
Je constate que les idées réductrices ont le vent en poupe. C’est une excellente chose : cela donne du grain à moudre.
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Une de nos fidèles lectrices me dit dans un commentaire : « Je crois qu’il faut éviter de tomber dans le manichéisme (je ne parle pas de vous, bien sûr) et diviser l’humanité en deux camps : provax et antivax. »
Je suis tenté de répondre : oui et non.
1 Non, car les provax et les antivax, ils existent, et si l’on veut parler d’eux, il me semble obligatoire d’appeler un chat par son nom. Certes, il existe une nuance : les antivax ne sont pas tous universellement antivax. Mais la nuance ne tient pas, c’est une échappatoire. En effet, la polémique est dans l’actualité depuis le vaccin Covid. Avant, elle était cantonnée aux médias spécialisés. C’est donc bien autour de ce vaccin que l’on parle récemment des antivax. Certaines personnes, à qui j’ai quelques fois demandé de fournir leurs arguments, pour me rendre compte qu’elles en sont incapables (l’offre tient toujours, j’aime apprendre et j’ai l’esprit très ouvert), disent qu’il ne s’agit pas d’un vaccin, mais d’une « injection », d’un « poison ».
2 Oui, car la division du monde en deux catégories, les provax et les antivax, est fausse. Elle est adoptée par des personnes qui ne sont pas intéressées à prendre du temps pour réfléchir sur le sujet. Il convient en effet, comme mise en bouche, d’ajouter la (petite) catégorie des gens comme moi : les pro-choix. Ensuite, il faut ajouter les « sans opinion », les hésitants. Enfin, les barrières ne sont pas rigides. A la division verticale provax/antivax, il est obligatoire d’ajouter une division horizontale : des gens changent d’avis, plusieurs fois pour certains, dans un sens ou dans l’autre, au cours du temps. Eux n’entrent pas dans une catégorie.
Et aussi : dans quelle petite boîte ranger les gens antivax pour eux et provax pour leurs proches ? Provax pour eux et antivax pour leurs enfants ?
3 Parmi les antivax – ça se complique – il existe au moins trois catégories. J’ai nommé : les tolérants, les religieux et les combattants. Les uns sont une secte. Intolérants, extrémistes, ils obligent à penser comme eux sous peine d’être excommunié de la haute classe des élites qu’ils forment, pour tomber dans celle peu enviable, qu’ils ont créée : nous sommes des VRP de Pfizer (pas du vaccin chinois) ; des corrompus enrichis en achetant des actions BigPharm ; des personnes incapables de penser par elles-mêmes ; sous influence de la propagande médiatique ; du menu fretin misérable. Enfin il y a la très grosse sous-catégorie « je sais tout » – qui ne savent rien. Non, ils ne savent rien. Pire, ils ne savent strictement rien. Ils ne connaissent pas le petit bout du petit bout du début du sujet dont ils affirment avoir des connaissances, voire l’expertise. Au point que je ne peux faire l’économie de parler d’eux.
« Je sais tout »
Parmi les antivax – et je les respecte tous, je l’ai dit, je suis pro-choix – il y a ceux qui ne veulent pas du vaccin Covid parce qu’ils n’ont pas confiance. Ils se méfient, ils ont peur, ils pensent ne pas en avoir besoin, ils considèrent le virus comme relativement basique, pas pire qu’une grippe.
Parmi eux, certains éprouvent le besoin de se justifier. Comme si on le leur demandait, comme s’ils se sentaient une obligation intellectuelle, comme s’ils ne s’autorisaient pas à avoir une simple, saine et légitime peur. Non, il faut qu’ils intellectualisent.
Ceux-là veulent justifier leur rejet, leur peur, par la « science ». Et là, patatras : ne sachant pas de quoi ils parlent (ils n’ont aucune connaissance, aucune notion, aucune formation, aucune expertise), ils se sont mis à regarder des vidéos, à lire des articles, et ils répètent les propos de médecins, de spécialistes de diverses professions médicales, de chercheurs, qui s’expriment contre le vaccin.
Je respecte leur façon de voir. Je les aime même : ils sont fragiles.
Ils ne se sentent pas assez sûrs d’eux pour affirmer que leur rejet, leur peur, est légitime et suffisante. Alors ils se trouvent des guides et des gourous. Ils ne comprennent pas ce qu’ils disent (comment le pourraient-ils ?), et répètent comme des perroquets des mots qu’ils ne maitrisent pas, dont ils ne connaissent pas le sens. Je les aime, je vous aime oui, même lorsque vous vous effondrez quand je vous demande de m’expliquer ce que vous dites.
PS mention spéciale pour une catégorie de provax : les dirigeants des pays qui ont forcé en bloc leur population à se faire vacciner, sans nuance ni respect pour la liberté individuelle. Ceux-là, parce qu’ils ont à la fois le pouvoir et qu’ils sont bêtes, je les aime beaucoup moins.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Bonjour M Grumberg,
Je serais comme vous pro-choix si la volonté ou non de se vacciner de n’impliquait des désagréments que pour celui qui en prend la responsabilité. Or, ce n’est pas le cas. Les services d’urgences déploraient en 2021 vaccinale que leurs lits soient occupés à 80% par des non-vaccinés alors qu’ils étaient largement minoritaires. Cela a perturbé le fonctionnement de nos hôpitaux, sollicité des soignants et retardé des opérations. Tout le monde a payé pour ce choix. Au moins, les fumeurs qui savent qu’ils ont une chance sur deux que leur vice les tue paye une taxe pour cela (80% du prix du paquet). Que ceux que refusent le vaccin en assument dès lors les conséquences en payant leurs frais hospitaliers en cas de covid.
Ensuite, je suis tout à fait d’accord avec vous qu’avec cette épidémie chacun s’est tout à coup improvisé infectiologue. Certains ont remis en cause leur médecin de famille devenu soudain un assassin aux ordres de Big Pharma parce qu’il préconisait le vaccin.
Je suis expert comptable de formation et m’en remet à l’avis de mon médecin pour ce qui est de ma santé et celle de ma famille. Parallèlement, nombre de médecins ont confié leur comptabilité au cabinet que j’ai fondé il y a 4 décennies. Chacun a confiance en les compétences de l’autre. Je n’ai pas pensé une seconde que le médecin qui me suit depuis 30 ans et à qui j’ai confié la santé de mes enfants ait tout à coup attenté à ma vie pour une caisse de champagne.
Et quand je vois l’état de la Chine, je me dis que nombre de Chinois auraient aimé disposer d’une entreprise comme Pfizer et d’un président volontariste comme D.Trump.
Certes, c’est tout le problème de la gestion ces crises sanitaires, et du pouvoir de l’État. J’avoue que je ne me sens pas assez intellectuellement costaud pour trancher. C’est vrai qu’il faut poser des limites à l’Etat sinon ses dirigeants finissent par se permettre n’importe quoi, mais c’est vrai aussi que les gens font braire et ont peu de sens civique. Par exemple, au plus fort des débuts du COVID, je conduisais ma mère en fauteuil roulant chez le médecin, et il y avait des rigolos qui s’amusaient à s’approcher rapidement sans masque et à lui souffler dessus, en profitant du fait que nous avions forcément peu de réactivité pour les éviter. Dans ces moments là, tout comme lorsqu’on a des proches qui n’accèdent pas aux soins à cause des antivax, on se met à fantasmer sur un pouvoir fort, tendance gourdin. Le problème c’est que ceux qui manient le gourdin deviennent accro.
« Je serais comme vous pro-choix si la volonté ou non de se vacciner de n’impliquait des désagréments que pour celui qui en prend la responsabilité. Or, ce n’est pas le cas. Les services d’urgences déploraient en 2021 vaccinale que leurs lits soient occupés à 80% par des non-vaccinés alors qu’ils étaient largement minoritaires. Cela a perturbé le fonctionnement de nos hôpitaux, sollicité des soignants et retardé des opérations. Tout le monde a payé pour ce choix. »
Toute pandémie impose des tensions sur les systèmes hospitaliers. Le vaccin évite les morts et la maladies graves, mais n’aurait pas pu rendre la situation neutre.
« Au moins, les fumeurs qui savent qu’ils ont une chance sur deux que leur vice les tue paye une taxe pour cela (80% du prix du paquet). Que ceux que refusent le vaccin en assument dès lors les conséquences en payant leurs frais hospitaliers en cas de covid. »
C’est votre système d’assurance socialiste que vous pointez du doigt.
En effet, JPG, c’est limpide. Dans ce système, quand on revendique une « liberté », c’est souvent pour la faire assumer par les autres. D’où la décrédibilisation des libertés, qui aboutissent souvent à causer du tort.
« D’où la décrédibilisation des libertés » : c’est l’histoire de la poule et de l’œuf !
Les libertés sont-elles décrédibilisées pour les retirer sans créer de manque, où sont-elles retirées parce que les Français n’en veulent pas beaucoup ?
Le sujet est proche de moi, puisque j’ai quitté la France parce qu’il n’y avait pas assez de liberté par rapport à mes exigences.
Au moins, vous avez eu la liberté et les moyens de partir. Ce n’est pas si mal.
Heureusement pour les Français, il y a bien plus de liberté que celle d’aller et venir !
Je pense que plus qu’une question quantitative, c’est une question de conception de la liberté qui amène chacun à choisir de mener sa vie ici ou là (je parle bien sûr uniquement des pays occidentaux qui permettent ce choix). Je n’ai pas eu globalement à me plaindre de la France où j’ai pu m’accomplir. Je différencie mon pays de son gouvernement dont je n’attends pas tout. Je pense que c’est également votre cas puisque les Etats-Unis ont connu ces 70 dernières autant d’administrations démocrates que républicaines.
A mon avis, JPG, si elles étaient décrédibilisées afin de pouvoir les retirer, ce serait un projet délibéré fasciste. En sommes-nous là ? Je parlais plutôt de la décrédibilisation spontanée qui intervient dans la tête des gens quand ils constatent que les libertés réclamées par les autres, leur nuisent. En régime quasi socialiste comme le nôtre, c’est fréquent. Marlowe en cité souvent des exemples, comme ici avec les antivax qui encombrent les urgences pendant qu’on « expédie » des personnes âgées à moins forte chance de survie. En France, on veut beaucoup de droits (droit de ne pas mettre de masque et droit à la médecine gratuite) et beaucoup de libertés, mais la plupart des gens veulent une collectivisation du coût et du risque. Cela s’appelle vouloir le beurre et l’argent du beurre, vous le savez bien !
Certes, aucune épidémie n’a d’impact neutre mais limiter les cas graves et les décès permet de gérer la crise sans remettre en cause la prise en charge des autres patients.
« C’est votre système d’assurance socialiste que vous pointez du doigt. »
Bien sûr, mais surtout l’état d’esprit qui amène certains à prôner la liberté absolue sans en assumer les conséquences, ce qui définit l’irresponsabilité. Comme ces ados qui fustigent les interdits et l’autorité de leurs parents mais profitent du frigo plein et encaissent sans sourciller leur argent de poche.
Mr Grumberg,
Dommage qu’il n’y ait pas de bouton « like » sur le site de Dreuz ou la fonction « lu ». J’interviens sous cet article-ci pour vous dire que je l’ai bien lu et que hier au petit matin quand j’avais lu votre autre article sur cette dame survivante juive qui risque d’être internée, je voulais écrire qu’il devrait rejoindre la rubrique « Au secours, ils sont devenus fous ».
Ravie de vous avoir inspiré un article, JPG. 😀
Moi aussi – que cela se reproduise !
Perso, je suis antivax, mais j’ai quand meme eu mes 3 doses de vaccins par obligation, sans quoi je n’aurai pas pu être opéré à l’hopital et cela devenait urgent, en quelque sorte je n’ai pas eu le choix.
Et ce qui m’ a le plus gêné, c’est cette interdiction faite aux médecins généralistes de soigner avec certains medicaments cette maladie selon leurs competences et ceux qui l’ont fait et sont passés outre, ont été sanctionnés
Il reste quand même que quand on lit la presse et des sites internet bien informés, il y a eu quand même beaucoup, et meme beaucoup trop d’effets indésirables provoquant pour certains des problèmes cardiaques, allant jusqu’à la mort ou handicapés à vie et d’autres handicapes aussi sérieux. Il semblerait qu’il y ait eu à ce jour de par le monde, dans les pays ou le vaccin a été administré, environ 20% de la population qui aurait été atteinte de différentes formes d’effets indésirables.
Est ce que chaque personne avant d’etre vaccinée si elle avait été prévenue qu’il y avait 20% de possibilité qu’il y ait un effet indésirable avec mort ou handicap possible, combien auraient acceptés le vaccin.
Lorsqu’on prend un traitement médicale, il y a toujours une notice dans la boite du médicament qui indique les effets indésirables et séquelles qu’ils peut provoquer. pour le vaccin du covid, rien.