Publié par Dreuz Info le 26 février 2023

Selon l’unité de recherche, d’information et de communication (RICU) de Prevent, l’organisme d’État contre la radicalisation terroriste, lire 1984 de Orwell, Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, J.R.R. Tolkien, ou des penseurs classiques britanniques tel que Thomas Hobbes, John Locke, Edmund Burke ou Adam Smith seraient des signaux d’alerte de cette tendance d’extrême-droite qui a permis le Brexit nous révèle Douglas Murray dans The Spectator.

The Spectator, magazine politique hebdomadaire, est une institution de la presse britannique. Journal de référence des intellectuels et dirigeants conservateurs, c’est le titre du plus ancien magazine en langue anglaise publié sans interruption depuis sa fondation en 1828. Atlantiste et eurosceptique The Spectator a soutenu la sortie de l’Union européenne lors du référendum de 2016. Réputé pour ses analyses et son ton incisif, il appartient désormais au même groupe que The Daily Telegraph. G.K. Chesterton ou Boris Johnson furent ses grandes plumes, Douglas Murray n’en est pas des moindres.

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Le jeune Murray reçoit une bourse pour Eton, avant de suivre des études de littérature anglaise au Magdalen College d’Oxford. Le Eton College, fleuron des public schools britanniques, (faut-il rappeler que public school veut dire école privée en anglais, eh oui, ils sont fous ces Bretons) élitiste et très coûteuse, est considéré comme étant le passage obligé de la famille royale d’Angleterre. Car aux âmes bien nées la valeur n’attend pas le nombre des années, encore étudiant à Oxford, Murray écrit à dix-neuf ans une biographie de Lord Alfred Douglas que Christopher Hitchens qualifie de « magistrale ».

Nous oublierons ici, pour des raisons de place et pour aller à l’essentiel, l’intraduisible ton « spectatorien » de Murray qui titre Pouvez-vous vraiment être radicalisé par la série de documentaire de la BBC : Voyages en Chemins de fer britanniques[1].

Le regretté Robert Conquest, écrit Douglas Murray dans The Spectator, a énoncé trois règles de la politique. La plus célèbre (également connue sous le nom de loi d’O’Sullivan) est peut-être la suivante : “Toute organisation qui n’est pas explicitement et constitutionnellement de droite deviendra tôt ou tard de gauche”. J’aimerais ajouter une quatrième loi : “Tout programme mis en place par le gouvernement se métastase inévitablement, à moins que des fonctionnaires observateurs ne le réduisent consciemment”.

Quiconque cherche un exemple type, poursuit Douglas Murray, ne doit pas chercher plus loin que le programme Prevent du gouvernement. Une évaluation officielle vient d’être publiée. On y découvre l’incursion de Prevent dans “l’extrémisme de droite”. Car bien sûr, il n’aurait jamais suffi qu’un programme gouvernemental créé pour lutter contre une forme d’extrémisme ne s’intéresse qu’à cette forme d’extrémisme. Il est presque inévitable que les personnes qui y participent en viennent à penser qu’il existe d’autres formes d’”extrémisme” sur lesquelles elles doivent également se concentrer et qu’il y a quelque chose de presque fanatique à poursuivre la chose spécifique pour laquelle elles ont été créées. C’est ainsi que le grand gaspillage du gouvernement se justifie, conclut Murray.

Les éléments gauchistes se sont-ils infiltrés, non, ils font partie du paysage, l’entrisme ne date pas d’aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, les tentatives du programme pour lutter contre l’extrémisme de droite ont été encore plus ineptes que la lutte contre l’extrémisme islamiste. L’explication est que le programme Prevent a été en partie conseillé par des groupes d’activistes gauchistes comme Hope not HateCes groupes pensent depuis longtemps que la définition de l’extrême droite devrait englober, par exemple, de nombreuses personnes qui ont soutenu le Brexit. Après avoir fait campagne contre le National Front et le British National Party, ces groupes ont fini par faire campagne contre le Ukip d’où sera issu le Brexit Party. En d’autres termes, ils ont fini par essayer de stigmatiser des opinions qui étaient dans de nombreux cas (comme sur le Brexit et l’immigration) partagées par une majorité de Britanniques.

Selon la RICU, il y a signes d’alerte dès que les gens absorbent des informations ou des opinions de “commentateurs pro-Brexit et de centre-droit”. Parmi eux : Jacob Rees-Mogg, Melanie Phillips, Rod Liddle et Douglas Murray lui-même. Ceux qui les écoutent ou les lisent courent autant de risques d’être “radicalisés” qu’un jeune musulman qui s’installe avec un enregistrement d’Ayman al-Zawahiri ou d’Oussama ben Laden, et Rees-Mogg devient l’équivalent d’un imam qui agite les doigts et envoie les jeunes devenir des martyrs pour la cause d’Allah, conclut Murray ironique, en ajoutant que, jamais, Rees-Mogg ne lui était apparu sous cet angle lors de réunions communes au sein du groupe de philosophie conservatrice.

En attendant l’autodafé pour risque d’appel à la radicalisation, des livres sont pointés du doigt, comme celui sur les bandes de violeurs de Rotherham, livres de Peter Hitchens, de Melanie Phillips ou de Douglas Murray pour son ouvrage paru en 2017, L’étrange suicide de l’Europe : Immigration, identité, Islam.[2] Ce livre qui a passé près de 20 semaines dans les listes de best-sellers du Sunday Times, a été traduit dans des dizaines de langues et a été pendant un certain temps le livre de non-fiction le plus vendu du Royaume-Uni.

Incroyable, la RICU semble croire que les livres identifiant le problème pour laquelle elle a été créée font partie du problème. Tout se passe comme si cet organisme gouvernemental cherchait auto-justifier son existence. Ces mêmes imbéciles financés par les contribuables britanniques fournissaient des listes d’autres livres partagés par des personnes qui ont des sympathies pour “l’extrême droite et le Brexit”. Mais ce n’est pas tout. Parmi les principaux signes qui devraient nous alerter : le visionnage de la série télévisée Civilisation de Kenneth Clark, la sitcom The Thick of It, en français « Au cœur de l’action », satire politique comique et la série documentaire de la BBC Great British Railway Journeys, Voyages en Chemins de fer britanniques. Ça ne s’invente pas. Tout cela aux frais du contribuable, insiste le journaliste du Spectator.

S’ajoute une liste de textes historiques qui constituent des signaux d’alarme pour ceux qui les lisent. Il s’agit du Léviathan de Thomas Hobbes, des Deux traités de gouvernement de John Locke et des Réflexions sur la révolution en France d’Edmund Burke, ainsi que des ouvrages de Thomas Carlyle et d’Adam Smith. Le RICU avertit que la radicalisation pourrait venir de livres d’auteurs tels que C.S. Lewis, Narnia, J.R.R. Tolkien, Le Seigneur des anneaux, Aldous Huxley ou Joseph Conrad. Ce n’est pas une plaisanterie, ces gens-là n’ont pas d’humour, la liste des livres suspects comprend également 1984 de George Orwell.

« Mais qu’est-ce que cela dit de notre pays que nous ayons pu en arriver là ? Prevent était censé protéger les gens. Le programme s’est transformé, avec le temps, en quelque chose qui va à l’encontre de presque tout ce qui fait notre pays, y compris ses habitants », conclut l’écrivain. « Les gens peuvent être en colère à ce sujet. Mais la colère ne suffit pas. Je veux des comptes. Hé ! ministre de l’Intérieur (Home Secretary), je veux des noms. Et ensuite, je veux des licenciements par paquets. »

En attendant, nichés au sein de la liste des minorités victimaires couvées par les wokistes, les islamistes peuvent se reproduire en attendant leur heure.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Thierry Martin pour Dreuz.info.


[1] Can you really be radicalised by Great British Railway Journeys? | The Spectator

[2] The Strange Death of Europe: Immigration, Identity, Islam : Murray, Douglas: Amazon.fr: Livres

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