
Mon ami Éric Le Ray a fondé une maison d’édition à Montréal.
C’est un conservateur. Il entend publier des livres de qualité qui permettent de penser hors des sentiers battus et du prêt à penser. Les deux premiers livres qu’il a publiés sont d’une très grande qualité et donnent à réfléchir sur des sujets importants. Je les recommande vivement.
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Le premier est le livre d’un économiste libéral français, Jean-Louis Caccomo. Son titre est éloquent : Le modèle français dans l’impasse*. Il s’agit d’une démonstration précise et rigoureuse de tout ce qui fait que l’économie française est enfermée dans une série de cercles vicieux qui la condamnent à péricliter. La lecture du livre est indispensable pour quiconque veut pleinement comprendre pourquoi la France a décroché et, après avoir semblé, dans les années 1950-1970, être imprégnée d’efficacité et de dynamisme (période qui fut appelée “les trente glorieuses”), elle n’a cessé ensuite de décliner. L’économie française est fondamentalement étatiste et n’a jamais été vraiment une économie capitaliste. L’expression la plus pertinente pour la désigner est “économie administrée”. La France a eu un commissariat général au plan de 1946 à 2006, chargé d’élaborer des plans quinquennaux, comme en Union Soviétique, et on aurait pu penser qu’à ce moment très tardif, les années 2000, elle avait renoncé au planisme, mais ce n’était pas le cas : quatorze années plus tard, en 2020, sous Emmanuel Macron, a été créé un haut-commissariat au plan. Pour expliquer la situation, Caccomo parle d’une “hystérie anti-économique” française. Il note l’incompréhensions généralisée en France des règles de la finance. Il conclut : “La fuite en avant, orchestrée depuis de nombreuses années, ne durera pas éternellement, et nous sombrerons alors dans un chaos économique sans précédent“. Nous sommes, hélas, tout au bord de ce chaos.
Le deuxième livre porte sur l’environnement. C’est, en fait, la publication des actes d’un colloque organisé par l’ICREI, que Max Falque, avec qui j’ai publié un livre appelé Ecologie et liberté* dans les années 1980, au temps où j’étais rédacteur en chef de la revue Libéralia, qui fut, en son temps, la principale revue libérale en France (j’ai découvert à l’époque à quel point les idées libérales étaient rejetées en France, mais j’ai publié dans Libéralia des auteurs allant de Mario Vargas Llosa à Ronald Reagan, de Milton Friedman à Vladimir Boukovsky, de Natan Sharansky à Vaclav Klaus et Margaret Thatcher: je travaillais avec Alain Madelin à l’époque, et je lui disais qu’il avait les bonnes idées mais qu’il n’était pas dans le pays où ces idées pouvaient vraiment s’implanter). L’objet du colloque était de montrer qu’il existe une différence entre l’écologisme dogmatique néo-communiste omniprésent aujourd’hui, et qui impose sur des bases très spécieuses des réglementations liberticides et destructrices, et l’écologie, qui est une approche scientifique de l’environnement, et de souligner qu’il peut exister une approche de l’environnement tout à fait compatible avec l’économie de marché.
Le livre s’appelle Ecologie : la nature a besoin d’entrepreneurs*. Et les divers intervenants montrent que la meilleure façon de préserver l’environnement est de faciliter l’esprit d’innovation inhérent au capitalisme, qui permet d’avancer vers une utilisation optimale des ressources de la nature, sans aucunement piller celle-ci, bien au contraire. Il est urgent de comprendre cela. Ce livre y contribue de manière précise et convaincante, ce qui le rend indispensable.
© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
Jean-Louis Caccomo, Le modèle français dans l’impasse*, Libertés numériques, 202 pages, 2022, 17,99€
Max Falque, et al., Ecologie : la nature a besoin d’entrepreneurs*, Libertés numériques, 2022, 320p, 20,99€
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Juste une remarque concernant la résurrection d’un ‘Commissariat au Plan » en France
La nomination par E. Macron de F. Bayrou à cette haute responsabilité virtuelle, est comparée ici au hochet lancé à un enfant terrible (en fait l’ allié de la première heure dont il fallait calmer l’attente exigeante d’un ‘retour sur investissement’)
Mais : a) A ce jour l’interessé n’a émis aucune directive contraignante officielle.
b) N’oublions pas que toute prospective non alignée sur les ‘ » orientations » imposées aux pays membres de l’U.E , est par avance vouée à l’échec car susceptible d’être sanctionnée par Bruxelles ( « nous avons les outils pour cela » dixit U.VDLeyen )
Concernant la conception d’une politique écologique non axée sur la décroissance, OK, c’est la seule solution à préconiser pour sortir du drame économique enclenché
par nos écologistes ‘pastèque’ (verts de peau mais rouges de l’intérieur)
Merci pour vos recommandations de lecture