
L’excellent mensuel Causeur consacre son dernier numéro a la chasse aux automobiles et à l’automobile menée par la gauche dans l’intégralité du monde occidental.
Aux Etats-Unis où je vis, cette chasse est encore limitée et touche quelques villes du Nord-Est et les grandes villes de Californie, de manière relativement faible par rapport à ce qui se passe en Europe, et l’administration Biden a pris des décisions raréfiant la production et les capacités des raffineries aux fins de faire monter les prix à la pompe. A New York et à Los Angeles, villes très à gauche, des espaces piétonniers ont fait leur apparition et diminue le nombre des files de circulation, avec les conséquences qu’on imagine aisément.
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Mais effectivement, ce qui se passe en Europe est bien pire, la France est sans doute le pays le plus touché, et si la ville de Paris est devenue, comme les écologistes l’avaient promis au temps où Bertrand Delanoë était le maire, un enfer pour les automobilistes (ce qui, je dois le souligner en fait aussi un enfer pour les autres). La raréfaction des voies de circulation n’a cessé de s’accélérer et a atteint sous Anne Hidalgo un degré délirant.
Quiconque ose s’aventurer en voiture dans Paris est condamné à des embouteillages délibérément crées et inextricables et découvre vite l’impossibilité de se garer, car les espaces de stationnement sont supprimés par milliers. Des barrières de travaux sont posées là où il n’y a pas de travaux, simplement pour créer davantage d’obstruction. Les plots de métal et de béton prolifèrent. Il reste le vélo ou, maintenant, la trottinette et la marche à pied.
Il reste aussi les transports en commun, si pratiques quand on doit transporter des bagages et des objets encombrants, et si disponibles les jours de grève. Et ceux qui imaginent pouvoir rouler encore très tard le soir ou la nuit découvrent vite les limitations de vitesse à trente kilomètres heures, les radars et les contraventions.
Et je dois le dire, je n’ai plus aucune envie de me rendre à Paris, une ville où j’ai pourtant vécu, et j’ai de la compassion pour ceux qui doivent subir tout cela quotidiennement. J’ai constaté qu’à Marseille et dans les autres grandes villes de France, c’est la même chose et des lors que quasiment toutes les grandes villes de France ont désormais des maires écologistes, cela va sans doute s’aggraver. En dehors des villes les radars et les contraventions prolifèrent, et les contrôles techniques deviennent si complexes qu’une voiture neuve sortant de l’usine risquera bientôt de ne pas obtenir l’autorisation de rouler. Ceux qui perdent trop de points sur leur permis de conduire doivent passer deux ou trois jours dans un camp de rééducation où on leur explique qu’ils sont des criminels parce qu’ils ont roulé trois ou quatre fois à cinq kilomètres heures au-dessus de la vitesse limite, et ils doivent, bien sûr, faire leur autocritique. Le dossier de Causeur explique, a juste titre, que la pollution n’est qu’un prétexte, et que le véritable but est ailleurs. Il s’agit dit Elisabeth Levy de s’en prendre à la liberté et au plaisir qui accompagne celle-ci.
Et de fait, les écologistes, qui incarnent le nouveau visage du totalitarisme communiste, veulent avant tout supprimer la liberté d’aller et venir et la liberté de choix, et enfermer les êtres humains dans des règles de plus en plus strictes et liberticides, et ils savent que l’automobile est un instrument de liberté. Ils savent aussi que la liberté d’aller et venir et la liberté de choix rendent la vie plus agréable, et que les supprimer la rend plus triste, plus désagréable, voire plus désespérante. Ils savent que la coercition est épuisante, et que l’épuisement érode les potentialités de révolte et conduit à la résignation. Je le dis avec tristesse, mais je dois le dire : vivant très loin de la France, ce qui m’a frappé lors d’un bref et récent séjour en France est une sensation de tristesse, de désespoir et d’épuisement lisible sur tant de visages.
La chasse aux automobilistes et à l’automobile fait partie intégrante d’un grand processus de soumission et d’extinction. Si ce processus n’est pas brisé, les jours de la civilisation occidentale seront comptés et l’avenir sera très sombre.
© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
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Très bon article . Je rajouterai que pour les faux écologistes ( mais véritables communistes ) la voiture représente aussi la liberté individuelle et le capitalisme industriel .
Tout ce que les gauchistes détestent , puisqu’ils ne jurent que par le collectivisme et le socialisme .
Professeur j’en profite pour vous souhaiter une très bonne année , santé , et la prospérité ainsi qu’à vos proches .
Merci beaucoup. Recevez également mes meilleurs voeux pour l’année qui commence.
L’enfer parisien est réel, insoutenable, et incompréhensible. On a peine à croire que Madame Hildingo fait tout pour écœurer ses administrés. N’ayant jamais rencontré un supporter de cette dingo je n’arrive pas à comprendre comment elle a pu être élue et réélue. ya kek chose qui cloche là dedans, d’autant plus que ‘aux élection présidentielles elle n’a obtenu qu’un maigre 2% à Paris.
Si quelqu’un a une explication plus rationnelle je suis preneur.
C’est pourtant simple: il suffit d’observer la concurrence.
Paris est une ville où les prix de l’immobilier ont chassé les classes moyennes. Il y a des lors une population constituée de bobos aux moyens financiers relativement élevés et imprégnés des discours de la nomenklatura de gauche qui « pensent à la planète », et s’ajoutent aux bobos les habitants de logements sociaux dont les socialistes achètent les voix avec l’argent des autres. Le même phénomène se retrouve dans toutes les grandes villes européennes, et dans les villes du Nord-Est des Etats-Unis. La gauche américaine détruit des villes comme Los Angeles, mais elle ne peut totalement les asphyxier, car elles sont immenses, et s’y passer de voiture est impossible. Paris fait 5 pour cent de la surface de Los Angeles et 10 pour cent de la surface de Las Vegas.
J’habite Paris pour moitié de mon temps et ne me sens pas « bobo » pour autant.
Pour habiter Paris il est vrai qu’il faut disposer de moyens importants mais ceux-ci sont acquis par le travail (ou l’héritage qui est le travail de ses parents).
Et demander à vivre dans un cadre agréable n’est en rien un discours émanant de je ne sais quelle nomenklatura. Vous-même, vivez-vous par conviction sur un site polluée et bruyant ?
On entreprend le plus souvent pour gagner de l’argent. Et on veut gagner de l’argent pour profiter d’une vie meilleure là où on le souhaite et dans les meilleures conditions.
Je ne crois pas, comme le dit Marlowe, que le problème vienne de la concurrence supposée pire ou pas au niveau. Pour moi, c’est encore une question liée à l’immaturité du Français happé dans un système de clientelisme où il tire son intérêt. Hidalgo arrose de nombreux particuliers et associations (au prix d’un endettement record) qui lui rendent la monnaie de sa pièce en la réelisant. La gauche est un distributeur de droits et de prebandes qui flatte l’ego matérialiste et nihiliste du consommateur de la société actuelle qui a abandonné le sens commun et l’intérêt général. Les autres votent Macron (LR est laminé à Paris et perd du terrain auprès de la bourgeoisie) ou ne votent pas. Et tout cela – vote Macron et abstention – permet à Hidalgo de se maintenir car les trois quarts de Paris sont désormais peuplés de jeunes bobos gauchisants ou de classes populaires qui apprécient beaucoup la politique woke ecolo lgbt islamophile avec tous les flux financiers qui vont avec.
Il est vrai qu’entre Hidalgo et Rachida Dati je n’ai pas voulu choisir. Et les autres étaient des farfelus. Vous parlez de clientélisme et vous avez sans doute raison, mais, franchement, en était-il différemment sous Chirac et Tibéri ?
Certainement oui, car le clientelisme n’empêchait pas Paris d’être propre, sécurisée, et non endettée.
Oui, Legaret qui était adjoint aux finances sous la droite et a aussi été maire du 1er arrondissement, était consterné par le fait que la mairie socialiste jette l’argent par les fenêtres et démolisse son travail. Comme depuis, les quatre premiers arrondissements ont été réunis, il n’y a plus de maire du 1er.
Je suis d’accord que la gauche a un bilan catastrophique mais il ne faut pas idéaliser la « droite » parisienne qui fut condamnée pour emplois fictifs (Chirac, Juppé) et fraude électorale (Tibéri). En 2005, Michel Roussin, directeur de cabinet de Chirac à Paris, a été condamné avec 42 autres personnes pour un système de corruption à la mairie de Paris destiné à financer le RPR. On peut ajouter l’affaire des HLM de Paris (37 personnes condamnées), des frais de bouche (2,13 millions d’euros d’argent public dépensés par les Chirac en 8 ans), etc…
@Marlowe
Quel rapport entre des idéologies, des conceptions différentes de l’économie et de la société, et l’intégrité des uns et des autres ?
Dois-je vous rappeler que la corruption existe aussi à gauche ?
Pour finir, à mon sens, il n’y a pas de droite en France. Alain Madelin était de droite, mais il était bien seul.
Droite = corruption ? Encore une fois, la ficelle est un peu grosse…
Bonjour M Millière et bonne année 2023,
Si je partage souvent l’essentiel de vos analyses géopolitiques et économiques, j’ai beaucoup plus de réserves pour ce qui concerne les aspects sociologiques que vous abordez.
Je pense également que vous avez un a priori si défavorable sur la France qu’il vous amène à écrire des erreurs grossières. Ainsi, on ne peut voir son permis supprimé pour » 3 ou 4 kms/heure au-dessus de la vitesse limite ». Cette infraction coûte un point. Celui qui aura commis ces infractions n’aura donc perdu que 3 ou 4 points sur 12. Et encore, s’il n’a pas récidivé dans les 12 mois, son capital sera reconstitué.
De fait, les « camps de rééducation » dont vous parlez, accueillent pour l’essentiel les chauffards ayant commis d’importantes infractions: alcoolémie, non respect des feux tricolores, gros excès de vitesse (au-delà de 20kms/heure). Peut-être repenser son comportement n’est-il pas inutile pour certains. Parlez-en aux victimes de ces chauffards.
Bien sûr, on peut pester d’être verbalisé pour 3 ou 4 kms/heures mais s’il était convenu qu’une tolérance de, mettons, 10 kms/heure est accordé, chacun augmenterait sa vitesse en proportion et les mêmes râleraient contre les 3 ou 4 kms/heures de dépassement par rapport à la tolérance admise. Tout ça est ridicule: il n’est pas si difficile de respecter les vitesses et, pour les distraits, il existe des assistances sonores ou des limiteurs.
La question est de trouver un équilibre entre la liberté de circuler et la sécurité. Autrefois, quand on « n’emmerdait » pas les automobilistes, on comptait jusqu’à 16 000 morts par an sur les routes. Malgré le doublement du nombre de voitures, ce chiffre est tombé à 3000.
Je ne connais pas la teneur exacte du code de la route américain mais je sais qu’on y a compté plus de 20 000 morts rien qu’au premier semestre de 2022 (chiffres NHTSA).
C’est vrai que la circulation à Paris est un enfer. D’ailleurs, comme une grande majorité de parisiens, je n’utilise jamais ma voiture dans Paris: c’est totalement inutile alors qu’on est toujours à moins de 5 minutes à pied d’une station de métro ou d’un arrêt de bus. Si vous habitiez Paris, vous feriez comme moi.
Il ne faut pas chercher dans la situation actuelle les causes des embarras de Paris: ceux-ci sont dénoncés depuis des siècles (relisez Nicolas Boileau) et furent un gag récurrent dès les premiers « Astérix ». C’est que Paris est une capitale étroite (100km2) et dense (21000 habs/km2 contre, par exemple, 7100 à N.York, 5600 à Londres, 4200 Berlin). La population y vieillit et la main d’oeuvre arrive de banlieue.
Aussi, quand bien même vous supprimeriez les limitations de vitesse, les voies de bus et les quartiers piétonniers, la circulation n’en serait pas améliorée.
La solution serait une augmentation de l’offre de transports en commun (notamment en y engageant le secteur privé) de la banlieue vers Paris.
Enfin, faire de la bagnole un symbole de la civilisation occidentale me parait un peu réducteur: il ne s’agit que d’une machine destinée à nous amener d’un point A à un point B en toute sécurité. Le reste relève du fantasme publicitaire de plus ou moins bon goût. Celui-ci amène certains à consacrer à leur automobile une part irraisonnable de leur budget, à la considérer comme signe d’une ascension sociale, parfois même à y investir immodérément de l’affectif.
Je me souviens d’un slogan publicitaire de 1993: « Il a une Audi, il aura la femme ». Penser son rapport à l’automobile me parait être une démarche saine, ne serait-ce que pour ne pas tomber dans ce type de crétinerie malsaine.
Vous justifiez de nombreuses mesures liberticides, ce qui est curieux pour un libéral. Il faut effectivement une dizaine d’excès de vitesse à 5km heure pour perdre son permis. Quand on utilise souvent sa voiture, c’est vite fait, car les radars sont placés à des endroits où on roule aisément et sans danger. Ce que vous dites sur les stages de rééducation est inexact: vous y trouvez une majorité de gens qui ont commis des infractions mineures. Une contravention à 135 euros est très lourde pour quelqu’un qui a un bas salaire. Ce que vous dites sur Paris est inexact, et vous justifiez des mesures socialistes-écologistes, ce qui n’est pas libéral du tout. Avant Delanoé, j’allais de Montmartre où je vivais à Montparnasse en voiture en 15 minutes et je me garais aisément. Il n’y a pas plus d’habitants à Paris aujourd’hui. Si vous trouvez que le métro est une bonne solution pour transporter de lourds bagages ou pour les personnes à mobilité réduite, c’est que vous vivez dans une réalité qui n’est pas celle de tout le monde, et si vous dites qu’en ce cas là il y a les taxis et les Uber, c’est que vous avez des moyens financiers qui vous le permettent et que vous ne prenez pas souvent taxis et Uber à Paris. J’ai les moyens de payer, mais je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde, et quand je parle avec des chauffeurs de taxi ou de Uber les très rares fois où je suis a Paris, je compatis à leur souffrance car ils subissent aussi les embouteillages et la répression. Vous approuvez la destruction de la liberté de choix. Pas très libéral, non.
Ce que vous décrivez est inexact. Les radars sont indiqués, si on est attentif, on ajuste sa conduite aisément sinon vous avez des applis qui vous les signalent (comme waze). J’ai longtemps beaucoup roulé et je n’ai jamais perdu plus de 2 points en une année (je n’aurais pu me permettre de voir mon permis suspendu). Je maintiens que les stages de récupération de points sont fréquentés par des gens ayant perdu d’un coup beaucoup de points, en majorité pour des délits de grande vitesse. Ces stages coûtent 200€ quand une infraction légère (moins de 20kms/heure) coûte 45€ si on paye dans les 15 jours. 77% des automobilistes ont leurs 12 points. Ce n’est donc pas si compliqué.
Je ne justifie rien du tout. Comme parisien je dis simplement qu’une voiture dans la capitale est inutile. En cas de bagages, c’est vrai que c’est ennuyeux, je ne le nie pas. Mais on ne voyage pas tous les jours et on ne rentre pas forcément en semaine aux heures de pointe. Ce que je maintiens c’est que la nature même de la capitale ne permet pas une circulation fluide. La circulation n’a rien à voir avec les parisiens dont la majorité ne possède même pas de voiture. Je pense que vous avez de votre passé un souvenir un peu idyllique (c’est fréquent). La circulation à Paris est un problème depuis les calèches:
« Vingt carrosses bientôt arrivant à la file
Y sont en moins de rien suivis de plus de mille ;
Et, pour surcroît de maux, un sort malencontreux
Conduit en cet endroit un grand troupeau de boeufs ;
Chacun prétend passer ; l’un mugit, l’autre jure.
Des mulets en sonnant augmentent le murmure.
Aussitôt cent chevaux dans la foule appelés
De l’embarras qui croit ferment les défilés »
(Nicolas Boileau 1636-1711)
Plus généralement, il faut s’entendre sur ce que signifie libéral. La liberté n’est pas un absolu mais un droit qui, comme tous, se doit d’être organisé. Je pense que même aux Etats-Unis vous devez respecter des règles sur la route. La mortalité dans ce pays dont je vous ai donné le chiffre doit tout de même vous interpeler. Il faut trouver la mesure entre la liberté de circuler et la sécurité de tous. Supprimez les contrôles de police et les radars et l’on retrouvera la mortalité sur la route qui fut celle des années 60. Vous pensez à ceux qui ont du mal à régler une amende quand je m’inquiète plus des victimes, des vies brisées pour un portable qu’on consulte en conduisant, un feu rouge devant lequel on a accéléré, un virage pris trop vite sur une rue détrempée.
Je suis libéral, je suis, par exemple, pour la liberté d’entreprendre mais il faut que les règles soient les mêmes pour tous sinon ce sont les escrocs qui feront fortune comme les chauffards feront la loi si les contrôles routiers sont insuffisants.
La liberté sans organisation, c’est le désordre et l’anarchie. Je suis certain que ce n’est pas là l’idéal pour lequel vous combattez.
Vous avez une vision idyllique de la réalité. J’ai dû, quand je vivais encore en France, passer par un camp de rééducation à la conduite automobile en raison d’excès de vitesse. Je n’ai jamais eu un seul accident de ma vie. Je n’ai jamais mis en danger quiconque. Les radars en France sont omniprésents, y compris des radars dans des voitures banalisées. Les gens qui étaient en camp avec moi y étaient essentiellement pour des excès de vitesse. Il y avait plusieurs représentants de commerce. J’ai 12 points depuis que je ne roule plus du tout en France, ce qui est une bonne solution pour avoir 12 points sur son permis francais. Et quand j’ai loué une voiture en France il y a quatre ans, je l’ai fait avec mon permis américain, par sécurité. Je peux éviter les accidents, pas les moyens de racket gouvernementaux. Je suis favorable à la responsabilité individuelle, et pour un Etat minimum. Les gens qui ont des accidents ont quasiment toujours leur part de responsabilite. Si des gens sont irresponsables et se tuent, cela les regarde. Je maintiens que la France est un pays de racket contre les automobilistes et l’automobile. Il y a des accidents aux Etats-Unis. Si des gens se conduisent de manière irresponsable, cela les regarde. Il faut faire de très gros excès de vitesse aux Etats-Unis pour être arrêté, disons 30 km heure au dessus de la vitesse limite. La route de Las Vegas à Los Angeles que j’emprunte souvent a une limitation à 75 miles. Je roule en général à 90-100 miles. Des voitures de police me doublent pour arrêter les auteurs d’infractions sérieuses: une voiture qui semble conduite par quelqu’un en état d’ébriété par exemple. En choisissant les Etats-Unis, j’ai choisi la liberté. Il n’y a en supplément pas de contrôles d’identité aux Etats-Unis et un policier ne peut arrêter une voiture que si une infraction qu’il peut prouver a été commise. Cela s’appelle la présomption d’innocence, qui est violée chaque jour des milliers de fois en France ou on laisse par contre des criminels en liberté. La France est devenu un pays liberticide et très socialiste. Je connais des vieilles personnes à Paris qui ne peuvent plus se déplacer car elles n’ont pas les moyens de payer des taxis et ont des handicaps qui leur interdisent de descendre et monter les marches d’une station de métro. Et ce que vous dites est faux: il y a vingt-cinq ans, on circulait très bien à Paris. J’y vivais. J’y avais une voiture. Je ne me déplaçais qu’en voiture.
Je pense qu’effectivement nous avons une divergence de fond sur ce qui relève de la liberté. Pour vous, la liberté prime sur la vie humaine et donc, l’organisation de cette liberté sur la route doit être limitée au maximum. Je ne suis pas de votre avis lequel se base sur une idée fausse: ceux qui sont victimes d’accidents en sont les premiers responsables. Ce serait pratique en effet si seuls les chauffards se tuaient au volant. Ce n’est malheureusement pas le cas et celui qui perd le contrôle de son véhicule, pour excès de vitesse, de drogue ou d’alcool, provoque des accidents dont sont bien souvent victimes de paisibles automobilistes respectueux des autres. Quand il s’agit de piétons ou de cyclistes, c’est même le criminel qui s’en sort le mieux (on risque au pire 5 ans de prison rarement prononcés).
Si 20 000 morts en 6 mois sur les routes américaines ne vous émeuvent guère, moi, comme chrétien, cela me désole au profond et je préfère risquer 45€ de temps en temps que de retrouver le nombre de morts sur les routes du temps de votre idéal de liberté.
Je pense que nous avons la même divergence concernant le droit de posséder une arme à feu.
Je suis désolé de vous le dire mais si vous avez perdu tant de points c’est que vous n’êtes guère attentif. Il existe moult appareils permettant de vous avertir en cas de dépassement de la vitesse autorisée, de présence de radars (y compris mobiles).
Pourquoi ne vous sentez-vous pas capable d’accomplir ce que 8 Français sur 10 réussissent, savoir, conserver ses 12 points ? Sur 40 millions d’automobilistes, 20 000 doivent accomplir des stages de récupération de points. N’auriez-vous pu éviter de figurer parmi cette infime minorité ?
Si des « vieilles personnes » n’ont pas les moyens de se payer un taxi, c’est le problème de leur revenu qui est posé, pas celui de la circulation.
Encore une fois, les parisiens sont peu concernés par la circulation automobile. Les encombrements de Paris sont le fait de ceux qui y viennent travailler, c’est pourquoi je dis que le problème réside dans l’organisation des transports et là, nous nous rejoindrons quand je dis que le privé devrait y être engagé pour fluidifier les réseaux par une offre et une concurrence accrues.
Enfin, Paris que vous décrivez comme un enfer (que ne passez-vous par chez moi un jour où, pour une question de vie ou de mort, vous viendrez en France) est tout de même fréquentée par près de 20 millions de touristes chaque année (dont 2,5 millions d’Américains). Ce qui montre que les retours d’expérience ne sont pas de la teneur des vôtres.
Les peines prononces contre les chauffards criminels sont bien trop faibles, nous sommes d’accord sur ce point, je pense. Un assassin est un assassin et un auteur d’homicide par imprudence est un auteur d’homicide par imprudence. Je ne place par la liberté au dessus de la vie humaine: je pense qu’on utilise le respect de la vie humaine comme un prétexte pour restreindre la liberté. On utilise aussi le réchauffement global anthropique qui n’existe pas pour asphyxier la circulation, et détruire la liberté à une échelle plus vaste encore. On ne peut comparer la circulation automobile aux Etats-Unis à la circulation automobile en France: il y a bien plus de voitures en circulation, très souvent une voiture par personne (chez moi, il y a trois voitures, par exemple), les distances à parcourir sont plus grandes et il y a donc bien plus de kilomètres parcourus (je considère que Los Angeles est à proximité de Las Vegas, alors que la distance est de presque cinq cent kilomètres, et l’usage de la voiture est indispensable dans la quasi-totalité du pays, l’un de mes restaurants préférés est à trente kilomètres de chez moi et de chez moi au restaurant, je n’ai cessé de rouler dans Las Vegas: il me faut heureusement vingt minutes pour m’y rendre) , dans la quasi-totalité du pays, la voiture est peu ou prou le seul moyen de transport. Les touristes viennent visiter Paris pour voir la tour Eiffel et les monuments, quelques jours, et ils peuvent s’accommoder de l’asphyxie de la circulation. Il y a de beaux endroits en France et les Européens du Nord peuvent apprécier les plages françaises, et s’accommoder aussi des inconvénients. Ils font ce qu’en économie on appelle un calcul coûts-avantages. Quand on vit sur place, on subit, ou on s’accoutume. Les poissons rouges s’accoutument à la dimension du bocal. La cuisson du homard ne se fait pas en jetant un homard dans l’eau bouillante, car il se débattrait. On met le homard dans l’eau froide. On la réchauffe, le homard s’habitue à la chaleur, et il finit mort et cuit. Pour ce qui me concerne, je n’aime pas obéir aux lois liberticides. Aux Etats-Unis il y a, pour l’heure, infiniment moins de lois liberticides qu’en France.
Je pense que nos différences de vue viennent du fait que j’habite Paris 6 mois de l’année quand vous n’y passez que quelques jours espacés de plusieurs années.
Les mesures que vous décrivez plus bas pour « améliorer » la circulation soulageraient peut-être (est-ce si sûr) le trajet des banlieusards qui y viennent travailler quotidiennement mais dégraderaient fortement le quotidien des Parisiens eux-même.
Paris, je l’ai déjà écrit, a une densité unique en occident (celle de Las Vegas est plus de 10 fois inférieure). C’est un inconvénient qu’il faut gérer sans défigurer la capitale en en supprimant les trottoirs, les couloirs de bus (sans lesquels les bus sont inopérants) et, pourquoi pas, les parcs, squares, places,…
Penser une ville historique uniquement à l’aune de l’automobile est une aberration.
Je comprends très bien que les distances soient abordées différemment dans un pays comme les Etats-Unis mais cela n’explique pas tout. Ainsi, s’il y a 7 fois plus d’automobiles aux USA qu’en France, cela n’explique pas les 12 à 13 fois plus de morts chaque année. On peut s’en accommoder, comme en France dans les années 70 mais une prise de conscience, avec peut-être un peu plus de contrôles, permettra sans doute un jour d’améliorer ce macabre bilan.
Il est vrai que l’on s’accoutume à un certain mode de vie, d’autant mieux qu’on l’a choisi. Pour ce qui me concerne, à Paris, mon restaurant préféré est à moins de 10 minutes à pied. Je peux à pied me rendre au cinéma (ou à la cinémathèque), à la médiathèque, sur les quais de Seine. Je suis à 15 minutes en métro de l’opéra.
En Dordogne, je n’utilise que la voiture mais ma vie elle-même est bien différente à la campagne.
Je ne vis pas l’enfer que vous décrivez et il faut simplement comprendre qu’on puisse vivre librement autrement que vous le concevez. L’essentiel est d’avoir le choix.
Votre apologie des transports en commun me rappelle notre gouverneur, crétin malsain s’il en est, qui voudrait supprimer la maison individuelle et voudrait que nous vivions tous en appartement, en location bien sûr.
Effectivement, la circulation est infernale à Paris, en vélo (si on a le coeur bien accroché), on dépasse les autos. Ce n’était pas le cas autrefois, avant l’arrivée des socialsites et des écolos à la mairie de Paris. Il me semble que la population de Paris diminue, le problème est donc créé par la mairie de Paris. La voirie a peu changé depuis 50 ans, il faudrait peut-être que les services concernés se penchent sur la question ? S’il y a des embouteillages de plus en plus fréquents, c’est qu’ils ne font pas leur travail.
Ce sont là des problèmes concrets, qui devraient être résolus par des solutions concrètes.
Je ne fais l’apologie de rien. Les transports ne sont que des outils et la raison doit nous amener à utiliser le plus adéquat. A Paris, je n’utilise ma voiture que pour sortir de la ville, visiter ma famille dans les Yvelines, par exemple. Résidant à 100 mètres d’une station de métro, comme beaucoup de parisiens, je peux traverser Paris en 20 minutes. Quel intérêt de prendre ma voiture ?
Il ne faut pas faire l’apologie des transports en commun (je ne les utilise jamais en Dordogne) mais il ne faut pas avoir sur la voiture un regard fétichiste. Encore une fois, il ne s’agit que d’une machine.
Il en est différemment de la maison individuelle et de l’appartement qui sont des choix de vie qui appartiennent à chacun et sur lesquels chacun peut avoir son opinion.
Je possède une maison en Dordogne et vis en appartement à Paris: ces modes de logement sont simplement ceux qui correspondent à l’environnement où j’habite.
Pour ce qui concerne la circulation parisienne, le problème réside, comme je l’ai dit, dans la nature de la capitale déjà très dense en population et qui accueille chaque jour plus d’un million de travailleurs venus de banlieue. D’ailleurs les encombrements ne commencent pas à Paris mais sur tous les axes qui le desservent dès 30 kms autour de la capitale. Vous avez donc raison: le problème ne se situe pas intra muros mais bien au-delà.
Des transports en commun plus performants (grâce au privé) permettraient de désengorger ces axes et donc, naturellement, les rues principales de Paris.
Non, les transports en commun ne sont pas la solution.
Tout le monde sait qu’il y a de graves problèmes de circulation à Paris (et alentours pour vous faire plaisir) mais vos élus ne font rien pour y remédier. En fait, leurs dernières interventions n’ont fait qu’aggraver le problème.
Les transports en commun, parlons-en : des bus qui avancent difficilement dans des rues étroites et encombrées, des métros bondés aux heures de pointe, c’est ça votre solution ?
Je vois régulièrement des câbles dans les rues de ma petite ville. Les câbles comptent les voitures qui passent dans la rue en question, et à quelles heures, ce qui permet à nos élus de savoir si la voirie convient toujours à la circulation dans notre ville. Ils se basent sur ces informations pour ajouter une voie dans une rue, améliorer une autre rue pour créer un itinéraire de délestage, placer un feu rouge quelque part… Nos élus, à la différence des vôtres, savent qu’ils sont sur un siège éjectable.
Non, le problème vient de vos élus, donc des électeurs qui votent pour les mêmes depuis des lustres. Il y a un problème évident, et ils s’en foutent.
Mais comment diable pouvez-vous fluidifier dans une ville aussi étroite que Paris un apport équivalent à la moitié de sa population ? Vous voulez percer de nouvelles rues ? des tunnels ? Construire des ponts au-dessus des toits ?
C’est un fait: Paris n’est pas conçu pour les voitures. Si on améliore le flux, d’autres automobilistes renonceront aux transports en commun et s’ajouteront à la masse existante réduisant les efforts à néant.
Non, franchement, pour y vivre, je pense que les transports en commun sont les plus adéquat à la réalité parisienne. Encore faut-il, et là je vous rejoins, que les élus en prennent la mesure et libéralisent le secteur. Mais, effectivement, personne ne le propose.
Supprimez les couloirs de bus, les pistes pour vélo, les obstacles créés pour asphyxier la circulation, les trottoirs démesurément élargis et nombre d’espaces piétonniers, et la circulation deviendra bien plus fluide. L’asphyxie de Paris suscite une asphyxie des banlieues, par effet induit.
Je ne crois pas que vos propositions soient pertinentes. Supprimez les couloirs de bus et ceux-ci encombreront la chaussée. Les taxis qui ont le droit de les emprunter rejoindront les encombrements. Pour le reste, songez que vous n’êtes pas qu’automobiliste, qu’il vous arrive d’être piéton (cycliste je ne pense pas) et que circuler à pied en sécurité est également un droit.
C’est bien ce que je disais : vous voulez interdire la voiture individuelle et imposer les transports en commun, comme notre gouverneur veut interdire la maison individuelle.
Le professeur Millière a quelques idées pour améliorer la circulation dans Paris, et des experts (des vrais) devraient pouvoir trouver des solutions ad hoc.
Ma voiture n’est pas seulement un moyen de transport ; elle me donne aussi une liberté de mouvement que je n’aurais pas si j’étais assujettie auc transports en commun. Et ça, ça n’a pas de prix.
Votre voiture est un moyen de transports parmi d’autres. Parfois le train peut être plus rapide, plus sûr, moins coûteux et plus serein, pour un long trajet par exemple. Le bus est pertinent quand on circule en milieu urbain. Je n’impose rien, je dis qu’il faut penser le transport et adopter celui qui convient le mieux au lieu de privilégier tel ou tel pour des raisons idéologiques ou irrationnelles.
Il est de moins en moins sécurisé pour une femme de prendre les transports en commun ou de se retrouver dans certaines rues. Oui, la voiture m’est indispensable, pour cette raison et d’autres, pour le confort de mes enfants, et c’est une plaie que de subir la bêtise crasse de cette mairie qui s’acharne sur les automobiles. Tout le monde n’est pas jeune, masculin, sur ses deux pieds valides et bien portant.
D’accord avec vous Professeur, Paris est une ville de gauche. Les élus sont souvent enragés. Exemple : j’ai vécu longtemps dans un quartier qui était une « poche » bourgeoise dans un arrondissement ayant globalement l’un des plus forts taux de logements sociaux. Lors d’un conseil de quartier, les élus socialistes ont clairement fait comprendre qu’ils allaient « nous avoir » et transformer cette poche résiduelle au moyen des préemptions. Pas mal de riverains propriétaires ont quitté la salle (moi aussi). Les élus de gauche pensent effectivement qu’ils vont agrandir leur électorat avec les logements sociaux. Pourtant, c’est souvent dans ces logements, en périphérie, qu’il y a le plus fort taux de vote RN de la capitale. Elle est bien bonne ! Quant à la voiture, ça fait partie de la chasse à la dépense d’énergie par les particuliers, avec l’interdiction de louer les appartements, etc. On devrait vivre dans des igloos !
La question de l’énergie est un prétexte. Les embouteillages entrainent davantage de consommation de carburant. La préemption est effectivement un moyen de multiplier les logements sociaux et de chasser les classes moyennes. La moitié des logements locatifs français pourraient ne plus être louables très bientôt. Le délire socialiste écologiste français s’accentue…
Non, les élus des villes de banlieue sont essentiellement des NUPES. Il n’y a que 2 députés RN en Ile de France.
Je n’ai pas parlé de banlieue, mais bien des logements sociaux de la périphérie parisienne intra-muros. Regardez le résultat des élections. C’est dans cette frange, autour des maréchaux, qu’on vote RN à Paris. Bien sûr, ça ne fait pas assez de monde pour envoyer des députés à l’Assemblée nationale.
Dans les arrondissements de l’Est parisien, les plus fournis en logements sociaux, le RN fait moins de 5%.
Les habitants des logements dits sociaux à Paris votent effectivement à gauche, ce qui est logique, puisque les logements dits sociaux sont nés d’une logique socialiste de redistribution. Il en va de même pour les banlieues, sauf les banlieues Ouest. Paris devient une ville peuplée de gens pauvres de gauche placés en logements dits sociaux, de bobos aisés et de gens appartenant à la classe moyenne supérieure, les banlieues Est, Nord et Sud sont peuplées d’un nombre croissant d’immigrés. Les membres des classes moyennes inférieures doivent partir plus loin, à vingt ou trente kilomètres de Paris. Le vote RN est fort dans les zones du Nord et de l’Est ou vivent des membres de l’ancienne classe ouvrière, désormais largement déchue (et qui votaient communistes autrefois), et dans les zones du Sud où vivent d’anciens pieds noirs et leurs enfants. La présence des premiers dans l’électorat RN explique les dimensions économiques de gauche du programme RN. Les seconds sont attirés par le discours anti-immigration. Le tout ne fait pas un programme cohérent.
Je partage complètement votre analyse. Le RN n’est pas un parti d’extrême-droite mais un parti populiste dont les convictions évoluent au gré des mouvements de l’opinion.