous coomprenez ce terme plus facilement que le concept de la pyramide de Ponzi.
Dire que quelqu’un ressent de l’animosité n’est en rien une invective. Si vous me dîtes que j’ai de l’animosité pour Poutine ou les tyrans islamistes, non seulement je ne vous en voudrais pas mais je vous dirai que vous êtes en dessous de la vérité.
Si vous pensez toujours que la retraite par répartition est une pyramide de Ponzi, je n’y peux rien. Je pense pour ma part avoir été clair sur ce point. Vous devez donc, en toute logique, penser que les assurances que vous avez souscrites sont également des Ponzi, ce qui doit fortement vous inquiéter.
Comme je le dis ailleurs, en portant l’âge de la retraite à 65 ans, le système s’équilibrera puis deviendra excédentaire jusqu’au moins 2050 (rapport du COR).
Avez-vous les mêmes assurances sur votre plan d’épargne personnel ?
J’ai choisi la liberté : je vis dans un pays où rien n’est obligatoire et où chacun prépare sa retraite comme il l’entend.
Le système de retraite à la française, avec des cotisations obligatoires qui passent par l’employeur et l’état, ce n’est pas pour moi. L’avantage d’un système où rien n’est obligatoire, c’est justement l’existence d’options multiples, et chacun peut choisir celle qui lui convient le mieux.
La liberté ne convient pas forcément à tout le monde, j’en conviens.
La France va très mal et vous vous acharnez à ne pas le voir. Je vous ai parle du programme de « transition énergétique » du gouvernement. Vous le laissez de coté. Il figure explicitement sur le site du ministère chargé de la question, et la moitié des centrales nucléaires françaises sont a l’arrêt, et faisaient voici peu l’objet d’un programme de suppression. Le système de retraites est bien une pyramide de Ponzi: les nouveaux arrivants sur le marche du travail sont obligés d’acheter le système et ils ne toucheront rien quand ils atteindront l’âge de la retraite. Je vous ai donné le nombre d’actif par retraité. C’est un système en faillite. S’expatrier n’est pas facile, c’est exact. Il est très louable que vous ayez créé des entreprises. Mais vous niez très vite le malheur et la détresse de millions de Français. Il n’y aura plus en France de gouvernement conservateur. La France n’a jamais eu de gouvernement libéral au sens économique du terme. Mon ami Alain Madelin l’a compris et a quitté la politique. Et j’ai connu beaucoup d’entrepreneurs quand je travaillais en France. Cordialement.
Je ne nie absolument pas la politique de transition énergétique puisque, en France, le nucléaire figure comme un élément de cette politique. C’est à ce titre que 100 milliards ont été programmé en 2021 pour cette filière et autant le seront en cours de mandat.
Transition écologique ne veut pas seulement dire éoliennes (je défends personnellement mordicus la filière bois).
Encore une fois, la pyramide de Ponzi est une escroquerie: les actionnaires pensent toucher les dividendes de leurs placements alors qu’ils perçoivent l’argent des nouveaux actionnaires. Le système de retraite est une assurance: les actifs payent pour les retraités comme les bien portants payent pour les malades ou les automobilistes pour les accidentés. Les assurances ajustent leurs tarifs en fonction des risques évalués comme la caisse de retraite ajuste les cotisations en fonction des prévisions démographiques. Nulle escroquerie, tout est connu et géré démocratiquement (c’est le parlement qui décide de l’âge de départ ou du montant des cotisations). On est bien loin d’un Ponzi.
Je ne nie pas qu’il existe des pauvres en France (où n’y en a-t-il pas ?) mais reste à savoir où sont les responsabilités collectives et individuelles. Quand je lis qu’il y a 50% de pauvres à Grigny ou à Aubervilliers je me dis que nombre de pauvres en France seraient considérés comme riches dans leur pays d’origine.
Désolé d’avoir à vous redire que la politique de Macron, jusque voici quelques mois impliquait de sortir du recours à l’énergie nucléaire, ce qui explique tout à la fois la fermeture de deux centrales en parfait état de marche, l’état de la moitié des centrales, qui sont à l’arrêt (une ou deux viennent d’être remises en service), et sur le site du ministère, les éoliennes et les panneaux solaires figurent en tête des moyens de transition énergétique. C’est très facile à vérifier. Le système par répartition n’est pas une assurance. Vous dites que les actionnaires pensent toucher les dividendes de leurs placements alors qu’ils perçoivent l’argent des nouveaux actionnaires: c’est exactement ce qui se passe. Les retraites non informés pensent toucher le fruit de leurs cotisations alors que celles-ci ont servi à payer les gens qui étaient à la retraite au moment ou ils travaillaient et n’ont pas été investies, mais dépensées, et les gens à la retraite aujourd’hui touchent l’argent des actifs qui sont obligés de verser de l’argent qui ne servira en aucun cas à leur propre retraite. 1,7 actifs sont censés verser de quoi rémunérer un retraité. Ce chiffre suffit à montrer que le système, qui était une escroquerie dès le départ, n’est plus viable. Il y a vingt ans, quand je travaillais avec Alain Madelin, nous réfléchissions à la transition vers un système par capitalisation pour éviter la catastrophe. Vingt ans ont passé. Cordialement
Je ne nie absolument pas que Macron a changé son approche du nucléaire. En 2017, il voulait réduire sa part à 50%. Mais son programme présidentiel de 2022 prévoie la construction de 6 EPR2. Il faut se remettre dans le contexte: l’opinion en France était loin d’être pro-nucléaire il y a 5 ans. Mais même avec un statu quo, la France demeure le pays européen le plus nucléarisé d’Europe. Il faut aussi tenir compte des avis de l’ASN de plus en plus drastiques. Il est probable que si Fessenheim n’avait pas été fermée, elle serait aujourd’hui à l’arrêt pour maintenance.
Je ne comprends pas pourquoi vous ne considérez pas la répartition comme une assurance. Quand vous assurez votre véhicule, vos cotisations servent à payer pour ceux qui ont un accident: ce n’est pas de l’argent que vous épargnez au cas où vous en seriez un jour victime. Si vous n’avez aucun accident durant votre vie, vous ne récupérez pas vos cotisations pour autant.
C’est le cas pour la retraite: actif, vous payez pour les retraités et une fois retraité ce sont les actifs qui payent. Vous avez raison de souligner que le nombre d’actifs par retraité est une donnée importante mais il faut tenir compte de la productivité et surtout, des modalités de cotisations qui permettent d’équilibrer le système. En portant à 65 ans le départ (ce qui est la moyenne européenne), le système, selon le COR, serait équilibré et excédentaire à partir de 2030 au moins jusqu’en 2050.
On est bien loin d’une pyramide de Ponzi: le système a une grande visibilité et peut être ajusté démocratiquement puisque c’est le parlement qui décide de son organisation. Il doit, selon moi, demeurer un des piliers de la retraite même si on doit également développer les complémentaires selon les entreprises et la capitalisation individuelle. Je ne crois pas à un système basé uniquement sur la capitalisation car c’est le plus risqué (on a vu en Irlande des milliers de retraités complètement ruinés après la crise de 2008).
C’est un débat qui mérite d’être vivant.
Je m’immisce. Avec les assurances, il y a des aléas. En principe, la retraite (sauf les quelques malheureux qui décèdent jeunes), tout le monde la prend. Avec les assurances, les contrats tentent de minimiser la dépense pour l’assureur en mettant pas mal de conditions aux garanties. Avec la retraite, l’Etat aura beaucoup de mal à vous empêcher de la prendre, même s’il essaie de reculer l’échéance.
Par ailleurs, quand le professeur Millière écrit que des retraités croient bien mériter leur retraite car ils ont cotisé, c’est vrai qu’on entend encore ce discours.
Freddie, vous avez raison: les assurances calculent les probabilités d’indemnisation et facturent leurs cotisations en fonction des risques.
Il en est de même pour les retraites: le COR évalue l’évolution démographique du pays dans tous ses aspects pour qu’en amont les décisions pour restaurer l’équilibre soient prises (augmentation des cotisations ou recul de l’âge de départ). Votre assurance agit exactement de même. Pour votre véhicule elle va calculer les risques de vol ou d’accident en fonction de votre âge, des kilomètres parcourus, du type d’automobile à assurer, etc… et en déduira le montant des cotisations pour rester à l’équilibre.
Le nombre de bénéficiaires n’est qu’un élément de l’équation le but étant simplement l’équilibre. Les « conditions de garantie » pour la retraite sont l’âge de départ et le temps de cotisation qui peuvent chacun évoluer selon les besoins.
Que les retraités disent qu’ils méritent leur retraite est bien le moins puisqu’elle est un droit (on fait valoir ses droits à la retraite). Le fait de cotiser pour les autres ouvre droit à ce que les autres cotisent pour vous le moment venu. C’est la grande différence avec un Ponzi: ce dernier est une escroquerie basée sur des dividendes imaginaires quand la retraite est un droit démocratiquement voté basé sur les revenus du travail, donc sur l’économie réelle.
L’idéal est d’avoir une retraite basée sur 3 piliers: la répartition, la complémentaire (selon les résultats de l’entreprise) et la capitalisation selon les possibilités d’épargne individuelle. Cela permettrait de baisser les prélèvements obligatoires en limitant les risques, d’intéresser les salariés aux résultats et d’apporter une épargne longue à l’économie.
J’ajouterai que j’étais à Miami il y a quinze jours. Circuler à Miami est un rêve par comparaison avec la circulation à Paris ou à Marseille. Si vous m’aviez parlé de Los Angeles, la comparaison aurait été plus pertinente. Les Etats Unis ne font pas la chasse délirante au véhicule automobile. Quiconque n’a pas une condition très confortable en France, telle que la votre, vit une vie épuisante et déprimante. Ce n’était pas le cas il y a un quart de siècle. Je ne suis attaché inconditionnellement à aucun pays. Mon pays est la civilisation occidentale et la liberté. Je sais que la liberté qui est la mienne est inaccessible a des millions de gens. Cela me conduit a penser au malheur qu’ils subissent et à me révolter davantage contre ce malheur. Je ne suis pas parti plus tôt car j’ai un sens du devoir. Je me suis occupé de mes parents malades jusqu’à leur départ de ce monde. Ce n’est pas l’âge de la retraite qui m’a guidé.
Pour Miami, c’est un souvenir de touriste (2017). Miami est formidable pour les vacances mais la circulation y était alors un cauchemar.
Sans doute qu’une personne malade, au chômage ou précaire peut déprimer en France mais si vous étiez dans ce cas aux Etats-Unis, n’en serait-il pas de même pour vous ?
Ma situation n’est confortable que parce que je me suis donné les moyens de la rendre ainsi. Mes parents étaient ouvriers et je n’ai eu que l’appui mon travail pour réussir (ce fut plus facile pour mes enfants, il est vrai).
Je suis personnellement très attaché à mon pays, c’est un fait. Je ne doute pas un instant que vous ne soyez parti aux USA tardivement que pour les meilleures raisons du monde (qui d’ailleurs ne me regardent pas), je voulais souligner que s’expatrier n’est pas une solution facile.
Je me demande comment fait Marlowe pour se rejouir de vivre en France…
Ceci dit, je suis d’accord avec lui pour dire que vous ne connaissez pas vraiment les îlots de résistance qui existent ici ou là et qui peuvent parfois laisser croire qu’on pourra un jour retrouver notre grandeur.
Je connais les ilots de résistance. J’ai été conseiller politique de dirigeants politiques français importants et président d’un think tank à Paris. Je sais, hélas, qu’ils sont minoritaires….
Se réjouir de vivre en France ne veut pas dire qu’on est satisfait de l’état de son pays. Je pense que les conservateurs qui se réjouissent de vivre aux Etats-Unis préfèreraient tout de même un autre gouvernement à l’actuel.
J’aime la France, ses paysages, son patrimoine, sa vie sociale et culturelle… Je me suis donné les moyens de m’y accomplir et je n’ai donc aucune raison d’en vouloir à mon pays.
Il n’en est pas de même évidemment de ses gouvernants mais contre ceux-là, il est de notre devoir de lutter. C’est justement parce que j’aime la France que je ne souhaite pas la leur laisser. Dans le cas contraire, cela m’indifférerait et je partirais.
M. Milliere,
Mitterrand en son temps avait été interviewé par un certain Journaliste du nom de Benhamou, ce dernier lui avait demandé ou en étaient les relations entre la France et les Etats Unis, sa réponse, La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort.
Que pensez-vous de cette réponse et est-ce encore actuel ???
Sans préjuger de la réponse du professeur, il me semble les mots de Mitterrand ne sont pas très précis : de quelle partie de la France parlait-il ? De nos jours, ça m’étonnerait que les Américains se soucient beaucoup de la France. La dernière fois que j’ai pris un taxi à New York (pour partager nos expériences de taxi 😉), le conducteur m’a demandé d’où je venais. Quand j’ai dit Paris, il a immédiatement pensé à une des villes qui portent ce nom aux États-Unis, et pas du tout à notre capitale. Si j’étais optimiste, je dirais que c’est un hommage à mon accent, mais ça m’étonnerait parce qu’étant allée plus souvent en Angleterre qu’aux États-Unis, j’ai un anglais plutôt britannique.
Les Américains s’intéressent très peu à la France. Ils peuvent y penser pour une visite, pour les vieux monuments, la gastronomie, c’est à peu près tout. Ils ne voient en tout cas pas en la France une puissance qui compte.
Je ne suis pas le professeur non plus, mais je pense que la réponse de Mitterrand est lamentable ; la France va mal, et c’est la faute aux méchants Américains.
Effectivement, les entreprises américaines sont concurrentes des entreprises françaises (entre autres), mais si les entreprises françaises perdent des parts de marché, elles devraient plutôt se demander pourquoi elles ne sont pas compétitives et comment y remédier ; c’est un peu trop facile de dire que c’est de la faute des méchants Américains (ou des méchants Japonais si on s’appelle Edith Cresson).
Je ne sais si vos mots sont la réponse exacte de Mitterrand. Mais si c’est le cas, je dirai que c’est une réponse consternante et fausse, digne d’un homme venu de l’extrême droite (Mitterrand était à l’extrême droite avant la guerre et a travaillé pour Pétain) et qui a rejoint la gauche. Les Etats-Unis n’ont cessé de défendre la démocratie, le droit et la liberté sur terre. L’économie américaine est puissante parce que des gens qui ont l’esprit d’entreprise l’ont rendue puissante et qu’elle a été moins asphyxiée par le socialisme que les économies européennes. Les Etats-Unis sont devenues la première puissance du monde parce qu’ils ont attiré des gens qui avaient l’esprit d’entreprise et qui voulaient être plus libres que dans leur pays d’origine. Ils sont restés à l’écart du reste du monde jusqu’a la fin du dix-neuvième siècle, et leur politique étrangère depuis a essentiellement été imprégnée de deux tendances: l’isolationnisme, qui a consisté à dire que les Etats-Unis doivent être la cité libre au loin sur la colline (l’isolationnisme a prédominé de 1920 à 1929), et une forme de messianisme qui a consiste a dire que les Etats-Unis doivent veiller sur la liberté sur terre. Le réalisme cynique qui imprègne souvent la politique étrangère européenne est très minoritaire aux Etats-Unis ou une conception éthique de la politique étrangère domine. Nombre d’Européens attribuent leur propre cynisme aux Etats-Unis, qu’ils ne connaissent pas. Extrême droite et gauche portent un regard fantasmatique sur les Etats-Unis et ne voient rien des Etats-Unis, sinon leurs propres fantasmes.