
Je n’aime pas chercher à convaincre.
Je débats, j’argumente contre mes contradicteurs, pour élargir le sujet, encourager à la réflexion. Ca ressemble à une tentative de convaincre, mais ce n’est pas le cas. Porsche avait une publicité qui s’est gravée dans mon cerveau : « la seule compétition qui vaille est celle qu’on livre contre soi-même ». Je l’ai transposée sans le vouloir au monde des idées.
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Notre point faible : nous ne mettons pas assez en doute nos propres convictions. Nous ne nous interrogeons pas sur la réalité de ce que nous lisons, lorsque cela confirme ce que nous croyons. C’est de cette manière que nous pouvons être désinformés et manipulés. La seule vigilance qui vaille, c’est celle qu’on applique contre nos certitudes.
Que faire si la pensée unique a raison ? Si par hasard, Le Monde et le New York Times disent vrai, et que Fox News, C News et Newsmax nous trompent ?
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Quand on ne lit pas les journaux, quand on ne regarde pas la TV, et quand on écoute pas la radio, on est pas informé mais quand on lit, regarde ou écoute, tous ces médias, on est désinformé.
Bonjour Jean-Patrick,
Au moins vous avez l’humilité, pour vous-même de poser cette question et assez de générosité pour la transmettre afin que chaque lecteur se la pose lui-même. Merci pour cela de nous faire réfléchir et de nous faire nous interroger sur notre propre comportement.
Vous abordez dans la question que vous posez deux choses distinctes me semble-t-il et qu’il convient de définir pour vous répondre :
– Soit nous lisons, écoutons ou regardons les différents médias pour nous informer – ce qui somme toute est assez rare, combien de journalistes se « limitent » à nous donner juste l’information pure sans idéologie derrière ? – et c’est ensuite à nous de nous faire notre propre opinion en regard de ce que nous avons lu ou vu.
– Soit nous lisons, écoutons ou regardons les différents médias afin de nous conforter dans nos opinions en lisant ou regardant uniquement ceux qui les partagent. Il s’agit là basiquement d’idéologie. C’est un biais de confirmation alors.
Or, il me semble que c’est à chacun de faire son propre travail de raisonnement et d’aller au-delà de la pensée pré-machée et digérée, par fainéantise sans aller plus loin que ce que nous lisons et regardons ou entendons puis en ânonnant ou répétant ce que nous avons perçu. Le fait de se poser des questions, de remettre en question nos certitudes s’appelle de l’honnêteté intellectuelle. C’est certes une chose très difficile à faire et qui demande de l’humilité…
Enfin, quant à savoir si le Monde ou le New York Times pourraient dire vrai, et finalement tous les médias (y compris Dreuz!), quelle que soit leur orientation politique, je vous renvoie humblement à ce que Nietzsche déclarait afin d’illustrer son approche de disqualification de la source du droit : « le souci n’est pas que tu m’aies menti, le souci est que dorénavant je ne pourrai plus jamais te croire ! »
Aussi à partir du moment où nous avons constaté un mensonge ou une tromperie de n’importe quel média, à nous de voir si nous voulons les croire désormais ou pas. Cela revient à coller finalement à ses propres valeurs en maintenant ou retirant notre confiance. C’est aussi simple que cela.
…et finalement, encore et toujours une honnêteté intellectuelle.
Ce n’est que mon humble avis Jean-Patrick.
Bien à vous.
Se remettre toujours en question !
C’est parfois douloureux quand il s’avère que nous n’avons pas agi ou pensé comme il le fallait ; comme on aurait dû ! Et le reconnaître haut et fort soulage un peu mais ne guérit pas totalement. Reste un peu de « honte » ? ou un peu de gêne.
Pourtant, je me suis toujours remise en question, à chaque fois, à chaque problème rencontré qui m’a obligé de prendre une décision :
Est-ce que j’ai eu raison ?
Et je continue de le faire à 79 ans !
Je crois sincèrement que c’est la plus honorable des questions que l’on doit se poser.