Le Bureau central des statistiques du pays a publié des données selon lesquelles la population du pays a diminué d’environ 850 000 personnes pour atteindre 1,41 175 milliard d’habitants à la fin de l’année dernière.
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Crise démographique : Il s’agit d’une nouvelle étape dans l’aggravation de la crise démographique du pays, qui pourrait avoir un impact significatif sur le ralentissement de son économie, et la population est susceptible de diminuer encore plus dans les années à venir. « C’est très préoccupant, et cela aura des conséquences sur la croissance potentielle et la demande intérieure », a déclaré Zhiwei Zhang, président et économiste en chef de Pinpoint Asset Management.
Les données montrent que le taux de natalité est tombé à 6,77 naissances pour 1 000, contre 7,52 l’année précédente, soit le chiffre le plus bas depuis la fondation de la Chine communiste en 1949. Environ 9,56 millions de bébés sont nés en 2022, contre 10,62 millions en 2021.
À titre de comparaison, en 2021, les États-Unis ont enregistré 11,06 naissances pour 1 000 habitants, et le Royaume-Uni, 10,08 naissances. Le taux de natalité pour la même année en Inde, qui est sur le point de dépasser la Chine en tant que pays le plus peuplé du monde, était de 16,42.
Les nouveaux chiffres ont été publiés parallèlement à l’annonce d’une mauvaise année économique pour la Chine, la pire depuis près d’un demi-siècle, après une croissance d’environ 3% seulement, bien en deçà de l’objectif du gouvernement.
« Cette tendance va se poursuivre et peut-être s’aggraver après le Covid », a déclaré Yue Su, économiste principale de l’Economist Intelligence Unit, qui fait partie des experts qui s’attendent à ce que la population chinoise continue de diminuer d’ici 2023.
Taux de natalité en baisse, taux de mortalité en hausse
La crise démographique, qui devrait affecter de plus en plus la croissance en Chine dans les années à venir, est une source d’inquiétude majeure pour le gouvernement chinois.
- Pékin a supprimé en 2015 sa politique totalitaire de l’enfant unique, vieille de plusieurs décennies, après s’être rendu compte que cette politique restrictive contribuait au vieillissement rapide de la population et à la diminution de la main-d’œuvre (ces génies auraient pu s’en rendre compte avant de le faire, un enfant de 8 ans l’aurait deviné), ce qui nuit à la stabilité économique et sociale.
- Pour enrayer la baisse du taux de natalité, le gouvernement chinois a annoncé en 2015 qu’il autorisait les couples mariés à avoir deux enfants, mais après un bref pic en 2016, le taux de natalité national a continué de baisser.
- Le gouvernement chinois a également proposé des allégements fiscaux et de meilleurs soins de santé maternelle, entre autres incitations, afin d’inverser ou ralentir, la chute du taux de natalité, mais ce fut un échec.
- Le gouvernement a même rendu possible d’avoir trois enfants en 2021, mais dans le contexte de l’évolution du coût de la vie, de l’incertitude économique et des mesures privatives de liberté à cause du Coronavirus, aucune tendance de changement n’a été enregistrée.
- Et pour la première fois l’an dernier, les décès ont également dépassé les naissances. La Chine a enregistré son taux de mortalité le plus élevé depuis 1976 – 7,37 décès pour 1 000 habitants, contre 7,18 l’année précédente.
Sept ans après avoir aboli ce qui représente la plus grande atteinte à la liberté de l’homme, la politique de l’enfant unique, le pays est donc entré dans une « ère de croissance démographique négative », qui, à terme, réduira la main-d’œuvre chinoise et augmentera la charge des soins de santé et des autres coûts de sécurité sociale.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.