
Le mouvement enclenché en France contre la réforme des retraites est tout à la fois grotesque et consternant.
Il est grotesque parce que la France apparait une fois de plus pour ce qu’elle est : un pays où les grèves, les manifestations accompagnées parfois d’émeutes, font partie d’une sorte de folklore local qui n’existe, sous cette forme et à ce degré, dans aucun autre pays développé de la planète.
Le réceptionniste d’un hôtel où j’ai résidé lors d’un bref séjour en France au mois de novembre dernier et à qui je disais que je ne pouvais pas passer quelques jours en France sans être confronté à une grève m’avait répondu que grèves et manifestations font partie des traditions françaises. Sa remarque m’avait fait sourire à l’époque, et j’avais pensé qu’il avait raison.
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J’ai écrit dans un article il y a quelques années qu’il y avait en France deux saisons, celle allant de septembre au mois de juin de l’année suivante, la saison des grèves, et les mois de juillet et août au cours desquels les grévistes se reposent ou partent en vacances pour reprendre des forces en vue des prochaines grèves, et la description à laquelle j’avais ainsi procédé me semble toujours pertinente.
Le mouvement contre la réforme des retraites me parait grotesque, oui. Tristement grotesque.
Ce mouvement me parait consternant aussi, parce qu’il repose (ce qui est très souvent le cas lorsqu’il y a des grèves en France) sur une ignorance de l’économie très répandue au sein de la population et au sein de la gauche politique.
Et ce doit être dit et répété : le système de retraites français est en situation de faillite et ne peut pas être sauvé.
La réforme que propose le gouvernement peut être comparée au célèbre emplâtre sur une jambe de bois, ou à un rafistolage très provisoire et vain. Le fondement du système est, je l’ai déjà dit, et je dois le répéter, ce qui s’appelle la répartition, mais il ne répartit pas : il prend aux uns pour donner aux autres, il distribue.
C’est un système de redistribution qui ne dit pas son nom, et ce système relève de l’escroquerie.
Il dit aux salariés qu’on prélève sur leurs salaires une cotisation pour leur propre retraite. En réalité, l’argent qu’on leur prend sert à payer les pensions des gens qui sont déjà à la retraite. Et les salariés en activité sont censés compter sur les salariés que seront en activité lorsqu’eux-mêmes partiront à la retraite. Et il reste aux salariés en activité à espérer qu’il y aura encore assez de salariés à ce moment pour cela, et que les salaires de ces salariés seront suffisamment élevés pour que la retraite versée reste assez proche des chiffres qu’on leur annonce.
La réalité est que ce n’est pas sûr, et qu’indépendamment même des salaires, il n’y aura pas assez de salariés.
Quand le système a été créé, il y avait environ 5 salariés pour un retraité. Il reste aujourd’hui 1,7 salarié pour un retraité. D’ici à 2035, il restera 1,5 salarié pour un retraité.
Un calcul mathématique simple permet de comprendre que le poids du retraité sur les salariés est écrasant et que ce qui est prélevé sur les salaires aujourd’hui n’est pas du tout suffisant pour payer les retraites. Des artifices comptables permettent de maquiller les chiffres et de dissimuler la réalité, qui est celle d’un puits sans fonds où la richesse qui subsiste dans le pays va continuer à s’engloutir.
Quand je travaillais en France, il y a un quart de siècle, dans des cercles libéraux, on parlait d’un retour indispensable et urgent à un système de capitalisation généralisé, et on constatait aussi que proposer ce retour était politiquement impensable en France. Aujourd’hui, cela reste impensable, et il est de toute façon trop tard.
Les grévistes ne pourront pas obtenir satisfaction, sinon très temporairement, car les caisses sont plus que vides, et les déficits se creusent.
Les dirigeants politiques qui disent le contraire pratiquent l’analphabétisme économique cynique et volontaire pour garder leurs électeurs, et il n’y en a pas un pour racheter l’autre.
Le gouvernement français est dans une impasse.

L’avenir de la France est sombre et désespérant. Je l’écris avec une infinie tristesse.
Il y a longtemps que la France est malade du socialisme, et la maladie socialiste qui frappe la France a de nombreuses autres dimensions (immigration incontrôlée, système de santé qui sombre, système scolaire en perdition, etc.).
Je crains fort, tout en espérant me tromper, que la maladie soit mortelle.
J’éprouve, très sincèrement, de la pitié pour les pauvres Français qui vont devenir plus pauvres, et pour les membres des classes moyennes françaises qui vont eux-mêmes s’appauvrir. Les plus riches, eux, n’ont plus qu’un pied dans ce pays. Ils savent ce qui vient.
© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
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Bonjour monsieur Millière,
il faut bien se rendre compte que le problème des retraites en France est devenu un problème psychologique. Il peut se comparer au problème du consentement à l’impôt. Quand on voit jour après jour tous les services publics l’hôpital, la justice, la police, l’enseignement se dégrader comme on le voit en France alors que nous croulons littéralement sous des impôts et taxes colossaux comme le montre votre graphique, on ne souhaite pas continuer à payer alors que l’argent est gaspillé sans vergogne par les dirigeants. Aucun de ces dirigeants ne s’attaquent à la fraude sociale, au subventions massives de tout et n’importe quoi à celle des migrants toujours plus nombreux qui loin de soulager le système, l’alourdissent. C’est totalement décourageant. Pour la retraite c’est la même chose : travailler plus longtemps, alors que rien ne s’améliore par ailleurs et qu’autant de gens vivent sans rien faire, la population ne le veut plus…
Etes-vous sûr que la population ne le veut plus ? Les Français continuent à voter pour les mêmes, encore et encore.
J’ai l’impression que les manifs servent surtout d’exutoire : ils descendent dans la rue, ils gueulent un bon coup, puis ils rentrent sagement chez eux. Si les manifs et les grèves servaient à quelque chose, ça se saurait.
Ce que vous dites est vrai aussi…
Mais pour avoir parlé avec beaucoup de gens de cette question et aussi beaucoup de gilets jaunes à l’époque du tout début de leurs manifs ( j’en faisais partie ), je peux vous dire que le gaspillage de l’argent public, les retraites dorées des élus, et surtout la fraude sociale et l’aide financière tous azimuts aux migrants et à leurs assos ne passent plus. Cependant, personne n’ose le dire ouvertement en dehors de petits cercles alors que ces pensées planent dans la tête de beaucoup !
Quant au fait de voter toujours pour les mêmes, trop de gens ont à présent le cerveau lessivé par la propagande incessante soi-disant antifasciste des médias. Le conditionnement commence dès le primaire, alors…
« Les Français continuent à voter pour les mêmes, encore et encore. » Pour la bonne raison qu’aucun de ces mêmes (MLP comprise) ne propose de sortir de la répartition, ni n’ose évoquer la moindre capitalisation…
Zemmour est (un peu) différent, et il n’a aucune chance d’être élu.
Mélenchon, par contre, est de plus en plus populaire.
Le mouvement des gilets jaunes est né du désespoir, mais il n’est allé nulle part, peut-être parce qu’il n’y avait pas de stratégie ? J’ai vu beaucoup de manifs, mais aucun plan pour faire avancer le schmilblik.
Le mouvement des gilets jaunes avait pour objectif de mettre le gouvernement continuellement sous pression afin qu’il cesse de taxer tous azimuts de façon directe ou indirecte. Il se voulait apolitique mais a fini par virer à l’extrême gauche et là, on a compris que c’était fichu…
Les gilets jaunes, au départ, voulaient surtout la baisse du prix des carburants.
On voit aujourd’hui ce que leur mouvement a acquis…
La demande de baisse du prix des carburants était la partie émergée du ras-le-bol des taxes!
Quoi qu’il en soit, je n’ai pas vu sur les slogans des gilets jaunes qu’en échange d’une baisse des taxes ils souhaitaient la baisse de prestations précises.
Les Français sont pour les baisses d’impôts à condition de garder leurs prestations (du moins la leur, celle du voisin étant, bien sûr, moins nécessaire).
« Mélenchon, par contre, est de plus en plus populaire. »
Il y a un revirement de situation :
https://www.bvoltaire.fr/le-sondage-qui-fait-mal-chez-lfi-roussel-plus-populaire-que-melenchon/
Zemmour n’a pas remis en cause la retraite par répartition et souhaitait un départ à 64 ans comme le projet actuel.
Il est sûr qu’aucun Français ne souhaite sortir de la répartition.
Le fait est qu’actuellement, entre la démagogie de la gauche et de RN et les atermoiements des républicains, celui qui parait le plus lucide, est Macron.
@Californienne :
Comme le dit le professeur, ce mouvement repose sur une ignorance de l’économie très répandue au sein de la population. Et donc les français continuent de voter pour les mêmes, encore et encore,mais ils votent sans comprendre, ils ne comprennent pas de quelle façon le système de retraite est construit, ils ne comprennent pas que ce système peut s’effondrer et que leur retraite pourrait ne plus être payée. Ils sont absolument convaincus que l’État peut tout. Leur désillusion sera terrible !
Tristement vrai.
D’après ce que j’entends autour de moi, de plus en plus de gens comprennent qu’ils n’ont pas cotisé pour leur retraite, mais pour celle des générations précédentes. Dans ma génération (qui est en train de prendre sa retraite), presque tout le monde a acheté sa résidence principale pour avoir au moins un toit sur la tête à la retraite, car nous étions convaincus que nous aurions très peu. J’ajoute que cette conviction était déjà présente quand j’étais à la fac, il y a bien longtemps, et ceci d’autant plus que, déjà, nous observions le marché du travail se réduire d’année en année, et que pour cotiser, encore faut-il trouver un emploi. Quand j’étais étudiante, nous savions que paradoxalement, chaque année supplémentaire d’études réduisait notre chance d’embauche, chaque rentrée annonçant des centaines de milliers de chômeurs en plus. L’idée de la retraite financée sans problème par les cotisations était crue par la génération précédente, celle qui est actuellement en EHPAD et pas en état de manifester.
Je partage votre avis sur la maladie des grèves dont souffre la France depuis toujours.
Par contre, je me suis déjà exprimé là-dessus, je ne partage pas votre analyse de la retraite par répartition. Ce n’est pas plus une escroquerie qu’une autre assurance où les cotisations des uns servent à indemniser des victimes. Personne ne pense que cet argent est mis de côté pour soi-même et que si on est épargné par le sort on récupère sa mise.
Il en est de même pour la retraite: on cotise pour les plus âgés qui ont eux-mêmes cotisé pour ceux qui les ont précédés. Le système ne me parait pas mauvais en soi. Ce qui l’est c’est la part à mon sens trop importante qu’elle prend. Un bon système doit reposer sur 3 piliers: retraite de base, complémentaire et capitalisation. La première (par répartition) permet d’assurer un minimum à ceux qui n’ont pas perçu un salaire suffisant pour espérer une pension minimale. La seconde (par points ou capitalisation selon l’entreprise) permet un complément pour ceux qui ont travaillé selon différents statuts et la troisième relève de l’épargne personnelle.
Ce système permet de s’assurer une retraite sans bloquer trop d’argent public (350 milliards sont actuellement bloqués alors que l’économie en a besoin) et éviter un retour de la pauvreté chez les retraités dont, il faut le dire, la répartition a permis de la réduire: 10% en France contre 19% en Allemagne, 12,3% au Canada, 20% au Japon et 23% aux Etats-Unis (chiffres OCDE).
Baser la retraite uniquement sur la capitalisation me parait relever d’un dogmatisme inverse. D’ailleurs, je ne crois pas qu’il existe un système uniquement basé sur la capitalisation. Tout est une question d’équilibre entre les divers moyens d’assurer aux personnes qui ont travaillé toute leur vie une retraite minimale sécurisée et un complément en fonction de la nature de leur carrière et leur effort d’épargne.
Décidément, votre fausse équivalence a la vie dure ! La comparaison avec une assurance ne tient pas la route.
Premièrement, quand je m’assure auprès d’une compagnie privée, je choisis mon assureur et ma couverture (en tous cas, là où je vis). En France, vous n’avez pas le choix. La CIPAV me demandait des cotisations exorbitantes que j’étais obligée de payer. En d’autres termes, l’Etat se servait dans ma poche. (Bien entendu, je ne parle pas de la Sécu qui est du même acabit, un impôt déguisé en assurance).
Deuxièmement, dans un contrat d’assurance, l’assureur s’engage : si j’ai un accident, si je suis hospitalisée, mon assurance va couvrir tout ou partie des frais. Avec la CIPAV, je savais depuis le début que je n’aurais droit à rien le jour où je cesserais mon activité.
Comme j’ai la chance de vivre dans un système où rien n’est obligatoire (je ne remercierai jamais assez le président Trump de nous avoir débarrassés de l’Obamacare), je prépare ma retraite comme bon me semble, et il y a beaucoup d’options puisque rien n’est obligatoire. Ce n’est pas une assurance non plus puisque les caisses de retraite n’interviennent pas seulement en cas de pépin.
Je compare la CNAV à une assurance par rapport à ce qu’en dit M Millière (« le système de retraites français est en situation de faillite et ne peut pas être sauvé. »)
Ce n’est pas exact car le système s’ajuste en fonction de la réalité: si les cotisations sont insuffisantes, on les augmente (en augmentant le temps de cotisation, par exemple) exactement comme le fait une assurance quand le coût du risque augmente.
En passant l’âge de départ à 65 ans (moyenne européenne), on équilibre les comptes au moins jusqu’en 2050.
Là où vous vivez existe également une part obligatoire (OASI) prélevée sur les salaires avec une part patronale (je ne connais pas les taux).
Pour ce qui concerne la CIPAV, il importe de savoir que cette caisse gérée par des membres élus de votre profession s’est compromise en de nombreux scandales financiers qui l’ont ruinée et conduite à une mise sous tutelle. Que cette caisse ne vous ait pas donné satisfaction n’est donc pas étonnant.
Mais, encore une fois, si vous préférez votre système actuel c’est qu’il est conforme à votre situation et je n’ai pas à en juger. Il n’existe cependant pas de système parfait où tout serait libre et où chacun bénéficierait d’une pension digne et garantie. Les chiffres de l’OCDE que je livre plus haut montre un taux élevé de pauvreté chez les retraités aux Etats-Unis. Je suis pragmatique et souhaite sans dogmatisme que les avantages et inconvénients de chaque système soient évalués pour aboutir à un équilibre satisfaisant assez souple pour évoluer avec la situation économique.
J’ai l’impression que vous êtes mal renseigné : rien n’est obligatoire aux Etats-Unis. J’ai eu un emploi salarié pendant quelque temps, et la caisse de retraite de mon employeur m’a contactée pour me dire qu’ils allaient prélever des cotisations sur chaque versement de salaire sauf si je me désistais ; je me suis désistée.
D’autre part, il faut comparer ce qui est comparable. Le seuil de pauvreté est bien plus élevé aux Etats-Unis qu’en France. Tous ces chiffres sont à prendre avec des pincettes.
Sur vos conseils je me suis plus précisément informé et je confirme ce que j’ai dit. La cotisation à la caisse de retraite fédérale (OASDI) est bien obligatoire. C’est d’ailleurs logique: un système de répartition ne peut fonctionner si la cotisation est facultative car les pensions ne seraient pas garanties et donc personne ne cotiserait. Si votre employeur ne vous a pas décompté ces cotisations c’est qu’il vous a fait travailler au noir (cela arrive également en France, rassurez-vous).
Avec mes recherches je connais à présent les taux de prélèvement: https://www.cleiss.fr/docs/cotisations/etatsunis.html
Quant aux chiffres, je suis d’accord qu’il faut être prudent et se référer aux organismes sérieux comme l’OCDE ou Eurostat. C’est le cas des chiffres que j’ai livrés.
Le seuil de pauvreté est relatif au revenu médian du pays. Il vaut donc mieux, il est vrai, être pauvre aux Etats-Unis qu’au Mexique mais, on demeure pauvre, quoi qu’il en soit.
Nous sommes enfumés : des informations contradictoires nous parviennent dont la véracité n’est pas garantie : la pirouette du COR en est l’exemple le plus significatif.
Le plan du gouvernement ne résoud pas l’injustice flagrante des avantages accordés par l’Etat à ses fonctionnaires, du plus humble huissier aux responsables de la Haute Administration, ainsi qu’aux élus qui prétendent légiférer en s’excluant du champ d’application des lois qu’ils vont proposer..!!
Dans ces conditions comment voulez vous obtenir un accord de la population ??
Cette « pseudo réforme » est une sinistre plaisanterie..
Le COR ne peut faire que des prévisions selon plusieurs hypothèses car qui sait où en sera la France et le monde dans 10 ans ?
La réforme proposée est raisonnable économiquement mais le rapport malsain qu’ont les Français au travail empêche toute réflexion rationnelle.
Il existe des injustices dans la fonction publique mais également dans le privé sous une forme différente. La retraite de la plupart des fonctionnaires n’est pas si enviable.
Bonjour, quand j’ai lu votre description du financement de nos retraites cela m’a fait penser au système de Ponzi !
Quant à une « tradition » de la grève hexagonale d’aucun y verront un résidu romantique de notre splendide « révolution » (une forme d’atavisme social ?).
D’un point de vue psychologique, osons l’hypothèse que plus les citoyens bénéficient d’assistance, nourris au biberon par un Etat devenue une véritable mère nourricière, plus ils en redemandent.
Quitte à faire cacas nerveux sur cacas nerveux, jusqu’à obtenir satisfaction sans que la génitrice y gagne la moindre reconnaissance.
D’où le côté pleurnichard, limite chemineau (soyons boute-en-train) du coq trépignant de plus belle dans ses déjections.
Notons, du reste, que le « réveil » révolutionnaire fonctionne à sens unique : celui d’un espoir bassement terre à terre d’espèces sonnantes et trébuchantes en retour, d’une réduction substantielle du temps au turbin ou de l’effort à consentir.
A l’exception près (l’honnêteté intellectuelle me force à l’admettre) de nos dignes « marches blanches » aux airs de « vous n’aurez pas ma résistance !».
Le constat quotidien d’une invasion systématique et de ses funestes conséquences ne fournit pas l’énergie nécessaire à nos étroites guiboles pour ce qui est de battre le pavé !
On ne peut comparer un système par répartition à une pyramide de Ponzi car cette dernière distribue des revenus imaginaires qui sont en fait les nouveaux investissements. Un système par répartition distribue des cotisations bien réelles, légales et contrôlées. D’ailleurs, un système par répartition ne peut faire faillite car il est régulé en fonction du nombre de bénéficiaires et du montant des cotisations. En France, le système a été remis à l’équilibre en 2010 avec la réforme Sarkozy. Il est aujourd’hui en excédent et en passant à 64 ans, il serait pérennisé jusqu’en 2050 au moins. On est loin de Madoff.
Sur les grèves actuelles, je pense que le problème vient du rapport qu’entretiennent les Français au travail. Le fait que le slogan de la CGT trouve écho (« Avec la réforme on va prendre deux ans fermes ») montre que le travail est considéré a priori comme une souffrance dont on doit s’extirper au plus tôt. Je l’ai d’ailleurs constaté dans mes propres sociétés pourtant constituées essentiellement d’une main-d’oeuvre très qualifiée: les possibilités de s’évader du travail (RTT, week-ends prolongés, congés,etc…) préoccupaient autant les salariés que leur niveau de rémunération.
Il est évident pour moi que l’introduction d’une retraite par capitalisation est indispensable. D’ailleurs, les grandes entreprises abondent dans des fonds pour leurs salariés. Le système devrait être généralisé.
Par ailleurs, et je me doute que je suis plus ou moins seule sur cette question, je reste favorable à la retraite par répartition mais dans une proportion moindre, donc à revoir, pour qu’elle cohabite avec la retraite par capitalisation. D’abord, parce que cela devrait (normalement) inciter tout le monde à soutenir une politique nataliste. Et le fait que ce ne soit pas le cas montre à quel point, une fois encore, les Français « déplorent les effets dont ils chérissent les causes » selon la Maxime de Bossuet. Ensuite, parce que tout en étant libérale, je crois aussi au christianisme social et l’idée qu’un jeune travaille pour aider un vieux à profiter de sa retraite est une belle idée solidaire et altruiste. Évidemment, là encore, cela suppose que la France cesse d’ouvrir son modèle social au monde entier et crée des générations de jeunes Français nourris de l’idéal patriotique de respect des Anciens associé au sentiment de faire partie d’un même peuple. Là encore, ce n’est plus le cas… Donc, forcément, on assiste à de faux débats où aucune des vraies questions n’est posée… et à une énième réforme qui ne servira à rien.
Je suis entièrement d’accord avec vous !!
Fleur de Lys, je souscris à ce que vous écrivez sans en déduire une aussi pessimiste conclusion. Je pense en effet qu’une réforme (et celle proposée me parait efficiente au moins pour plusieurs décennies) permet, au moins techniquement, d’assurer le paiement des pensions et d’équilibrer le système actuel.
Après, il est vrai que la retraite ne peut reposer sur un seul pilier et si la répartition pose effectivement problème (prélèvements obligatoires, immobilisation de capitaux importants), elle permet au moins d’assurer à ceux qui n’ont pas eu une carrière lucrative de ne pas sombrer dans la pauvreté la retraite venue.
La capitalisation a également des avantages, notamment la mobilisation de l’épargne dans l’économie mais d’incontestables inconvénients. Ainsi tout le monde n’a pas les moyens d’épargner suffisamment ni les connaissances pour opérer les meilleurs placements. De plus, les risques sont patents: en Irlande, en 2008, nombre de salariés ont perdu leur épargne retraite et se sont retrouvés ruinés.
L’idéal est de réaliser un mixte comme je le propose plus haut afin que la retraite repose sur plusieurs piliers.
Je pense pour ma part que cette réforme serait bien vite insuffisante. J’étais adolescente quand Juppé a mis la France dans la rue de longs mois avec sa réforme. C’est sans fin parce qu’aucun gouvernement (et les Français derrière) ne veut s’attaquer aux conditions structurelles qui permettent de faire vivre une retraite par répartition. Il y a la question de la natalité, énorme en soi, mais aussi celle du niveau scolaire et de la création de richesse qui permettent de fabriquer des actifs bien rémunérés. Et la question migratoire, bien sûr, qui engloutit l’argent dans le grand remplacement pour entretenir des familles sous minima sociaux. Très vite, la pauvreté qui ne cesse de se répandre, va révéler que cette énième réforme ne nous a fait gagner que quelques années.
C’est très juste et j’ajoute que si on considère le fait que l’état subventionne les associations ( il en existe plus de 3 millions dont seulement 0,1% déclarées d’utilité publique ) à hauteur de 42 milliards tous les ans, alors que les besoins de la sécu ne seraient « que » de 13 milliards, il y a de quoi penser!…
Oui, on peut rajouter la masse du gâchis financier en France à force de financer une contre société progressiste et multiconflictuellle. Zemmour en avait fait le thème de son discours de Lille : » le pouvoir d’achat est ce qu’il vous reste quand l’Etat vous a tout pris ».
On voit bien que c’est tout le système qui ne va pas et qui nous tiers-mondise.
Vos chiffres sont faux: l’Etat verse 8 milliards aux associations et non 42 (où avez-vous donc trouvé ce chiffre ?) dont 7,1 sous forme de subventions.
Un rapport détaillé annuel est publié sur le site du ministère du budget où on peut trouver le détail des associations subventionnées avec le montant.
Ici je pense : https://www.capital.fr/economie-politique/associations-comment-trouver-42-milliards-deuros-par-an-rien-quen-traversant-la-rue-1327126
J’ai retrouvé le détail dont parle l’article de Capital :
Sur un site gouvernemental : https://www.associations.gouv.fr/nouveaux-reperes-2012-sur-les-associations-en-france.html.
70 milliards * 49% = 34.4 milliards. 70 * 11% = 7.7 milliards. En retirant les communes, 70 * 31% = 21.7 milliards. Toute la question est de savoir où l’on considère que la sphère de l’Etat s’arrête.
Ce que vous écrivez corrobore mes documents: 11% de 70 milliards font 7,7 milliards.
On est loin des 42.
Comme je l’écris, un document est publié annuellement avec le montant accordé à chaque association.
Après, on voit que les communes distribuent beaucoup. Chacun doit en juger mais, sur ma ville, l’essentiel des subventions va aux clubs sportifs dont 90% des activités sont associatives.
Si on déteste le sport, on peut voter contre son maire. Ce n’est pas mon cas.
J’ai volontairement ôté les communes pour les raisons que vous indiquez, bien que les aides des communes soient par principe un financement public et non privé. Par contre, les départements et les organismes sociaux sont bien des structures étatiques. Le mille-feuille administratif français est l’une des méthodes classiques des socialistes pour augmenter le poids de l’état tout en prétendant que ledit état ne représente « que » une part congrue : je suis sur qu’en creusant un peu, on trouvera dans les 51% restant « financement privé » une belle collection « d’achats » fait par ledit état, directement ou via ses zombies type Caisse des Dépôts et Consignation ou entreprises « privées » type EDF, mon expérience personnelle (j’ai travaillé dans une branche dudit état) me suffit pour connaitre diverses techniques utilisées pour noyer des financements.
Si votre idée est que l’Etat français intervient beaucoup trop dans l’économie et la société, je vous suis bien volontiers. Je m’en tenais précisément aux associations financées directement par l’Etat.
Les communes dépensent au total environ 250 milliards, à comparer avec les 10 milliards de subventions qu’elles distribuent.
Par ailleurs, les régions et départements sont, certes, des structures étatiques mais également des collectivités territoriales dont les assemblées sont élues. Ce sont ces dernières qui distribuent les subventions.
Il n’y a pas que le secteur associatif qui reçoit des subventions: les entreprises en reçoivent pour plus de 150 milliards !
Ceci dit, presque tous les Etats subventionnent: aux Etats-Unis ce sont 1900 milliards de dollars qui ont été injectés dans l’économie en 2021 (familles, collectivités locales, entreprises).
Le rôle de l’Etat dans l’économie doit être maitrisé mais les pressions de la société sont immenses.
Chiffres de 2012 compilés par la chercheuse Viviane Tchernonog dans son ouvrage » Le paysage associatif français, mesure et évolution » Dalloz 2013.
Je pense que le ministère du budget en a oublié…
Je pense plutôt que vous avez compilé les subventions venant de l’Etat, des Régions, Départements et communes. Il ne s’agit évidemment ni des mêmes institutions, ni des mêmes associations. L’Etat subventionne les partis politiques, les syndicats et autres institutions à caractère national (Science Po, Institut Pasteur, Emmaüs,…) quand les communes financent les clubs de foot ou de pétanque.
Vous pouvez tourner les chiffres dans le sens que vous voulez, les ventiler dans telle ou telle case, il y a beaucoup trop de subventions aux associations et 1/3 de ces subventions combleraient à lui seul le fameux « trou de la sécu »
M Millière parle de l’ignorance économique des Français. Je pense que déclarer que les comptes sociaux seraient équilibrés en supprimant les subventions aux associations en est un parfait exemple.
Je ne participe pas à cette idée que la question migratoire serait l’alpha et l’omega des maux dont souffre la France. Même s’il n’y avait plus un seul étranger en France, il faudrait encore travailler, épargner, entreprendre,… L’argumentaire du RN donnant à croire qu’en prenant aux immigrés on pourrait partir en retraite à 60 ans et voir son salaire naturellement augmenter est une imposture.
Retrouver le contrôle de notre immigration (car l’immigration zéro n’existe pas: un pays est de migration ou d’immigration) est une question de cohérence culturelle qui assure la force et la perpétuation d’une nation. Cela ne dispense pas de l’effort nécessaire pour assurer la prospérité du pays. La Hongrie contrôle son immigration mais décline démographiquement et peine à se moderniser.
Que la réforme actuelle ne soit pas suffisante à terme est possible. Cela ne l’empêche pas d’être nécessaire. D’après le COR, cela assurerait l’équilibre du système jusque, au moins, 2050 (sachant que celui-ci profitera de la fin de la génération baby boom).
Il ne faut pas que la crainte qu’une réforme, éventuellement, se révèle à terme insuffisante nous inhibe dans la volonté d’améliorer ce qui peut l’être.
Chaque occasion doit être saisie.
Franchement, vous devriez lire le rapport Brochand : « pourquoi l’immigration est l’enjeu central et même principal de notre vie publique « . Cette phrase résume tout et cet ancien de la DGSE explique de manière didactique et précise ce que vous ignorez : toute notre société est tirée vers le bas à cause de l’immigration massive, légale et illégale.
J’ai lu ce texte et en partage beaucoup des conclusions (même si je pense que beaucoup de propositions doivent être affinées). Mais cela ne contredit en rien ce que j’écris: une fois le dernier immigré parti, il faudra encore travailler, créer des entreprises, prendre des risques, soigner, avoir un système de retraite, etc…
Sauf à dire que tant qu’il reste un immigré sur notre sol rien ne vaut la peine de rien.
Je crois que malgré les flux migratoires, certains pays en Europe (Pays-Bas, Suisse, Autriche) arrivent à mener des politiques libérales intéressantes. On doit s’en inspirer. Sinon, autant vous retirer dans un cloître en attendant l’Apocalypse.
Vous avez tort: sans même parler de l’aspect civilisationnel qui à lui seul justifie de considérer l’immigration comme LE problème n°1, les 75 milliards que coûtent au pays cette immigration ajoutés aux 75 autres milliards de la fraude sociale suffisent à nous couler…
Si c’est le cas, on se demande pourquoi les pays qui maitrisent leur immigration, la Hongrie ou la Pologne, allégés de cet handicap, ne caracolent pas en tête des économies occidentales.
Je pense que dire que l’immigration est la cause de tout est un argument populiste (celui du RN) destiné à faire croire aux Français qu’une fois ce problème réglé, ils gagneraient bien plus en travaillant moins. D’ailleurs il n’y a au monde aucun exemple d’un pays dont l’économie aurait soudain prospéré grâce à l’expulsion de ses immigrés.
Il faut retrouver la maitrise de l’immigration pour fonder une société stable et cohérente et une économie libérale pour en assurer la prospérité.