
Source : North Press Agency
La direction d’une entreprise française a été impliquée dans le paiement de l’État islamique (ISIS) au cours des premières années de la guerre en Syrie, a révélé un journal français le 20 mars.
Le Monde, un quotidien français, a découvert que la direction de Lafarge était impliquée dans le paiement des milices radicales, y compris l’ISIS, pendant les premières années de la guerre en Syrie. Il a également découvert que son principal responsable de la sécurité à l’époque a été faussement accusé de « financement du terrorisme » par un tribunal français.
La société française Lafarge, rachetée depuis par le conglomérat suisse Holcim, a exploité une cimenterie à environ 45 km au sud-est de Kobani, dans le nord de la Syrie, jusqu’en 2015, date à laquelle elle a été reprise par ISIS. Lafarge a versé à des groupes opérant dans la région environ 15,34 millions de dollars pour poursuivre ses opérations, dont 4,8 à 10 millions de dollars sont allés à ISIS, selon une estimation. L’argent « a permis de payer des droits de passage et des rançons et d’acheter des matières premières taxées par divers groupes rebelles armés syriens », indique Le Monde.
La direction de l’entreprise a depuis plaidé coupable de financement du terrorisme et fait l’objet de poursuites pénales pour crimes contre l’humanité (en France) et de poursuites civiles par les parents de militaires américains tués en Syrie (aux États-Unis).
La nouvelle enquête du Monde révèle que Lafarge a embauché un agent de sécurité en 2013, le citoyen jordanien Ahmed Jaludi, qui a travaillé en étroite collaboration avec les services de renseignement français et américains pendant son séjour en Syrie. Il est aujourd’hui accusé de financer le terrorisme en France.
Jaludi a fourni aux services de renseignement étrangers des cartes détaillées et des informations sur l’emplacement des otages occidentaux détenus par ISIS et d’autres groupes. L’employé jordanien a également négocié la libération d’un certain nombre de prisonniers. « Tout le monde a bénéficié de mon travail de renseignement : la coalition contre l’État islamique, les Nations unies, les ONG. Je suis très fier de ce que j’ai fait », déclare-t-il.
L’enquête du Monde montre clairement que les dirigeants de Lafarge de l’époque ont voulu faire porter la responsabilité du paiement de ces groupes peu recommandables à leurs employés sur le terrain, y compris les chauffeurs routiers de Lafarge.
Jaludi rejette avec véhémence avoir effectué des paiements à ISIS ou à d’autres groupes. « Je n’étais pas responsable de l’argent. Je n’ai jamais payé personne ni ordonné aucun paiement », explique-t-il. « Mon travail consistait simplement à assurer la sécurité de l’usine Lafarge et de ses employés, et à informer la coalition de l’évolution de la situation sur le terrain. Je crois que j’ai réussi ma mission ».
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Gaïa pour Dreuz.info.
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