Publié par Michèle Mazel le 26 mars 2023

Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà. Cette réflexion de Blaise Pascal illustre admirablement la différence de traitement entre ce qui se passe en France et en Israël ces jours-ci. 

Commençons par la France. Deux, peut-être trois millions de manifestants pour une population de 65 millions. Ils se révoltent contre une réforme que leur gouvernement arrache à la hussarde sans passer par le parlement, où elle n’aurait pas obtenu les votes nécessaires, utilisant pour ce faire une procédure permettant au premier ministre de faire adopter un texte sans vote. Cette réforme dispose que l’âge minimum de départ à la retraire -62 ans – sera progressivement relevé à compter du 1er septembre 2023 à raison de 3 mois par année de naissance pour atteindre 64 ans en 2030. Une mesure rendue indispensable selon le gouvernement pour répondre aux changements démographiques.

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Les protestations sont marquées par une violence inouïe ; il y a des centaines de blessés dans les affrontements avec la police – et un non moins grand nombre de blessés dans les forces de l’ordre. Environ 400 fauteurs de troubles sont en attente de jugement. Cette violence s’accompagne d’un vandalisme sauvage. Des bâtiments publics ont été délibérément dégradés. Le président Macron a dû prendre la difficile décision de demander au roi Charles III d’annuler le voyage officiel qu’il devait effectuer la semaine prochaine : ses services l’avaient prévenu que cette visite risquait d’être « émaillée d’incidents » déplaisants à l’encontre du monarque britannique.

De l’autre côté de la Méditerranée, ce sont deux à trois cent mille manifestants pour une population de neuf millions qui protestent contre la réforme présentée par une coalition récemment élue et qui dispose de la majorité nécessaire pour la faire adopter par la Knesset. Ils y voient une menace aux institutions judiciaires remettant en cause le caractère démocratique du pays. Ce dont se défend le gouvernement. C’est avec des drapeaux nationaux et en entonnant des chants patriotiques que défilent semaine après semaine depuis maintenant près de trois mois des citoyens inquiets pour l’avenir de leur pays. La police fait preuve d’une exceptionnelle retenue et n’intervient que pour empêcher les manifestants d’entraver la circulation. Elle utilise le plus souvent des canons à eau. Jusqu’ici il n’y a eu que quelques blessés de part et d’autre. Ici et là un manifestant est brièvement détenu avant d’être remis en liberté. Pas de manifestation de vandalisme, pas de phénomène de casseurs en marge des cortèges.

Résumons. Le président français et le premier ministre israélien ont agi conformément à la législation en vigueur. L’un et l’autre proclament aujourd’hui qu’ils sont ouverts à la discussion mais sans que cela entraine une pause. La presse observe avec effarement ce qui se passe en France mais les grandes chancelleries se gardent bien de commenter et encore moins d’apporter leur soutien à leur collègue français. Ces mêmes chancelleries ne se privent pas de tancer vertement le premier ministre israélien à propos d’une réforme qui n’est encore qu’en projet et au sujet de laquelle ils sont plus ou moins bien informés. A croire qu’ils condamnent plus la composition de la coalition au pouvoir que la réforme en cours.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Michèle Mazel pour Dreuz.info.

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